Tout droit débarqué du catalogue Oculus Rift, le petit renard mignon de Super Lucky’s Tale accompagne la sortie de la nouvelle Xbox One X. Né dans le terrier dans la réalité virtuelle, le charmant héros tout roux est de retour pour une nouvelle aventure plus classique dans son gameplay. Le titre est un hommage non dissimulé aux plateformers d’antan de l’ère N64/PS ONE, un genre quelque peu tombé en désuétude avec les années, mais dont la flamme nostalgique semble peu à peu se raviver avec la sortie de titres tels que Yooka Laylee ou la récente version remasterisée de Crash Bandicoot. Super Lucky's Tale veut séduire un large public avec sa présentation colorée et ses mécanismes de jeu accessibles à tous. Un pari réussi ? Pas si sûr...
Gameplay de Super Lucky's Tale
Fox adventures
Rien ne va plus dans le monde merveilleux de Lucky, la sœur du renard a été enlevée par le méchant Jinx, un chat sorcier bien décidé à poser ses gros coussinets sur le monde à l’aide du livre des Âges. Il est dit que ce bouquin renferme de grands pouvoirs, ce qui ne tarde pas à attiser la convoitise des sbires de Jinx, un groupe de chatons rebelles nommé les "Kitty Litter". Mais le livre prend soudainement vie et absorbe tout ce beau monde dans un univers certes enchanteur, mais peuplé de dangers. Lucky naviguera ici entre quatre mondes chacun défendu par l'un des membres du Kitty Litter transformé pour l'occasion en boss.
En tant que représentant du plateformer à l'ancienne, la palette de mouvement de Lucky se montre plutôt simple : courir, bondir, effectuer un double saut, tournoyer pour mettre un coup de queue sur les ennemis ou certains éléments du décor, la seule véritable originalité du gameplay réside dans la capacité de notre renard à se déplacer sous terre pour dénicher des pièces ou éviter certains dangers. L’expérience VR de l'époque, dotée d'une vision libre des environnements est transposée ici en jeu 3D plus classique à la prise en main certes rapide, mais sans grande originalité
Adieu la liberté d’observation des niveaux conférée par l’expérience VR, le studio Playful Corp la remplace par une caméra à angles limités à quelques axes prédéfinis qui, si elle rempli son office dans la plupart des situations, montre ses limites lors de certaines phases de plateformes à la perspective trompeuse. On aurait préféré une gestion plus libre de cette dernière afin d’éviter certaines morts inutiles faute d’une bonne lecture du terrain.
Renard Chenapan
Aussi charmant soit-il, l’aspect visuel du titre ne parvient pas à masquer le manque de précision global de son gameplay. Contrôler Lucky dans les niveaux en 3D se montre souvent trop hasardeux. Certes, la projection de votre ombre au sol fournie une indication de l’endroit où vous allez atterrir, mais la combinaison d’une légère latence lors des sauts et le manque de lisibilité de certaines perspectives complique bien trop souvent les choses. La finition globale de l’ensemble souffre aussi d’un moteur de collisions parfois mal géré. Ici, Lucky traverse un élément du décor sans trop savoir pourquoi, là, il se coince entre une plateforme et un mur invisible, des petits soucis qui, à la longue, peuvent entacher l'expérience du joueur.
Le cœur de la progression de Super Lucky’s Tale réside dans la collecte de trèfles. Il faudra en récupérer un certain nombre afin de débloquer un boss et passer au niveau suivant. On en obtient de différentes manière : en trouvant les cinq lettres du mot Lucky dans les niveaux, en collectant 300 pièces ou réalisant divers défis plus ou moins cachés. L'aventure se boucle en 5 heures environ, un peu plus si vous souhaitez collecter les 20 trèfles bonus pour terminer le jeu à 100%. Votre progression passe obligatoirement par l'exploration du HUB central en vue 3D depuis lequel vous accéderez ensuite aux sous-niveaux.
Vous allez y collecter des pièces et remplir un compteur, dénicher quelques secrets et échanger avec une joyeuse troupe de PNJ à l'humour potache. L’objectif premier du hub reste d’héberger des trappes qui conduisent aux véritables niveaux de plate-forme. Il en existe deux types, ceux en 3D où vous possédez le plein contrôle du renard dans des séquences parsemées de petits secrets à dénicher entre quelques séquences de plateforme et les niveaux en 2,5D où les déplacements se font latéralement avec un feeling très inspiré de Donkey Kong Country avec la possibilité de contrôler le personnage sur le plan de la profondeur. Comptez environ cinq minutes pour terminer chaque petit niveau et ne vous attendez pas non plus à un challenge très élevé. Hormis quelques séquences et boss un peu plus corsés que la moyenne (dont un boss final bien plus ardu que tous les autres), le titre respècte à la lettre son orientation très grand public.
Gameplay dans le monde merveilleux du Livre des âges
Renard de l'ennui ?
En dehors de ces niveaux traditionnels, le joueur rencontrera également quelques autres activités. Il y a quelques niveaux de courses enterrées, où Lucky avance constamment dans un niveau 2D et doit sauter et creuser sur son chemin pour collecter autant de pièces que possible tout en évitant de nombreux dangers. On retrouve aussi quelques Minigame de type Super Monkey Ball où Lucky roulera sur une plateforme amovible en évitant de chuter sur les bords. Enfin, on se frotte à des petits puzzle où il faut positionner des statues sur des points spécifiques d'une grille. '''Bref, si toutes ces activités ajoutent un peu de variété au noyau du jeu recentré sur la plateforme, il s’installe assez vite un sentiment d’avoir fait le tour des possibilités d’un jeu qui ne se renouvelle presque pas côté idées de level-design.
S’il ne mise pas tout sur sa technique avec ses environnements et modèles cartoon , Super Lucky’s Tale rencontre quelques soucis d’optimisations et voit sa fluidité d’ensemble hoqueter assez régulièrement sur notre versions Xbox One . Rien de bien méchant pour l’expérience globale, mais de quoi nous laisser penser que le titre, tout comme pour son gameplay, aurait sans doute mérité un peu plus de peaufinage avant sa sortie. À défaut de servir d'étalon technique des capacités de la One X, le titre tourne avec plus de facilité et en affichage 4K sur la dernière née de Microsoft, sans toutefois laisser de côté les quelques soucis de fluidités mentionnés ci-dessus.
Points forts
- Lucky, un héros tout mignon
- Tout public et idéal pour les plus jeunes
- Prise en main rapide
- Un habillage très coloré
Points faibles
- Un manque global d'originalité
- Challenge très en retrait
- Caméra sur axe rendant difficile la lecture des perspectives
- Maniabilité parfois hasardeuse
- Des soucis de finition (saccades, bugs de collision, etc)
Mignon, attachant, plein de couleurs, l'aventure Super Lucky's Tale avait tout pour se montrer très séduisante auprès d'un public de joueurs nostalgiques. Mais force est constater que l'aventure manque à la fois d'originalité, de difficulté et de précision dans sa prise en main pour réellement s'imposer auprès de cette cible. Alourdi par quelques soucis de fluidité et une lecture hasardeuse de certaines perspectives, la production de Playful Corp reste au final un joli petit jeu tout public, descendant d'un genre aujourd'hui trop rare, une aventure sympathique, mais peu mémorable.
Note de la rédaction
L'avis des lecteurs (35)
Lire les avis des lecteursDonnez votre avis sur le jeu !.