Moi je parlais de l'homme de la fic ^^
beh ouais moi aussi
goulou ça fait plaisir que t'aies continué ta fic, il faut du courage quand même !
et puis après je trouve plus de compliments ils ont pratiquement tous été dits
ouahhh je dis mais deja lu hihi encore geant geant ce chapitre ^^
marijuana --> c'est pas du temps à perdre, c'est un loisir comme un autre .
Ca fait plaisir que certains aient découvert qui était l'homme .
attends si on ne sait pas qui est l'homme, c'est qu'on n'a pas lut l'histoire
Ben figure-toi que j'en connais un qui l'a pas reconnu. Non non, je citerai pas de nom, si il passe par là, il se reconnaîtra .
c trop simple a savoir ^^ le nom direct des quon voit la description moi je dis tt le monde un aplaudissement pour Mr gouloudrioul
moi je sais qui c'est le gars c ..... haha suspense je peux le dire galou please sinon magnifique
up ..
hop hop hop
up, up, up, barbatruc ..
La suite ce soir .
Peut être ....
Rien n'est sûr avec moi :D .
cool ! =]
ah niquel
Je dévisageai le dénommé Po avec une indignation mêlée de curiosité. Cet homme avait un problème, c’était indéniable. Tous ses tics, sa façon de se complaire dans la désolation, cela m’incita à la méfiance. Je m’assis convenablement, tant bien que mal, contre un tronc entre deux racines. Po me regarda et lâcha :
_ T’as l’air mal en point. Je vais faire à manger. Tu vas essayer de manger, hein ? Tu vas y arriver même. Oui, tu vas y arriver, fit-il en s’éloignant. Je vais chasser ! Me cria-t-il, alors que la forêt se refermait sur sa folie.
J’attendis d’être sûr qu’il était parti, puis mes muscles se relâchèrent. Être à ses côtés me tendait légèrement. Il m’avait sauvé, ça c’était sûr. Mais je ne savais ni quels étaient ses intentions, ni qui il était vraiment. Il était trop dur à cerner pour que je puisse lui faire confiance.
Je pus enfin voir où je me trouvais. A mes yeux s’étendaient des troncs massifs, solides, et entrelacés qui s’enfonçaient dans les profondeurs sombres d’une forêt. Le bois s’épousait, se confondait en des noeuds complexes et sinueux, se mêlait à l’herbe, aux plantes, à la terre, serpentait, surgissait de la glaise retombait en cascade, courait le long des arbres ; haut, si haut que je n’en voyais pas la cime. C’était une forêt qui donnait une impression de vieillesse immémoriale, chaque arbre se collait aux autres, chaque chose semblait n’en être qu’une. Les plis du bois étaient semblables à des rides, si nombreuses, si uniformes que les arbres semblaient se complaire dans l’air, dans la nature elle même, avec une grâce oubliée. Une lueur verte filtraient à travers les sommets, et venait éclairer la minuscule clairière où je me trouvais. Elle teintait l’herbe d’un vert encore plus profond, elle laissait apparaître des millions de petites particules dansantes, seulement visibles à son couvert. De cette lueur, des insectes découverts cavalaient et se réfugiaient dans les trous des racines. Des bourdons venaient chatouiller quelque plante, et l’un d’eux vint tourner autour de moi, à mon plus grand agacement. Mais seule cette minuscule parcelle de terre, dont je me tenais à l’extrémité, illuminée de vert immaculé, était visible. Le reste des entrelacs de racines, des branches, le reste des animaux, de toute cette vie grouillante se cachait sous la profonde obscurité des bois. Là où Po était parti.
Je restai là, adossé contre les profondes racines d’un arbre, profitant de la vie que j’avais failli perdre, attentionné à chaque détail, à chaque insecte, à chaque petite brise. Ma gorge me brûlait toujours, mais je me sentais bien. Et, étrangement, je me sentais heureux. Heureux d’être ainsi allongé, de sentir les saveurs de la forêt, les effluves des plantes odorantes. Heureux de pouvoir voir, toucher et sentir. Tous ces malheurs qui m’avaient frappé me paraissaient bien lointain, étouffés par cette sombre forêt, et par cette magnificence oubliée.
En attendant Po, je m’amusai à regarder la vie défiler - un battement d’aile subtil par là, un ver rampant par ici. Celui-ci revint un trop court instant plus tard. Je me demandai comment il avait pu ne pas se perdre dans ce dédale sylvestre. Sans doute devait-il connaître les lieux. En tout cas, en voyant son visage plein de tics et ses muscles nerveux, mon ventre se durcit aussitôt, et mes sens se firent plus alertes. Fini le repos, maintenant qu’il était revenu. Il était mon sauveur, mais il était dangereux. C’était un tueur, il en avait la tête. Il faudrait que je profite du dîner pour en apprendre plus sur lui. Po posa brusquement deux lièvres morts sur le sol. Il leva la tête vers moi.
_ Tu peux ramasser des brindilles pour faire un feu ?
La question était étonnamment douce.
_ Euh, oui, bien sûr, répondis-je.
J’entrepris donc de déposer un tas de bois au centre de la petite clairière. Pendant que je m’exécutai, Po dépeçai les lapins. Il sembla prendre un malin plaisir à voir et à sentir son couteau s’enfoncer dans la chair des animaux. Un petit sourire voila ses lèvres alors qu’il arrachât consciencieusement avec ses mains nus la peau duveteuse des coureurs.
Quand nos tâches furent terminé, Po alluma un feu en frottant des brindilles l’une contre l’autre et des petites flammes s’élevèrent au milieu de la verte clairière. Il me chargea de déposer des pierres tout autour - ce qu’il aurait dû faire avant d’allumer quoi que ce soit, pensais-je ensuite. Po mit ensuite, à l’aide de bâtons, les deux lapins dépecés à cuir. L’odeur délicieuse de la viande grillée vint jusqu’à moi. Je m’approchai du feu, l’eau à la bouche. Puis j’observai les lueurs fugitives du feu jouer avec les traits vifs et creusés de mon sauveur.
_ Po, combien de temps est-ce que je suis resté évanoui ? Demandai-je.
Il leva la tête vers moi et ses yeux se convulsèrent légèrement, tic nerveux parmi tant d’autres. La lumière que propageait le feu donnait l’impression que son visage était constamment en mouvement, accompagnant la danse des flammes.
_ Je ne sais pas. Je pense que j’ai... un peu perdu la notion du temps. Juste un peu.
_ Vous ne pouvez pas me dire à peu près ?
Les sourcils de Po se levèrent.
_ A peu près... Voyons... Je dirai... Je crois me souvenir...
_ Oui ?
_ J’ai cru compter trois lunes. Voilà.
Aussitôt je fis une moue surprise. Une telle affirmation me paraissait bien étonnante. Trois jours ? Seulement, uniquement trois jours ? J’avais cru baigner dans la souffrance et la solitude des semaines durant, et mon supplice n’avait duré que trois malheureux jours ? Non, c’était impossible. De toute façon, cet homme était fou, je n’avais pas de raison de le croire. Je fis jouer mes doigts sur l’herbe. Seulement, peut être... Quand on est frappé par la douleur, le temps est tellement plus lent à se dérouler. Peut être que ce long moment de torture n’avait duré que trois jours. C’était en effet possible. Que ce que cet homme ait dit soit vrai n’avait pas d’importance, je devais m’attendre à tout. Mais... Mais de toute façon... me dis-je, réfléchissant dans le silence séculaire de ma petite clairière, qu’importait-il qu’il se soit déroulé des années ou des heures ? Personne ne se souciait de moi, je n’avais aucun lien avec l'extérieur. Pourquoi était-ce si important à mes yeux ? Je fus coupé dans ma réflexion par Po :
_ Et de toute façon, qu’est ce que ça peut te faire, le temps qui passe ?
Je restai silencieux un instant. Sa question suivait le cours de mes pensées, ce qui ne manqua pas de m’intriguer. Il me fixait, les yeux brillants. Il paraissait plus malin que jamais. J’avais l’impression qu’il lisait en moi.
_ J’imagine que ça ne peut plus rien me faire, maintenant... répondis-je.
_ Pourquoi ? Avant, ça t’importait ?
Je m’étonnai à nouveau de la lucidité dont il semblait faire preuve à cet instant précis. Il semblait pris dans le dialogue.
_ Avant, oui, ça m’importait. J’avais une famille, des amis. J’avais des gens qui se souciaient du temps autour de moi.
Je regardai un instant les flammes frétiller entre les bûches. Mon visage s’empourpra d’une chaleur agréable. Puis je repris :
_ Et vous, Po, vous avez une famille ?
_ Non, répondit-il. Non, je n’ai pas de famille. Peut-être en avais-je autrefois, mais plus maintenant.
_ Vous l’avez perdue, vous aussi ?
Po eu un petit rire, et un nouveau tic déforma ses traits.
_ Non. Loin de là. C’est moi qui l’ai écartée. Dans un coin de mon esprit. Depuis, je ne sais même plus à quoi elle ressemble.
Il ne sembla même pas triste en prononçant ces paroles. Me souvenant ce qu’il avait dit alors que je venais juste de me réveiller, je lui demandai :
_ Alors comme ça, vous n’avez rien d’autre dans votre vie que l’horizon ? C’est cette seule chose qui vous tient à coeur ?
_ Petit, même si toute chose a été emmenée par ta folie, il te faut quand même un but pour survivre. L’horizon, c’est le mien. C’est comme ça que je m’en sors.
_ Vous êtes donc conscient que vous êtes fou ?
Juste après avoir posé la question, j’eus conscience d’avoir été bien trop direct.
Pourtant, Po n’en sembla même pas affecté. Il fit calmement :
_ C’est bien la première fois que je m’en rends compte, mais oui. Tu sais, la présence de quelqu’un qui n’est pas hostile à mes côtés, je pense que ça me fait du bien. Je t’aime bien, petit. Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu un tel éclair de lucidité.
Je souris.
_ Vous n’avez jamais côtoyé des personnes amicales ?
Po passa sa langue sur ses lèvres, aussi vif qu’un serpent.
_ Non, jamais. Tu vois, je sais quand quelqu’un est mon ennemi ou pas. Quand je rentrai dans un village, je tuais tout le monde que je croisais. Ils me veulent tous du mal. Enfin la plupart. Du coup je préfère être prudent, et je tue les gens avant qu’ils ne me tuent moi. C’est comme les chemins. Je n’aime pas les chemins. Ils sont souillés, et certains me veulent pour mort. Il n’y a que dans cette forêt où je suis tranquille. Les arbres me laissent, je peux faire ce que je veux. La nature ici est gentille avec moi, et je la lui rends bien. Ca fait longtemps que je suis là. Je me repose avant de continuer mon voyage. Des fois je vais jeter un coup d’oeil vers le désert qui côtoie la forêt, pour voir s’il n’essaye pas de m’attaquer. C’est comme ça que je t’ai vu, d’ailleurs.
Un frisson me parcourut. Il était bel et bien un tueur. Mais apparemment il ne me ferait pas de mal. Je devais avoir une nature apaisante, ou je ne sais quoi. J’étais sans danger. Mieux, j’étais sous son aile. Po poussa un grand cri :
_ Ca y est, les lapins sont cuits !