Lone Echo, sorti sur Oculus Rift en 2017, a su démontrer que la VR pouvait marier confort de navigation et jeu à part entière. Downward Spiral : Horus Station, marche directement dans les pas de son grand frère et nous propose une exploration spatiale très atmosphérique, le tout en gravité 0.
Bande-annonce de Downward Spiral : Horus Station
Passée une brève introduction plus ou moins ésotérique dans laquelle vous vous trouvez en apesanteur dans ce qui semble être des ruines égyptiennes, vous vous éveillez au cœur d'une station spatiale désertée de toute vie. Commençant l'aventure à mains nues, vous devrez vous déplacer en vous agrippant aux décors et vous propulser dans la direction de votre choix, laissant l'absence de gravité faire son œuvre. Comme tous les titres adoptant cette approche, l'effet motion sickness est grandement amoindri par la fluidité des déplacements, ne malmenant qu'avec une grande modération votre oreille interne. Un excellent point donc.
La narration environnementale
Horus Station, du point de vue narratif, mise absolument tout sur les éléments environnementaux. Pas de voix et très peu de textes (sous-titrés en français) vous donneront des indications sur les différentes étapes à suivre pour remplir votre objectif clairement affiché en début de partie : restaurer les différentes parties de la station. Pour ce faire, il faudra naviguer d'une zone de la base à une autre, trouver des batteries d'alimentation, des cartes et des codes d'accès afin de déverrouiller de multiples sas et progresser dans l'aventure.
Notez que Horus Station propose un mode online. Vous pourrez jouer en coopération en ligne, permettant de vivre la même aventure qu'en solo, mais avec des énigmes pensées pour deux joueurs, et également vous adonner à un mode deathmatch et Horde. Malheureusement, faute de joueurs, comme c'est souvent le cas dans la VR, nous n'avons pas pu nous essayer à ces derniers, nous trouvant systématiquement dans des cartes vides. Inutile en revanche de préciser que le cœur du jeu ne réside clairement pas dans ces fonctionnalités, mais dans le mode campagne.
De bonnes idées gâchées par une vraie répétitivité
Votre avancée vous permettra de récolter plusieurs outils, dont certains sont dédiés au déplacement. Ainsi, votre meilleur ami durant une bonne partie du jeu sera un grappin permettant de fixer un point d'ancrage sur une direction vers laquelle vous désirez vous rendre et de vous laisser tracter. Par ailleurs, vous aurez rapidement en votre possession différentes armes de puissance variable, afin de pouvoir donner la réplique à des drones agressifs qui, pour une raison que l'on ignore, parcourent l'intégralité de la station. Attention, toutefois, les affrontements ne sont pas le cœur du jeu qui mise essentiellement sur son atmosphère et l'exploration. C'est d'ailleurs une bonne chose puisque les combats en apesanteur peuvent être parfois pénibles. Si les points de respawn prennent en compte les adversaires déjà éliminés et ne sont jamais situés loin du lieu de la mort, l'ensemble des combats fait preuve d'une certaine imprécision frustrante, notamment lorsque des pépins de collision, assez récurrents, viennent entraver votre déplacement, vous exposant malgré vous aux tirs ennemis.
Notez d'ailleurs qu'en début de partie, le titre vous propose de choisir ou non d'intégrer la présence d'ennemis dans le jeu. Cependant bien qu'imparfaits, les combats apportent un peu de dynamisme à une aventure qui en manque parfois un peu, aussi nous vous recommandons d'opter pour leur présence. Effectivement, comme nous l'avons évoqué plus haut, Horus Station est particulièrement avare en narration, et ce n'est qu'à l'issue des 8 actes du titre (comptez environ 30 minutes par segment) que vous disposerez d'éléments de compréhension de l'univers dans lequel vous évoluez. Opter pour cette sorte de twist n'est pas un mal en soi, mais la très grande répétitivité des actes qui le précèdent ampute le joueur de toute motivation à avancer. Car malheureusement, hormis quelques très bonnes idées de mise en scène et une atmosphère franchement réussie, la traversée de la station Horus se résumera à appuyer sur un bouton, actionner un levier et passer à la zone suivante. Quelques énigmes ou interactions rendent plutôt bien justice aux possibilités offertes par la réalité virtuelle, et quelques séquences proposent des panoramas assez saisissants, mais nous aurions aimé une diversité d'action plus appuyée pour être maintenus en haleine. Une expérience correcte donc, mais clairement pas inoubliable.
Points forts
- Atmosphère soignée
- Déplacements fluides et agréables
- Quelques énigmes et interactions originales
- De bonnes idées de mise en scène
- Durée de vie correcte pour le genre (environ 5 heures)
- Un final plutôt réussi
Points faibles
- Assez répétitif
- Encore quelques bugs de collision
- Narration beaucoup trop timide
- Combats peu palpitants et parfois frustrants
- Multijoueur déserté
The Downward Spiral : Horus Station est une expérience intéressante, mais de laquelle on ressort comme on y est entré. Avec ses séquences parfois très inspirées, son atmosphère « 2001 » soignée d'un bout à l'autre et ses quelques petites énigmes sympathiques, le titre fait montre d'un vrai potentiel malheureusement bridé par une technique pas extraordinaire, un storytelling trop timide et certaines redondances dans la progression. À essayer toutefois pour les inconditionnels d'exploration spatiale.