Aucun topic sur ce génie précurseur... et ca se prétend " forum de cinema"...non je plaisante ne vous vexez pas! L´erreur est maintenant réparée...
Tant de choses à dire sur ce maître, qui nous a gratifié de quelques petits bijoux comme " le Mépris" ou " A bout de souffle"...
Un grand penseur cinéphile, précurseur d´un cinema plus moderne, virtuose du montage, de la direction d´acteur, des phrases cultes.
" -Quelle est votre ambition dans la vie?
-Devenir immortel...et puis mourrir."
Pour la réplique de fin, ca veut dire qu´il va réaliser le prochain highlander
" Si vous n´aimez pas la montagne.....si vous n´aimez pas la mer.....si vous n´aimez pas la ville.....allez vous faire foutre."
Delivrance
Posté le 16 février 2005 à 12:34:16
J´ai vu le Mépris et A bout de souffle.
Le Mépris est visuellement sublime, la meilleure des cartes postales possibles pour Capris.
Je retiens deux scènes d´anthologie :
L´intro, où BB, nue dans son lit en compagnie de son mari, Michel Piccoli, l´harcèle de question. C´est beau, sobre, de la simplicité pour montrer l´état du couple " avant" ( même si lui s´en fiche complètement).
Puis la longue scène de l´appartement ponctuée de va-et-viens. Elle est passionante et se suit dans l´attente de, justement, la suite. On y voit la dégradation du couple et on cherche à comprendre " Le mépris" de Camille.
A votre avis, pourquoi ce soudain mépris de Camille ?
( spoilers)
Dans des couples, une perte de l´amour d´un des partenaires peut disparaître soudain. Il faut un déclic, forcément. Dans le mépris, il n´y a pas vraiment de déclics mais une succession.
En gros, elle découvre que son mari est un gros nul. Il la vend à son producteur ( l´oblige gentillement en la laissant seule avec lui, dans la voiture, au début). Il lui lèche les bottes, en fin calculateur il lui offre ce qu´il désire : sa femme. Elle ne voit plus en lui l´homme fort, l´artiste indépendant qui mène les autres à son bon vouloir.
Ensuite ( je suis moins catégorique sur ce point), Piccoli cherche un taxi pour aller à la villa de l´américain, l´interprête part avant elle, en vélo. Il dira ensuite, après être arrivé en retard, avoir eu des problèmes de transports ( recherche de taxi, accidents)... Beaucoup de raisons qui auraient permis à un vélo d´arriver plus rapidement chez le producteur, mais elle arrive après lui. Je soupçonne que quelque chose s´est passé entre eux, Camille aussi ( elle s´arrête net quand elle la voit arriver).
La scène suivante confirme mon doute. L´interprète et Piccoli semblent plus proches. Elle, sans doute amoureuse de l´américain qui se fiche d´elle, pleure, il tente de la réconforter et finit par lui mettre une main aux fesses que Camille surprend.
Ajouté à ces bassesses, il y a la présence de Jack Palance ( le producteur). Riche, beau, audacieux, entreprenant, homme de pouvoir... Dur dur de rentrer avec Piccoli ensuite, quand on voit ce qu´il devient.
C´est mon opinion du mépris de Camille. J´aimerai connaître le votre.
Delivrance
Posté le 16 février 2005 à 12:45:11
Donc j´ai vu " A bout de souffle" hier.
Au départ, on a vraiment l´impression de se retrouver face à film amateur surjoué et mal filmé mais au fur et à mesure que l´action se déroule, le film subjugue et accroche le spectateur.
Il contient énormément de défauts, mais c´est un premier film, tourné avec peu de moyens, en peu de temps, alors à quoi bon s´attarder sur les défauts.
Belmondo surjoue beaucoup ( il joue un fumeur, a toujours une clope au bec mais n´aspire jamais la fumée ; son tic du doigt qui passe sur ses lèvres n´a rien de naturel) mais reste attachant, intéressant. En fait, on peut même dire qu´il joue à merveille le jeune loubard qui joue au caïd, c´est peut-être l´effet escompté, je ne sais pas.
La musique est souvent très mal placée et très mal choisie, mais d´autres rares fois, elle colle aux images.
La relation entre les deux héros est amusante, c´est " tu veux ou tu veux pas ? ". J´aime bien.
Le tout reste un excellent premier film malgré quelques défauts qu´on oublie vite.
Entre temps, j´ai aussi vu Pierrot le fou :
J´ai beaucoup aimé.
Encore une fois visuellement réussi, quelques excellentes scènes ( les discussions en voiture avec des lumières multicolores en guise d´essuie-glaces ; la guerre du Viet Nam mimée, sublime ; les quelques chansons, marrantes et décalées).
Belmondo et Anna Karina sont convaincants ; l´histoire, elle, est un peu bizarre, je n´ai pas tout suivi.
Un bon film de Godard.
Le déclencheur du " mépris" de Camille est le fait que Piccoli laisse Jack Palance draguer ouvertement Bardot, sans réaction ni jalousie de la part de Piccoli.
Celui qu´elle aimait et admirait est devenu un lâche qui écrit pour l´argent.
Pour moi ce qui est impressionnant dans " Le Mépris" c´est la réalisation, vraiment novatrice pour moi, avec une camera qui ne bouge pas dans tous les sens mais au contraire des mouvements tres précis malgré que les comédiens soient eux tres libres dans leur interprétation ( parfois réaliste, parfois théatralisée).
L´utilisation des voix off et de la musique est aussi novatrice. Le " thème de Camille" commence et fini sur certaines phrases, en plein milieu d´une scène, sans que ca choque, au contraire.
Ma scène préférée est très courte. C´est la scène ou Fritz Lang sort du studio avec deux jeunes femmes , en parlant de banalités, puis dès qu´il se retrouve seul commence un long travelling arrière ( avec le " thème de Camille" qui débute). Il marche d´un air très grave en allumant sa cigarette, pour aller rejoindre Piccoli.
Vous me direz: " Mais quel est l´interet de cette scène? et pourquoi mettre une musique sur un mec qui allume sa clope?"
Et bien pour moi c´est la représentation de l´artiste, et de l´intelligence aussi peut etre.
Quand il était entouré des deux nanas , Lang avait l´air d´un homme banal, puis quand il se retrouve seul et que la musique débute, son visage se transforme et on comprend qu´il est beaucoup plus profond que les banalités qu´il échange en socièté. Quand il est seul il redevient l´artiste génial qu´il est. Alors que quand il parle avec ses collaborateurs il n´est qu´un homme banal qui échange des banalités.
C´est dans la solitude que l´artiste, ou le penseur, ou le mathématicien se révellent vraiment. Et c´est ce que Godard nous dit en 30 secondes, avec un travelling, et l´utilisation de la musique.
C´est ce que j´apelle le génie ^^
Ceux qui n´ont pas vu la scène ne risque pas d´être très convaincus par ce que je viens de dire, c´est pourquoi je vous conseille " Le Mépris".
Pour " A bout de souffle" delivrance, je pense au contraire que ce que tu caracterises de film amateur , surjoué et mal filmé ( ce que je peux tt a fait comprendre) , etait à l´époque au contraire une conception toute fraîche du cinema.
Une plus grande liberté dans la facon de filmer, un cinema qui ne se prend pas tres au serieux, une parodie de films noirs.
Au contraire je trouve que Belmondo trouve ici son plus grand role, dans ce petit truand pas tres crédible, qui cherche l´amour, et qui a pour idole humphrey Bogard ( c´est pour ca qu´il se touche les lèvres comme humphrey).
certaines répliques du film sont devenus cultes, et ce film a surtout montrer qu´on pouvait filmer differemment, avec une grande légereté, qui donne l´impression d´un film fait a la va-vite, mais c´est totalement faux en fait. Quand on étudie ce film on s´appercoit qu´il est au contraire tres bien construit et que godard a du bien se prendre la tête.
C´est un film frais qui n´a rien perdu de son charme pour moi.^^
je partage ton interprétation de cette très belle scène du Mépris old-boy.
quant à moi, je serais bien incapable de dégager une seule scène de ce film sublime.
ce serait soit le générique soit le dialogue entre Lang et Paul sur les hauteurs de Capri.
et vous n´avez pas assez parlé la photographie magnifique. Outre les prises de vue de Capri, le travail sur les couleurs est fabuleux, je pense notamment au plan du visage de Bardot de profit dans la salle de bain.
Et sinon, de Godard, j´adore Alphaville, un film de S.F très particulier ( normal, c´est Godard) toujours à la frontière entre le sublime et le ridicule ( normal, c´est Godard).
Perso j´adore la scène ou Lang parle avec Piccoli dans la salle de projection, puis avec sa traductrice...
Ce que dit Lang sur l´absence de Dieu est magnifique, et cette scène respire l´intelligence... la classe ^^
" Mais l´homme, quand il le faut, peut se retrouver seul face à Dieu, sa candeur le protège...et il n´a besoin ni d´arme ni de ruses... jusqu´à ce que l´absence de dieu vienne a son aide."
Je ne connais pas bien goadard et je le regrette...
Mais j´ai qd meme vu trois film: a bout de souffle, pierrot le fou et le mépris.
A bout de souffle, c´est vraiment sympa, ca respire la nouveauté et la jeunesse. Moi j´aime bien les dialogues sont très cool.
Pierrot le fou: oh putain qu´il est barré ce film....lol je pourrais pas le mater tous les jours, mais c´était très sympa, encore une fois très différent, très fou.
Le mépris... que dire...c´est beau, oui très beau, la musique le cadre le texte....beau, oui très beau... Mais.... que c´est répétitif!!! C´est stupéfiant. Il nous redit la mê^mê chose du début à la fin... si le dialogue est savoureux dans ce film, la structure du scénario et une horreure... le film aurait pu être 2 fois moins long sans qu´on perde en compréhension! Mais... dans ce cas, le film aurait-il été aussi beau?
See ya
pas du tout d´accord pour " Le Mépris"
oui, moi non plus, je ne vois pas trop où tu veux en venir...
Godard est Suisse et on dit de lui qu´il est sur la paille (et non la paëla) c´est bizarre, non ?
il est naturalisé suisse durant la seconde guerre mondiale.
Enfin bref, c´est le genre de détail particulier..
Un truc qui m avait fait marrer ^^
Connaissez-vous l’angoisse de la page blanche ? C’est celle du romancier avant la rédaction de son nouveau chef-d’œuvre, de l’étudiant devant sa copie d’examen, du critique de cinéma chargé de dire du bien d’un film de Jean-Luc Godard. C’est aussi celle du chroniqueur nanar devant un morceau dont l’intensité lui semble aller au-delà de sa compétence. Il est des œuvres qui transcendent le jugement des simples mortels, et ce classique de plus fort que toi !
Les nanars
ah oui, c´est vrai que c´est marrant ça !
J´ai vu Alphaville et je n´ai pas du tout accroché .
Hé oui, Godard est toujours vivant...
http://www.cahiersducinema.com/site.php3
Je vais voir mon premier Godard cette semaine normalement,merci la fac^^