Le Tour de France s’est élancé pour la 105ème fois et achevé il y a une semaine : c'était l’occasion pour les férus de cyclisme de vivre virtuellement leur épreuve favorite. Le jeu officiel de la Grande Boucle, toujours développé par Cyanide, permettra en effet aux joueurs de créer leur propre histoire, alors qu’à l’heure où ces lignes ont été écrites, la Team Sky domine plus que jamais le classement général (NLDR : tendance confirmée à l'issue de l'épreuve). Ainsi, si l’opus 2017 s’était montré très décevant, Tour de France 2018 a-t-il su redresser la barre, alors que l’avenir de la licence est toujours incertain ?
Test effectué sur la version Xbox One du jeu.
L’AJOUT DE NOUVEAUX CONTENUS...
Si un nouveau mode de jeu fait son apparition (Pro Leader), les anciens modes sont toujours bel et bien présents. Tout d’abord, le mode Course permet de créer sa propre histoire grâce aux épreuves proposées par le titre, dont bien sûr le Tour de France, mais aussi grâce au mode MyTour. Ce dernier permet aux joueurs de créer leur propre tour grâce aux 71 étapes proposées par le jeu, comprenant d’ailleurs le tracé du Championnat du monde. Le mode Défi, en ce qui le concerne, est toujours présent, et toujours plus difficile, avec pas moins de 6 descentes proposées. À noter enfin la traditionnelle présence du mode Entraînement, permettant aux joueurs néophytes d’apprendre et de maîtriser les bases. Le mode Éditeur est toujours de la partie, permettant de modifier les noms des coureurs, mais aussi les notes qui leur sont attribuées. Cependant, c’est bien sur les deux derniers modes de jeu proposés que les principales nouveautés sont apparentes.
En effet, si le mode Pro Team était déjà présent les années précédentes, son contenu a été complètement retravaillé. Les joueurs pourront en conséquence profiter d’un calendrier plus vaste et plus complet, rendant le Mode moins répétitif, avec pas moins de 8 courses disponibles, comme le Tour de France, le Critérium du Dauphiné, Paris-Nice, ou encore Paris-Roubaix, toutes disponibles en mode Course. À noter que le patch day one a permis l’arrivée de variantes, rendant les courses différentes chaque année. À cela s’ajoute un nouveau système de progression, avec l’arrivée du classement individuel et du classement par équipes. Celui-ci est déterminant à la fin de la saison pour débloquer de nouvelles courses et connaître son nouveau budget, afin de renforcer son effectif entre chaque saison, pouvant aller de 8 à 15 coureurs. Ces derniers devront d’ailleurs être parfaitement gérés par le nouveau système de forme, chaque coureur se verra en effet attribuer des pics de forme par le joueur selon les courses disponibles, ce qui renforce l’aspect stratégique et gestionnel du titre.
Enfin, le mode Pro Leader fait son apparition et permettra aux joueurs de créer leur propre coureur, en le faisant progresser au fil des saisons. Cela se fait par l’accomplissement de nombreux objectifs, tous assimilés aux caractéristiques de notre coureur (plaine, Vallon, Montagne, etc.) qu’il faudra ainsi améliorer. Cependant, ce mode reste finalement assez limité puisqu´il reste très semblable au mode Pro Team. On y retrouve en effet le même système de progression et le même calendrier, et c’est au joueur de composer l’équipe qui accompagnera son futur champion. Celui-ci peut donc devenir assez frustrant, car il se montre trop limité comparé aux attentes des joueurs.
Pour revenir enfin sur l’ajout de nouvelles courses, il est important de souligner le travail important réalisé sur Paris-Roubaix, avec sa fameuse arrivée dans le vélodrome. L’étape est très plaisante à jouer et bien modélisée, et du coup les joueurs peuvent se permettre d’espérer de nouvelles classiques à l’avenir… car malheureusement il est difficile de se contenter d’une seule. Néanmoins, ce manque est partiellement compensé par l’ajout des Championnats du Monde, avec son tracé montagneux autour d’Innsbruck. L’immersion est d’autant plus grande grâce à l’ajout des équipes nationales, qui ne sont malheureusement pas toutes présentes pour des raisons techniques. Cependant, de nouvelles équipes imaginaires apparaissent de manière à combler ce manque, comme l’équipe d’Europe de l’Est par exemple, pouvant regrouper diverses nationalités. Ainsi, nous pourrons tenter de faire porter le maillot arc-en-ciel à un Julian Alaphilippe par exemple, ou pourquoi pas tenter un quatrième sacre d’affilée pour Peter Sagan, bien que le parcours ne lui soit pas du tout avantageux.
... MAIS UN JEU EN STAGNATION
On ne peut pas le nier, Cyanide fait beaucoup d’efforts afin de proposer à sa communauté un titre aussi qualitatif que quantitatif. Malheureusement, avec un budget assez limité, ce n’est pas toujours simple de faire les deux en même temps. Si cette année le jeu semble avoir énormément progressé au niveau de l’intelligence artificielle, cette dernière n’est malheureusement pas toujours très fiable, et paraît quelquefois assez incohérente, bien que le titre devienne de plus en plus réaliste à ce niveau. Nous pouvons d’ailleurs souligner le travail réalisé sur les sprints dans les arrivées en plaine, qui sont beaucoup plus difficiles et réalistes que le précédent opus, où l’on pouvait parfois parvenir à remporter un sprint avec un grimpeur. La difficulté du jeu a donc été revue à la hausse sur l’ensemble du titre, y compris lors des étapes de montagne. L’IA devient ainsi, malgré ses défauts, plus réaliste et opportuniste qu’avant – et elle se doit d’être irréprochable, dans un jeu dépourvu de mode en ligne ! Nous pouvons également nous réjouir de la nouvelle option présente dans les réglages nous permettant de rendre les ordres donnés par l’oreillette totalement manuels. Cependant, certains bugs peuvent venir perturber le jeu, dont certains qui étaient déjà présents les années précédentes, ce qui peut s’avérer parfois très frustrant pour le joueur. Bien entendu, de nombreux patches sont apparus depuis la sortie du titre (ou sont à venir), mais nous pouvons vite nous lasser de devoir attendre plusieurs semaines afin d'avoir un jeu parfaitement jouable.
En outre, le gameplay n’a pas subi d’énormes bouleversements et dans la manière dont le joueur contrôle son coureur et c’est assez regrettable. L’interface de jeu reste inchangée, et le contrôle du coureur reste identique à l’opus précédent, tout comme le système de ravitaillements qui peut d’ailleurs présenter quelques limites. D’un point de vue graphique, le titre reste également inchangé, bien que certaines textures aient été embellies, le rendant plus agréable à l’oeil. Néanmoins, le moteur graphique est toujours le même, devient de plus en plus obsolète, et ne permet d’ailleurs pas l’ajout des conditions climatiques, qui auraient pu alimenter, voire "pimenter" le jeu en le rendant plus divertissant. Un nouveau moteur graphique serait donc le bienvenu, tout comme la mise en place des abandons, puisque les quelques chutes présentes restent finalement assez superficielles. Ainsi, des efforts sont également attendus au niveau de l’immersion ; le Tour de France est tout de même l’un des événements sportifs les plus suivis dans le monde, aussi il est légitime d'attendre davantage de rythme et de réalisme au sein même des étapes.
Points forts
- Un jeu toujours aussi agréable à prendre en main
- Un mode Pro Team complet
- L'ajout de Paris-Roubaix et des Championnats du Monde
- L'ajout du mode Pro Leader
- Une IA retravaillée…
Points faibles
- … mais encore limité dans certaines situations
- Le mode Pro Leader mériterait d'être approfondi
- Un nouveau moteur graphique serait le bienvenu
- On attend des nouveautés encore plus conséquentes, y compris au niveau de l'immersion
Tour de France 2018 a su faire oublier un opus 2017 jugé très décevant grâce à l’ajout de nouveaux contenus, avec un mode Pro Team complet et agréable à jouer, ainsi que le nouveau mode Pro Leader qui apparaît malheureusement comme une simple copie du précédent. L’essentiel est présent, de nouvelles courses viennent rendre le jeu plus palpitant, et les améliorations effectuées sur l’IA soulignent la volonté du studio de faire avancer le titre. Cependant, ce dernier semble stagner et malgré toutes ses nouveautés au niveau du contenu, le jeu reste tout de même assez limité et on espère des améliorations plus conséquentes dans l’avenir.