Entre nous, qui n’a jamais rêvé d’être un jour gardien de cimetière ? Personne ? Certes, une telle profession n’est sans doute pas la plus glamour des options, mais elle fait tout de même l’objet d’une attention prononcée dans Graveyard Keeper. Le nouveau poulain des équipes de Lazy Bear Games (Punch Club) vous permet en effet de plonger dans la dure vie d’un gardien de cimetière au moyen-âge, qui devra tout faire pour aider son entreprise morbide à prospérer.
Du gameplay de Graveyard Keeper
Derrière ce contexte particulièrement glauque se cache un titre dont le style de jeu évoque les plus classiques Harvest Moon, Story of Seasons ou encore Stardew Valley : Collecte, réparation et gestion d’un domaine sont ainsi au coeur d’une expérience au ton finalement plus léger que ne l’augure son pitch.
La mort, qu’on voit danser
C’est en effet au terme d’une introduction étonnante que votre avatar, habitué de notre monde moderne, se retrouve propulsé en plein moyen-âge à la tête d’un cimetière en piteux état. Une rencontre avec le clergé plus tard, et notre homme se lance dans une série de travaux qui lui permettront à terme de pouvoir gérer l’église voisine, cultiver ses propres plantes ou faire de sa petite activité un véritable business de la mort. S’il est un point sur lequel Graveyard Keeper ne déçoit pas, c’est bien sur la variété d’éléments à gérer tout au long des dizaines d’heure nécessaires pour boucler l’aventure. Sans revenir en détails sur chacun d’entre eux, sachez qu’entre le craft, l’agencement des lieux, la revente d’éléments récupérés dans la nature ou collectés sur les cadavres voire les sermons prononcés devant les fidèles de votre église, vous avez de quoi occuper sans souci vos journées.
Un manque de clarté dans la progression
Il vous faudra toutefois gérer votre jauge de fatigue, qui une fois vidée vous empêche de réaliser la moindre activité. Celle-ci s’épuise très rapidement et a d’ailleurs tendance à fortement ralentir le rythme de l’ensemble, point accentué par un système de progression des plus flous. Ainsi, chaque PNJ rencontré vous permet de débloquer une nouvelle ligne de quête ne demandant généralement qu’à récupérer un élément ou discuter avec un personnage. Une progression qui passe généralement par le déblocage de compétences supplémentaires ou de nouveaux outils permettant de crafter des éléments inédits.
Si l’ensemble se fait via un arbre de compétences plutôt complet, le nombre de couches parfois conséquent pour crafter un objet précis nuit à la clarté de la progression. Ainsi, il n’est pas rare de devoir débloquer une compétence pour obtenir l’outil de production adéquat servant à concevoir un objet… avant de se rendre compte que les matériaux nécessaires à la conception de ce dernier ne peuvent être fabriqués que par le biais d’une autre branche de l’arbre de compétences. Tout ceci est parfaitement gérable au cours de vos premières heures de jeu, mais peut devenir un véritable sac de noeuds à terme.
À tomber raide
Un constat d’autant plus dommageable que Graveyard Keeper n’avait clairement pas besoin de ça pour se montrer plaisant, tant il s’avère complet sur ses mécaniques de jeux. Il dispose d’ailleurs d’un autre atout dans sa manche avec son ambiance très réussie, portée par une bande-son aussi simple qu’efficace, un style rétro aussi charmant que celui de Punch Club et des dialogues drôles et légers. Difficile de ne pas parcourir cet univers - pourtant macabre - avec plaisir tant l’enrobage de Graveyard Keeper a été soigné, même si nous regretterons la présence de nombreux allers-retours sur une map qui aurait pu être un poil mieux agencée.
Points forts
- Bande-son et réalisation artistique impeccables
- De nombreux éléments à reconstruire et gérer
- Contexte dépaysant pour le genre
- Ton décalé et drôle
Points faibles
- L’interdépendance des objectifs rend la progression confuse
- Très répétitif sur la longueur
- Beaucoup d’aller/retours rébarbatifs
Graveyard Keeper n’a certes pas beaucoup de défauts, mais il souffre tout de même de son rythme de jeu très lent et d’un farming sans doute exagéré, qui étire artificiellement la durée de vie du soft. Pourtant, derrière cette couche perfectible se cache un titre drôle, décalé, déjà très complet et charmant avec son style en pixel art maîtrisé. Voir son petit business et ses à-côtés se développer est un vrai plaisir, d’autant plus qu’il propose un contexte qui a le mérite de se distinguer dans la masse de softs du genre, plutôt enclin à se tourner vers l’univers fermier.