Ah ! La guerre. La guerre ne meurt jamais, comme dirait l’autre. Et ce n’est pas l’éditeur et développeur My.com qui viendra contredire cela, en mettant à la disposition des joueurs une centaine de chars d’assaut et autres blindés légers, via son titre disponible sur PC et PS4 : Armored Warfare. La question étant de savoir si au moins, ils en ressortiront explosés de rire…
Armored Warfare fait parler la poudre en vidéo
RENÉ CHAR
Dans le monde futuriste d’Armored Warfare, trois groupes de mercenaires s’affrontent pour le contrôle du territoire, à bord de véhicules blindés uniquement, à l’instar de World of Tanks. Suite à un tutoriel posant efficacement les bases de l’utilisation de ces engins, les joueurs peuvent aller jouer les va-t-en-guerre à travers plusieurs modes de jeu. Clé de voûte du titre, le tank a été particulièrement soigné et se décline en une centaine de modèles différents. La dynamique du jeu trouve un juste équilibre entre simulation et arcade : pas besoin de passer les vitesses ni même de tirer au-dessus de notre objectif pour tenir compte de la gravité ; toutefois la balistique est bien prise en compte et la couleur du réticule indique à quel point nous pénétrerons le blindage ennemi, ce qui rend l’expérience profonde et cohérente tout en demeurant accessible. Les sensations de conduite et de tir sont également bonnes et des mécaniques de furtivité ou encore de contre-mesures rendent les batailles intenses et tactiques.
Au niveau de sa réalisation, Armored Warfare s’en tire avec les honneurs en tant que free-to-play ; sans nous asséner une claque ni briller par sa personnalité, le titre rend avec suffisamment de finesse les véhicules et les décors (surtout sur PC naturellement), et s’avère être en bonne partie destructible – même si les animations de destruction ne convainquent pas. Sur ordinateur comme sur console, son optimisation est bonne. C’est en revanche au niveau de son habillage sonore que le titre pêche, avec des bruitages justes mais une bande-son générique et trop discrète.
PANZER LES BLESSURES
Si le char est naturellement central, il faut une équipe pour l’opérer et My.com a pris en compte cet élément : le joueur est en charge d’un commandant et de plusieurs soldats qui gagnent de l’expérience au fil des combats ; le chef devient capable d’apprendre des compétences, renforçant l’endurance et la férocité de l’équipe. Il est possible de confier à l’équipage des items améliorant notamment son regain de vie ou sa capacité à manier rapidement le tank.
Les faits d’armes de cette dream team lui permettent de gagner de la réputation et des crédits après chaque escarmouche ; de quoi renforcer son arsenal. Le fait d’améliorer au maximum un véhicule permet de débloquer l’engin suivant dans un vaste tableau. Une fois ce tank "nu" acheté, il peut être garni de nombreux éléments : blindage plus épais, nouveaux missiles, fumigènes, modernisations… De quoi assurer une durée de vie colossale, et de nombreuses dépenses.
Free-to-play oblige, des microtransactions sont à prévoir et la question est de savoir si la recette est correcte ou sombre dans le "pay to win". La réponse est plutôt la première option : quitte à prendre trop de temps, le matchmaking nous met toujours aux côtés de joueurs proches de notre rang. De ce fait, les personnes achetant des pièces d’or, des caisses de ravitaillement ou du temps premium ne font que s’offrir la possibilité de progresser plus vite ; booster au maximum nos machines étant volontairement assez laborieux.
BLINDÉ DE CONTENUS ?
La quantité de chars et d'améliorations est donc plutôt énorme, toutefois le nombre de modes de jeu fait pâle figure à côté. Les joueurs peuvent notamment effectuer des missions avec quatre autres personnes contre l’intelligence artificielle ; nous les aurons toutes faites au bout d’un moment, et leurs objectifs se répètent : tenir une zone, éliminer les forces ennemies. Moins simple mais plus passionnant, le mode Opérations Globales incorpore des adversaires humains, des objectifs dynamiques et des bonus tels que des casemates ou des tirs de barrage. Enfin, le mode joueurs contre joueurs oppose deux équipes de quinze membres pour le contrôle d’une ou plusieurs bases, le tout en quinze minutes.
Pas de quoi casser trois pattes à un canard donc, et l’on accrochera durablement ou l’on se lassera – le risque restant toutefois mesuré, s’agissant d’un titre gratuit. Nous pourrons également déplorer l’absence de parties personnalisées, de bataillons et de classements sur PlayStation 4 (pour le moment) et une interface pas très lisible au niveau des objectifs.
Points forts
- Une réalisation visuelle convaincante
- Des mécaniques poussées, un équilibre entre arcade et simulation
- Une tonne de véhicules et d’améliorations
- Un modèle économique correct
Points faibles
- Manque de modes de jeu
- Matchmaking souvent long
- Une personnalité peu marquée
- Une ambiance sonore absente
- L’interface pas toujours limpide en jeu
S’attachant à nous faire vivre la guerre à bord de chars de combat, Armored Warfare réussit son cœur de métier, à savoir nous proposer une expérience de conduite divertissante mais profonde et toute une liste de véhicules. Il lui manque hélas cette variété de propositions et ce petit quelque chose nous faisant venir et revenir encore ; il s’adressera ainsi en priorité aux véritables passionnés du genre. Sa gratuité et son modèle économique peu vorace vous permettront de vous faire une idée sans conséquence.