La révolution n’attend pas le nombre des années. Le troisième épisode de la franchise développé par Volition et THQ ressort de ses cartons poussiéreux son marteau de guerre dans ce Re-Mars-Ter de Red Faction : Guerrilla, un jeu d’action ayant foulé le sol de la planète rouge en 2009. Les élans libertaires de THQ Nordic soufflent-ils un vent de rébellion sur PC et consoles de huitième génération ? Mars sera à n’en pas douter le théâtre d’une lutte de pouvoir.
La console hybride de Nintendo n’a plus rien à prouver en matière de monde ouvert. Et le portage de Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered sur Switch le prouve. Certes, le titre de Volition et de THQ Nordic accuse inévitablement le poids des années, mais le plaisir de parcourir la planète rouge et de tout détruire n’a pas pris une ride. La révolution marsienne débarque avec l’ensemble des contenus des versions précédentes, à savoir le multijoueur online et offline (via plusieurs consoles), le mode “Équipe de démolition” ainsi que les DLC de la campagne solo. Au rang des nouveautés, ce Red Faction exploite les Joy-Con pour s’essayer au Motion Control avec plus ou moins de réussite. Et la Nintendo Switch n’a pas à rougir face à la concurrence. Ce portage assure un framerate stable et constant à 30 images par seconde, même lors des séquences de destruction. Mieux encore, les modes “Qualité” et “Performance” permettent au choix d’affiner l’anti-aliasing ou d’accroître la fluidité. Enfin, la résolution conserve les standards de la machine avec un affichage en 1080p sur dock et 720p en mode portable.
Red Faction Guerrilla Re-Mars-tered : La révolution embrase la Switch
Si j’avais un marteau…
… je ferais la révolution. Résister aujourd’hui pour vaincre demain. Tel est le credo d’Alec Mason et de la résistance. Malgré tous les efforts de Parker et de la Red Faction, les conditions de vie des citoyens martiens sont toujours aussi pénibles 50 ans après les événements du premier opus. La compagnie omnipotente Ultor Corporation a laissé place à une dictature militaire incarnée par l’EDF (Earth Defense Force). Mais le marteau de la liberté ne peut s’accoutumer à la tyrannie. Des vents libertaires soufflent sur les monts et vallées d’une planète rouge prête à exploser à la moindre étincelle. Voici le postulat de départ de ce Red Faction : Guerilla délaissant son historique vue à la première personne au profit d’un TPS où démolition rime avec passion.
S’il était d’ores et déjà possible de réduire à néant l’architecture des différentes structures arpentées dans Red Faction, cet épisode en “monde ouvert” intensifie ce trait de caractère avec sa version 2.0 du fameux Geo-Mod, véritable sève de la franchise. Et les démolisseurs en herbe s’en donnent à coeur joie. Tous les bâtiments n’attendent que vos charges explosives pour danser la gigue et s’écrouler sur les troupes de l’EDF. Attention tout de même à ne pas vous retrouver sous les gravats une fois la poussière retombée. Cette édition Re-Mars-Tered conserve ainsi toutes les qualités de ce défouloir en bac à sable, mais également tous les défauts''' à commencer par des environnements peu variés, un manque de sensation au volant des véhicules et la redondance des missions à accomplir.
La voie de la Remasterisation
Un remaster ne réinvente rien par définition et Red Faction Guerilla Re-Mars-tered suit ce principe à la lettre. THQ Nordic se contente ici d’une simple refonte graphique attendue par les joueurs afin de coller aux standards graphiques actuels… ou tout du moins s’en rapprocher. Cette édition 2018 affiche des graphismes optimisés, affine ses textures, s’offre un nouveau rendu des ombres et des lumières pour un résultat global probant… sans pour autant décrocher la rétine. Pour preuves évidentes de la vétusté du titre d’origine, des cinématiques floues et saturées d’un grain désagréable ruinent les velléités cinématographiques de l’oeuvre.
Ce Re-Mars-Tered propulse Alec Mason une décennie dans le futur, direction 2018 et ce, malgré plusieurs hoquets gênants parmis lesquels des temps de chargement parfois longs et un framerate inconstant. Red Faction Guerilla se pavane désormais en 4K et/ou 60fps. Car il faut choisir entre résolution et fluidité sur consoles de salon là où le PC (selon le matériel) parvient à réconcilier les deux. Le titre de THQ Nordic se dote tout de même de l’intégralité des contenus additionnels du jeu avec ses packs Smasher et Multiplayer, mais surtout le DLC Démons des Badlands. Sans être essentiels, ces derniers ont le mérite d’être là pour fournir une expérience complète et totale.
Résister aujourd'hui pour vaincre demain
Points forts
- Affichage en 4K et framerate flashé à 60fps…
- Une refonte graphique efficace...
- Une révolution martienne menée tambour battant...
- Le plaisir de tout démolir sur son passage
- L’ensemble des contenus additionnels disponibles
Points faibles
- … au choix sur consoles de salon
- … sans réellement sublimer Mars
- … mais répétitive après plusieurs heures
Red Faction Guerilla Re-Mars-Tered est à conseiller aux révolutionnaires de la manette étant passés à côté du titre en 2009. Avec son affichage “4K”, sa refonte graphique et l’ensemble de ses contenus, cet épisode retrouve une seconde jeunesse neuf ans après sa sortie initiale… sans jamais réellement briller. Le plaisir de tout démolir n’a pas pris une ride et les démolisseurs de tout bord y trouveront leur compte. Et pourtant, ce remaster souffre de la comparaison avec les mondes ouverts modernes du fait de la pauvreté de ses environnements et la répétitivité de ses missions. Quand bien même, “Viva la revolución !”