La Bloober Team n’en a pas fini avec l’horreur, et revient hanter les joueurs avec The Medium. Préparez-vous à un voyage troublant entre monde réel et spirituel.
The Medium est qualifié par l’équipe en charge du projet de thriller psychologique et surnaturel. Durant les 8 heures nécessaires pour en voir le bout, nous y découvrons la vie un brin étrange de Marianne, une médium victime de visions dont une en particulier… celle du meurtre d’une jeune fille. Suite à l’appel d’un mystérieux Thomas supposé avoir certaines réponses, notre héroïne se rend dans un complexe hôtelier abandonné.
Les multiples influences du projet sautent aux yeux. The Medium est une ode au 7e Art avec ses nombreuses cinématiques, et surtout à l’horreur vidéoludique avec ses caméras préprogrammées rappelant celles du jeu vidéo horrifique japonais des années 90. Les studios polonais connaissent leur sujet, cela ne fait aucun doute. La narration souffre certes d’un manque de rythme par moment, mais parvient à maintenir l’intérêt des joueurs pour ce drame paranormal qui aborde avec justesse des thématiques fortes.
Quoi de mieux pour faire naître la peur que de s’inspirer des meilleurs ? Et la Bloober Team le fait avec talent non sans y ajouter sa patte… visuelle et musicale. Il se dégage de The Medium une atmosphère singulière née du mariage entre le brutalisme architectural et les influences de la peinture polonaise. Et le son répond aux visuels grâce notamment aux talents combinés d’Akira Yamaoka (Silent Hill) et Arkadiusz Reikowski (Blair Witch, Layers of Fear, Observer). Ces deux compositeurs délivrent ensemble une bande originale toiuchante en parfaite symbiose avec la direction artistique. Cependant, d’un point de vue purement technique, la claque “Next Gen” tant attendue n’est pas au rendez-vous.
L’alternance entre les plans matériel et spirituel, tel est le concept majeur sur lequel repose l’expérience ludique The Medium, et la Bloober Team exploite comme il se doit cette dualité spatiale sans innover outre mesure. Alterner entre les deux mondes est toutefois une mécanique purement narrative laissée entre les mains des studios. Ces derniers parviennent à en tirer profit pour imaginer des énigmes et autres puzzles, non pas complexes, mais créatifs. Marianne déploie alors ses aptitudes psychiques pour débloquer la situation en interagissant simultanément avec les environnements sur les différents plans d’existence.
La progression est marquée par l’omniprésence d’un Némésis… The Maw interprété par Troy Baker et qui traque sans relâche Marianne… ainsi que d’autres entités métaphysiques nées des émotions négatives des êtres humains. Face à une telle menace, l’héroïne peut compter sur ses pouvoirs surnaturels pour fuir, mais uniquement dans le monde spirituel. La discrétion et la ruse sont alors recommandées pour échapper à ce même bestiaire sur le plan matériel sous peine de mort instantanée. Malheureusement, ces séquences sous tension sont bien trop rares pour espérer marquer durablement l’aventure au point d’en devenir anecdotiques.
The Medium est une expérience horrifique “Arty” intense, mais imparfaite, qui devrait séduire avant tout les fans du genre.