Dans l’espace du shoot arcade à l’ancienne, le développeur français Neuronality perce le silence stellaire et fait alunir Starblast sur la base Steam. Aux commandes d’un petit vaisseau qui aspire à devenir grand, le joueur doit exploser des astéroïdes pour collecter des ressources afin d’améliorer ses attributs. Face à d’autres pilotes en ligne qui partagent les mêmes objectifs sur une carte galactique commune, les tirs laser fusent et les cockpits se désagrègent. De quoi provoquer un appel d’air suffisant et faire s’envoler ce Starblast au-delà de sa zone d’exploration ?
Navigateur de la voie lactée
Avant d’enfiler notre tenue d’explorateur, parlons navigateur ! Starblast dans son édition Steam puise à peu près la totalité de son contenu de sa version gratuite pensée pour les navigateurs web. Disponible sur starblast.io, elle met en relation des joueurs du monde entier pour qu’ils puissent faire équipe ou s’affronter dans leur quête de métaux galactiques. La bonne nouvelle, c’est que ce format accessible à tous permet de savoir en quelques minutes si l’on accroche aux mécanismes développés par Neuronality, et ce sans dépenser un Kopeck. La mauvaise nouvelle pour l’édition Steam, c’est qu’elle est tellement proche de la version gratuite qu’il en devient compliqué d’en distinguer de réelles différences, hors suppression de la publicité. Starblast sur Steam doit être avant tout perçu comme un moyen de soutien accordé au studio plutôt qu’une version véritablement premium du projet.
Starblast.io est la version jouable directement sur navigateur de Starblast Steam. Les deux versions étant très proches, nous vous conseillons d’y jeter un oeil pour découvrir sans frais les joies simples de l’explosion d'astéroïdes.
Fidèle à ses origines de jeu pour navigateur, Starblast se joue avec seulement les deux boutons de la souris, le clavier n’étant nécessaire que pour lancer le système de communication par emoticons ou personnaliser quelques options (d’affichage, de jouabilité). Le petit vaisseau fourni à chaque nouvelle partie se pilote comme celui d’Asteroids : un bouton pour mettre les gaz (clic droit), et un autre pour faire feu (clic gauche). La puissance de la poussée comme l’orientation de l’appareil doivent être méticuleusement gérées pour éviter tout crash intempestif contre une comète indésirable. En mode Invasion, les météores éclatent en différentes parties qui se divisent elles-mêmes en plusieurs morceaux, comme à la bonne époque. Cette maniabilité à l’ancienne rappelle ce vieil adage qui explique que c’est bien dans les vieux scaphandres que l’on respire le meilleur oxygène.
Des gemmes et des “like”
Même si Starblast demande de tirer sur (à peu près) tout ce qui bouge afin de coller au genre shoot à l’ancienne dont il se revendique, le joueur passe en fait la plus grande partie de son temps à crafter en cassant de l'astéroïde. Ces météores, une fois détruits, libèrent effectivement des joyaux indispensables à l’amélioration et l’évolution de son vaisseau, et/ou de la base mère si le mode Equipe est sélectionné. La forme primaire de l’engin spatial est suffisamment rapide pour esquiver de plus gros adversaires, ce qui permet d’éviter de mourir dès les premières minutes sur la map en cas de mauvaise rencontre. Il est inutile de préciser que l’on se sent tout de même mieux à bord d’un monstre équipé de plusieurs tirs laser. Cette course à l’upgrade est clairement au centre de l’expérience Starblast et les mécanismes de jeu qui y sont associés sont notables. Il est par exemple possible d’améliorer des caractéristiques précises de son engin (énergie, vitesse, puissance, etc) en échange de quelques cristaux plutôt que de le faire évoluer pour un modèle supérieur contre l’intégralité de ses gains.
Puisqu’il n’est pas possible de collecter plus de joyaux que ce que le véhicule spatial sélectionné peut transporter, il va falloir faire des allers-retours fréquents pour revenir à la base, ou se décider rapidement de la façon d’améliorer son vaisseau pour ne pas gaspiller inutilement des ressources. Attention cependant, si un ennemi arrive à percer le bouclier puis détruire le vaisseau, alors il gagne les gains acquis par le perdant. Plus punitif, lorsque les vies viennent à manquer, la réapparition se fait aux commandes d’une version antérieure. Un système qui peut malheureusement pousser certains joueurs pourtant bien équipés à fuire les combats, ce qui n’est sûrement pas le design attendu. Avec ses 31 vaisseaux pilotables accessibles par l’intermédiaire d’un arbre d’évolution qui se découpe en deux branches à chaque reconstruction proposée, le jeu de Neuronality encourage la consommation rapide de ressources, quand bien même il existerait une base pour y créditer stratégiquement ses biens.
Starlight
Si chaque modèle de véhicule spatial a ses propres caractéristiques de vitesse, de recul/puissance et de zone de propagation des armes, ils ont tous en commun des jauges à surveiller scrupuleusement. La première est celle relative au bouclier, qui se recharge lentement quand aucun dégât n’est concédé. La seconde est celle d’énergie, qui se vide lorsque les lasers sont de sortie pour attaquer. Une fois à sec, la cadence de tire chute drastiquement, le temps que le pilote relâche quelques secondes le clic gauche de sa souris. Enfin, la dernière est relative aux gemmes ramassées. Les autres éléments d’interface affichés à l’écran (radar, score, système de communication, etc) peuvent être activés/désactivés par une simple pression sur la touche du clavier correspondante, ce qui assure une bonne lisibilité de l’action dans cet univers visuellement très simple.
Avec ses contrôles faciles à dompter et ses stratégies parfois délicates à maîtriser pour l’emporter, Starblast réussit à plonger le joueur dans un espace sans fioriture qui fait parfois oublier le temps. Les modes de jeu proposés (Survie, Equipe, Invasion, Deathmatch Pro) qui font se rencontrer des dizaines de joueurs en simultané restent cependant classiques et peu nombreux, même pour un jeu vendu une dizaine d’euros. Que l’on ne s’y trompe pas, Starblast est avant tout fait pour le fan de jeu en ligne qui n’a pas peur de passer la majeure partie de son temps à tirer sur des rochers en vue d’upgrader son vaisseau afin d’être plus efficace contre les autres pilotes rencontrés. Malgré quelques bugs parfois présents de connexion au serveur, le titre de Neuronality peut compter sur une communauté très agréable en ligne pour s’assurer la fidélité de nouveaux enthousiastes.
Points forts
- Solide dans ses mécanismes principaux
- Diverses options de personnalisation
- La communauté en ligne est de qualité
Points faibles
- Peu de modes de jeu, et contenu 100% multijoueur
- Paraîtra redondant voire austère aux non-initiés
- Graphiquement désuet
Dans sa quête de gemmes à récolter au milieu des champs d'astéroïdes, le vaisseau de Starblast séduit par ses mécanismes simples et ses stratégies plus complexes. En creusant du côté de la récupération de ressources plutôt que de tout miser sur l’affrontement pur, le titre n’est pas un Asteroïds sous stéroïdes, mais plutôt un “Mine-spacecraft” intéressant. Vendu à moins de 10 euros sur Steam, le jeu de Neuronality doit avant tout faire face à la concurrence de sa propre édition gratuite jouable directement sur navigateur, très proche dans son contenu par rapport au modèle payant. Quelle que soit sa version et si vous aimez le genre, Starblast mérite votre attention.