À côté des expériences inédites, il n’est plus rare de découvrir d’anciens jeux revisités pour la réalité virtuelle. Ainsi, le PlayStation VR vient d’accueillir l’excellent Borderlands 2, un FPS totalement décalé et croqué au cel-shading. Pour les besoins du casque de Sony, les développeurs ont adapté l’aventure en la limitant à une épopée en solo. Un choix plutôt étonnant quand on connaît la fibre de la licence mais qui n’entache en rien la qualité de l’original. Sbire !
Si cette adaptation VR se focalise sur l’histoire principale et zappe l’intégralité des DLC, sachez que vous en aurez tout de même pour une bonne cinquantaine d’heures (voire plus) pour tout boucler. Par conséquent, on se trouve en présence d’un des jeux VR les plus longs qui soient, avec Resident Evil VII, Doom ou encore The Elder Scrolls V : Skyrim VR. C’est déjà une bonne nouvelle !
UN UNIVERS INTACT
Dialogues hilarants, doublage percutant, direction artistique géniale… Borderlands 2 n’a rien perdu de sa fougue d’antan. Dans ce monde post-apocalyptique aux relents de Mad Max, on explore des terres hostiles tout en profitant d’un arsenal explosif et de véhicules adaptés à des expéditions de la dernière chance. Entre deux contrées, le Beau Jack, l’antagoniste du jeu, tente de vous déconcentrer en y allant à fond sur le chambrage et les vannes. Le côté gore et violent est totalement exagéré et chaque classe de personnage permet de diversifier la manière d’appréhender les vagues ennemies. Pour combler l’absence de multi, les développeurs ont intégré une sorte de bullet time, le BAMF, qui ralentit le déplacement des adversaires (mais pas les vôtres). Cela confère aux combats un dynamisme supplémentaire et surtout une aide importante pour les phases les plus ardues, notamment face aux boss.
SBIRE, PROTÉGEZ-MOI
Si la première partie de l’aventure ressemble à un couloir, l’exploration ne tarde pas à s’ouvrir à des environnements très variés. L’occasion de grimper à bord de buggys armés qui ne sont pas de trop pour résister à ces brigands et autres créatures féroces. Que l’on incarne Salvador le bourrin de service, Axton le commando, Maya la féline ou Zéro l’assassin, Borderlands 2 garde tout son intérêt. Si le titre s’avère tout à fait jouable avec la manette, il est préférable, pour un supplément de réalisme, de s’y essayer avec les PS Moves. Le système de déplacement est le même que dans Skyrim VR et se montre assez intuitif. Les développeurs ont d’ailleurs intégré une multitude d’options pour s’adapter à tous les styles de motion sickness. Vous pouvez ainsi ralentir ou accélérer vos déplacements, ajouter et paramétrer un « tunnel » autour de votre vision, etc. De quoi disposer d’un confort maximum. En revanche, l’absence de compatibilité avec le Aim Controller est très dommageable pour l’immersion.
ADAPTÉ POUR LA RÉALITÉ VIRTUELLE
Ce qui saute à la face dès les premiers pas, c’est la netteté des graphismes. Malgré la présence d’aliasing par endroits, le cel-shading passe très bien à l’écran du PS VR. Que ce soit pour la visée à distance, pour les combats au corps-à-corps ou les déplacements, Borderlands 2 VR est une pépite de souplesse. La conduite des véhicules demande un petit temps d’adaptation mais rien de plus. Même après plusieurs heures de jeu, le motion sickness reste léger (même si, on le sait, tout dépend de la sensibilité de chacun). L’ambiance y est aussi pour beaucoup. Qu’il s’agisse des voix, de la musique – toujours aussi excellente – ou des bruitages, le titre de Gearbox Software assure et s’avère fun du début à la fin malgré, il faut l’avouer, une progression un peu dirigiste. Il faut aussi souligner que l’absence de multijoueur, autrement dit ce qui faisait le sel de l’original, est préjudiciable. Autre point à signaler : les informations du HUD sont un peu difficiles à lire, notamment la carte. On s’en accommode pour passer un excellent moment dans les contrées de Pandora. Et cela pourrait donner des idées à d’autres studios…
Points forts
- La réalisation en cel-shading
- L'univers, toujours aussi génial
- Arsenal déjanté
- De l'humour par palette
- Les différentes options de confort
- Un des jeux les plus longs de la VR
Points faibles
- Pas de compatibilité avec le Aim Controller
- Plus de multijoueur, plus de coopération
- Le HUD pas toujours lisible
Bien que sabré de son multijoueur, Borderlands 2 VR remplit son office avec brio. Long, totalement déjanté et très drôle, voilà un FPS qui ne se prend pas au sérieux et qui se montre particulièrement adapté à la réalité virtuelle. Le cel-shading passe très bien à l’écran, les options de confort sont nombreuses et l’ajout du ralenti en pleine action est appréciable. S’il faut espérer que les développeurs ajoutent une compatibilité avec le Aim Controller, l’aventure vaut tout de même le coup d’être vécue. Si vous avez le PS VR et que les univers complètement barrés vous attirent, c’est un jeu à cocher sur votre liste.