-Il aurait mieux valu pour vos gueules que vous parliez de meurtres, charognes !
Une ombre tomba du plafond, s'abattit sur le palier, et enfonça dans la tête du premier soldat des enfers une lourde hache d'acier. L'autre, arme à la main, se jeta sur elle. L'homme à la hache utilisa sa meilleure technique, réputée et crainte dans tout Shizen. Il leva son pied devant le torse de son ennemi, au milieu, et poussa brutalement. Propulsé par le choc comme par la poussée, le soldat traversa le fin battant de bois, et s'écrasa dans la chambre. Une hachette se planta dans sa poitrine, mettant fin à sa surprise.
-Salut, lança l'homme en entrant, après avoir extrait son arme du corps de son ennemi.
-William ! S'exclama sa mère. Est-ce que tu es pris dans l'armée ?
-Oui, maman, répondit-il en cachant le corps, devant sa jeune soeur qui, une main sur le coeur, les yeux fermés, tentait de reprendre son souffle. Je te ramènerai des médicaments. Mais avant ça, je te protégerai de ces chiens !
-William... nous sommes derrière les lignes ennemies... Tu dois fuir !
-Non. Je te protégerai, j'en fais le serment.
Il raffermit sa poigne sur sa hache.
-Mec... Un corbeau.
-C'est pas censé être un mauvais présage, ça ?
-Merde, lâcha un autre homme, derrière les palissades mobiles installées pour boucher les rues.
-Un mauvais présage ? Pas quand il y a Magnus, de la Garde Blanche, dessus. On est sauvés.
-Oh, j'ai tendance à penser qu'on surestime beaucoup la Garde. Ross est mort, Hardin est mort, tous deux en faisaient partie.
-Oh, ne t'en fais pas. On est en troisième ligne, on peut espérer qu'ils aient réglé le conflit avant qu'on se retrouve au front.
-Ça j'en doute fort, intervint un vétéran. Si les enfers tentent de nous coller un siège...
-Ils ne le feront pas, il y a beaucoup de villes autour de nous, avec leur armée. Ils ont lancé une attaque directe, ils n'oseraient pas un siège en plein milieu du territoire ennemi, ils se feraient tailler en pièces de tous les côtés.
-Tu crois ça ? Non... Je pense qu'ils veulent tenter un siège, et donc forcément qu'ils ont une arme surpuissante, mais qu'ils se basent sur l'effet de surprise...
Les soldats de la nature se turent, pensifs.
-A tous ! Ici Grey. Je répète qu'éliminer les cibles au sol n'est pas notre priorité. Notre objectif premier est de retrouver William, qui a probablement rejoint sa famille, et de l'aider à tenir sa position, ou de les évacuer vers le temple ou un bunker.
-Ça roule ma goule ! Lança Caïn en survolant la ville en guerre. Par contre si on croise des ennemis isolés, on peut lâcher des flèches ?
-Ouais, mais on doit vite se replier avec William et sa famille avant qu'ils ne meurent.
-On le sait bien, grommela Magnus, on fait ce qu'on peut. Si seulement cet idiot n'avait pas laissé sa Pierre de Com' dans l'armurerie, on aurait pu le localiser, mais...
-Il s'imaginait sûrement qu'on allait le punir s'il se laissait attraper, réfléchit Jyn.
-Dans ce cas il est con, déclara Magnus. Parce que plus ou perd de temps à le retrouver plus il va prendre dans la gueule.
-Que dans la gueule t'es sûr ? Commenta Caïn.
-Certain.
-Il ne pense pas comme ça, répondit Dolph. Je pense qu'il s'est dit qu'il préférait être puni à notre arrivée que de ne pas pouvoir protéger sa mère.
-... Ton raisonnement se tient, conclut Grey. Et on sait où il habite ?
-J'ai vu sur son torse le tatouage du Dragon Rouge, informa Jyn. Il appartient donc à un clan du nord de Shizen, et il en serait le chef si je ne me trompe pas.
-Un dragon sur le torse ? La classe ! Lâcha Caïn.
-Nord de Shizen, donc... On sait où orienter nos recherches, dit Grey. Magnus, Caïn... On y va !
-Le combat a commencé... Oh ! La troisième division de pégases est bien abîmée... J'espère qu'elle a fait des dégâts... et j'imagine que c'est le cas. Tiens, la deuxième et la cinquième ressortent. La deuxième a changé de montures. Les autres devaient être crevées. Wah ! Ça, c'était un coup de Blaster ! L'arme de Solice ! Il a donc pris part à la bataille... Et pas seul !
Pit jeta un coup d'oeil à la fenêtre, ou Phosphora bougeait dans tous les sens pour en voir le plus possible, et aperçut une pluie de rayons de lumière verte qui s'abattait au nord de la ville.
-Vas-y, Solice, tue-moi le plus possible de ces enfoirés qu'on nous libère !
Pit sourit, amusé. Phosphora était visiblement frustrée de ne pas pouvoir se battre, et compensait en commentant tout ce qu'il se passait, et en encourageant les combattants. Bien faible remède face à l'impuissance... Si seulement cet idiot ne leur avait pas parlé de l'attaque pour les retarder, car c'était évidemment le seul but de la manœuvre : les bloquer en salle des armes...
-Ouvrez la porte ! Ordonna Dolph.
Jyn leva les yeux. Ils étaient arrivés devant une palissade de bois, avec des hommes un peu partout autour. Un rapide coup d'oeil lui permit d'observer les blasons sur les armures. La pomme de Viridi était de loin majoritaire, mais l'éclair Phosphora se laissait voir ici et là, et, bien plus rare, se montrait le circuit imprimé Solice. Et, de temps en temps, les armures dorées arboraient le bouclier blanc de le Lumière. Jyn sourit. En moins d'une semaine elle était passée de combattante d'arène à membre de l'élite d'une armée. Son ascension avait de quoi choquer, et elle en avait parfois la tête qui tournait. Toutefois l'heure n'était pas à la nostalgie, mais au combat. Dès que la porte fut ouverte, elle remercia les hommes d'un signe de tête, et s'élança avec Dolph jusqu'à la prochaine.
-Chef !
-Mmmmoui ?
-Les Brutes sont arrivées, les Nomades aussi.
-... et les Barbares ?
-Les Barbares... n'ont pas été envoyés, chef.
-Ah... C'est problématique. On se bat contre la Garde blanche, c'est pas avec des Brutes, des Nomades et des guerriers lambdas qu'on va aller loin. Le boss veut qu'on survive et qu'on gagne cette guerre, mais sans troupes dignes de ce nom on n'a aucune chance. Envoyez les Barbares, bordel !
-Tout de suite, chef !
-J'espère bien, pas dans trois ans ! Pfff...
L'homme partit en courant. Joshua, au sommet de sa tour d'assaut, se tourna vers la bataille. Il avait averti Pit, mais probablement pas à temps, ou alors il ne l'avait pas retardé assez longtemps pour que la porte se ferme devant lui. L'ange devait, comme la fille, être enfermé dans l'Armurerie ultime. Et ça ne lui plaisait pas. Pas du tout. Sans oublier les oiseaux qui survolaient la ville... S'il ne réagissait pas, ça la foutrait mal, et les soldats se poseraient des questions.
-Jorge !
-Oui, mon général ? Demanda le chef des archers en arrivant.
-Le corbac et les deux pégases... Dis à tes hommes de faire semblant de leur tirer dessus, et de les rater. Ne les tue pas, surtout, sinon leur sang n'ornera pas seul le sol.
-Mon général... vous jouez pour perdre, n'est-ce pas ?
-Pardon ?
-Vous ne cherchez pas la victoire.
-... Ce n'était pas une question.
-En effet, approuva Jorge.
-Je vais juste te dire que si tu répètes à Hadès que cette défaite était volontaire, tu mourras de ma lame. Retiens ça.
-Bien, mon général. Je vais rassembler les troupes et rater mon tir au pigeon.
Jorge s'éloigna, et Joshua soupira. Son destin était maintenant lié à celui de l'archer... Il avait confiance en Jorge. Il devrait tuer Jorge avant sa trahison. Et il savait comment le faire. Il appela un de ses soldats.
-Magnus, qu'est-ce que...
L'homme venait de se laisser tomber de son oiseau, au-dessus d'un groupe d'archers. Grey chercha quelques secondes le but de cette chute libre, quand il vit William, devant un bâtiment, et le chef des archers qui le mettait en joue.
Il ne le garda pas en joue bien longtemps. La lame de Magnus lui fendit le crâne, puis il se précipita vers William.
L'illusion se dissipa. Vu de près, à part les vêtements, l'homme ne ressemblait pas du tout à William. En poussant un juron, Magnus envoya sa grosse épée dans la gorge du guerrier ennemi, avant de rappeler Jais. La manœuvre avait probablement eu pour seul but de le tuer à l'arc, et ils n'avaient pas encore échoué... Magnus était entouré d'archers belliqueux.
Grey lâcha des rafales de javelots qui fendirent l'air, fusant vers le sol et la batterie d'archers qui se dispersaient pour échapper à une tornade noire. Déjà les fantassins revenaient en courant sur leurs pas, voyant qu'il y avait du grabuge à l'arrière.
-Belle baston, nan ? Commenta Caïn en s'arrêtant près du vétéran, tirant à tout va avec son propre arc.
-Ouais... Mais Magnus est dans le pétrin.
-Ouais, il va pas s'en tirer à ce rythme. Heureusement que son armure fait bien son boulot, parce que sinon...
-Pelote d'épingles.
-Exactement. Tiens, prends ça, toi, ça t'apprendra à me viser quand je suis en stationnaire...
Bien. Jorge était mort. Maintenant il pouvait passer aux autres préoccupations. Le chef des Brutes, un homme noir en armure rouge avec un casque de la même couleur et un gourdin, et celui des Nomades, tout de cuir et de tissu brun et écarlate avec une longue lance dans le dos et une hache au côté, l'attendaient.
-Vos noms ?
-Tran Kharl, répondit la Brute.
-Thurj Thalan, cracha l'autre.
-D'accord. Thalan, tu vas me parler autrement, je en suis pas ton chien, et si tu me manques de respect encore une fois dans ta vie, crois-moi tu ne le feras plus. On ne se moque pas des autres quand on n'a plus de langue.
-Euh... bien, mon général.
-A la bonne heure ! Kharl ! Tu vas renforcer les troupes de l'Est. Thalan, toi, tu vas repousser un assaut au Sud, ils résistent, et enfoncer. On doit gagner au moins cent mètres d'ici ce soir.
-Bien, mon général.
Ils sortirent. Joshua sourit.
-Eh, toi ! T'es qui, et tu fous quoi ici ?
-Je suis ta mort, mon gars. Et si tu me crois pas, viens me chercher !
William raffermit sa prise sur sa hache. Le soldat ennemi se jeta en avant, lui aussi. La lance passa juste à côté de ses côtes grâce à une esquive calculée au millimètre, et il envoya sa hache. Le sang gicla. Deux hommes débarquèrent sur le palier. William affronta le premier, l'élimina en vitesse, puis se tourna vers le deuxième, lui enfonça sa hache dans l'épaule, son pied dans le torse, et de nouveau sa hache, mais dans le crâne cette fois. Trois hommes se présentèrent.
-Merde... Lily ! Sauve-toi !
-Me sauver ? Mais...
-Tire-toi ! Tu ne peux plus rien pour moi, c'est fini. Maman, si tu peux te lever, pars aussi. Fuis, réfugie-toi dans un bunker, et ne regarde pas derrière ! Lily, tu es ce que j'ai de plus précieux au monde...
Les hommes se jetèrent en avant, après s'être concertés du regard. Derrière leur ennemi, une jolie rousse d'une quinzaine d'années, bien formée pour son âge, et une femme beaucoup plus mûre, d'aucune utilité. Toutefois ils devaient tuer tout le monde. Et en face d'eux et de la fille, il n'y avait que ce gamin, épuisé, hache à la main, en garde fatiguée...
-Crève !
-Lily ! Fuiiis !!!
Tout le bâtiment fut secoué par une explosion énorme, et William se retrouva avec sa soeur et sa mère dans son appartement dont tous les murs avaient été détruits. Les quatre qui formaient la façade du bâtiment laissaient voir de grosses lézardes, et l'immeuble ne semblait plus très stable.
-William, retentit la voix fatiguée de sa mère... Abandonne-moi. L'immeuble ne tiendra pas longtemps. Pars, avec ta soeur. Pars et laisse-moi derrière. Je ne suis qu'un boulet, un poids inutile, depuis que j'ai perdu mes jambes. Va, et vis ta vie...
William allait refuser, quand un morceau de plafond d'une dizaine de kilos s'abattit près de ses pieds dans une pluie de poussière. Il fit ses adieux à sa mèe, en vitesse, pendant que le plafond commençait à leur tomber sur la tronche, accompagné par les meubles de l'étage d'au-dessus, puis ils descendirent en courant les escaliers.
Quand ils sortirent de l'immeuble qui comemnçait à s'effondrer, ils se retrouvèrent entourés d'une vingtaine de soldats en armure noire des enfers, lances pointées vers e centre de leur demi-cercle. Vers William.
-Bouge plus !
-Rends-toi et tu auras la vie sauve !
-Les mains en l'air !
-Mon gars, tu vas écouter ta mère...
Le corbeau passa en rase-mottes et Magnus saisit William à bras-le-corps, avant de remonter en chandelle. Les soldats, en-dessous d'eux, ne comprenaient pas.
-Magnus ! Fais-moi redescendre !
-Laisse tomber, pour ta mère... c'est inutile.
-Pas pour ma soeur ! Il faut la sauver ! Elle est trop jeune pour...
Mgnus baissa les yeux. La jeune rousse avait été projetée au sol, et était immobilisée par deux soldats. Visiblement, elle était en mauvaise posture.
-Putain... CAÏN ! Descends ! Fille à sauver ! Quinze ans, rousse, soeur de Will !
-J'la vois ! T'inquiète, je ne laisserai pas ÇA arriver à ta soeur !
Il descendit en piqué, atterrit au milieu des ennemis en crachant ses rafales de flèches, attrapa la jeune fille par le bras, la releva sans douceur, puis l'attira contre lui, sur sa pégase, avant de lui intimer l'ordre de redécoller en vitesse. La jeune fille terrifiée se colla contre lui, tremblante, les yeux fixés que les soldats qui rétrécissaient en-dessous d'eux.
-Dolph ?
-Ouais ?
-Toi qui as de bons yeux, c'est quoi ça ?
-... Une charge de cavalerie... Avec des chèvres !
-De la cavalerie sur des chèvres ? Tu te fous de moi ?
-Même pas. Ils se jettent courageusement sur nos forces... Formation en coin, évidemment.
-Saloperie... Nos hommes sont à pieds, ils peuvent pas grand-chose contre la cavalerie, si ?
-Tu veux dire à part se faire piétiner, déchiqueter, découper et planter dans tous les sens ? Pas grand-chose, non. Qui dirige l'opération ?
-Le mec avec son armure verte, là.
-Ah, OK... Attends deux secondes... Viridi !
Il tendit le doigt vers celui qui menait la charge, des ennemis. Un rayon de lumière jaillit de son doigt et atteignit l'autre en plein dans le visage, et il ferma les yeux. Toutefois ses hommes continuèrent à avancer.
Renly, général de la nature, engoncé dans sa cuirasse verte, avait vu le rayon. Il suivit sa direction du regard, et poussa un juron. Il abaissa la visière de son casque, en donnant ses ordres :
-Les gars ! Formation en carré, anti-cavalerie ! D'abord les épéistes, puis les lances entre eux, pointe à hauteur d'oeil de cheval ! Et plus vite que ça !
Un nouveau rayon le détrompa.
-Nan, c'est des conneries, pointe à hauteur d'oeil de chèvre ! N'importe quoi... Bref ! Et les archers, derrière, en double ligne ! Commencez à tirer en cloche, maintenant !
Une volée d'une dizaine de flèches jaillit de derrière lui, s'envola, et rebondit sur le sol, loin devant la cavalerie.
Renly dut prendre l'une des décisions les plus rapides de sa vie.
-Les lanciers, écartez-vous ! Les archers, devant ! Trois salves de tirs directs, puis vous reprendrez vos positions de formation anti-cavalerie. Maintenant !
Les lanciers s'écartèrent, les archers avancèrent, les premières flèches fusèrent.
-Merde, ynouz'attak ! Jav'lo en vol ! Main'ant !
Derrière Thurj Thalan, des javelots tournoyèrent, des bras se détendirent, toujours en course folle. La première salve de flèches, imprécise, n'avait pas fait la moindre victime. La deuxième elle toucha plus de monde, et cinq Nomades, sur les dix qui avançaient de front, mordirent la poussière, avec ou sans leur monture. Et plus ils se rapprochaient plus les archers feraient mal.
-Levé' d'bouclié' ! Cracha Thurj en levant le sien.
Renly sut s'adapter.
-Visez les chèvres !
Thurj changea de position, toujours en course, il posa son pied sur l'échine de sa monture, l'autre derrière, et se prépara, anticipant les actes de son adversaire. Les archers lâchèrent leurs cordes. Les flèches volèrent. Thurj invoqua ses dieux. La flèche de l'archer en face de lui, qui se repliait, percuta sa chèvre entre les yeux. Elle commença à s'effondrer. Il appuya, de toutes ses forces.
Poussé par les puissances divines comme par les muscles incroyables de ses jambes, il s'envola, décrivit une courbe magnifique, et s'abattit derrière la double-ligne de défense, au milieu des archers. Il coupa trois têtes d'un coup de hache, et continuait le carnage, quand un homme en armure verte s'opposa à lui.
-J'sui Thurj Thalan ! S'exclama-t-il, et j'vai t'xploser l'dents, t'arracher la tête, et la ram'ner ch'moi pour l'offrir aux dieux !
-Mes dieux à moi n'ont pas besoin de ta tête. Ma simple victoire suffira. Prépare-toi à mourir, barbare !
-Barbare ? T'as d'la chance qu'les Barbares soient pas arrivés, m'gars. Même chez nous sont craints, et j'peux t'dire qu'n'a peur d'rien.
-Peu importe ! En garde, manant !
Le combat s'engagea. La hache percuta l'épée, les lames s'entaillèrent mutuellement, les hommes commencèrent à bouger. Renly, visiblement peu gêné par son armure, enchaînait estocades et revers. Thurj, plus vif, esquivait par de grands bonds et attaquait par des ruées. Les deux hommes rivalisaient de force et d'endurance, de vitesse et de dextérité, et, sans qu'ils s'en rendent compte, un cercle s'était formé autour d'eux, composé de Nomades comme de soldats de la Nature, une trêve brève le temps de l'affrontement des meilleurs capitaines, l'oeil du cyclone.
Le pied vert de Renly s'enfona dans l'armure de cuir de son ennemi, au niveau du torse. Il abattit sa lame sur son ennemi, profitant de la poussée formidable de son bras musclé autant que de la gravité. Elle percuta la hache du Nomade, tenue à deux mains, et rebondit. Thurj en profita pour attaquer, et la lame de son arme rebondit contre l'acier, de bonne facture, de l'armure verte.
-C'd'la trish' ! Cracha-t-il en reculant.
Renly, essoufflé, ne répondit pas.
Thurj raffermit sa prise sur sa hache. Renly sur son épée. Ils se jetèrent l'un sur l'autre, en hurlant d'une même voix :
-MEURS !!!
-Tiens, tiens, Viridi... Tu m'oublies, mais quand t'as besoin d'aide tu viens me chercher ? Tu peux aller te faire foutre.
-Bon, bah merci. J'pensais que tu valais quelque chose, peut-être, finalement, mais apparemment tu feras mieux de moisir ici pendant une ou deux éternités, et en plus j'économise mon temps. A plus !
Il hésita un instant. Il s'ennuyait depuis si longtemps dans cette cellule humide, il rêvait tant de revoir le soleil, les nuages, de ressentir ce plaisir de voler à nouveau...
-Attends !
-Tiens, t'as changé d'avis ?
-Sorcière... Si je t'aide, tu me libèreras ?
-Si tu fais bien ton boulot, oui.
-Alors j'accepte.
-Passe ton bras entre les barreaux.
Il le fit. Elle y attacha un bracelet d'acier, avec une diode qui s'illuminait toutes les trois secondes.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Une bride, pour pouvoir contrôler le volume d'énergie que tu utilises, et qui me permet de connaître ta position. J'ouvre. Tu peux y aller. Approche-toi, que je te donne mes instructions.
Il sortit, et se rapprocha de la petite déesse. Elle murmura à son oreille des ordres précis. Il sourit, lui leva le pouce, sortit de la prison, et s'envola. Elle s'autorisa un soupir de soulagement. Une de ses meilleures armes était lancée. Une arme, qui, bien utilisée, pouvait faire des dégâts énormes.
-Ne me déçois pas, lâcha-t-elle, seule.
Il était son dernier espoir de retourner a situation. Si les Barbares arrivaient... Elle préféra ne pas y penser.
_____________
Voilà, fin du chapitre 12. En espérant que ça vous ait plu.
Génial
"Un chapitre sauvage apparait !"
Génialissime, encore une fois ! Par contre je commence un peu à me perdre avec tous ces personnages
OK, go multikill
Mortel J'adore, j'adore, j'adore, J'A-D-O-R-E !!!!!!!!Sincérement, j'adore tellement Suspence, action, combat, (Semi-Romance ), Rouquin, Blagues Salaces, détails salaces, J'AIIIIIIIIIIIIIIIIME Un prochain chapitre et j'me décide à t'envoyer mon slip par la poste
J'aime le couple Phosphora-Pit Du coup, forcément que j'adore cette fic vus que c'est pas mis en scène dans le jeu
Tu aime le couple donc tu aimes la fic, ou tu aimes la fic donc tu aimes le couple ?
Et vous voulez une bonne nouvelle ? C'est bientôt les vacances, alors ça va carburer
Owi (Sinon, chuis pas la du vendredi jusqu'au dimande )
Viktoo Non, y à érreur, j'aime le couple, donc j'aime le couple donc j'aime la fic, mais j'aime la fic, donc j'aime le couple(Si mignon)Mais j'aime quand même la fic, mais j'aime la fic donc j'aime le couple mas j'aime Rune Factory, ce qui n'à aucun rapport, donc j'aime le couple, donc j'aime la fic C'est clair, non
...
En gros, j'aime la fic ET le couple
Ça va venir, ça va venir !
En ce moment j'suis pas mal occupé, contrairement à ce qu'on pourrait croire, et l'inspi est en chute très libre avec une tonne de plomb accroché à chaque membre, mais je me force. Ça donne ce que ça donne, mais la suite viendra.
Quoi qu'il en soit fini est le temps où je pouvais y aller sans me relire parce que l'histoire était pas lancée. J'ai un tas de persos qui luttent à un tas d'endroits différents et qui poursuivent leurs propres objectifs, je suis en train de refaire un Trône de Fer à la sauce Kid Icarus, et j'dois oublier personne. C'est vraiment chaud quand on procède sans plan détaillé.
Un vrai joueur
Rassure tois, c'est pas bien grave, on peut attendre, surtout que certaines fic sont plus courtes et viennnent moins vite que toi
Bon, bah écoutez la suite arrive
J'viens de fermer mon document OpOff... Mah quel boulet vous avez là mes amis...
____________
-Chef ?
-Dis, Lucius, demanda Valter, tu veux pas arrêter de te la péter et prendre une monture, comme tout le monde ?
Lucius, suivi par sa longue cape verte qui volait derrière lui telle une traînée d'émeraude, se tourna vers l'autre général, un sourire ironique aux lèvres.
-Voyons Valter... Tu deviens dingue quand tu me vois voler sans monture parce que t'en es incapable... Alors forcément pourquoi je m'en priverais ?
-Tss...
-Arrêtez de vous engueuler.
En-dessous de leur chef, son énorme cheval noir comme une nuit sans lune galopait dans le vide. Ses pattes se séparaient au niveau des genoux pour finir sur deux sabots. C'est donc sur une bête à huit pattes que le dieu traversait les cieux.
-Qu'est-ce qu'il y a, Lucius ?
-Regardez à sept heures, chef.
Il se retourna à moitié sur sa selle, puis laissa apparaître sur ses lèvres un sourire cruel.
-La Légion... On va s'éclater.
-Chef ?
-Mmmh ?
-Notre ennemi a le même cheval que vous.
-Contrefaçon.
-Une contrefaçon ?
-Dyntos m'a fabriqué mon cheval en personne, à l'aide de gènes de laboratoire. L'ennemi a du se contenter de couper des jambes de chevaux pour les greffer aux siens. Ce n'est que de l'usurpation, et il paiera cette offense au prix fort.
-Chef, vous êtes sûrs que ce n'est pas disproportionné ? On parle de tuer un dieu...
-Disproportionné ? On en reparlera quand ses armes auront éliminé les trois quarts de tes troupes en dix minutes. Quoique tu n'auras pas la chance de l'affronter. Ils nous ont repérés, alos tu vas faire ce que je vais te dire.
-Chef, on ne s'est pas encore fait un ennemi de Zeus...
-Tiens, Valter pacifique... On aura tout vu.
-Ta gueule, Lucius. On peut peut-être éviter le combat pour être en pleine forme face à Viridi ?
-Zeus ne nous a pas encore affronté nous personnellement, mais il se bat contre Hadès depuis pas mal de temps.
-On doit pouvoir négocier la paix, proposa Valter. Hadès nous a ordonné d'attaquer Viridi...
-Sans nous interdire de nous défendre de Zeus, objecta Lucius. De plus Hadès affronte ouvertement, et depuis longtemps, la fille de Zeus, source de tous les problèmes. Jamais le dieu du ciel n'acceptera de ranger les armes si les intérêts de Palutena sont en jeu.
-PALUTENA EST LA FILLE DE ZEUS ???
-Valter ! Tu ne le savais donc pas ? Mon idée de ta culture vient d'en prendre un coup...
-Ta gueule, toi ! Donc, boss, on fait quoi ?
-Valter, tu dis à tes Barbares de se préparer au combat. Lucius, tu fais passer tes machines en mode bataille. Exécution.
-Bien !
-A vos ordres, chef.
-Viridi ? Viridi, tu me reçois ?
-Oui, je te reçois. Que se passe-t-il ? Tu ne devais m'appeler qu'en cas d'imprévu.
-On est en cas d'imprévu. Zeus et Arès vont se mettre sur la tronche. Je dois faire quoi ?
-Zeus ? Ah... Il est probablement dans le Camp Palutena.
-C'est pas le bon ?
-Non. Pas du tout. S'il y a un mauvais camp, c'est le Camp Palutena.
-Pas celui de Hadès ?
-Hadès affiche clairement ses intentions belliqueuses. Qui peut dire ce que fera Palutena de ses alliés, Zeus et Poséidon, deux des Trois Puissants, une fois Hadès vaincu ? Je veux qu'elle soit incapable de nous attaquer.
-Tu l'en crois capable ?
-Tu ne connais pas Palutena. La Lumière et les Enfers vont s'affronter. Tu dois apporter l'étendard de la Nature. Tes ennemis sont dans les deux camps.
-OK, comme tu veux.
-Raven ?
-Oui ?
-La bataille va être menée dans le ciel. Arès a deux généraux : Lucius, spécialisé dans ses « nouvelles technologies » et ses armes dévastatrices, et Valter, un homme qui se bat à dos de dragon, et qui dirige les Barbares, sorte d'élite de son armée. Zeus aussi a deux généraux, à par qu'il est lui-même l'un d'eux. Le second se nomme Garen. C'est un demi-dieu, comme toi, Phosphora, et tant d'autres. Enfin, le troisième belligérant, Pyrrhon, se bat avec ses Aurums. Il commande seul son armée, mais est plein de ressources, et il a pas mal de chances de vaincre, malgré tout.
-Pyrrhon Zeus et Arès. Viridi Palu' et Hadès. Les trois gros camps s'affrontent... Cette bataille a-t-elle des chances d'influer sur la guerre entière ?
-Ouais. L'armée qui s'en sortira rejoindra Shizen. Si c'est Arès ou Zeus, la ville a des chances de tomber. Par contre si Pyrrhon gagne, le scénario sera tout autre.
-J'interviens en faveur de qui ?
-De moi, en ville. Le général des enfers qui y mène le combat ne me plaît pas. Elimine-le.
-Le général qui mène... Joshua ? Quelle paye ?
-Beaucoup. Disons cinq millions de coeurs.
-... Dix.
-Cinq.
-Dix.
-Cinq.
-Allez vous faire voir. J'veux pas risquer ma vie pour une paye aussi minable.
-C'est la crise, Raven . Estime-toi déjà heureux que j'aie cinq millions de coeurs pour toi.
-Tsss... OK, cinq. J'y vais.
-Il y a bien quelqu'un qui est mort ici... Malheureusement pour toi, ce n'est pas moi.
-Sans armur'... ç'aurai pa'été la mêm'chos'...
Thurj Thalan s'effondra, une fontaine écarlate au niveau de la poitrine. A ce moment, tous les Nomades frappèrent. Une dizaine de soldats verts tombèrent sous les haches ennemies.
-Merde ! Formation en cercle ! Hurla Renly, avant de faire passer son épée sous le menton d'un ennemi, sauvant la vie d'un de ses hommes.
Renly, Sous-Général Vert de la Nature, la Lame de Jade, était essoufflé. Sa frange noire était collée à son front par la sueur qui, sous son heaume, ruisselait le long de son visage et dans ses yeux. Sa respiration était difficile et douloureuse, ses bras lui faisaient mal, son épée semblait lourde... Il ordonna à son bataillon de reculer, en prenant la place d'un homme tombé, dans le cercle protecteur qui s'était formé autour de lui. Il jura. Il avait embarqué dans son avancée périlleuse tous les archers de la troisième barricade, persuadé d'avoir affaire à des troupes normales des enfers. Force était de constater que ces Nomades étaient bien plus puissants que la moyenne. S'il y avait encore des archers sur le rempart du bois, ils auraient pu compter sur une couverture et une élimination à distance de leurs adversaires, mais...
Les hommes tombaient les uns après les autres à ses côtés. Tous ses frères, tous ses amis. Avec celui-là il avait joué aux cartes encore la veille, et il avait du aller chercher celui-ci, bourré, à la taverne pour l'entraînement de l'avant-veille. Et à chaque homme qui tombait, sa fureur augmentait. Et à chaque coup qu'il portait se dessinait une profonde blessure dans le corps de l'ennemi d'en face. Et à chaque seconde qui passait, se gravait un peu plus dans son esprit que leurs chances de survies étaient nulles, et que son objectif consistait juste à tuer le plus d'ennemis possible.
-Chef ! Les machines sont prêtes. L'artillerie et la Garde d'acier n'attendent que vous.
-Je peux en dire de même des Barbares, chef. Que la Légion s'approche seulement, et elle ira brûler en enfer.
-... Lucius ? Est-ce que je ne me trompe pas ? Est-ce que Zeus est bien en train d'envoyer son général sur la ville avec la moitié des troupes ?
-Hmmm... Un quart des troupes seulement.
-Pauvre fou... Il avance, seul. J'y vais.
-Soyez prudent, chef. On dirait qu'il utilise une nouvelle version de son Eclair...
Arès ne prit pas la peine de répondre.
-Zeus !
-Arès !
-Ne tente pas de m'attaquer si tu tiens à la vie.
-Tu penses donc vraiment pouvoir tuer l'un des Trois Puissants comme ça ? Tu as choisi le mauvais camp, Arès, mais je suis miséricordieux. Change de camp. Abandonne Hadès et rejoins-moi.
-Pfff...
Le dieu de la guerre leva le bras. Le dieu du ciel aussi. L'épée croisa l'Eclair dans une explosion énorme. Arès dut reculer.
-Argh... Qu'est-ce que c'est que ça ?
-Eclair de Zeus, version dix-sept.
Zeus appuya sur un bouton de son éclair, qui se transforma en une épée longue et fine, puis il jeta sur son adversaire son cheval à huit pattes. Arès, de son côté, dégaina son bouclier, et se lança au combat.
Il ne pouvait pas faire erreur. Il était le général de Palutena. Il était le chef de la Garde Blanche. Il était Pit, et il avait la confiance des dieux. Il avait vaincu Médusa, vaincu un à un les généraux de la nature, vaincu les aurums, vaincu un Pyrrhon possédé, vaincu Varus, vaincu Joshua, résisté à Hadès...
Mais à chaque fois qu'il avait accompli un de ces faits d'armes, il était équipé de son bel arc qui l'avait accompagné partout... Sauf ici. Ici, il était équipé d'un prototype, dont il ne savait rien. La visée était-elle bien ajustée ? Ne risquait-il pas de blesser la mauvaise personne ? Et si jamais les tirs de ce fusil étaient capables de tuer les dieux ? Non, inconcevable. Toutefois, on n'était jamais trop prudent.
-VIRIDI, A TERRE !!! hurla-t-il avant d'appuyer sur la détente.
La déesse, qui s'était mise en garde, Ronce en main, obéit. Les tirs du Dickson passèrent au-dessus d'elle. Cri de douleur, d'une voix profonde et clairement masculine, derrière elle. La salle se retrouva plongée dans l'obscurité. Viridi n' voyait plus rien.
-Comment m'as-tu vu, sale rat ?
-Peut-être que tu te rends invisible, peut-être que tu contrôles la lumière, peut-être que ton arme est capable de tuer un dieu, peut-être que tu voulais tuer Viridi, peut-être moi ou Phosphora, mais tant que tu vivras, tant que ton coeur battra, tant que ton sang circulera dans tes veines, je serai capable de te voir ! Répondit Pit. Et tant que je te verrai tu ne feras aucun mal à ceux que j'aime.
-Pauvre fou... Penses-tu donc savoir où je suis ? Mais sais-tu de quoi je suis capable ? Pit, le général déchu obligé d'aller mendier un poste chez une sous-déesse après avoir été congédié par Palutena... Rien que ton nom fait rire les soldats de la Lumière ! Rien que ton image est sujette à moqueries. Rien que ton...
-Ta gueule !
Coup de feu. Puis un autre. Et encore un. Et un autre. Et un autre. Et encore un autre. Pit rechargea.
-Je ne suis pas déchu. Je n'ai pas été congédié, ni viré ni rien de tout ça. J'ai fait le choix de rester aux côtés de Viridi à la fin de la guerre des enfers, et elle n'est pas encore fini. J'ai prêté allégeance à la nature, donc je reste ici.
Douleur. Au ventre. Insoutenable. Pit tomba à genoux. Il ne voyait que du vert, et des taches rouges et jaunes là où se tenaient Phosphora, Viridi, et son ennemi inconnu, qui n'avait pas bougé. La seule personne, hors de son champ de vision, à pouvoir le frapper sans qu'il s'en rende compte, était...
-Argh... Pourquoi ?
-Parce qu'on ne s'oppose pas à la Lumière ! Tu as trahi Palutena, tu as affronté Palutena, tu as affronté la Lumière, et tu as perdu. Il est donc juste que tu meures dans l'ombre !
-Je t'ai jamais demandé l'heure, toi ! Phosphora, pourquoi...
-Pourquoi quoi ? Je vois rien je comprends rien je sais pas ce qu'il se passe, et ça me plaît pas du tout !
Coup de tonnerre. Éclair rouge qui brouille le champ de vision.
-Oh, calme-toi !
Instant d'acclimatation. Grosse tache rouge au milieu du champ de vision. Rire de l'ennemi. Coup de feu du Dickson. Cri de douleur de l'ennemi. Avalanche de coups de feu du Dickson. Avalanche de coups de pieds et de flèches surgies de Viridi-sait-où. Le fusil tressautait à chaque coup de feu. A chaque coup de feu, l'ennemi reculait. Mais à chaque coup de pied la douleur se faisait plus intense dans le corps de Pit, et à chaque flèche sa vie le quittait. Allait-il mourir, ici et maintenant ?
Sans rien voir, elle avait fini par se repérer au son, et avait rampé vers... Ses mains tâtonnèrent sur l'étagère... Ça devait être là... Oui ! Elle saisit les lunettes, et se les mit sur le nez.
« Vision nocturne », qu'ils appelaient ça. L'obscurité était trop intense, très probablement magique, rendant les lunettes inutiles. Elle les jeta, et en prit une autre paire. Des jumelles a zoom automatique. Inutile. Des écrans de réalité augmentée. Pleurant de frustration, de rage et de dépit, elle jeta l'énième paire de lunettes inutiles. Elle ne voulait pas que Pit meure. Et tenterait de l'empêcher. Mais pouvait-elle faire quelque chose ?
Enfin ! Les lunettes thermiques !
-Ne fais pas l'erreur de t'en servir contre moi ! ordonna l'homme.
-Va crever ! Lança-t-elle en se précipitant vers Viridi.
Elle buta dans un meuble. Rien à faire. Une décharge électrique le projeta contre son ennemi, qui l'esquiva habilement. Pit avait arrêté de tirer. Peut-être était-il... elle refusa d'y penser. Enfin, Viridi était là. Sans un mot pour elle, sans un regard, elle saisit ce que la déesse serrait dans sa main droite, et se jeta face à l'ennemi.
-Non ! Meeeerde !
Un rayon de lumière éclaira soudainement la salle, révélant Viridi au sol, Pit par terre en-dessous d'un homme, grand et large, à l'air arrogant, qui flottait dans les airs, arc à la main, des dizaine d'hommes exactement comme lui répandus dans toute la pièce, et surtout Phosphora, cible de ce tir désespéré, et Ronce qui fendait l'air, jetée de la main du désespoir.
Les deux tris atteignirent leur but. Phosphora se retrouva projetée en arrière, et la faux coupa littéralement l'homme en deux, au niveau du torse, et continua sa course en tournoyant jusqu'à se planter dans un mur.
Et la lumière fut. Viridi se releva en vitesse. Pit, ensanglanté, le corps criblé de flèches, était en mauvais état, mais sa vie ne semblait pas engagée. Par contre, du côté de la générale foudroyante... Viridi pouvait, depuis toujours, entendre le battement du coeur de n'importe quel animal vivant quelque part, où que soit ce quelque part. Et celui de Phosphora restait désespérément silencieux.
La déesse avait ordonné de prendre part au combat à l'Est, là où les Brutes avaient mis à bas la troisième enceinte. Stannis avait mis son armure, pris sa hache, et était sorti avec tous ses soldats. La hachette d'or sur leurs plastrons était sa fierté, et la preuve qu'on pouvait réussir peu importe d'où on venait. Son frère Renly et lui, agriculteurs humains, avaient été recrutés peu avant leur mort par Viridi, qui leur avait proposé, en remerciement de leur bonté envers leur mère la nature, de rejoindre la ville de Shizen en tant que soldats, et par conséquent d'avoir la jeunesse éternelle, et donc une quasi-immortalité.
Dévoués à leur déesse, Renly et lui s'étaient engagés dans l'armée pour la servir et la protéger, et très vite ils avaient fait des étincelles, lui à la hache, son frère à l'épée. Au bout de quelques dizaines d'années ils avaient obtenu le grade de sous-généraux, et ils le conservaient depuis maintenant mille ans. Leur carrière était certes entachée par la paix royale qui régna pendant ces mille ans, mais ils parvinrent toutefois à déjouer les plans de l'odieux Catilina qui voulait leur place. Et rares étaient les sous-généraux qui duraient plus de deux cent ans, à la Nature.
Mais il travaillait avec son frère directement sous les ordres de Viridi, qui lui avait ordonné de contrer les Brutes avec son armée personnelle, environ cinq mille soldats, tous vêtus d'acier doré. Ils arrivèrent vite à la section Est de la troisième muraille, de quinze kilomètres de long sur trois de large, entièrement contrôlée par les Brutes. Partout gisaient des cadavres de soldats, tués d'une façon atroce, et ici et là quelques braves hommes résistaient encore et toujours. Devant la porte, Stannis arrêta ses hommes.
-Dès qu'on va ouvrir, ils vont se jeter sur nous pour essayer de rejoindre la deuxième enceinte. Aucun ne doit passer. Je sais que c'est, pour certains d'entre vous, vos premiers pas sur le champ de bataille, mais tant que le ciel sera au-dessus de nos têtes, tant que le soleil brillera, tant que Viridi veillera sur nous, nous vaincrons. Ouvrez la porte !
La porte s'ouvrit lentement. Dès que ce fut terminé, les Brutes affluèrent. Les soldats, placés en demi-cercle, boucliers et lances en avant, les attendaient le pied ferme. Le choc fut violent, et beaucoup de Brutes tombèrent. Les pertes furent en revanche plus rares chez les hommes de Stannis, qui commencèrent à avancer et à se séparer, pendant que la porte se refermait.
Stannis avançait, bouclier doré à la main, armure de la même couleur sur le dos, éliminant méthodiquement ses ennemis, à la recherche de leur chef. Peut-être que s'il éliminait le chef, les autres prendraient la fuite...
Il ne tarda pas à le trouver. Les ennemis prenaient, à chaque victime qu'ils faisaient, la hachette dorée incrustée dans leur armure, qu'ils arrachaient avec une lame courte et fine, avant de l'accrocher sur leur simili-armure en cuir tanné. Et le chef était sans aucun doute ce grand noir qui avait énormément de blasons sur le torse, que ce soit la pomme Viridi, le circuit Solice, l'éclair Phosphora, la hachette Stannis ou même, ce qui ne fit qu'augmenter la fureur du sous-général, une lame Renly. Il rugit.
-Arrête d'affronter mes soldats, et viens me battre comme un homme, pour vaincre cette idée que j'ai qui fait de toi un animal.
-Est-ce que tu causeras toujours aussi bien quand ma masse t'aura explosé la gueule ?
Tran se jeta en avant. Stannis aussi. Un coup travaillé des centaines d'heures, maîtrisé à la perfection, d'une puissance inouïe, capable de tuer le plus puissant des colosses. La masse d'armes frappa le bouclier. La hache trancha net un bras, juste sous l'épaule, traversa le torse de son ennemi, brisant quelques blasons en passant entre les côtes, puis ressortit de l'autre côté en tranchant le second bras. La Brute s'effondra.
-Votre chef est mort ! Et il adviendra la même chose de vos pauvres êtres ridicules si vous ne quittez pas Shizen d'ici deux heures. Vous êtes chez nous ici, et donc soumis à nos lois, qui sont celles de la Nature. La première stipule que toute personne de sang impur, ne provenant pas de la Nature et n'étant pas fidèle à sa déesse, sera éliminée au bout de dix heures passées sur ce territoire, sans espoir de survie ni de sursis, et qu'elle souffrira en enfer pour l'éternité. Vous avez débarqué il y a huit heures et demie. A vous de voir maintenant ! Est-ce que vous préférez partir comme les hommes sages que vous pouvez devenir en obéissant aux lois de notre mère à tous, ou est-ce que vous préférez rester ici, et mourir comme les bêtes que vous êtes ? Vivre et s'améliorer, ou crever dans sa crasse ? La décision est votre. Il vous reste une heure et trente minutes pour retourner d'où vous venez.
Les Brutes hésitèrent. Stannis allait en rajouter une couche, quand le premier des combattants ennemis s'enfuit en courant, suivi par un autre, et un troisième, et un autre encore... bientôt ils s'enfuyaient par dizaines, et au bout de dix minutes la place était vide. Stannis sourit. Une victoire de plus pour le Lion d'Or de la Nature.
-Vous désirez ?
-Bonjour, Joshua.
-Ah, Raven... Ainsi mon heure est venue.
-Ma réputation semble me précéder...
-Uniquement dans les oreilles des mieux informés, si ça peut vous rassurer. Je vous sers quelque chose ?
-La Lumière envoie ses généraux sur le champ de bataille, la Nature envoie ses généraux sur le champ de bataille, les autres généraux des enfers sont en train de livrer bataille, le général du ciel est mort en combat... et vous vous restez à l'arrière. N'avez-vous pas peur pour votre réputation ?
-J'aime voir les ennemis espérer en vain. Ils savent qu'ils sont d'ores et déjà morts, mais ils continuent à penser qu'il y a encore un peu d'espoir, et ils se démènent entre les mailles du filet, qui se resserre, inlassablement... C'est assez plaisant à regarder.
-Je vois.
-Je vous sers quelque chose ?
-Volontiers.
Joshua demanda à une de ses servantes, une belle femme des enfers d'une vingtaine d'années, bien formée, avec des longs cheveux noirs, d'aller chercher une bouteille de vin et deux verres.
-NE craignez-vous pas l'ivresse ? Demanda Raven.
-Je tiens très bien l'alcool.
Leur commande arriva vite. Joshua les servit copieusement, et se retourna pour demander à la servante de se retirer. Elle obéit. Il tourna la tête vers son interlocuteur.
-Je suis venu pour vous tuer, et vous m'offrez du vin... J'ai parfois du mal à comprendre la raison de vos agissements.
-Comme j'ai du mal à comprendre la logique des vôtres. Mais qui peut prétendre être un bon stratège si quelqu'un d'autre que lui peut lire ses plans ?
-Les stratèges d'exception sont en ce monde beaucoup moins rares que vous semblez l'imaginer...
-Contrairement à ce que je pense que vous croyez, je n'ai pas beaucoup de mal à jauger correctement les personnes à qui je parle. Pourquoi agissez-vous comme vous le faites ?
Raven se leva et commença à faire les cent pas en parlant.
-Je le fais car tels sont es ordres. Je pourrais me révolter, voler de mes propres ailes, réfléchir par moi-même, mener les combats que je veux à la recherche de mon identité profonde ou autre chose, mais non. J'obéis à mon boss sans réfléchir, parce qu'il me donne énormément d'argent et il m'a promis ma vengeance...
L'homme en noir s'approcha de la table, saisit son verre, le porta à ses lèvres, et but quelques gorgées.
-Raven... quand on empoisonne quelqu'un et qu'on est intelligent, on ne lâche jamais son verre des yeux.
-Donc tu as inversés nos verres... Tu es assez rusé pour que je te laisse vivre.
-Comment ça ?
Un pistolet sortit de sous la cape de Raven et se retrouva pointé sur le front de Joshua.
-Mon maître veut que je te tue.
-Le vouvoiement a disparu...
-Toutefois j'en ai marre d'obéir à mon boss. Tu connais sûrement la situation. Les dieux se sont mis en marche, pour la première fois depuis deux mille ans, et tous poursuivent un seul but : Réunir les différents royaumes divins sous leur domination unique. Il y a trois gros camps : Palutena, Viridi, et Hadès. Hadès veut clairement contrôler le monde, Viridi s'y oppose et veut garder l'ordre en place, Palutena n'a pas ouvertement annoncé ses ambitions. Toutefois à côté on trouve des autres camps, minuscules, qui veulent aussi dire leur mot. Le tien, celui de mon boss, par exemple. Ces petits camps doivent grossir s'ils veulent se faire entendre. J'ai de l'argent, Joshua, énormément d'argent, et tu ne veux plus servir Hadès. On pourrait s'allier, ne penses-tu pas ?
-Pas si tu me tues.
-Il y a deux possibilités. Soit je te tue et tu meurs, soit je ne te tue pas et tu fuis. Palutena ne doit plus jamais te voir.
-Pourquoi Palutena ?
-Parce que Palutena. Alors ?
-Alors... Alors épargne-moi. Il est temps que j'entre en scène.
-Bien. Fais venir une servante.
Raven avait repris le ciel, une bouteille de sang sous la cape. Sang prélevé sur et dans le corps de la servante, tuée d'un coup de feu en pleine tête. Preuve de la mort de Joshua. Il n'avait évidemment pas informé son boss de la réussite de sa mission. Il passa bien loin du champ de bataille, où aurums, légionnaires et Barbares s'affrontaient, puis prit la direction de Lux. Il se posa dans la cour du temple, et y entra. Il trouva Palutena penchée sur ses plans de bataille.
-Ne me dérangez pas, ordonna-t-elle, je suis occupée.
-Je n'en doute pas, boss.
-Raven... qu'est-ce que tu me veux.
-J'ai trois choses à vos dire. La première, toute simple. J'ai tué Joshua, et en voici la preuve. Une bouteille de son sang encore chaud.
La déesse daigna enfin relever la tête.
-Bien.
-Seconde chose. J'arrête de travailler pour vous.
-J'attends des explications.
-J'ai autre chose à faire. Je peux trouver moi-même ma vengeance, puisque vous avez demandé à votre père d'envoyer son général faire mon boulot. Je ne peux donc pas vous faire confiance. Merci pour les coeurs.
-Raven, tu ne peux pas...
-Silence, je parle. Troisième chose. Je te présente le Godslayer II.
Il sortit de sous sa cape, une fois de plus, un long fusil ressemblant à un mélange de technologie Dyntienne et aurum.
-Cette arme est capable, comme son nom l'indique, de tuer les dieux. Elle tire vite avec une précision étonnante, et se recharge seule. Avec ça en main je peux vous ôter la vie en moins d'une seconde.
-Tu as travaillé pour moi le temps que cette arme soit finie, et maintenant tu vas me tuer. Je me trompe ?
-Oui.
-Tu es donc assez intelligent pour savoir que je peux toujours t'être utile.
-Oui, mais pas dans la situation actuelle. Dites à Zeus de se retirer de Shizen, ou de se battre aux côtés de la Nature. Les enfers doivent être éradiqués avant tout le reste.
-Bien.
-Si les troupes de la lumière sont encore à Shizen demain, je devrai me servir de ce joujou... vous ne verrez même pas le coup venir. Evidemment vous subirez le même sort si vous parlez.
-Raven... Je t'ai donné la vie.
-Erreur. Pandora m'a donné les moyens de naître, Pit m'a donné naissance.
-Qui a envoyé Pit chez Pandora ?
-On s'en fout.
-Raven... Depuis combien de temps sais-tu que c'est moi qui te donne tes ordres ?
-J'ai des soupçons depuis quelques mois, mais j'en suis persuadé depuis très peu. Les enfers se font connaître grâce à Joshua, la Nature grâce à Pit, et a lumière avec Garen, qui a rendu l'âme aujourd'hui. Vous m'avez demandé de tuer Joshua, et pas Garen, alors que je savais que vous me demanderiez de tuer Pit juste après. Vos ennemis sont donc, logiquement, les enfers et la Nature, mais pas la Lumière. Vous êtes donc dans son camp. Et la seule personne dans la Lumière à être assez intelligente pour avoir pu préparer un plan tel que le vôtre, à pouvoir bouger autant de pièces sur un échiquier énorme pour atteindre le trône, c'est vous.
-Ton raisonnement est assez imprécis. Beaucoup de monde aurait ou correspondre à la description que tu fais de ton boss. Il n'y a pas que moi...
-Certes, mais vous avez avoué sans paraître surprise. Comment aurait réagi quelqu'un d'autre si un inconnu débarquait dans son bureau et l'appelait « boss » ? Pas aussi bien que vous je suppose.
-Tsss... En effet.
-Allez, j'me casse. N'oubliez pas, boss. Demain, sinon, pan.
Raven sortit de la salle du trône, et prit son envol. Palutena resta immobile longtemps, presque cinq secondes, avant de se placer devant sa boule de cristal.
-Papa. Retire tes troupes de Shizen. On se retire de la bataille.
-Pourquoi ?
-Parce que tu ne veux pas que je meure.
-Un dieu ne peut pas mourir, Palutena. Il va juste passer un certain temps à Nox, quelques centaines d'années, et il revient.
-Ça, c'est quand il meurt normalement. Mais c'est trop long à expliquer. Il faut que tu retires tes troupes, papa. Il le faut !
-Mmmh... Je ne le ferai pas tant que je n'aurai pas de raison convenable.
-Papa ! Bon... Un homme me fait chanter.
-un homme ? Un HOMME ? Mais qui es-tu donc, Palutena ? Es-tu sûre d'être ma fille ? Tu te laisses faire par un homme ?
-Il a une arme capable de tuer les dieux. Et il m'a gardé en joue pendant toute la durée de notre entretien.
-Si tes problèmes viennent de lui je vais m'en occuper.
-Papa, c'est trop dangereux.
-Silence. J'arrive.
Le dieu prit de la hauteur, protégé derrière son gros bouclier et l'armure de son cheval à huit pattes.
-On se replie ! Tous ! On quitte cette bataille, et sus au temple de la lumière, à Lux !
-Mais, chef...
-On est en train d'essuyer l'une des pires défaites de notre histoire ! Notre effectif a été réduit des trois quarts, alors on va se magner de dégager pour mettre fin à ce carnage !
-Si l'armée des enfers atteint Lux, ça va être terrible !
-Alors il n'y a plus qu'à compter sur Pyrrhon et ses aurums. On y va. Maintenant !
Ainsi le vieux se retirait... Viridi allait âtre contente. Ou pas, puisque les Barbares étaient toujours vivants, enfin la moitié d'entre eux. De la Garde d'acier il ne restait que Lucius, son capitaine, grand brun aux cheveux courts avec une cape verte, qui, un pistolet dans chaque main, se battait vaillamment au milieu des forces aurums. Pyrrhon se jeta avec l'élite des aurums là où les rares guérisseurs ennemis soignaient leurs blessés, sur une plate-forme d'acier mobile, non loin d'une pièce d'artillerie qui mettait à mal les troupes du dieu du soleil.
-Attaquer les blessés.. tu ne te refuses rien, hein, bâtard !
-C'est la guerre, Arès, tu devrais le savoir : Tous les coups sont permis. 01000100 01110100 01110010 01110101 01101001 01110011 01100101 01111010 00101101 01101101 01101111 01101001 00100000 01100001 00100000 00100001 !
Les aurums concentrèrent leurs tirs sur l'artillerie mobile, et Pyrrhon se posa. Il élimina d'abord, d'un coup de son pyrofouet d'une centaine de mètres de long maximum, toutes les infirmières, avant d'envoyer ses troupes achever les blessés. Il fit face à l'artillerie mobile, et arma son pyrocanon. Ses ennemis allaient rencontrer la puissance du dieu du feu !
La machine ne tarda pas à être hors service. Et quand Pyrrhon se retourna pour voir ses troupes...
-Qui a installé la casse sur cette plate-forme ?
Malgré son assurance de façade, Pyrrhon déploya quand même la pyromitraillette.
Les Barbares se jetèrent sur lui. Son arme commença tout de suite à faire des ravages, infligeant d'importantes brûlures et des dégâts qui l'étaient encore plus. A son signal ses aurums entrèrent dans la danse, à distance, et, armés uniquement de leurs épées, les Barbares n'eurent d'autre choix que de subir sans pouvoir répliquer. Malheureusement pour Pyrrhon, c'est sur lui que se reporta la colère des guerriers, et il dut enchaîner coups, bonds et tirs pour conserver sa santé. Le fouet et la mitraillette se déchaînaient, et les ennemis semblaient arriver un un flot intarissable.
Pyrrhon sautait, esquivait, frappait, sautait encore, envoyait des rafales... Zut ! Il couvrait bien ses arrières, le bougre ! Il ne laissait aucun angle mort, il ne se laissait jamais surprendre, il regardait toujours partout autour de lui, ne tombait jamais dans le moindre piège de Lucius... Valter cracha un juron. Il n'aimait pas quand ses adversaires rivalisaient avec lui. Il devait faire comme d'habitude. Observer et attendre.
Il comprenait... Un cycle, indétectable tant il était long et variait, mais qui se répétait malgré tout. Un cycle d'alternance attaque défense esquive corps-à-corps distance... Et, en fonction des conditions et des évènements, ainsi que de l'avancée dans ce cycle répétitif, prévoir les prochains mouvements du dieu devenait possible... Avec une certaine marge d'erreur évidemment. C'est pourquoi Valter, après avoir raffermi sa prise sur sa lance, attendit avant d'attaquer.
Il plongea vers l'avant, son dragons obéissant à la moindre de ses sollicitations. Il fondit sur le dieu, qui, en plein bond se retourna, tendit le bras, et hurla :
-Pyrocanon !
-Non ! S'exclama Valter.
« Eh si ! » sembla lui dire le sourire moqueur du dieu. L'homme envoya sa lance. Le tir de son ennemi le frappa en plein torse, terrifiant de puissance et de chaleur. Valter fut projeté loin de sa monture, et eut l'impression de mourir brûlé. Toutefois ce n'est que quand le dieu, après un bond prodigieux, lui envoya dans le visage une rafale de sa pyro-mitraillette, qu'il rendit l'âme, avant de faire une chute libre pour s'écraser dans l'océan quelques centaines de mètres plus bas.
-Valter est mort... C'était prévisible. Tu n'avais aucune chance contre un dieu, pauvre fou.
Lucius perdit de l'altitude, abattit quelques aurums à coups de pistolets, puis se dirigea vers son propre dieu.
-Arès.
-Lucius ?
-Pyrrhon a fait d'énormes dégâts parmi nos hommes. Les morts se comptent par cinquantaines, et nos effectifs sont presque réduits de moitié. Valter est mort, Thalan est mort, Kharl est mort... Avant l'attaque de Zeus et de Pyrrhon on avait assez de Barbares pour retourner le situation à Shizen. En l'état actuel on n'y gagnerait que de voir nos hommes se faire tailler en pièces par la Lame de Jade, le Lion d'Or ou Solice et ses artilleurs.
-Tiens-tu à mourir, Lucius ?
-Pas particulièrement, pourquoi ?
-Parce que vois-tu seuls les lâches fuient le combat. Et je ne suis pas un lâche.
-Les lâches fuient le combat, les sages l'évitent, et seuls les imbéciles se lancent les yeux fermés dans un combat perdu d'avance. Viridi bande ses plaies en ce moment même, et on n'a clairement pas assez de soldats pour rivaliser. Arès, dieu de la guerre, êtes-vous un imbécile ?
-Si on n'était pas aussi proches tu serais mort. Que préconises-tu ?
-La retraite.
-La retraite...
-La retraite. Selon les dernières nouvelles que j'ai du front les enfers sont en déroute, à Shizen, et ce sur tous les fronts. Thalan est mort, ses Nomades ont été décimés. Même chose pour Kharl et ses Brutes, et Joshua aurait été assassiné. On est foutus, la meilleure chose à faire est de revenir aux enfers et de limiter les pertes au maximum.
-... Tu as peut-être raison.
Le dieu prit de l'altitude, comptant sur son général. Ce dernier, faisant bien son travail, entoura son chef d'une sphère de vents tournoyants qui, en plus de dévier les projectiles tels que les boules de feu et les tirs aurums, faisait porter la voix du dieu de la guerre sur tout le champ de bataille aérien. Le chef des Barbares laissa flotter son regard sur les hommes qui se battaient sous ses ordres, et sous les huit sabots de son cheval. Il regarda les Barbares qui mouraient bravement. Il regarda les morceaux d'aurums qui volaient, arrachés par de violents coups d'épée assénés par des hommes portés dans les airs par Lucius. Il regarda, loin en-dessous, à des centaines de kilomètres, l'océan devenu rouge de sang et noir de... De quoi ? Question intéressante, ce qu'il y avait dans les aurums, ce qui remplaçait dans ces machines le sang des humains. Enfin il prit la parole, de sa voix tonnante.
-BARBARES ET TROUPES DES ENFERS ET DE LA GUERRE ! Vous vous êtes battus bravement, mais pas assez vite. L'opération a échoué, la bataille à Shizen est en train d'être perdue, et mourir ici ne sert à rien. Votre dieu ordonne la retraite.
-PYRRHON !
-Ouais ? Murmura ce dernier en haletant, porté par son propre pouvoir au milieu des lignes ennemies.
-Arrête de tuer mes hommes, et remballe tes robots. On n'abat pas une armée qui se replie, tu le sais et je sais que tu le sais. Ma vengeance sera terrible et tu peux l'attendre, mais elle ne te frappera pas maintenant.
-Ha ha ha... J'ai gagné, tu as perdu, Arès. Le perdant doit donner quelque chose au vainqueur.
-Dis ce que tu veux, on verra après.
-Ha ha … Une trêve, d'abord. Un mois au moins, pour souffler un peu et panser nos plaies. Pendant un mois tes troupes ne se battront pas contre la Nature, et toi non plus.
-Pffft ! Va te faire foutre.
-Je t'enverrai un messager avec mes conditions. On en parlera par écrit, tu as des hommes à soigner et moi des aurums à réparer et une déesse à aider.
-Pyrrhon... Tu voulais la résurrection de Chronos. Pourquoi t'allier à Viridi ?
-C'est une longue histoire, et je ne vais pas te l'expliquer maintenant : Les troupes ont des oreilles. Rentre chez toi, Arès, maintenant !
-... Ouais. J'attends tes conditions mais ne crois pas que la guerre est gagnée, Pyrrhon.
-Je me doute bien que tu veux qu'elle dure longtemps, c'est elle qui te donne ton pouvoir... Les aurums ont cessé de se battre.
Arès regarda le champ de bataille une dernière fois, avant de faire volte-face avec son cheval et un grand mouvement du bras, entraînant avec lui ses troupes, la tête pleine de l'amertume de la bataille perdue.
-Tu as fait le bon choix, commenta Lucius en venant voleter à ses côtés.
-Je sais.
-Il voulait réveiller Chronos ?
-Ouais.
-Pourquoi ? Qu'est-ce que ça peut lui apporter ?
-Question intéressante... Tu te souviens de ce qu'il s'est passé dans le temps ?
-Ouais... Le phénomène Chronos ne doit pas se reproduire.
-En es-tu sûr ? Quand Chronos régnait les dieux ne d'entre-déchiraient pas.
-Regarde ce qui es arrivé après.
-Chronos a fait des erreurs, et rétablir l'ancien régime n'est pas à faire. Je ne suis pas un dieu politique, mais j'ai quand même mes idées.
-Etablir une nouvelle version de l'ancien régime... Ça pourrait se tenir, à condition que tous les dieux soient d'accord. C'est même une idée... brillante.
-Ouais... Brillante...
Le dieu laissa flotter un sourire sur ses lèvres.
-Ouaah...
Renly prit une très grande goulée d'air, assis par terre contre un mur, derrière la troisième palissade, son casque posé à côté de lui, et tenta pendant quelques secondes de faire cesser le tremblement de ses mains. En vain. Il finit par les poser, et posa sa tête contre le mur.
-Mon général, laissez-moi vous examiner, demanda une nouvelle fois l'infirmière de terrain.
-J'ai... déjà ordonné... Mes hommes... D'abord.
-Toutes leurs blessures sont en train d'être soignées quand ce n'est pas fait. Tous ont été évacués, et du jus de pomme d'or est administré en ce moment même aux plus graves. Les autres n'auront besoin que de médicaments habituels et de repos. Toutefois vous êtes apparemment exténué, vous n'avez pas enlevé votre armure, qui d'ailleurs n'est plus intacte, et votre jambe est imbibée de sang.
Ses hommes, évacués. Des mille hommes qu'il avait emmené au combat, seulement une vingtaine étaient revenus, sans compter les deux de la Garde Blanche. Un carnage. Un carnage. Un carnage. Carnage, carnage, carnage, déroute, massacre, exécution, les mots étaient nombreux, la honte et l'humiliation n'en étaient pas moins cuisantes. Les Nomades avaient été décimés aussi, mais jamais Renly n'avait subi de pertes aussi lourdes. Un sourire dur tordit ses lèvres. Ses ennemis paieraient chaque mort, et très cher.
-Mon général, vous vous sentez comment ?
-Examinez-moi s'il le faut. Mais faites vite, je dois parler à Viridi. Pour lui demander l'autorisation d'être en première ligne lors de l'assaut final. Et de faire bouffer ma lame à ces charognes, leur faire comprendre qu'on ne joue pas avec la vie comme on joue avec une console. Leur faire comprendre que leurs ennemis avaient des proches, et que...
-Les vôtres aussi. Si le chef ennemi vous avait tué, pensez-vous que vos hommes auraient réagi différemment ?
-Oui. Mes hommes sont civilisés, ce ne sot pas des bêtes, et...
-Ils étaient attaqués, mais ils ont fait couler le sang. Vos ennemis aussi sont morts, ça fait de vous comme de vos hommes des meurtriers.
-Peut-on parler de meurtre en période de guerre ?
-Alors vous ne pouvez pas en vouloir ainsi de vos ennemis.
-Pfff... Qu'est-ce que vous pouvez dire de ma jambe ?
La jeune femme avait enlevé l'armure d'un coup de couteau, et avait tendu la jambe pour mieux l'examiner. Une longue entaille courait sur la cuisse gauche de Renly, une quinzaine de centimètres au bas mot.
-Pas douloureux, grogna-t-il devant la grimace du médecin. Enfin, pas trop...
-On va quand même s'occuper de ça...
Elle sortit de sa sacoche un petit flacon, et entreprit de désinfecter la plaie. Renly resta de marbre malgré les picotements, puis, répondant à la moindre sollicitation, l'aida à faire le bandage.
-Apparemment rien de grave. Vous avez mal ailleurs ?
-La fatigue... C'est tout.
-Porter cette armure doit être épuisant. J'implore votre pardon de l'avoir découpée, mais...
-J'm'en fous. J'en ai d'autres. Un combattant, surtout un général ou un sous-général, doit s'attendre à voir son armure cassée à un moment ou à un autre, que ce soit au combat ou aux soins. La hache qui m'a défoncé la jambe a forcément passé l'armure, elle était pas intacte quand tu l'as découpée, et tu n'avais pas le choix.
-Pensez-vous avoir la force de vous relever ?
-... Ouais... si j'en avais envie...
-Essayez, s'il vous plaît. Vous devez vous éloigner du champ de bataille. Vous n'êtes pas en état de vous battre. N'appuyez pas trop sur votre jambe gauche.
Le général jeta à la jeune femme un regard dépité, puis planta dans e sol son pied droit, et poussa vers le haut, glissant contre le mur. Une fois debout, il vacilla un instant, épuisé, avant d'enlever son plastron. Il se baissa, ramassa son heaume, et prit le chemin du temple, suivi des deux gardiens blancs.
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Voilà, fin du chapitre 13, j'espère qu'il vous a plu.
J'ai de plus en plus de persos, c'est de plus en plus dur à gérer.
C'était merveilleux Magnifique, Absolument magnifique, la guerre était magnifique, super bien décrite, les dieux et les méga combattants super stylé très attachants, God powers phénoménales, les petits guerriers sur le coté trop cool, le mystère Raven trop déchirant et les petites scènes entre Phosphora et Pit sont trop mignonnes D'ailleurs, IL EST ARRIVE QUOI A PHOSPHORA?Elle est vivante, au moins ?Ce combat était plutot stylé mais dur à suivre
Pourquoi est-ce que tu crois que j'ai arrêté de raconter ce qui est arrivé à Phosphora ?
Si j'te dis tout maintenant c'est pas drôle.
J'connais un autre truc marrant
Ecoute mon petit pote.
J'pourrais t'envoyer Bouclier Miroir Mega-Laser et te découper en petits morceaux avec mes griffes vitesse d'attaque +158 Combo CàC +98557 Défense globale +463054042454, mais je préfère discuter.
Si tu me tues, je ne peux pas poster ma belle suite avec Phosphora. tu comprends ce que ça implique ?
Fais le bon choix.