Oui et c'est ce qui m'énerve... si t'étais un poil plus ambitieux on ne se ferait pas chier avec des formules de politesse
Un tableau de mouettes
Vides
Qui se bousculent
Sur trois endroits bleus
Elles tournent le
dos
à mon lit
Je m'interroge
- j'ai deux rectangles dans ma chambre -
Du bruit que le peintre a voulu tuer
( une sucrerie... si vous reconnaissez le tableau nous entamerons une relation sexuelle épistolaire )
Bon, les gars, restez cool, on est sur un forum, on partage la même passion, alors restons bon enfant
Pour ma part, j'ai aussi un petit texte en préparation, non terminé, mais j'ai dépassé le stade de l'ébauche. La manière de la chanter, pour vous donner une idée, et bien, il faut connaître Fad Gadget, un groupe Colwave des 80's
C'est un texte de paroles (histoire de rester dans le sujet ) pour une chanson (logique me direz vous)... Alors, pour la musique, j'écris toujours en anglais, mais je vous propose une version traduite en français, mais de manière non littérale, et non destinée au chant! Libre à vous de préférer l'une des versions, et de cracher sur l'autre, ou de cracher sur les deux
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I… I can’t… I just can’t… restrain myself !
You’re bound to me / in a hard way *2
Always trying’ / to flee away. *2
So I wait and slide
And I need to try
Don’t leave! Don’t leave! Don’t leave!
Still now I’m eating
But still I’m starving
Always on the hunt
Just flee! Just flee! Just flee!
You’re bound to me / in a hard way *2
Always trying’ / to flee away. *2
More I’m in more I feel
A parasite is growing
That’s a little disease
Called Pleasure indeed
Now I feel and fall
I collapse and drown
Excitement’s coming
And then I’m failing
I can’t restrain myself!
You’re bound to me / in a hard way
Just flee! Just flee! Just flee!
Always trying’ / to flee away.
Don’t leave! Don’t leave! Don’t leave!
I can’t restrain myself!
I can’t restrain myself!
Restrain… Restrain… Restrain!
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Tu m’es lié, d’une manière rude et violente,
Et toujours, tu tentes de fuir.
Alors, j’attends et je glisse,
Mais j’ai besoin d’essayer.
Ne pars pas !
Je mange, je dévore sans arrêt,
Mais toujours, je souffre d’un appétit vorace,
Et je pars en chasse.
Fuis !
Tu m’es lié, d’une manière rude et violente,
Et toujours, tu tentes de fuir.
Plus je rentre, plus je ressens,
Un parasite grandit ;
C’est une petite maladie,
Dont le nom est Plaisir.
Maintenant, je ressens et je tombe,
Je chute et je m’assèche,
L’excitation monte,
Et alors, j’échoue…
Tu m’es lié, d’une manière rude et violente,
Et toujours, tu tentes de fuir.
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Attention, la traduction, et le texte initial en anglais sont encore soumis à des remaniements, donc certains mots pourront être changés, quant à l'esprit du texte, je le conserve, quoiqu'on me dise
Quant aux esprit vicieux, oui, c'est une chanson qui parle de sexe, et d'échec...
Igor: Si ça t'énerve et donc si ça peut te soulager...il ne faut t'en prendre qu'à toi. Et je ne vois pas ce que l'ambition vient faire là-dedans.
C'est le dernier post que je t'adresse, ne t'inquiète pas, puisque de toute façon tu dénigres ostensiblement ma cordialité.
Articulation: Sympa, vraiment cool! Je me réjouis de voir la version définitive! Il y a, je trouve, un petit quelque chose qui me fait penser aux textes de Kurt Cobain (que je considère comme un vrai poète ).
Bah je ponds un pavé, tu m'attribues des propos que je n'ai pas dits, un comportement erroné, et on me répond par des formules de politesse. C'est cool d'etre cordial mais ce n'est pas très poli.
Il a les yeux sur tes yeux
T'écoute avec ivresse
Entend ruisseler ton rire
Et rêver tes silences
Il a le coeur qu'il te manque
J'aime la fin de ce poème, ça tranche sec. J'adore ce genre de trait d'esprit. Très "humour noir". Tout à fait mon style. Bravo!
Bonsoir, je souhaiterais avoir quelques avis si possible sur un poème
[Fœtus]
Un plaisir égoïste de me tuer
Inflige-toi chacune de ces tortures
Ce processus destructeur fera de toi
Un être des plus saints parmi les plus purs
Un refrain qui se répète, aux notes hachées
L’essence putréfiée coule, et en découle
Une même place du corps langui, tranché
Pris d’une déflagration, je suis saoul
Encore, juste une cicatrice de plus
Pour éteindre les douleurs qui me consume
Cracher sur les murs l’amertume qui me suce
Ressortir de l’enveloppe qui se fume
Revenir à l’état premier de fœtus
Pour voir le monde qui, sous mes yeux, s’allume
Merci d'avance et bonne soirée !
Eh bien, il y a du remous !
On se prend au sérieux par ici. C'est bien le moins sur un forum de poésie. Cela valait bien la peine.
(Encore) un sonnet :
Je vois à ma fenêtre les oiseaux du soir
Autour d'eux, le jardin parfumé, silencieux.
Tout est orange et doux, tout est mol et soyeux
Tout brûle en un bouquet comme en un encensoir.
Moi, j'attends, j'attendrai, j'ai attendu, j'attends,
L'heure qui me dira c'est la fin qui résonne,
Je l'attends les yeux clos, j'attends donc qu'elle sonne,
Et dès que mes yeux s'ouvrent je pense à quoi ? Au temps.
Une seconde, deux, deux de plus de gagnées,
Mes pupilles en frétillent dans l'air que je respire - mal.
Et mes yeux se désillent, et je ne suis pas né.
Tout se mêle, rien ne va, tout est bancal et pire !
Le bon vieux temps s'en va, attends donc que j'expire
Et la vie reprendra, comme dans l'espace un rire.
PS : Clématite : le dictionnaire me dit que nous tenons là des fleurs "soyeuses", donc tendres, certainement, et tièdes, pourquoi pas ? Et puis les clématites sont des fleurs dégoûlinantes, et je trouve que cela rend bien l'impression de ce long fil de dames.
Un tableau de mouettes
Vides
Qui se bousculent
Sur trois endroits bleus
Elles tournent le
dos
à mon lit
Je m'interroge
- j'ai deux rectangles dans ma chambre -
Du bruit que le peintre a voulu tuer
Endroits, rectangles... Ôn dirait presque un tableau d'art contemporain. Et l'art comptant pour rien et moi, ça fait dix-huit
Allez, c'est juste un petit coup de talion parfumé à la clématite...
Comme j'envie le sort des oiseaux de passage
Lumineux et dociles comme de grands équipages
Vu d'ici, vu du port tout est terne, nul orage,
Et la mer est trop douce et les vagues trop sages.
Là-bas, au milieu d'impérieux océans
La vie serait plus fauve, plus sauvage, plus haute
Plus subtile et plus grande, caressante, sans faute
Là-bas, aux terres lointaines dont le sable est séant.
Mes jours se passent ici, dans l'attente des voiles
Qui capteront mon corps et fixeront mes yeux
Vers le bleu du ciel et le blanc de leur toile ;
Et je vivrai enfin, mon coeur à mille lieux
Des morts et de la terre, et de trop mornes pages.
Comme j'envie le sort des oiseaux de passage.
J'aimerais devenir un de ces grands voiliers
Qui bossellent doucement la surface des mers
J'aimerais naviguer par les ondes amères
Comme j'en rêvais enfant, assis sur l'escalier.
Combien de rêveries, de départs avortés ?
Pour un présent si morne, si las, si bas, si lourd
Combien de grands espoirs, combien de beaux amours
Et combien de trésors de très loin rapportés ?
Mon coeur veut de l'ailleurs, du lointain et du ciel
Bleu et de l'horizon, du ciel à l'infini ;
O inlassables vues dont je ferais mon miel !
Mon regard pourra donc, perdu en un doigt d'or
Dévisager le monde où l'océan finit
Et la vie sera chaude - mais veillera la mort.
Mon étoile, c'est avant ; mon idéal, naguère,
Je ne reverrai plus les années que je chante
En maintenant perdu dans un lit je déchante
Et repense tristement aux augures d'hier.
Mon monde d'autrefois, j'en ai clos les verrous,
Ma terre de jadis, elle était belle et blonde,
Sur la Terre aujourd'hui elle en est molle et ronde
De devoir patauger dans ce brouillard trop roux.
Ma vie, c'est le passé, célébré et joyeux
Comme un soir de juillet au couchant qui s'expose,
Il y a bien longtemps que je n'ouvre les yeux.
Je m'en vais retirer dans une chambre close,
Rediré-je cent fois mon passé regretté
Qu'il ne reviendra pas - et voilà l'heure du thé.
Le matin s'est levé, le ciel est une moire
Encore toute reposée de la fraîcheur du soir
Le ciel est d'encre et doux comme un grand nonchaloir,
Et les nuages lisses riant sans le savoir.
Le ciel est bleu et vaste, naif comme les fleurs
Et, dans une ruée, m'assied dans les nuages ;
Et je pars galopant dans les tons bleus et sages
Des très beaux errements, et les étoiles en pleurs.
Ici les hauts oiseaux sont de bons camarades,
Ils me parlent gaiement du temps et de la terre
Et en les écoutant je sens battre mon coeur.
Ici les cheminées qui des froides demeures
Fuguent en sifflotant semblent toucher la mer.
Oui, je contemplerai le monde d'une estrade.
Ma parole, Jean_Dezert, tu es une vraie fabrique à sonnet?
C'est la forme poétique dans laquelle je suis le plus à l'aise ; bizarrement, je me sens plus libre dans un sonnet, et plus engoncé dans une forme libre.
Etonning, no ?
Non, tout est une question d'habitude. Je me sens par exemple plus libre en alexandrins césurés qu'en prose (en matière de poésie, oeuf corse).
Quant à tes sonnets, j'ai du mal à juger cette forme, l'enviant de temps à autres mais sans vraiment la maîtriser. D'autant plus que tu l'utilises de manière assez moderne, en gérant les e muets comme tu les sens (c'est-à-dire généralement en les apocopant).
A part ça, diable, des alexandrins et des sonnets, avec un assez bon sens du rythme, ça fait plaisir à voir ici.
Bref, bonne continuation à toi, peut-être qu'un jour je prendrai mon courage à deux mains et quelques dizaines de minutes pour commenter tant bien que mal en détail l'un de tes sonnets, mais rien n'est moins sûr.
Mort, me voici tout beau, égayé, poudre et fard,
Astiqué comme une vieille demeure de province
Avant le grand départ, il faut bien qu'on la rince
Et moi je suis rincé d'avoir veillé trop tard.
Je suis vieux maintenant, mon temps, il est derrière
Je le vois un instant ; ses grands et bons sourires
Me redisent mes jours, mais il faut que j'expire,
Je suis cette fois bon pour le grand cimetière.
De cette vie passée je n'emporterai rien,
Oh ! si ! Deux ou trois livres que je lisais naguère
Que le temps était long, comme il s'écoulait bien.
Les lignes seront pleines de taches et de poussières ;
Je tournerai sans fin les pages dans le noir
Et le flambeau des mots brûlera ma mémoire.
L'écrivain.
J'ai écrit un roman frais comme une rosée,
Qui le lit se retrouve tout mouillé de gouttes,
J'ai écrit un roman comme une longue route
Et plein de grands départs, et de désirs osés.
Mon roman n'a pas eu le succès attendu,
On l'a laissé pour compte au coin de ma déroute
Et si vous le cherchez, je l'ai jeté en route
Il m'ennuie, et la mort y est fort mal rendue.
On l'accable, on le tue, on le méprise et pire !
On l'ignore tellement en dédain cadencé
Que tous mes personnages en sont bien courroucés,
Que l'humour qu'il détient a arrêté de rire.
Si bien qu'exténué, très malade, et trop triste
Il s'endort tendrement chez un vieux bouquiniste.
L'exil.
Doux euphémisme que de nommer calvaire,
Cette longue marche à travers le désert.
Châtiment pour mes erreurs passées,
C'est ainsi quand dans l'oubli, je vais terminer.
Aucun signe de vie à l'horizon,
Et à peine puis-je ouïr quelques petits sons.
Océan de sable, je t'ai bien reconnu !
Tu seras la dernière chose que j'aurai vu.
Ma force me lâche, la soif m'étreint,
Je doute pouvoir tenir jusqu'à demain.
Ainsi privé de toute rédemption,
Je me vois subir cette malédiction.
Et voici que je m'écroule,
Morceau de chair accablé,
Peut-être ai-je été hué par la foule,
Mais sachez bien tous que je m'en vais en paix.