Anciennement Gods and Monster, Immortals Fenyx Rising est la nouvelle licence d’action-aventure d’Ubisoft. Cet open-world ne cache pas ses influences et pioche allègrement dans d’autres productions Ubisoft et dans The Legend of Zelda : Breath of the Wild pour proposer une expérience de jeu hybride. La formule peinait à nous surprendre lors de nos sessions preview, mais que vaut l’aventure au global ?
Prenant place dans la mythologie grecque, Immortals Fenyx Rising conte l’histoire de Fenyx, jeune héros ou héroïne, qui doit déjouer les plans du titan Typhon et sauver les divinités du Panthéon. Cette aventure est la matérialisation d’une discussion entre Zeus, incarné par Lionnel Astier et Prométhée qui ne se gêneront pas pour commenter nos moindres faits et gestes. Les blagues sont fréquentes et les remarques régulières. Ce constat diffèrera en fonction du joueur et est évidemment subjectif, mais malheureusement Immortals nous aura rarement fait rire. Les cutscenes manquent de rythme et de punch et les comédiens ne semblent pas toujours très convaincus. Le tout n’est pas aidé par la direction artistique assez quelconque lors des dialogues, ni par les animations faciales rudimentaires ou par l’écriture vraiment pas folichonne. Immortals Fenyx Rising essaye désespérément de nous arracher un sourire, mais rien n’y fait. Les essais insistants finissent par agacer. En bref, les blagues sont un peu lourdes et on a du mal à s’investir dans le scénario, la faute à sa narration imparfaite.
Si la direction artistique d’Immortals ne nous a pas séduits lors de ses cutscenes, on ne peut pas en dire autant de ses phases de gameplay. Sans être un étalon technique, l’open world d’Ubisoft est franchement joli une fois en mouvement. Les couleurs sont chatoyantes, les lieux traversés sont agréables à l'œil et disposent chacun de leur identité visuelle propre. Pour cause, chacune de ces zones est directement liée à une divinité que l’on devra secourir et leur personnalité transparait dans l’environnement. Immortals prend un parti-pris intéressant et propose un open world dense. De nombreux points d’intérêt sont disséminés et il n’a pas peur de proposer des scissions nettes entre ses biomes. Cette idée ne rend pas le jeu particulièrement immersif ou subtil dans la construction de son monde, mais il s’en dégage un petit côté parc d’attractions qui est loin d’être déplaisant. Les zones sont bien composées et c’est indéniable, le monde d’Immortals Fenyx Rising donne envie. Particulièrement agréable à arpenter, cette aire de jeu est à n’en pas douter le point fort du titre.
L’exploration est ici identique à celle de Zelda Botw. On peut escalader et s’élancer depuis les montages en échange d’endurance. On notera que le cheval peut être invoqué à tout moment pour faciliter les déplacements et que la consommation de potions aux utilités diverses se fait directement avec la croix directionnelle, ce qui permet d’éviter des passages dans les menus. Il n’emprunte pas uniquement son exploration au dernier Zelda en date, car il en copie jusqu’à la structure. Fenyx devra sauver 4 divinités aux 4 coins du monde pour préparer un assaut contre Typhon qui trône au milieu de la carte. Pour gagner en puissance, il ou elle devra résoudre des microénigmes dans l’open world, mais aussi de plus gros puzzle dans des cryptes qui s’apparentent aux sanctuaires de BOTW. Oui, les inspirations sont flagrantes, mais force est de constater que ces énigmes sont globalement bien pensées et plaisantes à résoudre. Côté combat, on se rapproche des derniers épisodes d’Assassin's Creed Odyssey , même si on retrouve la parade et l’esquive parfaite du jeu précédemment cité. On alterne coups d’épée, de hache et tir à l’arc tout en utilisant nos pouvoirs débloqués contre des pièces de Charon. Il est possible de débloquer des coups supplémentaires et améliorer ses statistiques grâce aux ressources récoltées dans l’open world.
Si vous cherchez un open world original ou immersif, passez votre chemin. Immortals Fenyx Rising pioche à gauche et à droite pour créer une expérience classique, mais néanmoins plaisante. On lui reprochera une écriture très inégale malgré la base mythologique solide, mais arpenter son monde ouvert procure un plaisir certain. Bien conçue et rafraichissante, cette aire de jeu pallie au manque d’inspiration flagrant du reste de l'expérience et à sa narration parfois catastrophique.