Bonjour à toutes et à tous

Qui dit nouveau forum Pokemon dit, traditionnellement, nouveau topic pour évoquer les mangas et la japanimation, occupant une place sans cesse plus importante dans le cœur des Français, et ce à juste titre. En effet, si la culture japonaise pourrait paraître, pour les non initiés, assimilée à la jeunesse, il n'en est rien, et ce pour un grand nombre de raisons sur lesquelles je vais revenir. Par contre, autant le dire tout de suite : s'il est vrai qu'en matière d'animation je possède un certain bagage, je ne peux pas en dire autant pour les mangas, je ne m'attarderai donc que très rapidement sur ces derniers.

Commençons donc par le commencement : qu'est-ce que la japanimation ? Il s'agit tout simplement de « dessins animés » japonais, adaptant parfois des mangas, des romans, parfois des jeux vidéos ou étant tout simplement des œuvres originales. Chaque année voit arriver un certain nombre d'animés au cours de quatre saisons, le printemps, l'été, l'automne et l'hiver. Et parmi ces productions peuvent se trouver aussi bien de véritables pépites que des sommets de médiocrité. Afin de distinguer les chef d'œuvres des éventuelles déceptions, il convient de tenir compte de trois critères qui me semblent absolument essentiels dans la Japanim' : le scénario, la réalisation globale et la musique.

Le scénario

L'un des plus gros défauts de l'animation japonaise, et malheureusement l'une des raisons pour lesquelles elle est si mal considérée, est le manque de profondeur des scenarii. Ainsi, le grand public s'arrête bien souvent aux gros shonens de type One Piece, Naruto ou Bleach qui se résument à une grande aventure au cours de laquelle les héros doivent atteindre un but particulier, éliminant à cette fin un grand nombre d'ennemis. Autant dire qu'il n'y a rien de très profond là-dedans et que la dénomination de « shonens », c'est-à-dire d’œuvre destinée aux jeunes adolescents, paraît adaptée.

Autre type d'anime : les harems. Que ce soit du côté des filles ou des garçons, un héros ou une héroïne se retrouve subitement entouré d'individus du genre opposé. Il s'agit malheureusement là du type de production le plus en vogue ces derniers temps. Évidemment, il convient de les remettre dans leur contexte : ces animes sont généralement là pour faire passer un agréable moment sans se casser la tête, et tous ne sont pas des échecs, loin de là, certains réussissant à dépasser leurs contraintes pour convaincre un plus large public.

Nous pourrions ajouter une autre catégorie : les mechas. Des combats de robot pour faire simple, Gundam étant sans doute le meilleur représentant du genre. Mais ce type d'anime constitue déjà une évolution d'un point de vue scénaristique puisque, afin de mettre en scène des combats, il convient de créer un contexte favorable, et ce contexte est souvent d'ordre géopolitique. Ainsi peuvent naître des œuvres telles que Code Geass, proposant une version alternative de notre monde, mais aussi de lamentables ratés tel que Valvrave.
De manière plus générale, l'action / aventure / fantastique est aussi très souvent représenté. Il y a effectivement peu d'animes, hors harems, se passant dans le monde réel, tous ont un petit côté surnaturel plus ou moins prononcé : Mirai Nikki, Shakugan no Shana, Psycho-Pass en sont de bons exemples.

Évidemment, l'animation japonaise compte aussi dans ses rangs des comédies, souvent d'excellentes factures. Celles-ci jouent alors sur leur statut de dessin animé pour faire rire le spectateur : Gintama est sans doute, de ce point de vue là, le meilleur exemple, mais nous pourrions aussi citer Bobobo-bo Bo-Bobo qui mise sur un univers loufoque absolument impossible à reproduire dans toute autre réalisation télévisuelle.

Enfin, le sport fait l'objet de multiples conversions en anime : football, baseball, basketball, tennis, volleyball, boxe, cyclisme, tout y passe. Généralement, ils ont une construction similaire : un individu lambda découvre un sport au lycée, s'inscrit dans un club et part pour remporter le tournoi inter-lycée, s'améliorant au passage de plus en plus (avec des exagérations dépassant parfois l'entendement) avant de tomber sur des équipes ou des joueurs encore plus forts. Néanmoins, il existe trois types d'animes de sports : ceux qui sont bien faits, c'est le cas de Kuroko no Basket, ceux qui en font tellement qu'ils en deviennent mauvais, je pense à Yowamushi Pedal notamment, et ceux qui s'en servent de prétexte pour raconter autre chose : Cross Game parle de base-ball, mais aussi du souvenir des disparus.

Voilà à peu près la base de l'animation japonaise, servant à en mettre plein les yeux, à faire rire ou seulement à passer un bon moment. Mais il serait dommageable de penser qu'elle n'est pas capable d'aller plus loin. La Japanimation peut développer de véritables réflexions en se servant de son support et sans forcément chercher à reproduire un univers réaliste comme pourraient le faire bon nombre de films. Et les exemples sont multiples : Clannad dépasse son statut basique de simple harem pour proposer à ses spectateurs une vision incroyable de la notion de famille. Qu'est-ce que la famille ? Où commence t-elle et où finit-elle ? L'anime propose plusieurs visions d'un même thème tout en faisant avancer un scénario dramatique qui a de quoi tourmenter même les âmes les plus insensibles. Shiki quant à lui amène une réflexion, par le biais d'un thème très utilisé, celui des vampires, sur le bourreau et la victime, cherchant à comprendre si, parfois, le bourreau n'est pas lui-même victime. Dernier exemple que nous pourrions prendre : Shinsekai Yori repose sur un univers basé sur la magie. Mais figurez-vous qu'à travers ce monde, fictif, c'est toute la notion d'humanité qui est remise en cause.

Il ne faut donc pas s'arrêter aux préjugés sur la Japanimation : nombreuses sont les productions dont le scénario tient sur un timbre-poste, mais d'autres arrivent à questionner des thématiques très sérieuses en s'appropriant à la perfection ce qui les définit : le dessin.

La réalisation

Car oui, l'animation japonaise, c'est avant tout du dessin. Et c'est justement ce dessin qui lui permet de faire ce que nul autre média ne peut atteindre : la représentation pure et parfaite des émotions des personnages. Celle-ci peut passer soit par l'expression du visage des héros, les larmes pouvant couler à flot ou les traits être tirés à leur maximum pour montrer leur sourire, mais aussi et surtout par leur environnement. L'un des studios les plus remarquables de ce point de vue là est Shaft, qui montre l'humeur d'un individu par ce qui l'entoure : des lumières scintillantes de partout pour illustrer le bonheur, un personnage plongé dans l'ombre pour le désespoir, une multiplication de panneaux « sens interdit » pour montrer l'impasse dans laquelle il se trouve. Mais d'autres studios usent et abusent aussi de ces principes, profitant des dessins pour mettre en avant des éléments ne pouvant être produits d'une autre manière : un coucher de soleil plongeant les personnages dans la pénombre tout en mettant en valeur la nature environnante, un espace rendu glauque pour mettre en avant le caractère gore de la scène qui se déroule.

Cette transmission des émotions est d'autant plus efficace que les styles artistiques peuvent être extrêmement différents : un novice dira que tous les personnages de mangas se ressemblent. C'est faux. Alors qu'un Higurashi choisit de représenter des personnages mignons pouvant passer à tout moment pour des détraqués mentaux, Death Note mise plutôt sur un univers gothique, plongeant immédiatement le spectateur dans un univers sombre. A contrario, un Jinrui Suitai Shimashita va présenter un univers extrêmement coloré et jovial pour faire passer par derrière l'image d'une humanité sombre, à l'humour noir prononcé.

Un style artistique, une manière de représenter les personnages et leurs émotions, le portrait ne serait pas complet sans une animation dépassant le stade du correct : dans une société où l'image et la rapidité d'exécution prennent de plus en plus de place, il est nécessaire de faire s'enchaîner deux scènes le plus vite possible. Malheureusement, certains animes plutôt anciens perdent en conséquence de la valeur aux yeux des plus jeunes alors qu'ils sont des chefs d’œuvre par ailleurs, que ce soit Ginga Eiyuu Densetsu ou Versailles no Bara. Mais une animation réussie permet malgré tout de supprimer tout sentiment de fixité et d'éviter de penser que nous regardons un dessin animé, nous rapprochant ainsi davantage du film. De ce point de vue là, Shingeki no Kyojin ou Fate / Zero sont des monuments, les combats étant extrêmement impressionnants, d'autant plus qu'ils sont desservis par des musiques dignes des plus grands compositeurs de notre ère.

La musique

Le dessin pose néanmoins quelques problèmes : il ne pourra jamais retranscrire la réalité et il limite ainsi le réalisme d'une situation. C'est pour cette raison que les musiques jouent un rôle crucial dans l'animation japonaise plus encore qu'ailleurs : elles sont là pour appuyer une scène et pour renforcer les émotions ressenties par le spectateur. Les OST sont donc extrêmement travaillées et de grands noms peuvent en ressortir, comme Kawai Kenji ( https://www.youtube.com/watch?v=Zfx8-c63u0Q ), Yuki Kajiura ( https://www.youtube.com/watch?v=UQkxNbgohPg ) ou Sawano ( https://www.youtube.com/watch?v=K95QnQz_NXs ). Ainsi, les thèmes plutôt dramatiques peuvent transporter celui qui les écoute ( https://www.youtube.com/watch?v=BXQLrkW33f0 ) ou les rendre absolument épiques ( https://www.youtube.com/watch?v=JYoOyqCUK08 ).

Pour donner un exemple, prenons le cas de Kamisama no Inai Nichiyoubi : l'anime en lui-même n'a rien d'exceptionnel, il est graphiquement très passable, l'animation est médiocre et le scénario cherche par tous les moyens à attrister le spectateur sans jamais y parvenir, du moins si ce dernier ne fait pas attention aux musiques. En effet, l'OST est volontairement mélancolique, chaque scène étant admirablement desservie, le thème majeur étant celui-ci : https://www.youtube.com/watch?v=0YnyTZ43Wo8. Inutile de dire qu'un morceau pareil rend triste n'importe quel événement.

De mauvais animes au premier abord peuvent ainsi être sauvés par leurs musiques : Sora no Otoshimono ou Guilty Crown ne font pas exception. D'autres se contentent de morceaux tout juste sympathiques, mais certains renforcent leur excellence par leur OST : Evangelion n'en est qu'une illustration parmi d'autres.

Scénario, graphismes et animation, musique, je crois que nous tenons là les éléments essentiels pour créer un bon anime. Après le mélange ne fonctionne parfois pas en fonction du spectateur : certains encensent Elfen Lied ou Mushishi quand d'autres les mésestiment. Il peut aussi exister des productions réussissant parfaitement sur deux aspects mais échouant au troisième, ce qui les rend alors bancales. Le dernier bon exemple en date est Kill la Kill : graphiquement, techniquement et musicalement irréprochable, ceux qui attendent de lui un bon scénario peuvent passer leur chemin.

Ceci étant dit, il existe néanmoins des œuvres qui, à mon sens, restent incontournables. C'est pourquoi je vous propose aujourd'hui un top 10 en matière d'animation japonaise, top évidemment totalement subjectif.

Clannad

Et commençons d'entrée de jeu par le seul anime arrivant à dépasser son statut de dessin animé afin de devenir une œuvre d'art à part entière, rivalisant aisément avec les plus grandes productions cinématographiques, voire vidéoludiques. En effet, il ne faut pas renier les origines de Clannad : il s'agit avant tout d'un visual novel, c'est-à-dire d'un roman interactif dans lequel le joueur doit faire des choix pour évoluer dans le scénario, ce qui implique plusieurs fins différentes. S'il est malheureusement rare que ces jeux soient bien adaptés, étant donné qu'il faut réussir à trouver un retournement scénaristique valable afin d'inclure toutes ces histoires au sein d'un même anime, ce n'est pas le cas de Clannad. Le studio, Kyo Animation, a en effet décidé de réaliser plusieurs arcs, chacun étant consacré à un personnage précis, tout en ne négligeant pas de fil directeur, dans le cas précis la relation entre Tomoya et Nagisa.

Ainsi, chaque héros nous livre sa perception de la vie et de la famille. Parents aimants, père célibataire violent, frère handicapé, orphelins, amitié compensatoire, rapport à la maladie incurable sont autant de thèmes soulevés, et avec brio : il est impossible de rester insensible à l'histoire de chacun. Et si la saison 1 met avant tout en place l'histoire et ses protagonistes, la saison 2 elle va plus loin, avec un final absolument époustouflant dont je vous laisse la surprise.

Mais Clannad n'est pas qu'une œuvre proposant une réflexion sur la notion de famille. C'est aussi ce qu'il se fait de mieux en matière de réalisation, graphismes ou musique, et de transmission des émotions au spectateur. Ainsi, l'anime est en permanence entre le rêve et la réalité : à tout moment les décors sont somptueux, avec un jeu sur les ombres et les lumières mettant en valeur l'environnement des personnages, reflétant leur état d'esprit. Une ville somme toute banale devient ainsi elle-même actrice de ce qu'il se passe à l'écran. Sans compter la patte artistique de Kyo Animation qui fait en sorte d'exagérer continuellement les émotions des personnages, de manière à toucher directement ceux qui les contemplent.
Ajoutons à cela des musiques somptueuses ( https://www.youtube.com/watch?v=bbss_iQEX9I, https://www.youtube.com/watch?v=J2yzMhNkgsk, https://www.youtube.com/watch?v=5KMzDVf2Bx4 ) et un ending que vous ne pourrez jamais plus oublier alors qu'il semble vraiment surprenant au début ( https://www.youtube.com/watch?v=0I6YfDGDOc4 ) et vous obtenez un monument absolument incontournable de l'animation japonaise : ne le loupez pas, et surtout persistez jusqu'à la fin de la saison 2, le jeu en vaut la chandelle.

Gintama

Si Clannad est un monument du drame, Gintama est un pilier de la comédie. Tirant lui aussi partie de son statut de dessin animé, il fait rire le spectateur à tout instant grâce à ses personnages en apparence banaux mais qui, pourtant, arrivent à surprendre en permanence. Gintama a en effet l'art de la surprise : entre les mises en situation loufoques et les réactions totalement imprévisibles des protagonistes, il apparaît impossible de rester impassible. Ou du moins, il est ardu de ne pas rire si l'on possède les références nécessaires : l'anime est en effet une ode à la japanimation, aux jeux vidéos et à la société japonaise. Si vous ne connaissez pas Gundam ou n'avez jamais joué à un Dragon Quest, passez votre chemin, vous ne comprendrez pas la moitié des blagues.

Néanmoins, là où Gintama fait très fort, c'est qu'il ne s'agit pas que d'une comédie. C'est aussi un scénario qui tient la route avec des combats incroyablement bien réalisés et une morale à chaque fois fort sympathique. Ainsi, les trois héros principaux sont à la fois des pitres continuels, et à la fois des monstres de charisme, ce qui est loin d'être facile à concilier.
Le tout est servi par une réalisation sans faille, une animation digne de productions de 25 épisodes (Gintama en compte 200, autant dire que la charge de travail n'est pas la même) et des musiques plus que convenables, alternant parodie et dynamisme pour suivre le rythme des combats.

En matière de comédie, Gintama est donc un incontournable dans l'animation japonaise. Encore faut-il avoir les références suffisantes et persister après les 25 premiers épisodes, peut-être un peu moins bons. Si c'est le cas, n'hésitez pas !

Uchuu Kyoudai

Une nouveauté dans mon top de cette année, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit d'une véritable pépite : Uchuu Kyoudai, soit en français « Les frères de l'espace ». Je crois que la première chose à dire au sujet de cet anime, c'est qu'il a été réalisé en collaboration avec la branche japonaise de la NASA, la JAXA, et cela se ressent considérablement tout au long des 99 épisodes. Cette précision est réellement d'importance puisque Uchuu Kyoudai nous propose de suivre les différentes étapes suivies par deux frères pour devenir astronautes. Autant dire que tout est soigneusement passé sous crible : les tests écrits, physiques, mentaux, tout y passe, le parcours d'un astronaute étant ainsi rendu passionnant. Il l'est d'ailleurs d'autant plus que les personnages sont tous extrêmement travaillés : le héros, Nanba, est réellement attachant, sérieux dans les moments dramatiques, drolatique quand il le faut. Cela est valable pour presque tous les protagonistes : aucun n'est oublié, tous ont une histoire, évidemment en lien avec l'espace. Astronomes, médecins, formateurs, techniciens, astronautes, toute la hiérarchie de la NASA y passe et raconte les problèmes qu'elle doit surmonter : les crises de panique, l'observation spatiale, la réalisation d'équipement viable, etc.

Je dois d'ailleurs préciser ici qu'émotionnellement parlant, l'anime est très fort. Il ne délaisse pas les sentiments, ne les cache pas, et même peut montrer sans vergogne les horreurs de l'exploration spatiale, bien mieux que n'a pu le faire un certain film récent. Évidemment, cela est aussi en grande partie du à une réalisation absolument exemplaire : l'anime est vraiment propre sur le plan technique, et artistiquement, s'il se veut réaliste, il n'oublie pas de tirer profit du dessin pour retransmettre les émotions voulues. Musicalement, il y a peu de morceaux, mais certains valent vraiment la peine d'être écoutés : https://www.youtube.com/watch?v=ijTDZqRAhBk

Bref, si vous cherchez un anime réaliste, plaisant à regarder tout en vous faisant découvrir des aspects de la NASA que nous ne connaissons pas toujours, je crois qu'Uchuu Kyoudai est un incontournable.

Spice and Wolf

Spice and Wolf s'est donc fait dépasser, oui. Mais il n'en reste pas moins un excellent anime cumulant les qualités, à commencer par son scénario : en effet, cette adaptation d'un roman sort quelque peu des sentiers battus en s'attardant sur un univers très moyenageux, dans lequel nous suivons un marchand dont l'unique but est de faire du profit. Peu d'action, presque pas de combats, mais par contre une réflexion sur ce qu'est être commerçant à cette époque, les dangers rencontrés (nature malveillante, vols, transformations monétaires, réglementations administratives, fraude, faux contrats, etc) et les joies lorsque du profit est effectué.

Néanmoins, plus que le scénario, ce sont les personnages qui portent l'anime. En effet, Lawrence, le marchand, ne parcourt pas les routes seul et il est accompagné d'un Dieu des récoltes ayant traditionnellement la forme d'une louve mais prenant ici davantage les traits d'une femme dénommée Horo. Et autant dire que cette dernière est le protagoniste clé, donnant une véritable couleur à un anime qui, sans elle, aurait été trop sombre. En effet, elle est l'incarnation des différentes humeurs des personnages, heureuse et triste quand cela est nécessaire, combative et intelligente en cas de besoin. Rien que pour elle, Spice and Wolf mérite d'être regardé.

Après, l'anime a d'autres qualités, une réalisation soignée notamment, même si les musiques sont loin d'être exceptionnelles, l'idéal est donc de le regarder soit pour son univers peu commun, soit pour ses personnages. Dans les deux cas, vous ne serez certainement pas déçus.

Hunter x Hunter (2011)

Autre entrée dans ce top, et directement en cinquième place, l'un des meilleurs shonens qu'il m'ait été donné de voir. En effet, HxH a le chic de pas ressembler aux autres, de ne pas bêtement cumuler les combats juste pour combler le spectateur. Non, ici, un personnage faible ne peut pas devenir tout à coup surpuissant et abattre son adversaire qui lui est infiniment supérieur. Par contre, cela ne signifie pas qu'il ne peut pas le mettre à terre : c'est là que rentre en compte une dimension extrêmement importante dans HxH, la stratégie. Chaque protagoniste possède en effet des compétences qui lui sont propres (force brute, réduction du pouvoir de l'adversaire, assassinat, usage d'animaux, connaissance des plantes, double-vue, etc) dont il va devoir se servir pour se protéger des plus forts, si bien que tous les coups sont permis : le dialogue, les coups faibles mais en grand nombre, les attaques par derrière en sont autant d'exemples. A contrario, si le combat est trop inégal, le fort a de grandes chances de vaincre automatiquement, si bien qu'un combat peut parfois durer à peine trente secondes, le temps que le faible se fasse couper en deux, alors même qu'il venait de survivre aux vingt combats précédents.

Et c'est sans doute la grande force de ce HxH : l'imprévisible. Le plus grand des combattants peut passer outre-tombe alors que le plus faible peut survivre continuellement. On est donc bien loin des gros shonens dans lesquels le vainqueur est connu d'avance parce que, à force d'entraînement ou suite à une illumination, il arrive au bout de vingt minutes à trouver la force sommeillant en lui, après s'être pris une douzaine de coups qui auraient du le tuer immédiatement. Un petit bémol toutefois à ce tableau idyllique de HxH : le héros, Gon, est tout sauf charismatique, il aurait même tendance à rebuter. Fort heureusement, ses compagnons de voyage ne sont pas du même acabit, et par ailleurs il évolue un peu, si bien qu'au bout de 70 épisodes il commence à devenir plus intéressant.

Autres gros avantages à cet anime : pour selon qu'il s'agit d'un shonen, sa réalisation est absolument impeccable, les personnages et les décors sont vraiment travaillés, et en fonction des arcs l'ambiance est totalement différente. Du côté de l'animation, il n'y a rien à redire : c'est parfait, les combats, quand il y en a, sont d'une fluidité exemplaire. Le tout est servi par une OST d'excellente facture, les requiems, notamment, étant tout à fait sublimes ( https://www.youtube.com/watch?v=RHFfe6_v1h8 ).
Si vous n'aviez qu'un seul shonen à regarder, ce serait donc celui-là !

Shinsekai Yori / Shiki

Shinsekai Yori et Shiki ont deux points communs : le premier est de proposer un univers plutôt fantastique, l'un présentant des personnages disposant de pouvoirs magiques, l'autre faisant entrer en jeu des vampires. Mais c'est en jouant sur ces spécificités que ces deux animes arrivent à proposer une véritable réflexion sur l'humanité, ce qui constitue leur second point commun.

Ainsi, Shinsekai Yori s'intéresse aux évolutions ultérieures de l'homme, sa capacité à développer des pouvoirs psychiques allant de pair avec une restructuration de la société, pour se demander si, finalement, ces êtres sont toujours des hommes. En parallèle, l'anime présente l'émergence d'une autre race apparaissant beaucoup moins intelligente mais passant pourtant par tous les stades de l'humanité (le primitif, le développement du langage, la guerre, l'apprentissage des connaissances, la révolution et la démocratie), si bien que le spectateur en vient à se demander laquelle des deux espèces est la plus humaine. La présence de pouvoirs magiques n'est donc pas là pour faire joli, elle est réellement la base d'un questionnement fort.
Par ailleurs, la réalisation est absolument impeccable, le design des personnages évolue dans le temps, les décors sont sans cesse travaillés, notamment les environnements extérieurs, afin de donner encore plus de poids à ce retour à la nature, thème important dans l'anime. Les scènes d'actions sont quant à elles parfaites, bien rythmées, et profitent d'une OST magistrale.

Shiki pour sa part pense le monde comme divisé en deux : d'un côté les hommes, de l'autre les vampires. Classiquement, les seconds se nourrissent du sang des premiers qui cherchent à s'en défendre. Sauf que la réflexion de l'anime est loin d'être aussi binaire puisqu'un humain affecté par un vampire peut devenir à son tour un être surnaturel. A partir de là, quelle attitude adopter face à un ami ou à un membre de sa famille devenu vampire ? Faut-il collaborer ou résister ? Si vous avez lu Rhinocéros de Ionesco, vous retrouverez un peu le même type d'analyse, et j'ai moi-même fait le rapprochement avec le nazisme dans Shiki. Néanmoins, ce dernier va encore un peu plus loin et ne s'arrête pas à ce simple questionnement, mais autant ne pas tout vous révéler ici.
Après par contre, il ne faut pas avoir peur du style graphique. Le design des personnages est... étrange, mais on s'y habitue en réalité plutôt rapidement, d'autant plus si l'on accroche à l'histoire. Le décor est néanmoins très bien réalisé, et l'ambiance de la petite bourgade désolée au milieu des montagnes est parfaitement retranscrite. Ajoutons à cela des musiques tout aussi somptueuses que celles de Shinsekai Yori ( https://www.youtube.com/watch?v=RuYC6U3LBRs ) et nous obtenons un anime qu'il serait impensable de louper.

Death Note / Code Geass / Mirai Nikki

Des duels « psychologiques » dont la finalité serait la mise à mort de l'adversaire, voilà comment nous pourrions résumer à grands traits chacune de ces trois productions. Après par contre, leur mise en œuvre diffère considérablement de l'une à l'autre.

Death Note est peut-être celui qui a le plus la forme d'une grande partie d'échec. Au cours de celle-ci, deux adversaires s'affrontent, aucun ne connaissant le visage de l'autre, par le biais d'autres pièces qu'ils contrôlent à leur guise en utilisant les stratégies les plus efficaces possibles, quitte à perdre leurs proches au passage. S'il est considéré comme un grand nom de l'animation japonaise, ce n'est pas pour rien : le suspense est sans cesse à son comble, et la démence des personnages est très bien présentée. Le style gothique, et les musiques de style religieux donnent en sus à l'anime une véritable patte artistique introuvable ailleurs.

Code Geass capitalise lui aussi sur un design particulier : moins réussi, certes, mais qui reste efficace. Cependant, l'anime joue surtout la carte du classieux : Lelouch, prince déchu, exilé dans la zone 11, cherche à récupérer son trône afin de protéger sa petite sœur contre l'influence de leur royal père. A cette fin, il est prêt à tout, y compris à mettre le monde à feu et à sang. Or, je crois qu'il faut être clair : le personnage de Lelouch est un monstre de charisme. Son doubleur est parfait dans le rôle, si bien que chacune de ses prises de parole est un événement en lui-même, surtout quand résonnent par derrière des accents somptueux de musique classique. Pour le dire autrement, si vous deviez regarder Code Geass, cela serait uniquement pour son héros et pour le final de la deuxième saison, magistral.

Mirai Nikki est légèrement différent pour sa part dans le sens où il n'y a pas qu'un seul adversaire majeur mais plusieurs, étant donné qu'il s'agit d'une bataille royale. L'objectif est donc d'éliminer tous les concurrents pour obtenir le trône du Dieu du temps. Chaque candidat possède ainsi un pouvoir particulier pour chasser ses adversaires. Néanmoins, l'anime est surtout intéressant pour deux choses : d'abord pour son couple de héros, le garçon étant frêle et imide, la fille étant, il faut bien le dire, psychologiquement instable, ensuite parce que, justement à cause de l'héroïne, Yuno, l'anime trempe continuellement dans le gore et plonge le spectateur dans l'abîme de la folie d'absolument tous les personnages. En ce sens, il mérite largement qu'on y jette un œil.

Kuroko no Basuke

Les animes de sport ne sont généralement pas ma tasse de thé. Le scénario y est toujours identique et parfois inintéressant, seuls les matchs valant parfois le coup d’œil. Pourtant, Kuroko no Basuke sort de l'ordinaire et sur bien des points, à commencer par les qualités techniques de la production : si artistiquement il n'y a pas vraiment de patte particulière, en revanche les graphismes sont très propres. Mais plus important encore : l'animation est impressionnante et les basketteurs sont sans cesse en mouvement, si bien que les matchs sont d'un dynamisme encore rarement atteint jusque là dans un anime sportif. Le tout est servi par une OST plutôt bonne dans le sens où elle répond à ce que l'on attend d'elle, renforçant la tension des rencontres.

Mais plus encore, là où Kuroko no Basuke bouleverse nos habitudes, c'est dans la qualité des héros et des adversaires. Pour résumer, une équipe de basketball légendaire existait au collège, composée de six joueurs d'exception, surnommés « la génération des miracles ». A la fin de cette scolarité secondaire, ces six individus se répartirent entre six lycées différents, jouant désormais en tant qu'adversaires. Le héros, Kuroko, est l'un d'entre eux, et il a la caractéristique de n'avoir aucun charisme, si bien qu'il est souvent invisible sur le terrain, ce qui lui permet de faire des passes aisées à ses coéquipiers. Autant dire que les personnages principaux sont attachants, mais surtout que le spectateur a toujours le désir d'en voir plus sur la génération des miracles et sur les caractéristiques très prononcées de ses joueurs, rendant les matchs passionnants, même pour un non initié.

The Legend of Galactic Heroes / Neon Genesis Evangelion

Deux animes plutôt anciens, graphiquement très largement dépassés, musicalement loin d'être excellents, mais pourtant tous deux sont des chefs d’œuvre. Pourquoi ? Pour la qualité du travail sur la psychologie des personnages.

The Legend of Galactic Heroes est un space opéra, imaginant une conquête par la Terre d'autres planètes qui finissent par se faire la guerre, l'une étant une démocratie, l'autre davantage une dictature. Chacun de ces deux camps est représenté par un personnage haut en couleur commandant les flottes spatiales armées. Le génie de l'anime est de mettre en avant ces deux héros pour voir comment ils évoluent chacun de leur côté, essayant par des tactiques totalement différentes de mettre leur adversaire dos au mur. Notez au passage que si l'histoire se passe sur plus d'une centaine d'épisodes, c'est parce qu'elle est vraiment complète, avec d'impressionnants renversements de situations que je vous laisse découvrir.

Evangelion est beaucoup plus connu mais n'en est pas moins extraordinaire : suite à un cataclysme, l'humanité est attaquée par des créatures monstrueuses surnommées les « anges » que de jeunes pilotes doivent combattre à l'aide de robots pas totalement mécaniques. Le scénario est plutôt un prétexte pour analyser l'état psychique de ces combattants et leur confrontation aux autres êtres humains. Si le héros n'est pas forcément le plus attachant, il reste intéressant, même si Asuka est, à mon sens, le protagoniste le plus travaillé, extrêmement fragile sous ses apparences fortes. Un classique à voir absolument, en somme, qui a été interprété de nombreuses manières, mais je pense que le mieux est que chacun se fasse sa propre opinion à propos de ce que le créateur de la série a désiré exprimer à travers cet anime si étrange sur bien des points.

Mushishi

Dernier anime en date, mais pas le moins bon pour autant, Mushishi nous emmène dans un véritable compte puisque nous suivons quelques épisodes de Ginko, un chasseur de Mushishis, sortes de créatures surnaturelles cohabitant le plus souvent pacifiquement avec les hommes et protégeant la nature, mais pouvant aussi, influer sur la vie de l'humanité si celle-ci s'approche trop d'eux. Le héros intervient alors pour tenter, le plus pacifiquement possible, sans détruire ni l'une ni l'autre des deux espèces en présence, de résoudre le problème. Cela n'est pas toujours simple, et il n'est pas rare que l'homme subisse des séquelles, voire décède, tout comme les Mushishis doivent parfois être éliminés pour sauver leur hôte. L'anime montre ainsi une grande diversité de situations, toutes plus intéressantes que les autres, chacun des 26 épisodes proposant une petite histoire différente.

La grande force de cette production est, par voie de fait, son univers. Le monde entourant Ginko est extrêmement rural, très faiblement anthropisé, verdoyant à l'envie, bref, en un mot, sublime. Sur le plan artistique, c'est ainsi une réussite, et chaque nouveau décor est l'occasion d'un émerveillement constamment renouvelé. Les musiques collent d'ailleurs totalement à cette ambiance, étant calmes et reposantes, s'adaptant à cet univers dans lequel chacun va à son rythme, sans action violente. En d'autres termes, si vous désirez regarder un anime inspirant la sérénité, c'est très certainement celui-ci qu'il vous faut.

Évidemment, cette liste est loin d'être exhaustive, il existe de très nombreux animes qui mériteraient leur place dans ce top, mais il faut faire des choix, et les quatorze suscités sont sans doute ceux qui, pour moi, incarnent le mieux la Japanimation.
Après, parmi les animes que j'ai récemment vu, voici une petite liste de ceux qui ont dépassé mes attentes :

Uchuu Senkan Yamato 2199 : Une grande réussite dans le space opéra, un vaisseau part, seul, chercher un moyen de sauver la Terre. Dans l'immensité de l'espace, chacun doit réussir à garder son calme, et autant dire que les relations entre les personnages sont plutôt travaillées.

Nagi No Asukara : Meilleure romance de cette année à mon sens, l'histoire mettant en scène les relations entre deux races, les humains terrestres et ceux de la mer, fait mouche.

Little Busters : JC Staff produisant l'anime, celui-ci est très mal réalisé. Néanmoins, puisque c'est le studio à l'origine de Clannad qui a écrit l'histoire, vous êtes quittes pour avoir les larmes aux yeux à un moment ou à un autre.

Rurouni Kenshin : Si la première saison est assez mauvaise, la deuxième rattrape complètement ce faux départ, et les aventures du vagabond deviennent excellentes. Un classique à voir.

Kill la Kill : Artistiquement impressionnant, les combats sont plus qu'agréables à regarder et les musiques sont produites par Sawano, mais n'allez surtout pas chercher un scénario.

Gankutsuou : Une réinterprétation de Comte de Monte-Christo plutôt bonne, rien que pour son design particulier elle mérite le coup d’œil.

Seitokai Yakuindomo : Une comédie assez... spéciale.

Gokukoku no Brynhildr : Contrairement aux avis que j'ai pu lire par-ci par-là, je trouve ce clone d'Elfen Lied pas si mauvais que cela. Certes, sur le plan technique il est raté, mais il y a un petit quelque chose de plaisant malgré tout.

Pupa : Non, je plaisante.

En guise de conclusion, un petit mot sur les mangas : étant donné que je n'y connais pas grand-chose, je ne vais pas pouvoir en dire beaucoup, mais rappelons tout de même qu'il s'agit de bande-dessinées à la japonaise, inspirant de nombreux animes, à la différence près qu'ils n'ont pour eux ni la couleur, ni les musiques, ni l'animation. Certains les préfèrent néanmoins : ce n'est pas mon cas, mais je dois dire que certains m'ont plu. Celui de Spice and Wolf par exemple est excellent, doté d'une magnifique touche artistique, et Prophecy, l'un des grands succès de l'année, est une réussite scénaristique qui, je l'espère, sera adapté prochainement sur nos petits écrans.

Cool, je lis

First
Je lis

Fuck, à quand une s2 de Accel World --'

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Owwi le nouveau topic est là.

Ah enfin.

Asia81 : Mouais, je ne pense pas qu'il y aura une saison 2 perso. Pourquoi ? Sword Art Online et Log Horizon.
Ces deux animes reprennent le même principe, mais sont "mieux" je vais dire.

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Etant donné la qualité toute relative de la saison 1 d'Accel World, je m'en passerais bien, Asia
Après, qu'il y ait la concurrence d'SAO ne veut rien dire, on est justement dans la mouvant des animes mettant en avant des univers vidéoludiques

Je suis pas sûr que Mirai Nikki ressemble tellement à Death Note et à Code Geass, je le mettrai plutôt avec Fate/Zero celui-là

Mirai Nikki et Fate / Zero ? C'est quoi le point commun, à part la bataille royale ?

SAO et AW sont des chefs d'oeuvre, aller bruler en enfer

| https://www.jeuxvideo.com/forums/1-32739-239243-1-0-1-0-manganimation.htm#message_239269
| Ecrit par « Donphan », 8 juin 2014 à 09:01:52
| « Etant donné la qualité toute relative de la saison 1 d'Accel World, je m'en passerais bien, Asia »

Vade Retro, Satanas...

Ben bataille royale justement, et puis bon c'est pas comme si Mirai Nikki était aussi prenant que Death Note et Code Geass

+ Je viens de refinir de re-regarder tout à l'heure AW, mais en VF cette fois

Mirai Nikki c'est super prenant si t'aime les Yandere /