Près de 2 ans après son annonce et de longues phases d’alpha et de beta fermée, Spellbreak débarque finalement sur toutes nos machines. Ce Battle Royale free-to-play, mettant en scène des sorciers se tirant la bourre à coup de boules de feu ou de projections de rocher, a de quoi attirer le quidam lassé des pétoires traditionnelles. Le concept est séduisant, mais au-delà de ses joutes usant du maniement des éléments, qu’apporte Spellbreak à la formule éprouvée du BR ?
Sur le fond Spellbreak est un Battle Royale pur jus. Une quarantaine de sorciers répartis en équipes de 3 sont largués au-dessus de l’aire de jeu. Ils doivent donc récupérer améliorations et équipements afin de gagner en puissance pour survivre à l’inévitable affrontement final. Vous l’aurez compris, sur le fond ce nouveau venu ne fait pas dans l’originalité. Ici le gameplay est roi et il faut dire que ce dernier s’avère grisant. Avant chaque partie le joueur sélectionne une classe, cette dernière lui confère un gant élémentaire accompagné de deux sorts, un tir primaire et un sort plus puissant soumirent à un délai de récupération. Foudre, feu, air, roche, poison et glace sont de la partie. Il est possible de combiner ces éléments pour lancer des sorts plus complexes, comme un rocher enflammé ou une tornade électrique. Malheureusement ces combinaisons, bien qu’impressionnantes, ne semblent pas en valoir la peine, car leurs couts en énergie est très élevés comparés à leurs dégâts et sont souvent compliqués à mettre en place dans le feu de l’action. Car oui chaque action a un cout de mana, planer, tir primaire ou secondaire… Tous se partagent la même jauge d’énergie. Une gestion intelligente de cette dernière est donc primordiale. Chaque classe dispose de bonus passifs liés à son gant s’améliorant au fil de la partie. Un joueur ayant sélectionné la classe liée à la glace pourra profiter de la glissade sur gel, un des bonus passifs liés à sa classe.Une idée bienvenue qui permet de varier les plaisirs sans trop déséquilibrer les affrontements.
À ces sorts s’ajoutent les runes, des artéfacts à looter qui offrent un pouvoir supplémentaire à notre mage. Malheureusement ces derniers sont redondants, car la plupart d’entre eux sont des sorts de déplacements. On compte un petit saut, un grand saut, une téléportation et un sort de vol. Reste alors une compétence pouvant repérer les ennemis et une autre conférant une invisibilité temporaire. Difficile de trouver une utilité à un petit saut quand le vol est disponible. Les joueurs l’ont bien compris, car ils ne jurent tous que par cette capacité.
On sait que la carte a un rôle primordial dans un Battle Royale et à ce niveau Spellbreak s’en sort plutôt bien. Plutôt jolie et bien conçue, cette aire de jeu abrite différents biomes arborant une direction artistique sympathique. Ces biomes à l’architecture distincte permettent de favoriser différentes situations. On ne combat pas de la même façon dans les plaines que dans cette crique désolée aux multiples recoins. Malheureusement cette carte manque un peu de vie, car aucun de nos sorts n’a de réel impact sur la physique des lieux. Le feu ne se répand pas dans les hautes herbes tandis que nos rafales de vent n’ont aucun impact sur la végétation. Cet état de fait couplé à un mixage audio étrange et un manque flagrant de sons d’ambiance confère un sentiment de vide assez perturbant à l’ensemble. À cela s’ajoutent quelques bugs visuels et d’interface qui témoignent d’un léger manque de finition.
Bien pensé et jouissif à prendre en main, ce nouveau venu dans le grand bain du BR se démarque avant tout par sa proposition séduisante. Le titre de Proletariat parvient à insuffler une sensation de puissance très agréable à ses affrontements grâce à des pouvoirs grisants. On regrettera toutefois des combinaisons entre les différents éléments qui s'avèrent finalement plutôt anecdotiques et une finition globale qui laisse à désirer. Si l'aspect figé de son univers et l'application scolaire de la formule Battle Royale ne vous font pas peur, vous pourrez passer un très bon moment. Espérons que les équipes de développement soient à l'écoute des joueurs, car s'il est à l'heure actuelle un jeu tout à fait recommandable, Spellbreak a le potentiel pour en devenir un excellent.