Bon nombre de rois ont péri dans vos parties de Reigns, le titre original signé par l'équipe de Nerial qui s'était incrusté dans vos PC et smartphones l'an dernier. Avec son deuxième opus sous-titré Her Majesty, le soft mêlant habilement le système de swipe façon Tinder avec la gestion d'un royaume fantaisiste entend vous placer cette fois dans la peau des reines. Une tâche qui ne sera, sans surprise, pas de tout repos.
Le concept est donc similaire au premier Reigns : vous incarnez ici une reine qui voit se succéder face à elle divers sujets de son royaume représentés sous forme de cartes. À chaque carte, il vous faudra prendre une décision en orientant celle-ci vers la gauche ou la droite de votre écran, l'ensemble résultant sur la hausse ou la baisse des 4 jauges essentielles de votre royaume représentant le clergé, le peuple, l'armée et les finances du royaume. Si l'une des ces jauges atteint son plancher ou son plafond, votre reine mourra (sauf si trouvez un moyen d'y remédier, mais nous y reviendrons) et laissera place à une nouvelle prétendante dont vous devrez à nouveau gérer la destinée. Ajoutons également que chaque décision prise représente une année dans le jeu et que même en changeant de reine, vous conserverez vos objets et subirez régulièrement les conséquences de vos actes passés.
Reign of K.O
Les objets, justement, sont l'une des nouveautés majeures d'un épisode globalement très proche de son prédécesseur sur le principe. Les quelques éléments que vous pourrez récupérer auront ici principalement un intérêt d'ordre scénaristique, puisque la progression se fait toujours via le déclenchement d’événements qui permettront de débloquer de nouvelles séries de cartes et des situations inédites. Il est toutefois possible d'utiliser les objets adéquats pour déclencher quelques dialogues annexes, ou même sauver sa peau alors que l'une des jauges s'avère trop remplie ou au contraire entièrement vide. Faites tout de même attention à ne pas en abuser : dans Reigns, la mort n'est jamais bien loin…
Autre nouveauté non négligeable, l'arrivée du système d'astrologie vous compliquera régulièrement la tâche sur certaines phases, plusieurs actions nécessitant en effet d'être effectuées sous des signes précis de l'horloge astrologique pour être réussies. En revanche, malgré quelques événements au déclenchement plus délicat à cerner, le titre s'avère globalement plus accessible que son aîné, dans lequel vous pouviez notamment vous retrouver à enchaîner quelques centaines d'années après avoir raté une phase essentielle. Dans notre cas, nous sommes ainsi rarement restés bloqués, notamment grâce une multiplication des ramifications qui évite de caler trop longtemps sur un objectif précis.
La reine déneige
Le soft propose d'ailleurs plusieurs fins et un scénario plus travaillé que celui de son prédécesseur, n'hésitant jamais à briser le 4e mur quand il s'agit de s'adresser au joueur en tant que « conscience » unissant l'esprit des reines. Mais il s'avère encore plus intéressant par son écriture globale, pleine de références humoristiques savoureuses et de subtiles remarques éclairantes sur les difficultés rencontrées par la reine dans une société ayant une vision ancestrale de la femme. Difficile de ne pas déceler une volonté de proposer une approche féministe dans les propos de Reigns, qui fait toutefois le choix de faire passer l'ensemble sous couvert d'humour et avec subtilité, en vous laissant d'ailleurs choisir la voie qu'empruntera votre reine. Si l'on peut regretter que le titre reste très proche du premier épisode sur la forme, il justifie son acquisition par son travail sur le fond qui en fait une aventure plus aboutie.
Points forts
- L'humour et le ton adopté
- Taillé pour les sessions courtes ou longues
- L'ajout du système d'objets
- Un concept toujours aussi réussi et original...
Points faibles
- … Mais qui peine à évoluer
- Quelques événements encore un brin obscurs à déclencher
Avec Her Majesty, Reigns parvient à compenser efficacement l'évolution limitée de son concept en jouant la carte de l'humour et en s'attardant sur les reines, personnages aussi influents que régulièrement moqués ou ignorés par les principales forces masculines du royaume. Plus que par un message féministe sous-jacent distillé avec beaucoup d'humour et de subtilité, le titre de Nerial convainc également par son concept toujours aussi simple et plaisant, idéal quel que soit le temps de jeu que vous y consacrerez. Nous le conseillerons toutefois davantage sur supports mobiles, pour lesquels il semble bien plus adapté que sur PC.