Atteignant sa vitesse de croisière, la licence Ride se dote d’un troisième épisode censé combler tous les manques des éditions précédentes. Si les simulations de moto ont le vent en poupe depuis quelques temps, elles peinent souvent à trouver le juste équilibre entre réalisme, réalisation globale et contenu. Dernièrement, MotoGP 18 a montré la voie sur le plan visuel mais a raté la chicane, la faute à un contenu rachitique. Ride 3, qui revient avec un nouveau moteur, a cette ambition de convaincre tout le monde. Un objectif ambitieux mais le protégé de Milestone est en passe de rejoindre le peloton de tête.
Ride 3 vrombit de nouveau
En se décrivant comme une grande encyclopédie consacrée à la moto, Ride 3 pose le ton et compte bien s’imposer comme la simulation ultime. 230 modèles (avec plus de 70 cylindrées inédites), 27 constructeurs et pas moins de 7 catégories de motos sont disponibles pour satisfaire les passionnés de Superbike comme de Naked ou de Supermoto. Cet ensemble alléchant se traduit par un menu qui montre une ambition réelle : un mode carrière évolutif, un mode réunissant de la course rapide, du contre-la-montre et de la course d’accélération, des joutes en lignes, des défis hebdomadaires et même un éditeur de livrées à la Forza. Grimpez sur la selle, on démarre le moteur !
OUVREZ LES PAGES
Même si ce n’est pas une nouveauté, les développeurs de Ride 3 ont modernisé le mode Carrière via un système de magazines dont les pages représentent les épreuves. Le joueur se déplace ainsi de pages en pages, chacune réunissant plusieurs courses sur la même thématique. On peut ainsi chevaucher des cylindrées provenant de différentes époques (1970, 1980, 1990…) et participer à des courses uniques, des contre-la-montre, des courses nocturnes, etc. L’interface est très agréable et on se balade ainsi de catégorie en catégorie de façon fluide grâce à un système de permis et d'expérience efficace. Avec un tel contenu (il faudra de nombreuses heures pour boucler l’intégralité du mode Carrière) et un garage conséquent, Ride 3 n’a aucun équivalent, en termes de richesse, chez la concurrence. Milestone a franchi un cap et c’est une vraie satisfaction.
DES MOTOS À CUSTOMISER
Ride 3 prônant une certaine idée du réalisme, les concepteurs ont fait en sorte de combler les amateurs de mécanique en évitant de mettre de côté les néophytes. Par conséquent, on peut interagir avec certains éléments standard comme la boite de vitesses, les freins, la suspension, les roues, etc. Mais pour les puristes, il est possible de modifier les cylindrées de manière beaucoup plus poussée, Celles et ceux qui aiment tâtonner pour obtenir la direction adéquate ou un équilibre parfait entre l’accélération et la vitesse se feront plaisir. Quant au look de la moto, le jeu propose un éditeur de livrée qui permet de créer, grâce à des graphismes, des stickers et autres pièces de peinture, la cylindrée de vos rêves. D’ailleurs, comme dans un Forza, on peut récupérer des dizaines et des dizaines de motos imaginées par d’autres joueurs. Il faudra sans doute modifier légèrement l’interface car le système de pages risque vite d’être inadapté au nombre de bolides disponibles et ce, malgré la fonction de recherche. Quoiqu’il en soit, cette personnalisation assez poussée est là encore un atout considérable.
UN ÉCLECTISME MARQUANT
Le dernier né du studio italien s’efforce à parler au plus grand nombre et on retrouve cette diversité dans les multiples circuits. Milestone a créé 30 pistes en s’appuyant sur des technologies de photogrammétrie et de balayage par drones. De l’Allemagne à l’Italie en passant par la France ou le Japon, les tracés les plus célèbres sont présents et viennent s’ajouter à des pistes fictives agréables et inspirées de véritables lieux. On peut choisir de piloter, en fonction des circuits, de jour, de nuit, sous le soleil ou sous la pluie. La météo n’est pas dynamique et le comportement des motos ne change pas fondamentalement mais cela offre une variété supplémentaire pour les courses.
Cet éclectisme se retrouve dans le pilotage et les options proposées. En fonction des aides activées (ou non), Ride 3 passe d’un jeu très accessible à un titre beaucoup plus exigeant. Pour les débutants, et le mode Carrière est construit de la sorte, c’est évidemment plus simple de commencer par des motos moins puissantes et plus maniables. Du côté du feeling, le titre de Milestone se montre plutôt convaincant, avec une bonne impression de vitesse et des sensations cohérentes, où l’on ressent bien les aspérités de la route et le poids de sa monture. L’approche entre arcade et simulation sied bien à la licence, sans jamais tomber dans la caricature. Bien évidemment, les sensations les plus grisantes s’obtiennent via la vue interne, casque ou bulle. Il reste bien sûr des choses à corriger comme l’I.A qui manque de réaction (quand elle n’est pas complètement stupide), les collisions ou certaines textures un peu fades mais la refonte est palpable.
LE CHOIX DU ROI
Si l’on additionne toutes les améliorations, il y a déjà de quoi être satisfait. Mais en plus de tout cela, Ride 3 est un jeu très agréable à regarder. Sans atteindre la finesse et le niveau de détails d’un Forza Horizon 4, le jeu de Milestone a profité du passage à l’Unreal Engine 4 et le rendu est franchement abouti. La modélisation des différentes cylindrées est remarquable et les décors sont plus réalistes que par le passé. Enfin, et c’est une option qui était demandée par les fans, le jeu propose du 60 images par seconde sur PS4 Pro et Xbox One X. Il faut comme d’habitude faire la concession d’une meilleure résolution (l'image est moins nette, plus aliasée) mais c’est un choix à faire. Pour les amoureux de la haute résolution, l’option 4K est présente et le titre reste tout à fait jouable en 30 images par seconde. En revanche, et ça risque d'en décevoir certains, le mode deux joueurs en écran splitté n’est plus disponible. Il faudra, à moins d’attendre un prochain épisode ou de revenir au précédent volet, se contenter des courses en ligne. En clair, tout n'est pas parfait mais ce Ride 3 est décidément une belle surprise.
Points forts
- L'arrivée de l'Unreal Engine 4
- La modélisation des bécanes
- Pilotage agréable et adapté à tous
- L'éditeur de livrées
- La présentation de la Carrière
- Circuits variés
- Excellente durée de vie
- 60 fps sur PS4 Pro et One X
Points faibles
- Pas de stand
- Plus de multijoueur local
- Certaines textures un peu fadasses
- Manque de vie dans les circuits
- IA encore dépassée
- Online à améliorer
- Météo non-dynamique
Plus vaste et accessible que Ride 2 ou encore MotoGP 18, ce troisième épisode fait un bond qualitatif à tous les niveaux. Adapté aux férus des deux-roues comme aux néophytes, il n’a peut-être pas la finesse d’un TT Isle of Man mais offre de très bonnes sensations et un contenu digne de ce nom. Malgré quelques défauts, comme l’intelligence artificielle dépassée ou l'absence de multi local, Ride 3 est aujourd’hui l’un des meilleurs représentants du genre. Petit à petit, le fossé qui sépare les simulations automobiles des jeux de moto diminue et c’est une bonne nouvelle.