et Bon W.E.

L´Homme et son image
Un homme qui s´aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde.
Il accusait toujours les miroirs d´être faux,
Vivant plus que content dans son erreur profonde.
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les Conseillers muets dont se servent nos Dames :
Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands,
Miroirs aux poches des galands,
Miroirs aux ceintures des femmes.
Que fait notre Narcisse ? Il va se confiner
Aux lieux les plus cachés qu´il peut s´imaginer
N´osant plus des miroirs éprouver l´aventure.
Mais un canal, formé par une source pure,
Se trouve en ces lieux écartés ;
Il s´y voit ; il se fâche ; et ses yeux irrités
Pensent apercevoir une chimère vaine.
Il fait tout ce qu´il peut pour éviter cette eau ;
Mais quoi, le canal est si beau
Qu´il ne le quitte qu´avec peine.
On voit bien où je veux venir.
Je parle à tous ; et cette erreur extrême
Est un mal que chacun se plaît d´entretenir.
Notre âme, c´est cet Homme amoureux de lui-même ;
Tant de Miroirs, ce sont les sottises d´autrui,
Miroirs, de nos défauts les Peintres légitimes ;
Et quant au Canal, c´est celui
Que chacun sait, le Livre des Maximes.

bah . .ouais y parait..
J. de la F..............................

pour mon retour en la tanière des paysages vertacomicoriens je vous offre, en vieux françois, la suite de cette chanson du Chatelain de Coucy à sa Dame au moment de partir pour la troisieme croisade ( 1191).

Beaus sire Dieus, qu´iert il del consirrer
Del grand solaz, et de la compaignie
Et des deduiz que me soloit mostrer
Cele qui m´ert dame, compaigne, amie?
Et quant recort sa simple cortoisie,
Et les douz moz que me sueut a moi parler,
Coment me puet li cuers el cors durer?
Quant ne s´en part, certes, mout est mauvais.

Ne me vueut pas Dieus por noient doner
toz les deduiz qu´ai eüz en ma vie,
Ainz les me fait chierement comparer,
S´ai grant peor cist loiers ne m´ocie.
Marci, Amors, s´onc dieus fist vilenie,
Car vilains fait bone amor dessevrer;
Ne je ne puis l´amor de moi oster,
Et si m´estuet que je ma dame lais.

L´ patois d´ cheux nous ! - Georges Blanchard

C´est l´chant d´la bergerounette
C´est l´grinc´ment du tombériau
L´petit cri d´la maisounette,
Quant´onveut ouvrî l´barriau.
C´est én´ air déchansounette
Flûté dans nun bout d´suriau
C´est l´quersill´ment d´la rainette
Et c´est l´breuill´ment du tauriau.
C´est l´grand vent. C´est la kirielle
Dé bruits qui sortont d´partout.
C´est l´miaul´ment d´un vieux matou ;
C´est, sous les douegts d´un joueux d´vielle
Des sons aiguerlets et doux
Qu´les vieux ont chanté pour Nous.

@ +

Pour utiliser le seul topic utile de vieuchnok, bonsoir tout le monde de la part d´un intermittent du net!

´jour Djack, longtemps !
Yétiminouchet tu vas nous le traduire hein ! !!

Le Corbeau et le Renard

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l´odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
" Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s´en saisit, et dit : " Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l´écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu´on ne l´y prendrait plus.

c´est l´heure de la bouffe..!!!
a tableeee...!!!

comme d´hab... J. de la F.
( pour les incultes Jean de la Fontaine)

Ah oui, et on mange quoi,
y´a plus de frometon ! !!
Goupil l´a mangé ! !!

La traduction pour notre petite miraculée de la part de Yétiminouchet :atchoouumm:

Beau sire Dieu, comment pourrai-je me résigner à me passer du grand bonheur, des entretiens et des plaisirs que m’accordait celle qui était pour moi dame, compagne et amie ? Quand je me rappelle sa franche courtoisie, les douces paroles qu’elle me répétait, comment mon coeur peut-il durer dans mon corps ? S’il ne le quitte, sûrement il ne vaut rien.

Dieu ne veut pas m’avoir donné pour rien tous les plaisirs que j’ai eus en ma vie : il me les fait au contraire chèrement payer, et j’ai grand’peur que le prix ne me tue. Grâce, Amour, car si jamais un dieu peut agir en vilain, c’est vilenie que rompre des amours loyales. Je ne puis pas ôter de mon cœur l’amour, et il faut que je quitte ma dame !

Or seront lié li faus losengeor,
Cui tant pesoit des biens qu’avoir soloie ;
Mais ja de ce n’iere pelerin jor
Que je vers eus bone volenté aie :
Por tant porrai perdre tote ma voie ;
Que tant m’ont fait de mal li traïtor ;
Se Dieus voloit qu’il eüssent m’amor,
Ne me porroit chargier plu pesant fais.

:bises:

T´as un rhume Yétinoumichet ou tu joues Atchoum dans un remake de Blanche Neige et des sept nains ! !! Si c´est le cas mon coeur, le metteur en scène s´est planté ! !!
Heu si ma mémoire est bonne, sans les peaux de b^te et le casque crâne d´ours sur ta t^te tu fais environ 1m92, non
Donc, Peuchère, t´as la crève, te téléphonerai demain, faudrait pas que tu nous défuntises quand même ! !!
C´est résistant un yéti ? ???
Bon, pour te soulager les neurones, avé les rhubes ça marche pas trop , je me lance pour la traduction, pas sûre de mettre beaucoup améliorer ! gros et

Or seront lié li faus losengeor,
Or ils seront attachés comme de faux perdants

Cui tant pesoit des biens qu’avoir soloie ;
ils périront sous le poids des biens qu´ils auront spoliés

Mais ja de ce n’iere pelerin jor
Mais oui était le jour du pélerin

Que je vers eus bone volenté aie :
Quand j´avais tant de bonne volonté :

Por tant porrai perdre tote ma voie ;
Pourtant je pourrais m´égarer totalement en chemin

Que tant m’ont fait de mal li traïtor ;
Car tant mon fait du mal, les traîtes

Se Dieus voloit qu’il eüssent m’amor,
Si dieu voulait qu´ils me prissent mon amour

Ne me porroit chargier plu pesant fais.
Il ne pouvait me charger d´un plus pesant fardeau ! !!

La première moitié, ça craint
après, je pense avoir saisi l´idée générale ! !!
Soignes-toi bien
A+ C´est vrai le smiley :bisous: manque ! !!

Doowmee Non je ne suis pas enrubé mais un yetiminouchet c´est pas loin d´un yeti ni mouché donc pas mouché alors atchoumm
la traduction arrive mais t´es loin du compte

Doowmee
Traduction

Maintenant ils seront joyeux, les faux traîtres qu’importunait tant le bonheur dont je jouissais. Mais jamais je ne serai si parfait pèlerin que je leur veuille du bien ; et j’en pourrai perdre tout le fruit de mon voyage. Car les traîtres m’ont fait tant de mal que si Dieu m’obligeait a las aimer, Il ne pourrait me charger d’un plus pesant fardeau.

Et dernier couplet de cette superbe chanson d’un homme qui part loin de sa dame.

Je m’en vois, dame ; a Dieu le creator
Comant vo cors, en quel lieu que je soie;
Ne sai se ja verrez mais mon retor :
Aventure est que ja mais vos revoie.
Por Dieu vos pri, quel part que li cors traie
Que voz convenz tenez, vieigne o demor,
Et je pri Dieu qu’ensi me doinst onor
Com je vos ai esté amis verais.

Je m’en vais, dame ; a Dieu le créateur je vous recommande, en quelque lieu que je sois. Je ne sais si jamais vous verrez mon retour : il est possible que je ne vous revois plus. Au nom de Dieu, je vous en prie, quelque part que j’aille, que je revienne ou que je reste là-bas, tenez vos engagements. Et je prie Dieu qu’il me donne autant d’honneur que je vous ai été fidèle ami.

je te retrouverai d´autre poemes sur l´amour coutoit que tu pourras dire a ton troubadour.

Les Frelons et les mouches à miel

A l´oeuvre on connaît l´Artisan.
Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent :
Des Frelons les réclamèrent ;
Des Abeilles s´opposant,
Devant certaine Guêpe on traduisit la cause.
Il était malaisé de décider la chose.
Les témoins déposaient qu´autour de ces rayons
Des animaux ailés, bourdonnants, un peu longs,
De couleur fort tannée, et tels que les Abeilles,
Avaient longtemps paru. Mais quoi ! dans les Frelons
Ces enseignes étaient pareilles.
La Guêpe, ne sachant que dire à ces raisons,
Fit enquête nouvelle, et pour plus de lumière
Entendit une fourmilière.
Le point n´en put être éclairci.
" De grâce, à quoi bon tout ceci ?
Dit une Abeille fort prudente,
Depuis tantôt six mois que la cause est pendante,
Nous voici comme aux premiers jours.
Pendant cela le miel se gâte.
Il est temps désormais que le juge se hâte :
N´a-t-il point assez léché l´Ours ?
Sans tant de contredits, et d´interlocutoires,
Et de fatras, et de grimoires,
Travaillons, les Frelons et nous :
On verra qui sait faire, avec un suc si doux,
Des cellules si bien bâties. "
Le refus des Frelons fit voir
Que cet art passait leur savoir ;
Et la Guêpe adjugea le miel à leurs parties.
Plût à Dieu qu´on réglât ainsi tous les procès !
Que des Turcs en cela l´on suivît la méthode !
Le simple sens commun nous tiendrait lieu de Code ;
Il ne faudrait point tant de frais ;
Au lieu qu´on nous mange, on nous gruge,
On nous mine par des longueurs ;
On fait tant, à la fin, que l´huître est pour le juge,
Les écailles pour les plaideurs.

J.de la F. pour changer un poil..!

Ah Roby
Jean de la fontaine
A chaque fois que je causais en étude au collège, une poésie de La fontaine ou de Victor Hugo, je me devais d´apprendre, et comme ma mémoire fonctionnait plutôt bien, toujours plus on me les rallongeait , je suis passée des " mouches du coches", de JLF, à la conscience de Victor Hugo
" l´oeil était dans la tombe et regardait Caïn"
pour finir, sur les pauvres Gens de V.Hugo.
" la cabane était close . ..........
puisd quelques pages plus loin
" tiens, - dit-elle - en ouvrant les rideaux, les voilà"
Magnifiques au demeurant ces poèmes
ma chance est de toujours aimer ces auteurs, et d´autres encores ! !!
alors Merci Robinou et bon W-End

Yétinoumichet,
j´ai fait un sans faute sur le dernier vers,
et deux autres étaient correct
j´avoue que pour le reste
N´empêches que si tu m´avais laissé traduire
le dernier, j´avais tout juste
Mon bon Monsieur
Parole de scout et de motarde ! !!

Elle était déchaussée - Victor Hugo

Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t´en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c´est le mois où l´on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l´herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l´eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.

@ +

Bizarre,
les religieuses de mon enfance/adolescence me l´ont jamais donnée à apprendre celle-là je me demande bien pourquoi
Merci Poulpinou, de compléter mon éducation poétique

:ouch
marrci douwmee..moi aussi j´aime bien J. de la F.
j´adore les morales de ces histoires....
j´en profite pour souhaiter un Bon W.E. à tous....

La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf

Une Grenouille vit un Boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n´était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s´étend, et s´enfle, et se travaille,
Pour égaler l´animal en grosseur,
Disant : " Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n´y suis-je point encore ?
- Nenni. - M´y voici donc ? - Point du tout. - M´y voilà ?
- Vous n´en approchez point.". La chétive pécore
S´enfla si bien qu´elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

Mouais...
et tout forumeur veut avoir son Pic
J. de la F....

..............................................

En plus, c´était un visionnaire

Pour tous les insomniaques :
http://www.chezmaya.com/2004/60_ans/misc_cantsleep_sh.gif

Le Rat de ville et le Rat des champs

Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D´une façon fort civile,
A des reliefs d´Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu´un troubla la fête
Pendant qu´ils étaient en train.
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
Le Rat de ville détale ;
Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire :
Rats en campagne aussitôt ;
Et le citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.
- C´est assez, dit le rustique ;
Demain vous viendrez chez moi :
Ce n´est pas que je me pique
De tous vos festins de Roi ;
Mais rien ne vient m´interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ; fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre.

ça n´est qu´une histoire de rats " cake"..
rien de plus....
J.de la F.

tlm !
Mince, déjà 18h50...
tlm !