Si vous n’avez pas fini Final Fantasy XV, nous vous conseillons de passer directement au paragraphe suivant. En règle générale, il est suicidaire de lire un article sur le DLC (ou la suite) d’un jeu que l’on n’a pas fini, mais on va dire que vous vous étiez perdu. Frères d’Armes se déroule entre le chapitre 13 et le chapitre 14 de Final Fantasy XV, alors que Noctis est exilé sur l’île d’Angelgard et que les ténèbres s’étendent de plus en plus sur le monde. Les quelques rescapés parmi les Lames Royales et le Clan Meldacio se réunissent comme ils peuvent pour tenter de ramener la lumière dans les villes en rapportant des fragments de météores, seule vraie source énergétique utilisable par la centrale de Lestallum.

Evidemment, vous faites partie de ces valeureux qui doivent repousser le mal, mission par mission. En acceptant des contrats, vous gagnez des gils et des fragments de météores, ces dernières vous permettant d’ouvrir de nouvelles zones sur une carte, au fur et à mesure. Outre de nouveaux contrats, les zones débloquent aussi des trésors, des plans d’armes et surtout, treize pouvoirs qui font à peu de choses près office de classes. Magicien, soigneur, dégâts lourds, à distance ou spécialiste élémentaire, les choix sont intéressants et quand on sait que les missions se font à quatre, on se dit qu’on ne manque pas de diversité.

Toutefois, reste encore à expliquer le gameplay, très proche de ce que propose Final Fantasy XV. Vous disposez du fameux pouvoir du Lucis qui permet de faire apparaître votre arme à volonté et d’effectuer des téléportations (ou déplacements rapides, voyez cela comme vous voulez). Bien que le gameplay dépend principalement du type d’armes que vous avez en main, on garde le principe de garde et de parade avec un bonus : si vous parez au bon moment, vous pouvez enchaîner les attaques éclipses avec vos compagnons de route. Vous avez aussi accès à une magie de soin et à une magie d’attaque via des raccourcis. Même si sur le papier vous pouvez tout faire, c’est votre spécialisation qui vous rendra efficace dans un domaine ou un autre.

Dans le concept, le gameplay s’avère honnête, avec les animations de qualité de la source originale. Malheureusement, rares sont les combats qui nécessitent réellement de jouer différemment et dans la pratique, on ne peut pas dire que le système soit assez excitant pour nous tenir en haleine, surtout dans un jeu qui n’a rien d’autre à offrir en matière de gameplay (pas d’exploration, etc.). Malgré la présence de trois types de missions (chasse, escorte et défense), le principe final est le même. C’est plaisant la première heure, mais on se contente rapidement d’enchaîner les missions pour gagner des fragments afin de faire avancer le schmilblick jusqu’au bout. On a vu plus attrayant.

C’est plutôt dommage quand on voit que le système d’évolution de l’équipement est quant à lui, plutôt permissif. En utilisant les objets trouvés sur les ennemis, on peut booster nos armes dans la direction que l’on souhaite. Plus de point de constitution, orientation vers un élément, la magie ou les attaques physiques, on peut varier ces éléments ou spécialiser nos armes, ce qui est bien évidemment souhaité. Certains objets donnent des compétences passives à votre arme, et c’est d’ailleurs comme cela que l’on gagne accès à de nouvelles magies. On peut aussi changer nos vêtements même si pour des raisons narratives, il ne faut pas compter sur une grande variété à ce niveau. Profitons-en pour dire que dans Frères d’Armes, on crée soi-même son avatar selon un système plutôt complet, même s’il n’est pas des plus instinctifs puisqu’il nous oblige à partir de quelques personnages pour ensuite modifier le corps et le visage. On retrouve aussi un système de photo avec le personnage de Vyv (qui bénéficie toujours d’un très bon voice-acting français soit dit en passant), similaire à celui de Prompto dans Final Fantasy XV.

Il nous reste à aborder la dynamique online, indispensable pour un jeu qui se joue à plusieurs et qui ne dispose pas de multi local. Malheureusement, voilà un point où le DLC ne brille absolument pas, avec des serveurs d’une étonnante friabilité. Entre les déconnexions, les affreux temps de chargement (même quand on parle à des NPC), l’impossibilité de trouver des groupes voire un ou deux plantages intempestifs, Frères d’Armes est un festival de ce qu’il ne faut pas faire en ligne. Bien qu’il soit possible de partir en mission avec des personnages non-joueurs, il faut bien avouer que c’est limité en matière de fun, ou de stratégie selon les cas. Voilà un constat bien décevant.

Pour finir, Frères d’Armes dispose d’une bonne durée de vie, sans doute d’une bonne vingtaine d’heures, un bon point bien évidemment terni par la répétitivité des missions et du gameplay. Bien qu’on puisse ouvrir quatre lieux différents comme nouveaux QG, cela ne change pas grand-chose à la donne. On peut quand même noter la présence de quelques combats plus intéressants que les autres, notamment contre un fidèle de la série qui n’était pas présent dans Final Fantasy XV. Assez pour être émoustillé, mais pas de quoi en faire un DLC indispensable.