Alors que la Formule 1 et les grosses cylindrées règnent en maître sur le petit monde des jeux de courses, le Rallye-Dakar passe un peu inaperçu. Deux petits essais en 2001 et 2003, avec les Paris-Dakar Rally, mais c'est tout. Cette année Bigmoon Entertainment sort du placard cet évènement pour nous offrir Dakar 18, une simulation qui se veut fidèle à l'esprit de la compétition mythique.
Le trailer de Dakar 18
Pisco, Tupiza, Salta. Non, pas de nom d'une quelconque sauce épicée dans cette liste, mais des villes départ du dernier Rallye-Dakar remporté par Carlos Sainz. Des lieux que l'on retrouve dans Dakar 18, qui commence au Pérou, passe par la Bolivie pour finir à la case Argentine. Le temps est donc propice pour se lancer dans un périple qui s'annonce épique, les cheveux au vent et le sable dans les yeux.
Par-delà les dunes
Un voyage au coeur de l'Amérique du Sud, puisque le soft propose 14 spéciales, soit toutes celles de la dernière édition du Rallye Dakar 2018. Un départ à Lima, Pérou pour finir sa course en terre Argentine à Cordoba. Cinq choix de véhicules sont alors disponibles comme pour l'évènement IRL, à savoir les voitures, motos, quads, UTVs (buggys) et même camions. Le mode carrière basique permet alors de faire le tracé étape par étape, et il est possible de faire le parcours online ou en écran splitté. Une possibilité de multi en local sympathique quand l'on sait que les courses peuvent être à rallonge dans la discipline.
Malheureusement, il faudra patienter dans le bivouac pour couvrir toutes les larges étendues de sable et de boue. Il est impossible de jouer les dernières étapes dès le début où quand on le désire, puisqu'il faut débloquer ces dernières en mode carrière auparavant. Passé ce petit souci, sur le terrain l'odeur du Dakar se fait sentir : roadbooks à lire, waypoints à dénicher, on fait attention aux chocs pour rester en piste, alors que l'on peut réparer une éventuelle casse via le menu. Il est même possible se sortir du véhicule pour se désensabler ou aider quelqu'un en le tractant.
Pas riche Dakar
Mais même si les licences sont là côté pilotes, ces derniers ne sont pas modélisés de manière fidèle quand l'on regarde dans le cockpit. La donnée est vite vérifiée : Dakar 18 fait le strict minimum techniquement parlant. Les régimes moteur en automatique sont déplorables et font perdre de précieuses secondes avant de réaliser qu'il faut passer en semi-auto. Globalement, sur tous les types de véhicules, la phyisque est en plus désastreuse et on peine a contrôler sa monture dans la plupart des situations. Si l'on est trop souvent poussé à la faute, le retour à waypoints précèdents nous emmène dans de longues minutes d'attente, tellement les temps de chargements sont excessifs.
Au niveau des sensations de pilotage, le joueur ne s'y retrouve jamais. Dommageable quand l'on sait que ça doit être la force d'une simulation. Même en moto, la discipline où l'évasion doit être la plus confortable possible, le jeu n'arrive pas à se détacher de sa lourdeur technique. Il est possible de croiser l'IA en course, mais là aussi, le retour à la réalité revient au galop tellement ces adversaires paraissent faciles à rattraper directement. Il faut donc compter sur les concurrents que l'on ne croise jamais pour avoir une réelle opposition.
Mention Spéciale
Mais malgré ça, tout n'est pas à jeter pour Dakar 18. Le soft reste dans l'esprit de manière générale, et propose des spéciales à l'échelle de la compétition. Les courses sont longues et exigeantes pour coller au vrai défi qu'est le Rallye de base. D'ailleurs, plusieurs éléments en apparences frustrants sont en fait grisants et immersifs, à savoir les zones de waypoints difficiles à trouver, les réparations qui prennent du temps ou bien les ensablements qui ralentissent la progression. En outre, les roadbooks pour guider le joueur sont fidèlement retranscrits et tant mieux puisque l'absence de GPS est de mise. Par contre, le copilotage laisse à désirer, tant votre coéquipier d'un jour vous crie des indications peu claires et parfois même erronées. Une façon de reproduire l'erreur humaine ? Pas sûr.
Le cadre dans lequel évolue le joueur est également au niveau pour ce qui est des rares satisfactions du titre. L'environnement est varié selon les spéciales, on oscille entre dunes imposantes et routes sinueuses pour obtenir un dépaysement agréable, accentué par un cycle jour/nuit bien fichu. Pour aller plus loin, une caméra en mode diffusion TV est même à disposition. L'open world est en plus explorable librement sans contrainte de temps en mode chasse au trésor, mais là encore il faudra débloquer les courses à l'avance pour pouvoir s'évader dans toutes les spéciales. Une donnée à l'image du jeu : Dakar 18 peut faire beaucoup mieux, mais quelques grains de sable grippent toute la machine.
Points forts
- Des spéciales denses et longues
- Le système de réparation
- Jouable en écran splitté
Points faibles
- Les sensations de courses
- Des temps de chargement interminables
- Techniquement bancal
- Un copilote douteux
- L'IA pas au niveau
Dans sa volonté de faire une retranscription fidèle du Rallye Dakar, Bigmoon sort de la piste et manque son virage. Dakar 18 aurait pu réussir dans ce sens, mais les trop nombreux défauts techniques grippent la machine. Que ce soit avec la physique du titre, les sensations de courses ou bien l'attitude de l'IA, le jeu déçoit alors qu'il avait bon nombre de licences à sa disposition. Heureusement, les spéciales bien fichues en termes de longueur avec un vaste environnement viennent sauver la mise. Pour avoir une simulation digne de ce nom, il faudra encore patienter.