La licence Farming Simulator 19 termine son année 2018 avec une refonte complète de son moteur graphique ainsi qu’un garage composé de plus de 300 véhicules pensés pour aider le joueur à mener à bien sa vie d’agriculteur. Car c’est bien de cela dont il s’agit dans le titre édité par Focus, puisqu’il faut développer son exploitation afin d’engranger des revenus suffisants pour permettre de nouveaux aménagements. Avec les multiples activités proposées, pouvons-nous conseiller cette nouvelle cuvée de Farming Simulator ?
On sème pour toujours
La plus célèbre des simulations de fermier est de retour pour une édition qui ne renie pas son pedigree lié aux Serious Games. Le principe reste le même puisqu’il est toujours demandé de transformer son petit domaine agricole en une exploitation incontournable de la région, parmi les deux proposés (“Ravenport” aux Etats-Unis et “Felsbrunn” en Europe, très classiques). Dans la peau du gérant à la chemise quadrillée, il va donc falloir acheter des terrains et du matériel, s’occuper aussi bien des terres que des cultures, gérer le personnel ou encore garantir l’élevage d’animaux tout en gardant un œil sur les finances. En mode carrière, trois catégories sont disponibles en début de partie (“Nouveau fermier”, “Gérant de la ferme” et “Partir de zéro”), faisant varier l’état de base de l’exploitation ainsi que l’argent mis à disposition, et les prix globaux. “Partir de zéro” est une option réservée aux plus patients et est à considérer comme la difficulté la plus élevée qu’il est possible de sélectionner. Malgré la présence de six didacticiels et d’une carrière plus assistée à Ravenport, le néophyte risque de passer des longues heures à essayer de comprendre ce qu’il doit faire, et comment il y peut y arriver. Farming Simulator 19 peine à élargir sa cible et se concentre sur les joueurs qui connaissent déjà très bien la série ainsi que le monde agricole.
Farming Simulator 19 permet de cultiver 13 types de plantes comme le blé, l’orge, le colza, le tournesol, le soja, le maïs, l’avoine, le radis oléagineux, la pomme de terre, la betterave sucrière, le peuplier, la canne à sucre et le coton.
Les graines du passé
Les habitués seront donc ravis de retrouver ce qui a fait le charme de la série au fil des épisodes, à savoir une gestion plutôt complète des terres d’une exploitation. Les champs sont à labourer et les graines doivent être semées avec le tracteur et la remorque adéquats. Dans cet épisode, les mauvaises herbes qui poussent en même temps que la culture doivent être traitées grâce à une sarcleuse ou à un pulvérisateur. Les tracteurs disposent de deux places d’équipement possibles situées à l’arrière et à l’avant de l’engin, que le joueur doit gérer en switchant de l’un à l’autre. Sur consoles, les contrôles des engins sont parfois assez compliqués, la faute à des combinaisons de touches ne facilitant pas la manipulation. Par exemple, un bras articulé peut avoir des commandes contextuelles selon la gâchette maintenue : l’orientation sur “LB”, la hauteur sur “RB”, et l’ouverture de la pince sur “LB” + “RB”. Qu’il s’agisse de semer des graines ou de pulvériser de l’herbicide, il est nécessaire de bien remplir ses équipements avant de partir sur les terres.
Comme on ne le sait que trop bien, l’agriculture répond aux mêmes besoins de rendements à améliorer que la plupart des autres métiers. La différence ici est que cela se fait par l’intermédiaire d’épandeurs à fumiers et à engrais, voire de cuves à lisier. Après différents cycles de récolte, le champ a besoin de chaux pour s’assurer d’un rendement optimal. Dans Farming Simulator 19, rien ne se perd, tout se transforme ! Le foin est à récolter en fauchant l’herbe puis en la séchant, permettant ainsi de nourrir moutons et vaches. Les balles peuvent également être vendues, comme les récoltes, les engins et les bâtiments de la ferme. Contrairement à un jeu de gestion classique, le joueur est rarement mis sous pression. Il a effectivement le temps nécessaire pour réfléchir calmement à la meilleure façon d’agrandir son exploitation. Si les finances viennent à manquer, un emprunt bancaire est plus que conseillé dans la mesure où les établissements financiers de Ravenport et de Felsbrunn prêtent très facilement. Les divers filtres à activer sur la map générale renseignent précisément sur l’état des terres, et le fermier a le choix de mettre ses billes dans la sylviculture ou l’élevage si le cœur lui en dit.
Le champ des possibles
Malgré le nouveau moteur graphique utilisé, la technique de Farming Simulator 19 est loin d’être aussi rutilante que celle d’un Valtra S Series flambant neuf. Le lod est perceptible, les effets de lumière sont peu convaincants et les textures manquent de détails. Au volant d’un véhicule, on ne peut que constater un moteur physique qui peine à gérer les collisions de façon convaincante, tandis que la fluidité n’est pas toujours au rendez-vous. Les sons, quant à eux, demeurent pauvres. Pour résumer, cet épisode ressemble beaucoup à Farming Simulator 17, et nous aurions aimé voir de réelles améliorations au niveau de l’animation, de l’intelligence artificielle (du trafic comme des ouvriers) et de l’impression de vie se dégageant des niveaux. À part quelques oiseaux qui s’envolent çà et là, une météo dynamique et quelques engins roulant sur les routes, le tout est franchement austère, même pour une simulation. Les bugs visuels et de collision ternissent d’autant plus le constat sur la technique. Les installations à placer soi-même connaissent par ailleurs des erreurs irritantes si le terrain n’est pas un minimum plat.
Farming Simulator 19 dispose d’un mode multijoueur jouable à 16 sur PC et 6 sur consoles de jeu. De quoi coopérer ou créer des fermes concurrentes selon l’envie. Notons que le choix de la langue est possible dans les filtres de sélection.
Les améliorations sont pourtant présentes, bien que discrètes. Avec l’arrivée de nouvelles cultures et de l’élevage équin, ce qui sous-entend des virées à cheval au bon vouloir du joueur. Les menus ont été dépoussiérés et diverses fonctionnalités disponibles par l’intermédiaire de mods ont été directement intégrées, comme les cultures destructibles (qui peuvent être désactivées dans les nombreuses options). Les contrats, variés et convenablement présentés, sont à prendre en considération en mode carrière pour remporter quelques euros supplémentaires. S’il y a bien quelques nouveautés bienvenues, nous notons la disparition de plusieurs objets à placer comme les châteaux d’eau, les panneaux solaires ou encore les éoliennes, sûrement dans le but de mieux équilibrer les rentrées d’argent. À l’instar de l’épisode précédent, les moddeurs sont donc attendus au tournant pour palier aux absences du jeu de base.
Points forts
- De nombreuses activités
- Légèrement plus accessible
- Une tonne d'options de personnalisation
- Les mods sont encore de la partie, même sur consoles
Points faibles
- Techniquement décevant
- Pas assez de nouveautés
- Deux maps trop classiques
- Design sonore loin d'être au top
- Pas forcément ''user-friendly'', surtout pour les néophytes
Malgré quelques simplifications à destination des joueurs moins habitués avec la série, Farming Simulator 19 reste réservé aux passionnés qui souhaitent gérer une exploitation agricole. Nous aurions cependant souhaité que pour ce nouvel épisode, Giants Software lâche les chevaux, même s'ils sont bien présents sur les terres de Ravenport et de Felsbrunn. Oui, les défis sont nombreux, mais le manque de nouveautés marquantes, la disparition des mods populaires et la technique décevante empêchent de célébrer ce retour en sabrant le champagne de nos régions. Les développeurs se reposent peut-être un petit peu trop sur la communauté toujours très active de passionnés débrouillards.