“Personne par la guerre, ne devient grand”

Sous son habillage coloré presque simpliste qui semble calibré pour un public familial, World of Warriors mélange les genres et ne résume pas aussi simplement que ce à quoi nous aurions pu nous attendre. Véritable jeu d’action qui demande à un ou des joueurs d’affronter d’autres guerriers dans diverses arènes, il insère quelques grammes de finesse dans le choix de ses combattants et dans la façon de les améliorer. Via une carte du monde qui représente les contrées à conquérir à coup d’épée dans les dents, il est effectivement permis de se rendre à la fonderie afin de faire évoluer ses guerriers, petits héros invoqués grâce au temple en échange de quelques joyaux. Sans surprise, ils sont classés des plus communs aux plus rares, et peuvent être équipés de talismans aux effets multiples (santé supplémentaire, plus de dégâts infligés, etc).

Chaque combattant dispose d’un pouvoir élémentaire (feu, terre, eau, air), ce qui aiguille le joueur sur le(s) personnage(s) qu’il doit sélectionner, au sein de son roster, afin d'affronter les adversaires présentés. L’eau étant plus forte que le feu, il est conseillé de partir au combat avec un sorcier capable de créer des torrents aqueux quand un mage plus chaud que la braise se dresse sur son chemin. Par rapport à sa mouture iOS/Android, World of Warriors ajoute de “vrais” combats 3D en temps réel à effectuer en arène. Les arènes permettent un déplacement libre en 3D, ce qui donne la possibilité aussi bien de tourner autour d’un adversaire que de foncer vers un bonus qui apparaît sur le tableau. Pendant les affrontements, le décor se rebiffe régulièrement et tente de piéger les combattants en envoyant tornades, attaques de colosses et autres joyeusetés plus ou moins létales.

Les drôles de guerriers à incarner sont inspirés de différents combattants qui ont réellement existé. On retrouve donc des ninjas, des vikings ou encore des apaches. Lorsqu’un soldat est invoqué dans une arène, les touches, les gâchettes et les sticks servent à se déplacer, locker, attaquer, parer, ou bien esquiver. Cette jouabilité somme toute classique rappelle dans une certaine mesure le mythique Power Stone, mais pèche par un flottement regrettable. Il est courant de frapper à côté de son adversaire ou de ne pas réussir à détruire un coffre bonus à cause d’une orientation légèrement imprécise. Il arrive également régulièrement de commencer un combo plutôt que de ramasser une bombe, les deux actions (taper/ramasser) s’exécutant sur le même bouton.

Un iOS dans le potage

Qu’il s’agisse de la composition de l’interface utilisateur, de la simplicité de la carte principale ou de la modélisation low poly dans sa globalité, World of Warriors peine à cacher ses origines mobiles. La conception du titre de Saber Interactive fait effectivement dans la simplicité, voire parfois dans le minimalisme. Le plus regrettable vient de la grande sagesse des arènes de combat, pour des niveaux à mille lieues de ceux parcourus dans d’anciennes créations comme Power Stone 2 ou Kung Fu Chaos. Malgré la présence d’éléments à activer pouvant renverser le cours du combat, les arènes font dans l’économie de moyens.

Le public jeune forcément visé avec cette proposition doit tout de même convenablement maîtriser les mécanismes pour réussir, ce qui prouve que le studio de développement prend sa cible au sérieux. Le timing pour maîtriser les contres demande de l'entraînement, alors que certaines règles doivent être obligatoirement assimilées si vous désirez progresser. Des orbes colorés sont par exemple à ramasser pendant les rixes. Ils sont à récupérer après avoir subi des dégâts ou sont à collecter sur le corps de mobs défaits venus égayer les rencontres. Si trois de ces joyaux sont récupérés, alors le joueur a la possibilité d’enclencher un super coup. Au niveau des attaques magiques, signalons enfin la présence d’une jauge de pouvoir élémentaire qui, lorsqu’elle est remplie, donne la possibilité de donner des coups violents dont la puissance est décuplée par le pouvoir du feu, de la terre, de l’eau ou de l’air.

Bien que des combats de boss viennent pimenter l’avancée en donnant pour cible autre chose que des mini-guerriers, World of Warriors peine à maintenir l’intérêt du joueur sur la durée. La répétition de la progression en plus d’une partie grind fastidieuse pourraient se laisser oublier si les affrontements en arène, qui représentent le cœur du gameplay, avaient plus de profondeur et un soupçon de vélocité supplémentaire. Afin de varier les plaisirs, le titre développé par Saber Interactive se partage, évidemment, à plusieurs. Le multi (en local comme en ligne) fait se rencontrer jusqu’à quatre joueurs dans les 8 niveaux qui composent l’aventure. Cependant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, il reste assez compliqué de trouver âme qui vive en ligne. Il est bon de noter que le mode “histoire” peut lui aussi être parcouru à plusieurs en local. Dans cette dernière configuration, les joueurs se retrouvent simultanément sur le tableau et n’ont donc pas à attendre la fin du tour de leur camarade.