Si pour beaucoup The Surge avait tout l'air d'une version futuriste de Dark Souls, la dernière production de Deck13 a réussi a proposer sa propre lecture du genre d'action-RPG un brin orienté hardcore où la moindre erreur peut vous coûter la vie. Comme un Souls, son exigence de tous les instants était contrebalancée par un réel sentiment d'accomplissement lorsque tout se déroule selon nos plans. La première extension de The Surge « A walk in the park » s’appuie et conserve les qualités du titre de base et lui ajoute une dose supplémentaire de diversité, autant dans l’environnement visité que dans le casting d’ennemis à démembrer. Prenez votre ticket, la visite du parc d’attraction CREO va bientôt commencer et elle n’aura rien d’une promenade de santé !
Mascotte Rider
Avant de débuter notre petit tour de ce parc abandonné, prenons quelques secondes pour rappeler les bases de la formule The Surge. Le titre du studio allemand reprend à son compte la plupart des codes entérinés par la saga des Souls : combats techniques, large panel d'équipements, personnalisation du style de jeu à l'envie, mort punitive et level-design aussi tortueux qu'interconnecté. Deck13 s'affranchit néanmoins du cadre classique de la Dark Fantasy pour explorer un univers sci-fi apocalyptique dont les influences s'étendent de Metal Gear à Edge of Tomorrow en passant par Terminator. On l'avait noté dans notre test du jeu de base, les zones souvent cloisonnées du bébé de Deck13 peinent quelque peu à se renouveler. Couloirs, ascenseurs, entrepôts saccagés, l'univers du titre conserve une cohérence avec son cadre narratif, mais pêche un peu côté diversité, un écueil que ce DLC parvient à corriger avec l'arrivée d'une nouvelle aire de jeu sous forme d'ancien complexe de divertissement réservé aux membres de l’entreprise qui prend aujourd’hui des airs de zone de désolation un brin creepy.
Mais ne comptez pas vous payer du bon temps dans la grande roue, le parc CREO World n’a pas été épargné par la catastrophe qui a éradiqué ou rendu fous la plupart des membres du complexe. Derrière son ambiance de fête où résonne encore le rythme entêtant d'une musique de fête, le parc entier est devenu un véritable piège mortel, où évoluent sans réel but d'anciennes mascottes robotisées devenues folles et autres soldats d'élite prêt à vous découper à la moindre occasion. Se faite surprendre au détour d’un manège par un automate enragé à tête de donuts a de quoi surprendre !
Deck 13 a eu la très bonne idée de proposer une double intégration du DLC au cours de l'aventure principale avec deux moyens d’accéder à ce contenu. Le premier accès n'exclut pas les nouveaux joueurs puisqu'il est situé au tout début de la seconde zone du jeu tandis que le second accès arrive plus tard dans l’aventure au niveau de la zone du centre de recherche et de développement. Cette double porte d’entrée permet à ce contenu supplémentaire de n’exclure aucun joueur, les débutants comment ceux ayant déjà terminé le jeu auront donc l'occasion de se frotter sans tarder à A Walk in a Park.
Découvrez les premières minutes du jeu
Parc d’abstractions
Notre héros Warren n'est pas du genre à abandonner les rares survivants du coin ce qui le conduira à enquêter dans les différentes sections du parc à la recherche des membres encore en vie d'une section de recherche perdue au beau milieu de cet enfer mécanique. L'occasion pour le joueur de gratter encore un peu la couche de mystère autour de CREO et du personnage de Waren, même si la narration de l'ensemble ne peut toujours pas prétendre être la qualité principale du titre.
Le DLC fait du bon boulo côté level design avec une zone plus large et plus surtout plus ouverte que celles précédement visitées en jeu. Les différents chemins offerts à nos envies d'exploration sont interconnectés de manière intelligente et donnent envie de progresser toujours un peu plus et malgré les nombreuses menaces dans les méandres de cet ancien temple de l'amusement. Sous les vestiges du fun, exhale une ambiance oppressante basée sur la dissonance entre l'aspect joyeux d'un lieu rempli de manèges, de boutiques et de couleurs flashy et la désolation totale d'un complexe où errent désormais un cortège de robots détraqués. Bref, la proposition de Deck 13 souffle un vent de fraîcheur côté environnement et démontre une fois de plus le savoir faire de l'équipe en matière d'aménagement de niveau.
16 nouvelles armes, trois nouveaux sets d'armures et différents nouveaux implants aux effets originaux complètent la proposition de cette extension. Bâton en forme de sucre d'orge, longue perche équipée d'une lame et autres lourdes masses complètent un l'arsenal déjà assez complet du jeu. Aucun de ces nouveaux outils ne semble particulièrement surpuissant par rapport aux précédents ce qui contribue à conserver l'équilibre global de la progression. Sans chambouler l'approche de ses mécaniques de combat (toujours basées sur le démembrement des ennemis) A Walk in the Park lisse la courbe de progression du jeu avec de nouveaux équipements à destination des néophytes et accompagne sa proposition de joujous supplémentaires pour les vétérans.
Cette diversité accrue d'équipements ne s'accompagne malheureusement pas de l'arrivée d'une riche brochette de nouveaux boss. Le manque d'ennemis majeurs était pourtant l'un des défauts régulièrement pointé du doigt de The Surge. On se contentera ici d'un seul et unique vrai combat de boss à affronter après une exploration d'environ 3 heures pour notre cas. Particulièrement violent, mis en scène avec plus de punch que ses compères cet antagoniste final achève de nous convaincre de la bonne tenue de la formule de combat créée par le studio allemand. Et si l'on n'aurait pas rechigné à croiser une ou deux têtes de plus au casting des grands méchants, la qualité de cet unique affrontement parvient à satisfaire notre soif de combat technique.
Trailer de lancement de The Surge : A Walk in the Park
Points forts
- Un parc d'attractions qui dépayse
- Level design de grande qualité
- Combats toujours aussi engageants
- L'intégration du DLC en jeu qui ne laisse personne sur le carreau
- Des nouvelles armes, armures et implants
Points faibles
- Trop peu de nouveaux ennemis
- Un seul et unique vrai boss
- Un périple un peu court
Sans chambouler les bases d'une formule action-RPG exigeante qui avait déjà fait ses preuves en début d'année, la balade dans A Walk in the Park dépayse le joueur et lui propose de quitter les sombres couloirs métalliques des manufactures de CREO pour une petite visite de deux à cinq heures dans les allées délabrées d'un parc d'attractions abandonné peuplé de mascottes grotesques devenues folles et d'agents de sécurité sans doute un peu trop zélés. Riche en nouveaux équipements, le DLC se montre toutefois un peu chiche côté boss avec un seul et unique affrontement. On le conseillera donc d'avantage pour son excellent level-design et son ambiance originale que pour sa durée de vie.