Tu te fais trop d'illusions, y a personne ici. Et j'espère pour toi que t'es pas allé voir que sur LGel.
Pour l'instant si et y'a une personne qui a fini le volume 1 et qui dit avoir adoré et que le système de dialogues rendait le tout bien lisible...
Dire que y'a personne, c'est faux, vu que vous avez été six à répondre à mon sondage
Ce point va upper le topic : .
DDB
Scaraugh avait peut-être raison
Toru: Il sera surpris pour les deux premiers et pour la troisième voudra aller les combattre.
Amroth: Il sera méfiant et perturbé, mais devra continuer son travail de lieutenant.
Angelica: Elle aussi sera perturbée, mais épaulera son mari devant se problème.
Oui, plus d'actions
Préféré: Garulf
J'aime pas: Tordin
Shanarie et Thedina pour la première fois.
Le combat contre les chasseurs de Primes
Merci pour cette intervention Radical, j'ai cru que le topic allait bider
De mon côté je vais faire en sorte que le chapitre 13 ne soit pas publié sur deux pages
Le chapitre 13 sort aujourd'hui soir, soyez "relativement" nombreux
Y aura personne
500 postes
+ Moi je part bientôt
Tu pars où ? Pourquoi ? Et pour combien de temps ? (A peine insistant... )
Le chapitre sera publié ce soir, j'espère que tu auras le temps de le lire
À la fête de mon cousin et de mon petit frère. Je serais partit au moins 2 heures et je partirai je sais pas trop quand. Mais je vais essayer d'emmener mon portable pour lire là-bas si je m'ennui
Et c'est juste une soirée...au pire tu peux lire demain
Une soirée avec des garçons de 7-8 ans et des filles de 9-10 ans
Chapitre 13 : Rédemption.
Erica Namel est dans un état parfait. Ses cheveux d'une couleur entre le blond et le roux sont parfaitement coiffés : mèches symétriques sur son front, chevelure lisse qui passe derrière les oreilles et retombe sur sa poitrine, elle a également sa tenue habituelle en cuir, ses ceintures vertes, ses vêtements et sa cape bleue, elle est toujours équipée de son arc qu'elle tient de sa main droite, de son épée et de son carquois rempli de flèches. Elle commence à s'avancer dans un lieu qu'elle ne connaît pas et met sa main devant sa tête, perturbée par un brouillard environnant.
Erica : Où suis-je ?
Lorsque le brouillard le dissipe, elle se retrouve dans un lieu qu'elle ne connaît pas. Elle marche en mettant un pied devant l'autre sur un pavé fait en pierre lisse. Sur les côtés de ce chemin, des statues d'archers célèbres sont alignées. L'archère aperçoit un immense château de pierre au loin ainsi que des arbres surplombant le décor.
Erica : Je ne suis jamais venue ici ! Cet endroit n'est pas à Déra, c'est impossible ? Comment je me suis retrouvée ici ?
Comme il n'y a derrière elle, elle décide de poursuivre son chemin. Cette route pavée s'arrête et un homme se présente devant elle. Cet homme imposant ne peut être que le célèbre archer Rokir Namel, son propre père. Bien qu'il ait été tué alors qu'elle n'était âgé que de quatre ans, Erica reconnaît son paternel : un corps musclé, une tenue d'archer renforcé par du cuir solide, une cape rouge, un équipement très complet, son arc en bois lisse rangé sur son dos, avec son épée d'acier, ses cheveux mi-longs et sa longue barbe blonde. Après 29 ans, il est resté le même.
Erica : Père ! Père !
Erica se précipite vers son père. Elle quitte le chemin et des personnes se mettent en mouvement autour du célèbre archer et de sa quatrième fille. Erica reconnaît notamment Luzonne et Gidon Likur, qui marchent ensembles et la regardent méchamment.
Rokir : Qui es-tu ?
Cette réponse froide pouvait froisser Erica, mais elle n'oublie pas que l'homme qui fut son père a disparu prématurément et qu'il ne peut pas la reconnaître. Elle se présente donc :
Erica : C'est moi, ta fille ! Erica Namel !
Rokir : Erica ? Lorsque je suis venu ici, tu avais à peine quatre ans. Tu as bien changé ! Je ne pensais pas que ma dernière fille serait la première à me rejoindre. Maella ne s'en remettra jamais et tes frères et sœurs non plus...
Erica : Je ne suis pas ta dernière fille ! Il y en a eu une au...attends, où suis-je ?
Rokir : Tu ne l'as pas deviné ? Ce triste sort nous arrive tous un jour ou l'autre.
Erica : Je suis...morte ?
Rokir : Oui. Tu te souviens comment ?
Erica : Je crois que...je suis tombé du haut d'une falaise...
Rokir : Les membres de la famille Namel ont tous péri soit de façon illustre comme moi, soit de vieillesse. C'était un accident ?
Erica : Non, quelqu'un m'a tué. Un ami que j'avais trahi.
Rokir : Comment les Namel peuvent-ils trahir ?
Erica : Père, tu ne comprends pas ! En 29 années, il s'est passé des choses !
Rokir : Tu ne mérites pas de faire partie du monde des morts, aux côtés des illustres archers ! Tu as fait honte à notre famille !
Erica : Je ne voulais pas ! Si j'ai coopéré avec les chevaliers déchus, c'est pour une bonne raison !
Rokir : Les chevaliers déchus ? Des rebelles comme ceux que j'ai affrontés ? Ils devaient être des monstres ! Ta mère ne t'a pas enseigné quelle voie suivre ?
Erica : Je l'ai fait pour Maudine ! Ils ne m'ont pas laissé le choix ?
Rokir : Maudine ? Qui est-ce ?
Erica : Ta véritable dernière fille ! Ta dernière volonté, elle est née après ta mort ! Il y a quelques années, nous avions eu vent des attaques des chevaliers déchus et nous avions décidé toutes les deux de les éliminer ! Ils nous ont tendu une embuscade et ils ont enlevé Maudine ! Ils m'ont dit que si je ne coopérais pas avec eux, ils la tueraient ! J'ai suivi leurs ordres, sans tuer aucun innocent, je te le promets ! J'ai réussi à la libérer, mais ils étaient déjà partis ! Cette histoire, lorsque je les ai affrontés pour une seconde fois, ça c'est retourné contre moi !
Pour retrouver la confiance de son père, Erica lâche son arc et se met à genoux.
Erica : Je n'ai jamais voulu trahir qui que ce soit ! Je n'ai pas eu le choix ! Comprends-moi, père !
Elle finit par fondre en larmes, submergée par l'émotion. Erica commence à avoir peur de la réaction de son père. Finalement, Rokir lui sourit, la prend par la main et la relève.
Rokir : Je retire tout ce que j'ai dit. Je n'en doute pas, à présent : tu es devenue une vraie femme. Et je suis certain que tes frères et sœurs sont devenus de vrais archers. Maudine, comme elle s'appelle, je ne l'ai pas connue, est-elle une illustre membre de notre famille elle aussi ?
Erica : C'est la meilleure des petites soeurs !
Rokir : Alors si tout ce que tu as accompli, tu l'as fait pour notre famille, je ne peux pas t'en vouloir. Tu fais honneur à notre nom.
Erica : J'ai fait honneur à notre nom...mais je suis morte en traîtresse. Tout le royaume d'Haeli me pense coupable de crimes impardonnables, désormais...
Rokir : Tout ce que tu as accompli, c'aurait été en vain ? Penses-tu vraiment que si le monde entier te considère comme une traîtresse, tu en es une ?
Erica retombe à genoux.
Erica : Père, je le jure ! Je ne suis pas une traîtresse ! On ne m'a pas donnée l'occasion de dire la vérité ! Je m'en veux ! Je m'en veux tellement ! Il est trop tard pour me rattraper !
Rokir : Il n'est jamais trop tard pour se rattraper. Ton rôle dans le monde des vivants n'est pas terminé, Erica.
Erica : Je ne suis pas une traîtresse ! Je ne suis pas une traîtresse !
Le rêve d'Erica s'achève là. Sur le lit de plumes où elle est couché, elle se réveille, hurlant de tout son corps.
Erica : Aaaaaah !!!
Il lui faut une vingtaine de secondes pour redevenir pleinement consciente. Cela fait, elle jette un oeil à ses alentours : elle est couché sur un lit avec une fourrure d'animal comme couverture, un torchon mouillée d'eau chaude était sur son front mais le réveil l'a fait tomber à terre, à gauche du lit. Elle est pansée partout sur son corps et peut à peine bouger. L'archère blessée est dans une chaumière, probablement dans un des villages près de la mer à l'est d'Haeli. Erica est couchée dans une chambre de femmes : elle reconnaît quelques vêtements de femmes locaux. Des armoires, tapis décorent la pièce et une fenêtre à la gauche lui permet de voir le village modeste. Une jeune fille, qui a probablement entre 15 et 18 ans, vêtue du même type de vêtements que ceux posés sur les étagères, avec des cheveux noirs bouclés ouvrent la porte.
La jeune fille : Mère ! Elle s'est réveillée !
La jeune fille rentre dans la pièce et la femme âgé entre 40 et 50 ans, avec des cheveux noirs bouclés du même type que ceux de sa fille avec quelques gris, vêtue d'une tenue de médecin rentre à son tour et se précipite près d'Erica.
Le médecin : Jalla ! Remets le torchon sur le front de notre amie ! Elle en a besoin !
La jeune fille prénommée Jalla se met à genoux, le ramasse et applique le torchon sur le front de l'archère qui décide de rester couchée bien gentillement.
Le médecin : Ne bougez plus.
Erica : Qui êtes-vous ?
Le médecin : Je m'appelle Proetia et voici ma fille Jalla. Je suis médecin.
Erica : Vous m'avez soigné ? Merci !
Proetia : Vous avez miraculeusement survécu à une chute de plusieurs dizaine de mètres. La mer a été clémente avec vous. Cela dit, vos blessures sont nombreuses et pendant que vous dormiez, elles n'ont été que partiellement soignées.
Erica : Combien de temps ai-je dormi ?
Proetia : Deux semaines.
Erica : Deux semaines ? J'ai dormi pendant deux semaines ? Il doit s'en passer des choses, en deux semaines...mais je suis vivante et c'est grâce à vous !
Proetia : Je n'ai fait que mon travail de médecin. J'ai reçu une longue formation pour pouvoir exercer ce métier et aider mes compatriotes. En ce moment même, j'apprends mes compétences apprises à ma fille.
Erica : Vous m'avez sauvé gratuitement ? Alors que je ne vous connais pas ?
Proetia : Un médecin qui demande des rémunérations, ce n'est pas un vrai médecin. Les soins, je les donne gratuit. Dès que je vous ai vu, votre ami et vous, alors qu'on m'avait signalé une chute près de notre village ainsi que le départ des membres de l'association d'Haeli venus nous sauver, je n'ai pas hésité une seconde. Pourquoi avez-vous essayé de vous tuer entre vous ?
Erica : Justement, où est mon compagnon ? Ithon Beorce, il s'appelle ainsi ! Il a chuté avec moi !
Jalla : Il vous a entraîné dans sa chute.
Erica : Vous l'avez retrouvé ?
Proetia : J'ai voulu le soigner aussi, mais son armure a pris la plupart des dommages. Lorsqu'il a voulu vous tuer, il a sauté tellement loin que vous avez évité les rochers. L'impact de son corps avec la mer vous a protégé alors qu'il vous tenait dans ses bras. Grâce à ça, vous avez survécu tous les deux.
Erica : Il est ici ?
Jalla : Il est parti il y a quatre jours.
Erica : Il avait une excellente raison de vouloir me tuer...écoutez, je vous remercie de tout mon coeur, mais on me considère comme une traîtresse désormais, surtout lui. J'ai coopéré avec les chevaliers déchus par le passé.
Proetia : Si c'est vrai, pourquoi nous avoir protégé d'eux avant votre chute ?
Erica gigote un peu sur le lit, histoire de retrouver totalement ses esprits.
Erica : Je peux tout vous dire, vous m'avez l'air d'être des femmes de confiance. Je suis Erica Namel, archère de la famille du même nom et je me suis toujours servi de mon arc pour protéger le royaume. Les chevaliers déchus existent depuis des années et j'ai essayé de les éliminer avec ma petite sœur il y a quelques années. Ils l'ont prise en otage et j'ai été obligée de coopérer avec eux, sinon ils la tueraient. J'ai sacrifié l'occasion de me débarrasser d'eux pour préserver votre famille. Chaque nuit, ce souvenir me hantait.
Proetia : Mais votre petite sœur était toujours vivante.
Jalla : Les chevaliers déchus ne sont plus un problème, à présent.
Erica : Ils ont tué d'autres personnes. Ils se sont arrangés pour que je porte leur fardeau.
Proetia : A vous de vous rattraper.
Erica : Mais Ithon, il est parti, n'est-ce pas ?
Jalla : Il n'a pas réussi à vous tuer, alors il est reparti avec les nouveaux vêtements que nous lui avions confiés pour rechercher la vérité. Il est parti vers l'ouest.
Erica : Ils vont tous me renier à présent. Je dois leur dire la vérité tant que j'en ai encore l'occasion.
Proetia : Malheureusement, vous devez encore prendre du repos pendant quelques jours, voir quelques semaines. Vos blessures sont loin d'être guéries bien que vous soyez hors de danger. Si vous voulez agir, vous devez être de nouveau en pleine forme. Nous avons eu peur pour vous, vous savez ? Vous avez dormi pendant deux semaines !
Erica : Comment le peuple va me considérer, à présent ?
Proetia : L'important, ce n'est pas comment il vous a considéré, c'est comment il vous considérera après.
Proetia s'assied sur le lit, à côté des jambes immobiles de l'archère qui respirent à présent normalement.
Erica : S'est-il passé beaucoup de choses pendant mon sommeil ?
Proetia : Dans tous les royaumes, je le crains. Dans notre village près de la frontière de Graef, nous sommes bien informés. Le mage Havor Vaman a été tué par une secte étrange et le jour de son enterrement, le lieutenant de l'association de Graef Oella Turban ainsi que sa fille Ysille Turban ont disparu. A Unukor, Tordin Igran a disparu après avoir donné son titre de maître à cette folle de Jicella Drarin, et le magistrat a été retrouvé assassiné.
Erica : Peut-être que je m'en sors pas si mal, finalement...Et à Haeli ?
Proetia : C'est le pire, je suis désolée. Un assassin identifié comme étant Aero Nastaroth, porté disparu après la guerre en l'an 306 a tenté d'assassiner Shanarie Pnow et a trouvé la mort. Thedina Zadus a été blessé et Garulf Melm est revenu. Par contre...nos seigneurs Arstan et Emma Enil ont été assassinés et la capitale a été prise.
Erica : C'est impossible ! Mais par qui, bon sang ?
Jalla : Une confrérie d'assassins, si je ne me trompe pas, mère. C'est eux qui dirigent, à présent. Ils envahissent village par village, recherchent les autres membres de la famille Enil, sauf l'héritier Drulan dont la mort a été confirmée.
Erica : Que devient notre monde ? Je me méfiais des chevaliers déchus, sans savoir qu'un autre ennemi se tapissait dans l'ombre...je regrette tellement !
Proetia : Vous avez débarrassé le monde d'une menace, reposez-vous un peu avant de le débarrasser d'une autre. Une menace bien plus puissante. Une menace extérieure.
Erica : Une menace extérieure ?
Proetia : Mieux vaut que vous n'en sachiez pas plus pour l'instant, mais les côtes est demeurent menacés. Si nous voulons la vaincre, nous devrons tous nous unir.
Fatiguée, Erica s'assoupit. Proetia et Jalla la laissent s'en reposer pour le moment. L'archère a retrouvé un état physique et mental plus ou moins stable, mais elle ne peut pas s'empêcher de s'en vouloir, d'en vouloir aux autres et de regretter de devoir rester immobile alors qu'un danger plane sur tous les siens. Son retour tant espéré devra attendre.
A Graef, un drame peut être suivi par un autre. Ainsi, la disparition d'Oella Turban et de sa fille Ysille en a inquiété plus d'un, en particulier Girlac qui ne veut plus parler avec personne. Amroth a immédiatement lancé des personnes à sa recherche et a insisté auprès de Pilan pour qu'une réunion sur la situation soit faite : selon le lieutenant, ce n'est pas une coïncidence : la mort d'Havor et la disparition d'Oella et d'Ysille sont forcément liées. Une quinzaine de jours après ce départ soudain, Pilan réunit les membres les plus importants de l'association de Graef, dont les deux lieutenants restants, Maria et Amroth, ce dernier ayant emmené son épouse Angelica avec lui, des mages fidèles, comme Carcia et Gorvelin ainsi que des plus aguerris, quelques responsables, quelques espions comme Aaron, et d'autres conseillers et conseillères. Dans cette salle moyenne où le Soleil d'automne luit, ils sont assis sur des chaises en bois néanmoins confortables sur une table rectangulaire dont Pilan, habillé de sa tunique la plus noble, occupe le bout, aux côtés de Maria et d'Amroth. Dès que tout le monde est là, Pilan souhaite prendre la parole, mais c'est son lieutenant qui parle en premier :
Amroth : Bien le bonjour. Si nous nous sommes réunis aujourd'hui, c'est pour une bonne raison. L'association de Graef semble subir une nouvelle crise : un lieutenant est mort et l'autre a disparu.
Pilan : En effet. Si vous n'étiez pas encore informés à ce propos, Havor Vaman s'est chargé d'enfermer Girlac Turban dans une pièce avant de partir de l'association en pleine nuit. Vous avez tous vus ce qui lui est arrivé. Il menait une enquête pour retrouver et éliminer Garv, voyez ce qu'il est advenu de lui.
Gorvelin : Il n'y a pas de mystère, c'est Garv qui l'a tué. Nous aurions dû nous méfier de lui, c'est trop tard à présent.
Carcia : Garv était certes puissant, mais comment aurait-il pu tuer quelqu'un comme Havor ? Il était sans conteste l'un des plus grands mages de notre époque.
Pilan : Ne sous-estime pas le pouvoir de la magie oubliée, Carcia. Tu t'es déjà retrouvé confronté à cette magie, n'est-ce pas ?
Carcia : Ibytrem était déjà un mage surpuissant avant de sombrer dans les ténèbres. Garv est un jeune homme qui désire juste le pouvoir.
Maria : Il l'a peut-être obtenu.
Un vieux mage : Si cette secte est grande et que Garv n'était pas seul, peut-être ils ont été plusieurs à les tuer. Nous connaissons leur existence à présent, il faut les attaquer !
Une guerrière : Havor pensait la même chose et il est mort.
Le vieux mage : Il est mort parce qu'il a commis l'imprudence de partir seul ! Il aurait dû nous en parler ! Maintenant, c'est trop tard, la position de la secte a disparu en même temps que lui.
Amroth : Il n'est pas trop tard. Nous pouvons reprendre l'enquête, tous ensembles.
Maria : Si nous voulons mourir, c'est la meilleure des solutions.
Angelica : Voulez-vous vraiment que le sacrifice d'Havor soit vain ?
Pilan se lève et tape ses mains sur la table afin de demander le silence.
Pilan : A ce que je vois, vous n'êtes pas tous d'accord sur la façon de procéder. Peut-être y'a-t-il un détail que vous omettez.
Angelica : Oui ! A cette mort a succédé deux disparitions, non ?
Maria : Quelqu'un a-t-il vu Oella et Ysille avant qu'elles ne disparaissent ?
Un silence se créé avant que Gorvelin ne lève la main.
Maria : Parle donc.
Gorvelin : Eh bien, je les ai vus toutes les deux pendant l'enterrement...Ysille semblait triste et Oella voulait la rassurer, c'était naturel, non ? Je les ai vus parler et partir toutes les deux sur les côtés.
Carcia : Gorvelin ! Pourquoi tu ne les a pas arrêtés ?
Gorvelin : Comment pouvais-je savoir qu'ils allaient partir pour de bon ? Oella comme Ysille semblaient fidèles à l'association...
Carcia : C'est complètement faux et tu le sais très bien !
Un vieux guerrier : Il pourrait s'agir d'un enlèvement.
Pilan : Une mère qui enlève sa propre fille ? Ca ne tient pas la route.
Amroth : Si, ça tient la route, surtout avec Oella. Elle a toujours été très possessive.
Pilan : Peut-on lui en vouloir ?
Amroth : A présent, je lui en veux.
Un mage : Ysille est peut-être partie aussi de son plein gré, aussi.
Un autre mage : Ca m'étonnerait. Elle semblait aimer l'association de Graef.
Une mage : Au pire, rien ne leur obligeait de rester !
Angelica : Ysille, non, mais Oella était lieutenant et avait des devoirs et des obligations.
Pilan : Avec la mort d'Havor et la disparition d'Oella, les choses sont compliquées. Il ne me reste que deux lieutenants.
Un vieux mage : Je peux devenir lieutenant, maître. J'ai beaucoup d'ancienneté et Ibytrem me considérait comme un bon mage.
Pilan : Pas maintenant. Des affaires doivent être réglées. Havor et Oella m'ont laissé dans une situation très délicate.
Carcia : Maître ! Vous devriez comprendre que ces deux événements sont forcément liés ! Admettez que Oella y est pour quelque chose dans la mort d'Havor !
Gorvelin : C'est une accusation sans fondement, Carcia...
Carcia : Sans fondement ? Gorvelin, ne sois pas si naïf ! Tu as vu comme moi comment elle traitait les jeunes mages ! Limites, ils allaient se tuer entre eux avec elle ! Elle les manipulait pour avoir le contrôle sur eux et pour les faire penser comme elle ! N'allez pas me faire croire qu'elle est une gentille femme attentionnée !
Pilan : Carcia, tu as toujours été la championne pour des fausses accusations. Tu accuses l'un de mes lieutenants d'être responsable du meurtre de l'un des siens et de créer des partisans pour son idéologie. Sans preuve, ce sont de graves accusations. Là, tout ce que tu as dit ne sont que des spéculations.
Carcia : Ce ne sont pas des spéculations ! Y'a-t-il quelqu'un pour me croire ?
La porte de la salle s'ouvre à la volée.
Girlac : Moi, je te crois !
Girlac, armé simplement d'une dague qu'il tient fermement dans sa main droite, rentre dans la pièce, visiblement au courant de la réunion alors qu'il a passé les dernières semaines enfermé sans contact avec le monde et ce, volontairement. Derrière lui, il y a le guerrier Bronn, qui a enfilé une tenue d'intérieur pour la saison plus froide qui approche à grands pas, qui s'était proposé pour le surveiller.
Pilan : Tu t'es remis de cette épreuve, Girlac ? Que viens-tu faire ici ?
Girlac : Je viens témoigner !
Le jeune homme s'approche de l'autre bout de table et plante se dague sur la table pour capter l'attention de tout le monde.
Bronn : Désolé, maître, j'étais censé le surveiller, voir si son état s'améliorait.
Girlac : Je vais parfaitement bien ! C'est ma mère qui ne va pas bien !
Pilan : Avant de l'insulter, sache que tu lui dois beaucoup de choses. La vie, par exemple.
Girlac : Mon père aussi me devait la vie, pourtant ma mère l'a quand même assassiné !
Maria : Edrick a péri lors d'un accident...
Girlac : Ce n'était pas un accident ! Ma mère a toujours été comme ça : manipulatrice et hypocrite ! Je ne l'ai jamais vraiment aimé, alors, elle s'est rabattue sur ma sœur qui m'était totalement opposé ! Elle veut qu'Ysille devienne comme elle, nous devons l'arrêter !
Amroth : Si tu dis vrai, Girlac, as-tu une idée d'où elle se trouve ?
Une mage : Tu n'étais même pas à l'enterrement d'Havor, comment pourrais-tu savoir ?
Girlac : Lorsque Havor m'a fait prisonnier, j'ai fouillé ces papiers. J'ai conclu que cette secte que l'on craignait existe bel et bien et que ma mère en faisait partie depuis des années ! Je ne sais pas comment elle a fait, mais elle a réussi à s'infiltrer ici, nous a aidé à y venir et a mis les jeunes mages comme Ysille de son côté !
Gorvelin : Ce raisonnement se tient.
Bronn : Attendez, c'est vrai ce qu'il dit ? Je ne comprends plus rien !
Pilan : Tu veux que l'on tue ta mère alors que nous n'avons aucune preuve et que nous ne savons pas où elle est ?
Girlac : Nous devons la retrouver et l'arrêter ! Elle doit être quelque part, pas si loin d'ici ! Elle va tuer tous ceux qui ne rejoignent pas son idéologie !
Angelica : Calme-toi, il nous faut du temps pour comprendre...
Girlac : Pourquoi je me calmerais ? Elle a agi dans l'ombre pendant toutes ces années !
Tout le monde commence à croire Girlac. Toujours levé, c'est Pilan lui-même qui l'arrête.
Pilan : La réunion est terminée ! Bien, nous pouvons conclure que les événements sont effectivement liés, mais avant de faire quelconque accusation infondée, nous devons nous renseigner.
Amroth : Si la secte nous veut du mal, nous devons retrouver la position et les éliminer.
Angelica : Le plus difficile sera de les retrouver.
Tour à tour, chacun se lève et ils sont tous bien décidés à mener leur enquête. Content d'avoir été écouté, Girlac commence à osciller sur place. Bronn vient près de lui.
Bronn : Ca va, Girlac ? Tu trembles un peu...
Girlac : On m'a écouté, enfin...
Bronn : Si tu as raison, nous nous retrouverons bientôt face à la secte. A ce qu'il paraît, les mages ont déjà du mal à les vaincre, alors les non-mages...
Girlac : Je veux que ma mère paie pour ses crimes. Je veux retrouver ma sœur. Tant pis si cela implique des sacrifices.
Bronn : En attendant, tu dois te reposer. Ensuite, tu pourras t'impliquer pleinement dans cette affaire.
Bronn et Girlac quittent la pièce ensembles, suivis des principaux membres de l'association conviés à cette réunion. Dès que tout le monde est sorti, Pilan se confie à sa femme :
Pilan : Ca ne vas pas du tout. Oella a trop compliqué les choses. Elle aurait pu patienter, comme je l'ai fait.
Maria : La tournure des choses ne vous plaît pas ?
Pilan : Ils en savent beaucoup trop. C'est ça qui ne me plaît pas.
Maria : Vous pouvez encore les arrêter.
Pilan : Non, ils doivent encore penser que je suis de leur côté pendant un petit moment.
Maria : Mais si ils trouvent les mages de la secte, ils les affronteront.
Pilan : Si ils le font, ils ne tiendront pas longtemps. Ils sous-estiment le pouvoir de la vraie magie. Ils périront tous.
Maria : Alors, où est le souci ?
Pilan : Je vais devoir accélérer mes plans. Ce monde devra disparaître plus tôt que prévu.
Finalement, il s'en va avec sa femme, avec des nouveaux plans en tête pour que la magie oubliée règne sur le monde.
Le groupe de Korus à Unukor a désormais changé de direction. A présent, ils sont accompagnés d'Elyse et de Laïra, ils sont en chemin vers Adroder pour que le lieutenant récupère la place qu'il mérité. La rencontre violente qui a eu lieu entre les trois groupes il y a trois semaines aurait pu mal se terminer, mais heureusement, la plupart des morts sont les chasseurs de primes envoyés par Tordin. Une séparation a été de mise et Brad espère tant que justice soit faite. Néanmoins, pendant tout le voyage de retour, il s'en est voulu d'avoir attaqué Thane alors qu'il était son allié. Lors d'une pause, après avoir traversé de nombreuses plaines, en pleine journée, il appuie son coude sur un arbre.
Brad : Je suis censé utiliser ma magie contre des personnes mauvaises et là, j'ai attaqué l'un de mes alliés ! J'ai été stupide ! Complètement stupide !
Tandis que le jeune homme s'apitoie, isolé du reste du groupe, son amie qu'il avait tant espéré revoir vient près de lui. Elyse, derrière lui, caresse son épaule gauche de sa main gauche.
Elyse : Tu t'en veux encore, Brad ?
Brad : Comment je ne pourrais pas m'en vouloir ? Thane t'a sauvé d'un sort funeste, il a éliminé des personnes qui allaient plonger Déra dans les ténèbres et j'ai essayé de le tuer. Je ne te mérite pas.
Elyse : Tu as commis une grosse erreur, Brad, c'est vrai, mais Laïra t'a arrêté avant que la situation ne devienne dramatique. Tu as fait de bonnes actions pour ce monde.
Brad : Ce n'est pas suffisant ! Plus le temps passe, mieux je maîtrise mes pouvoirs, mais plus les personnes à mes côtés meurent.
Elyse : Je suis toujours là, Brad. J'aurais voulu te revoir l'instant même où je t'avais quitté, mais j'avais d'autres devoirs. J'ai appris la vérité. Grâce à toutes les informations que Thane, Laïra et Brandos nous ont fourni, Tordin va tomber, je te le garantis.
Brad : J'ai tellement du mal à y croire ! Le royaume de Vauvord, réputé comme l'un des plus puissants de l'ouest du vieux continent, a fait infiltrer des espions corrompus dans le but de reconquérir ce pays pourtant indépendant depuis plus de trois cent ans !
Elyse : Certains rois sont avides de pouvoir et Gadan en fait partie. Crois-moi, il n'est pas pour autant représentatif de notre peuple.
Brad : Il va donc envahir Déra sans l'accord de votre peuple ? Je n'en reviens pas ! Et Tordin, comment ça se fait que tu ne l'aies pas reconnu ?
Elyse : Il a été malin : il a changé de nom. Le prince a toujours été dans l'ombre et a mainte fois changé son identité, mais je pense que celle-ci est définitive car son prénom est bien représentatif de la grandeur qu'il pense incarner.
Brad : Et Loghain ? Certains des membres disent avoir assisté à sa mort et pourtant, il est toujours vivant.
Elyse : Je ne me méfiais pas de lui, je pensais qu'il était juste devenu patrouilleur parce que sa mission de capitaine de la flotte l'imposait. J'étais tellement aveuglée par mon envie de redorer le blason de ma famille et de me faire pardonner que j'ai oublié que nos ennemis étaient proche de nous. Nous avons tous les deux commis des erreurs, Brad, alors, ne sois pas seul à porter ce fardeau.
Elyse retourne Brad et lui prend délicatement ses mains par le revers, de manière romantique.
Elyse : Nous devons rester fixé sur notre objectif. Déra a besoin de nous et c'est mon pays, désormais. Je vais combattre la menace avec toi. Nous allons l'affronter ensembles.
Prêts à s'embrasser, Brad et Elyse rapprochent leurs visage progressivement. Cependant, avant qu'ils ne passent à l'acte, le jeune homme la repousse délicatement de ses deux mains.
Brad : Je ne peux pas.
Elyse : Pourquoi ? Je t'ai pardonné, Brad.
Brad : Je ne me suis pas pardonné. Je pensais être devenu quelqu'un, je me trompais. J'ai des devoirs, des responsabilités, des soucis. Mes pouvoirs m'ont rendu plus puissant et je m'en suis servi à mauvais escient. Ibytrem avait raison. Avant de mourir, il me l'a dit.
Elyse : Il faut lui prouver qu'il a eu faux. C'est en ouvrant aux autres que tu utiliseras tes pouvoirs pour le bien de tous. Suis-moi, rejoignons les autres.
Elyse prend Brad par la main et ils rejoignent le groupe principal un peu plus loin. Pendant ce temps, l'élu de la magie se remémore la scène qui a succédé son affrontement contre Thane. Celle qui se trouvait être la sœur de son ennemi se tenait entre deux, bras écartés. Aux alentours, il y avait Elyse qui avait fini de paniquer, Korus fier d'avoir réussi ce combat avec tous ses compagnons, les cadavres des chasseurs de primes gisant à sa gauche. Il voyait toujours son ennemi, zabantô tendu en mains, et se voyait lui-même, interrompu lors de son attaque ultime.
Laïra : Ce combat n'a aucun sens ! Cessez cela immédiatement !
Thane : Je ne faisais que me défendre, Laïra.
Laïra : Brad Priwin, l'élu de la magie, c'est ça ? Tu n'affrontais pas n'importe qui, fréro. Néanmoins, Brad, heureusement que j'étais là pour interrompre le combat.
Brad regarde plus attentivemment la scène : en effet, le bras de Thane était plus tendu que le sien : si l'action n'avait pas été interrompu, il aurait fini empalé ou amputé d'un bras.
Brad : Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Je n'ai rien compris, j'ai attaqué parce que j'étais submergé par la colère...
Laïra : Utilise ta colère contre quelqu'un d'autre.
Korus, qui avait rengainé son épée, exécute un geste pour ordonner aux siens de fouiller les corps pendant qu'il rejoint Brad. De son côté, Elyse rejoint aussi l'élu de la magie.
Brad : Elyse ! Si c'était vraiment ton allié...
Elyse : C'était le cas ! Il m'a empêché de finir en prison ! J'aurais tellement voulu te rejoindre, mais j'étais considérée comme une criminelle, alors nous sommes partis vers le nord, nous avons fait connaissance, il m'a révélé son but et nous sommes arrivés à Dagoni pour trouver l'érudit qui se trouve ici en ce moment. Grâce à quelques livres, il nous a révélé toute la vérité sur cette histoire et grâce aux informations que nous avons obtenues, nous allons pouvoir faire tomber Tordin !
Brad : Alors, je l'ai attaqué pour rien...
En brassant l'air, Brad abaisse son bras. Après avoir croisé le regard de sa sœur, Thane rengaine son arme. A ce moment, Korus vient aux côtés de son ami.
Korus : C'est fini ? Tout le monde va bien ?
Brad : J'ai attaqué un allié...
Korus : Il y a des personnes que je ne connais point ici...
Laïra s'avance afin de se mettre en évidence.
Laïra : Je suis Laïra Naraka et voici mon petit frère Thane Naraka. Nous sommes venus tous les deux venus à Déra pour une mission différente.
Elyse : Ce sont les héritiers du clan Naraka, la famille fondatrice d'un royaume du pays de Carône, sur le vieux continent !
Korus : Vous venez de loin ! Pourquoi êtes-vous venus ici ?
Laïra : Je suis la capitaine de la flotte du clan Naraka, flotte que j'ai placé au sud d'Unukor. Nous avons trois postes avancés dans tous les royaumes, placés il y a trois années, pendant la guerre, parce que nous savions que cette guerre allait en provoquer une autre. Je suis venue ici parce que des graves événements sont sur le point de se produire.
Korus : Attendez ! Vous voulez dire que vous avez placé des troupes au sud ? Mais pourquoi ?
Laïra : J'ai amené ces troupes ici pour vous aider. Thane, dis-leur.
Thane : Nous sommes en guerre. Personne n'ose l'admettre, mais le pays de Déra est attaqué. Le royaume de Vauvord a organisé une attaque et il va être probablement suivi par le royaume de Ronône, premier royaume du pays de Carône dont je viens ainsi que d'autres royaumes comme Donord et Taragne, plus au sud, dans d'autres pays.
Korus : Pourquoi ces pays nous attaqueraient-ils ?
Thane se place à son tour pour être écoute de tous, même de ceux qui fouillent les cadavres et appuie sur chacun des mots qu'il prononce.
Thane : Déra est un pays qui fut autrefois l'objet de fascinations. Un monde nouveau. Certains royaumes de notre continent sont millénaires mais le vôtre, en trois siècles, il a réussi à avoir une identité propre. Cependant, cela ne plaît pas à tout le monde. Il y a une douzaine de générations, les populations de Déra étaient composées des colonisateurs venant des royaumes que j'ai cités. Vous le savez mieux que nous, Déra est devenu totalement indépendant après la chute de la famille Pores. Cependant, certains rois n'ont pas toléré cette indépendance. Ils ont attendu un moment de faiblesse.
Brad : La guerre qui a eu lieu il y a plus de trois ans ?
Thane : Tout à fait. Il y en a eu des guerres au vieux continent, plus que dans ce pays, mais la vôtre a été particulièrement destructrice. Avec l'existence d'Elyse Qurth, certains disaient que le royaume de Vauvord était "contaminé" par le fléau de Déra. Ils considéraient ce pays comme incontrôlable et voulaient le reprendre par tous les moyens. Alors, ils ont envoyé des espions. Des espions pour voir comment Déra était devenu, dans chacun de ses royaumes. Des espions corrompus aussi avides de terres que leurs seigneurs qui auraient de toute façon dis du mal de ce pays pour qu'ils viennent reprendre ces terres.
Korus : Ces espions étaient parmi nous ?
Thane : C'est là que j'interviens. Ma famille s'est renseignée sur ses espions et fin de l'année dernière, mon père m'a envoyé accomplir une mission afin d'arrêter la guerre : éliminer les espions. Qu'ils soient cachés au fond d'une montagne, en tant que garde d'une capitale ou comme membre de la cour d'une très grande ville, je les ai traqués et je les ai éliminés. Néanmoins, il y en a qui ont survécu.
Laïra : Tout à fait, tu en as oublié deux, Thane. Le premier est Loghain Nagran.
Supris par cette réponse, Korus rétorque immédiatement :
Korus : Loghain ? C'est insensé, il a péri lors d'une mission ! C'était un patrouilleur entièrement dévoué à notre cause !
Etant présent dans la mission où le patrouilleur était supposé avoir péri, Regnak, qui entend la conversation en fouillant les cadavres les plus proches mais ne trouvant que quelques pièces d'or, rajoute :
Regnak : Il est tombé d'un fort, Yûki me l'a confirmé avant de mourir !
Laïra : Et où menait le bas de ce fort ?
Regnak : A la...mer ?
Laïra : Il s'est débarrassé du seul témoin pour simuler sa mort. Mais je me suis renseignée, il détient le même poste que moi au royaume de Vauvord : il est le capitaine de la flotte de ce royaume. C'est un être potentiellement dangereux que tu as oublié d'éliminer, Thane.
Thane : Je n'y avais pas pensé lorsque je suis allé à Adroder. Je pensais à autre chose. Il se cachait bien. Il doit être loin maintenant.
Laïra : A tous les coups, il est reparti au vieux continent. Et tu as encore oublié quelqu'un d'autre, Thane.
Thane : Qui ?
Laïra : Il a changé d'identité et a baissé dans la hiérarchie pour y remonter. Il s'agit du prince de Vauvord, le fils aîné du roi Gadan le troisième, il se nomme Tordin Igran ici.
Tant de révélations surprennent les membres de l'association d'Unukor.
Korus : Cela ne m'étonne pas, il a été contre nous du début jusqu'à la fin. Raison de plus pour l'arrêter. Nous avons tout ce qu'il faut pour l'arrêter et innocenter Elyse.
Laïra : Si il n'est pas trop tard.
Thane : Nous devons donc partir maintenant ! Croyez-moi, ils sont plus avancés, plus puissants et plus nombreux. Ils n'auront aucune pitié et ils nous tueront tous sans hésiter. La seule chance qu'il nous reste pour nous en sortir, c'est d'unir les royaumes de Déra. Une seule personne pourra nous mener à la victoire, c'est toi Brad, car tu n'es pas seulement l'élu de la magie de Déra, mais aussi le plus puissant élu du continent. Et ils craignent cet élu.
Brad : Le destin de Déra repose sur mes mains...
Thane : Oui. Partons sans plus tarder !
Laïra : Attends, Thane ! Nous avons peut-être besoin de toi ailleurs. Je vais te parler en privé.
Là, Brad a vu Thane et sa sœur s'éloigner. Il n'a pas entendu cette conversation puisque Elyse s'est jetée dans ses bras.
Brad : Malgré tout ce qui s'est passé, je suis content de te revoir, Elyse !
Elyse : De même ! Je croyais que nous étions condamnés à être séparés jusqu'à la fin des temps ! Enfin, les problèmes s'arrangent !
Korus : D'autres problèmes surviennent. Quand je serai maître, j'aurai besoin de tous les deux. Je compte sur vous.
Brad et Elyse montre leur approbation d'un signe de la tête. Pendant ce temps, Thane et Laïra sont allés parler près d'un arbre.
Laïra : Thane, nous avons reçu les seigneurs vivants d'Haeli. Drulan Enil a été tué : apparemment les assassins ont réussi à prendre le pouvoir.
Thane : J'aurais dû tous les éliminer la dernière fois que je les ai affrontés. Je vais me diriger vers Haeli pour les arrêter. J'ai des alliés de taille là-bas : ils m'aideront.
Soudain, l'érudit qu'il avait un peu oublié, Brandos Liolac, vient aussi pour lui annoncer une nouvelle.
Brandos : Thane, j'ai senti quelque chose d'étrange à Graef. Une magie puissante et un sort d'enchantement.
Thane : Un sort d'enchantement ? De quel type ?
Brandos répond à voix basse :
Brandos : Sur des humains.
Thane, touché par cette phrase, frappe contre le tronc d'un arbre. Une grosse marque sur la plantation devient la preuve de sa colère.
Thane : Où ça ?
Brandos : A l'association de justice de Graef.
Thane : Mmh...voilà mes deux prochaines destinations : l'association de Graef et la capitale d'Haeli.
Brandos : Laïra, c'est à toi de les accompagner. Je vais retourner à Dagoni pour ma part. J'ai des yeux et des oreilles partout et grâce à mes dons de télépathie, je pourrai vous informer.
Ainsi, Thane et Brandos s'en vont respectivement en direction du sud et du nord, tous les deux à l'est. Laïra revient auprès du groupe.
Brad : Pourquoi sont-ils partis ?
Laïra : D'autres missions les attendent ailleurs. Moi, je vous accompagne. Il faut préparer les plans de bataille.
Korus : Allons-y ! Nous devons récupérer ce qui me revient de droit et il faut que la vérité éclate !
Pendant deux semaines, le groupe a marché vers le sud et à présent, la capitale est proche. Tout ce temps, Brad s'est renfermé sur lui-même et beaucoup de sentiments sont ressortis : la culpabilité, le poids des événements, ses responsabilités. Enfin, il a pu se confier à Elyse et il va mieux. Il revient auprès du reste du groupe où, à part Korus et Laïra qui discutent, tout le monde est assis.
Korus : Adroder n'est plus très loin.
Laïra : Je sais, après tout ce temps, j'ai fini par connaître ce royaume. Malgré la présence de Tordin et anciennement de Loghain, il est le royaume le moins touché par les menaces, si on compte aussi le fait que le vieux continent est au nord-est de Déra.
Korus : Relevez-vous, vous autres.
Les membres de l'association d'Unukor, assis sur une herbe fraîche, bien qu'humide, exécutent minutieusement l'ordre de leur lieutenant.
Korus : Etes-vous prêts à reprendre l'association ?
Regnak : Je suis plus que prêt !
Ladia : J'ai toujours été de votre côté, lieutenant.
Rytha : Je ne peux que soutenir Elyse !
Garon : Nous allons lutter pour que la justice redevienne comme avant !
Elrond : C'est le moment de vérité !
Korus : Brad, Elyse ?
Elyse : Vous avez fait tout ça pour moi. Je ne pourrai jamais vous remercier assez !
Brad : Si le monde a besoin de moi, je ne vais pas refuser !
Korus et Laïra mènent le groupe vers le sud. Les plaines se font de plus en plus rare et la ville, au bout de quelques minuscules jours, va finir par apparaître sous leurs yeux ébahis. Néanmoins, ils ne se doutent pas que durant leur absence, la structure même de l'association de justice a été modifiée. Et à présent, Tordin est loin, très loin...
Au sud du royaume d'Haeli, en un lieu où se situent de rares plaines non loin des pieds des montagnes des Sitrick, il existe un village du nom de Menalia. Un village un peu isolé, avec une culture et une population différente du reste du royaume. C'est la famille Namel qui a bâti ce bourg il y a environ trois siècles et malgré quelques modifications, il tient toujours. Les Namel, à l'époque, se sont simplement chargés de le bâtir, depuis, le gouvernement du bourg passe de mains en mains, bien que les Namel qui y restent, et ils sont nombreux, ont leur mot à dire. Les maisons sont construites selon une architecture et un style assez libre : peu de maisons sont alignées et peu se ressemblent. Les habitations sont parfois en brique, d'autre fois en pierre et aussi en bois. Certains toits sont en pente, d'autres plats. Malgré cette différence architecturale marquante, la population de Menalia semble vivre sur un même pied d’escale et les problèmes internes sont assez rares. Il y a une activité qui rassemble tous les villageois : la chasse. Les membres de la famille Namel présents sont très demandés pour tuer le gibier environnant dans quelques bois un peu plus loin et nourrir ainsi tous les villageois. En ce début d'automne, Revia Namel, aînée et matriarche de la famille, a décidé de réunir tous les membres de la famille dans leur village d'origine pour faire le point, prendre des décisions et sauver Haeli. Maudine, la cinquième et dernière fille de Maella et Rokir, a décidé de se recueillir en un lieu avant de venir au rassemblement. Elle passe à côté de la forge, de la boulangerie, de l'auberge bien remplie pour l'heure, suit une route bien tracée et rejoint la place circulaire au milieu du village. Une statue décore ce lieu, une statue en pierre finement taillée : c'est la seule image que la jeune femme a de son père : un homme imposant, représenté avec son arc tendu, flèche encochée, cheveux et barbes au vent, Rokir Namel, considéré comme héros de l'ancienne rébellion et défenseur d'Haeli, a eu droit à une statue le représentant où ses pieds sont posés sur un bloc de marbre où il est inscrit : "Rokir Namel (246-280), défenseur d'Haeli et archer de légende" en l'honneur de son sacrifice à la fin de la rébellion. Maudine se place juste devant la statue et lève la tête pour regarder la représentation de la tête de son père dans cette statue imposante.
Maudine : Père, j'aurais tellement voulu te connaître.
Cette année, Maudine Namel a fêté son 29e anniversaire et elle ne s'est jamais autant questionné. Dernière née de sa génération, il ne s'est écoulé que onze ans avant que la prochaine génération de sa famille ne se fasse. De toutes les femmes de sa famille, elle est la plus féminine, peut-être parce qu'elle n'a pas eu de modèle paternel. De taille plutôt petite, elle a une silhouette svelte et fine ainsi qu'une poitrine généreuse. Bien que le climat devienne plus froid, elle se balade en tenue légère qui renforce son agilité et sa souplesse : plastron en cuir laissant entrevoir quelques parties de son corps, renforcements en acier, des ceintures solidifiant le tout, des bottes en cuir, grandes épaulières, même son grand arc qu'elle porte sur son dos est renforcé par de l'acier. Elle n'a qu'un minuscule carquois et un seul petit couteau comme autre arme, considérant que si un ennemi s'approche de trop près, alors seuls ses talents naturels au corps à corps pourront la sauver et de toute manière, Maudine ne s'est pas retrouvé au combat très souvent. Sa coiffure est également très féminine : chevelure de couleur orange/rouge, très longue et lisse, visage doux, petit nez, bouche fine, yeux bleus : Maudine peut être qualifiée de "très jolie". Néanmoins, le fait d'être la dernière de la famille lui a souvent posé quelques soucis. Elle continue de fixer le regard fixe de son père.
Maudine : Je suis née après ta mort...j'aurais tellement voulu te connaître, père. Mes sœurs et mes frères m'ont souvent raconté que tu étais quelqu'un de formidable. Tu es mort sans savoir qu'un jour, je naîtrai. Je suis pourtant là et je peux me battre en ton nom.
Maudine soupire.
Maudine : On a toujours eu des problèmes, mais 29 ans après ta disparition, c'est de pire en pire. On dit que de nouvelles personnes gouvernement le royaume. Notre mère est de nouveau triste depuis que des rumeurs étranges circulent sur ma sœur Erica, celle qui m'a permise de devenir la femme que je suis aujourd'hui. Et surtout, on dit que tout Déra est en grand danger.
La jeune archère touche la jambe de la statue avec sa mère, à défaut de ne pas pouvoir toucher autre chose.
Maudine : Tant que nous serons là, l'espoir persistera. Nous nous sommes tous réunis et pour la première fois depuis des années, on a besoin de moi. Autrefois, c'était Erica qui me sauvait. Aujourd'hui, je vais découvrir la vérité sur elle et si possible, la sauver !
Après s'être recueillie, Maudine part à pas décidé en direction de la maison de sa mère. Maella vit recluse dans le coin du village dans une chaumière rectangulaire avec un toit en paille qui lui convient parfaitement, puisque cette vieille dame qui est la plus vieille représentante de la famille Namel préfère être près de la nature. Elle n'est cependant pas oubliée car ses enfants et ses petits-enfants lui rendent souvent visite. Pour ce jour, c'est justement dans cette maison que les Namel se sont donnés rendez-vous. La marche de Maudine prend quelques dizaines de minutes, puis elle parvient à cette chaumière isolée : elle la reconnaît grâce à son style architecturale type et grâce au potager que cultive sa mère pour le plaisir. Elle franchit les trois marches et frappe à la porte en bois.
Maudine : Vous êtes là ?
La femme qui lui ouvre la porte est Revia Namel, sa plus grande soeur, âgée de 40 ans désormais, surnommée "La matriarche de la famille Namel". Etant l'aînée, elle s'occupe des responsabilités de la famille et prend des décisions. Imposante, elle porte des vêtements raffinés verts et rouges, brodés par plusieurs signes et couverts par une armure de cuir. Elle ne porte que son arc et quelques flèches sur elle, puisque cette réunion n'est pas censée se dérouler dans la violence. Elle paraît fort mais ne prend pas tellement soin de son visage, bien qu'il ne soit pas laid : cheveux roux mi-longs, yeux verts, elle se porte encore bien malgré le fait qu'elle soit désormais quadragénaire.
Revia : Te voilà, Maudine ! Suis-moi.
Maudine suit sa grande sœur dans la chaumière à l'endroit où le rassemblement a lieu. Elle reste toujours impressionnée par son aînée qui a onze ans de plus qu'elle et la prend comme modèle sans hésiter, bien qu'elle ait été lors de sa vie plus familière avec son autre sœur Erica. Elles parviennent dans une salle éclairée par une fenêtre, avec un plancher en bois et quelques fauteuils. Elle croise deux autres membres de sa famille : les sœurs jumelles Rurkia et Lurkia, assises l'une à côté de l'autre.
Rurkia : Salut Maudine !
Lurkia : Tu vas bien ?
Maudine a toujours eu du mal à les différencier, et les archères de 325 ans n'arrangent pas le problème de leur côté. Lurkia est assise à droite et elle porte la même tenue que sa sœur à gauche, sauf qu'elle est rouge et que celle de Rurkia est bleue. Sinon, elles ont le même visage avec la bouche fine, le nez fin et les yeux verts, la même chevelure de type "blond du sud" comme on aime le dire, entre le blond et le roux, avec des cheveux lisses qui descendent jusqu'à leurs épaules, bouclées derrière leurs oreilles. Maudine les a toujours connues comme étant des sœurs très complémentaires, complices entre elles et s'ouvrant rarement, elles n'ont d'ailleurs pas d'épouse, contrairement à leur grand frère et leur grande sœur actuellement présente.
Maudine : Je suis contente de vous revoir ! Peut-être allons-nous tous être réunies ?
Revia : Avec Kodor, ça va être difficile. Et même sans lui, Erica est portée disparue.
Maudine : Est-elle...morte ?
Lurkia : Pourquoi elle serait morte ?
Rurkia : Erica est une femme forte qui a surmonté beaucoup d'épreuves !
Revia : A l'association d'Haeli, c'est différent. Des vilaines rumeurs sur elle se propagent jusqu'ici.
Maudine : Je peux me charger de rétablir la vérité ! Et puis, Revia, comme tu as envoyé ta fille, ça ne devrait pas aller mieux ?
Revia : Tina a plus à apprendre d'Erica que le contraire. Moi, je lui ai tout enseigné. Je suis fier qu'elle ait pris ce chemin.
Maudine : Tu n'aurais pas préféré qu'elle se marie et assure la pérennité de notre famille ?
Revia : Ma deuxième fille pourra parfaitement s'occuper de ça. J'ai quatre enfants, chacun peut avoir un rôle différent.
Lurkia : Torgran en a trois aussi.
Rurkia : Et tous des vigoureux !
Maudine : Où est-il justement, notre aîné ?
Revia : Quelques différends à régler et puis il arrive. Il ne manquera plus que Kodor, mais il faut le faire venir.
Maudine : Mère est ici ?
Revia : Dans sa chambre. Elle est triste suite aux nouvelles rumeurs sur Erica.
Maudine : Il faut que j'aille la rassurer !