Après de bons et loyaux services sur Tiger Woods PGA Tour 10, HB Studios a repris les clubs en 2014 en lançant la saga The Golf Club. Quatre ans et de nombreux masters plus tard, c'est The Golf Club 2019 qui voit le jour sur PC, PS4 et Xbox One. Un troisième opus en cette année de Ryder Cup, pour perpétuer la tradition des simulations golfiques sur consoles de salon.
The Golf Club 2019 s'offre la licence du PGA Tour
C'est un nouveau-venu dans le catalogue sportif de 2K Games qui après le baseball, le basket, le hockey et même le catch, s'attaque à l'édition d'un autre mastodonte très apprécié des américains : le golf. The Golf Club 2019 featuring PGA Tour de son nom complet, prend donc toute la pression d'un putt crucial sur ses épaules pour convertir l'occasion, celle d'être au niveau des simulations sportives actuelles. Toutes proportions gardées, évidemment.
Golf Story
Pour avoir une bonne simulation, il faut les bonnes licences. Ca tombe bien, The Golf Club a obtenu pour cette année la licence officielle du PGA Tour, le circuit professionnel numéro 1 à l'heure actuelle. Ainsi, le mode Carrière se voit construit autour de l'exclusivité, avec tout d'abord les qualifications pour les tournois mineurs (Q School...), pour gravir les échelons et disputer le PGA Tour majeur. Un système d'objectifs plutôt fidèle, d'autant plus que 6 des 32 tournois du mode sont de vrais parcours licenciés. Boston, Scottsdale ou encore Sawgrass sont donc de la partie. On aurait pu en réclamer plus, mais les autres parcours établis sont variés et suffisamment agréables pour ne pas chipoter.
Des ambiances visuelles qui mettent dans le grand bain des compétitions féroces, avec des parcours graphiquement très convaincants et une physique aux petits oignons. Tomber dans le bunker ou faire un écart dans le rough étant rarement une bonne idée. Le mode en ligne quant à lui, permet aux plus ambitieux de se frotter aux fantômes des autres joueurs ou en live, avec la possibilité de personnaliser les parties. A part ça, peu de modes de jeu, mais ce vide est largement compensé par la technique solide du titre. En outre, plusieurs éléments pour peaufiner la tenue de son golfeur, ou de nouveaux clubs sont déblocables au fur et à mesure que l'on gagne des défis ou de la monnaie virtuelle.
Croix de bois, choix de fer
La vraie force du titre, et c'est un peu la qualité requise pour tout bon joueur, c'est la précision. D'un point de vue technique, l'éventail de possibilités de tirs est large au possible et de ce côté, les puristes seront ravis. Le choix de club pour la puissance, le choix de coup pour la trajectoire, l'effet à donner... Rien n'est fait en coup de vent dans le gameplay. En parlant de vent, toutes les caractéristiques météorologiques ou géométriques sont indiquées et bien agencées sur l'écran, pour ne plus avoir d'excuses sur un éventuel swing raté. Concernant l'approche des tirs, un didacticiel et des aides permanentes aiguillent les débutants d'une manière simple et efficace.
D'ailleurs, si les systèmes de swing et de putt se veulent exigeants malgré leur apparence simpliste, c'est tant mieux. A chaque coup réussi, on ressent une sensation grisante et un sentiment de progression pour les tirs suivants. Bref, un parfait entraînement pour les tournois du PGA. A l'inverse, les coups ratés, avec toutes les données affichées, rendent compréhensibles l'erreur et permettent également de rectifier le tir pour revenir dans la course au par.
Trous de mémoire
Pourtant, une jouabilité exemplaire et un tournoi licencié ne font pas tout pour plonger totalement dans l'immersion. Quelques accrocs subsistent, à commencer par l'absence totale de professionnels licenciés dans le jeu. Out les Tiger Woods ou Dustin Johnson, bonjour aux adversaires à l'identité aléatoire comme les terribles Benjamin Griffiths ou la redoutable Xiang Li. Un oubli regrettable, car la mayonnaise aurait pu prendre avec l'arrivée du PGA Tour à cette itération.
D'autres petites fausses notes, certes minimes mais qui accumulées dégradent un peu l'expérience de jeu, se sont glissées dans la symphonie de Golf Club 2019. Les commentaires de John McCarthy (en anglais), au premier abord plutôt agréables, s'avèrent en fait très et trop répétitifs au fil des compétitions. Les animations des personnages, que ce soient les joueurs ou le public, sont beaucoup trop robotiques ou simplistes. On aurait aimé plus de variété et de réalisme dans ce domaine pour une simulation. Côté technique, quelques bugs de caméra dus aux environnements et à la végétation sont gênants, mais sans vraiment gâcher l'expérience globale de jeu.
Bunker et bac à sable
Enfin, comme il était de coutume dans les deux premiers Golf Club, un créateur de parcours est à la disposition de tous les architectes en herbe. Un labo incroyablement touffu, que ce soit dans les choix du biome, des éléments de décors ou des possibilités de modification du terrain. Les plus imaginatifs seront donc aux anges durant les longues heures à élaborer un parcours, que ce soit dans la forêt boréale ou la campagne anglaise. En outre, il est évidemment possible de tester et d'ajuster directement les différents par de la future carte.
Et pour tous ceux qui n'ont pas la fibre créatrice ou la patience d'un joueur de golf chevronné, il est possible de partager ses créations à la communauté, ce qui veut dire que le nombre déjà fourni d'environnements de jeu ne cesse de s'agrandir. Une fois tous les parcours de base créés par HB Studios bouclés, l'expérience de jeu est donc loin d'être terminée, surtout si vous souhaitez vous lancer dans une reconstitution du Master d'Augusta créé par un fan. Vous l'aurez compris, les possibilités de renouvellement de The Golf Club 2019 sont, à l'inverse du green, sans limites.
Points forts
- La licence du PGA Tour, un vrai plus
- Solide et gratifiant techniquement
- Des didacticiels et aides biens fichus pour les néophytes
- Le créateur de parcours ultra-complet
- Un large choix de parcours...
Points faibles
- ...mais quelques oublis (Augusta...)
- Aucun joueur licencié
- Plusieurs freins à l'immersion
- Des commentaires répétitifs à souhaits
Dans la lignée des opus précédents, The Golf Club nous propose un cru plus que correct pour cette fin d'année. Et la franchise le doit surtout à sa nouvelle licence officielle, le PGA Tour, un défi passionnant à relever et qui ajoute une profondeur au mode Carrière, malgré l'absence de joueurs sous licences. Ajoutez à cela un gameplay facile à prendre en main mais fiable techniquement, un nombre de parcours variés qui ne cesse de grandir avec la communauté et le créateur de terrain, et vous obtenez alors une vraie bonne simulation de golf. De quoi swinger proprement sans se faire un tour de reins.