Après s'être fait connaître avec The Tomorrow Children, le studio japonais Q-Games s'est invité dans la réalité virtuelle en développant un concept qui se prête plutôt bien à la technologie : un jeu de cuisine. Avec des zombies.
Gaming Live de Dead Hungry : L'art et la manière d'être mort de faim
Le concept de Dead Hungry est plus que simple : vous êtes le cuistot d'un food truck qui se fera agresser par des zombies à travers 30 niveaux. Pour couronner chacun de ces derniers de succès, il faudra nourrir convenablement vos assaillants, afin qu'ils retrouvent leur condition d'humain respectable. Pour ce faire, vous disposez d'une cuisine tout équipée : grill, huile pour friture, bac à légumes, à fromage et à pains à hamburgers en plus d'un four pour les pizzas.
Organisation méticuleuse requise
Il faudra donc vous débrouiller pour envoyer un maximum de burgers préparés avec amour aux hordes de zombies afin de leur infliger suffisamment de dégâts et ainsi les faire fuir, car une fois arrivés à votre niveau, vous n'aurez que peu de temps avant de succomber à leurs assauts. Il faudra bien évidemment faire preuve d'une vraie organisation pour ne pas laisser brûler la nourriture, une jauge verte indiquant le degré de cuisson correct des viandes et des fritures. Il vous sera également demandé de tenter de préparer les burgers les plus garnis possible, un sandwich complet avec salade, tomate, deux steaks et fromage infligeant plus de dégâts qu'une simple viande enfermée dans un pain. Il est aussi utile de bien gérer vos stocks, puisque la nourriture n'est réapprovisionnée qu'une fois le reste lancé aux zombies, veillez donc à toujours avoir de quoi cuisiner à portée de main.
Dead Hungry est un jeu qui ne se prend pas au sérieux, qui récite certes une recette un peu éculée, mais il le fait suffisamment bien pour vous occuper pendant une poignée d'heures. On transpire finalement pas mal à tenter de garder un œil partout, à cuire des frites d'une main tout en mettant la salade dans les burgers de l'autre, sans pour autant quitter des yeux la cuisson des steaks et la progression des hordes de zombies. Notez qu'il sera nécessaire d'aménager un peu d'espace devant et derrière vous ainsi que sur les côtés, les éléments interactifs étant situés sur votre droite et gauche, et que pour nourrir les zombies, il faut leur jeter directement la nourriture dans les pattes. On a vite fait de cogner contre notre écran ou en l'occurrence, contre un collègue lors de la pratique de Dead Hungry. Soyez donc vigilant.
Un manque de diversité handicapant
Dans les 30 niveaux qui composent l'aventure, vous aurez l'occasion de découvrir un bestiaire assez peu varié : certains zombies, plus gros par exemple, disposent de plus de points de vie et devront donc être doublement nourris pour être rassasiés tandis que des boss interviennent tous les 10 tableaux, même s'ils reposent sur le même schéma que les zombies. Vous aurez aussi parfois, à certains niveaux, des malus variés : cuisson ralentie, pas de pain ou pas de viande, bref, tout un tas d'idées pour vous mettre des bâtons dans les roues et vous forcer régulièrement à repenser votre optimisation. Pour vous aider, vous débloquerez régulièrement des objets spéciaux qui ont pour la plupart l'avantage d'infliger beaucoup de dégâts aux zombies et s'avèrent bien utiles lorsque ces derniers arrivent à votre niveau.
Il faut bien le concéder, en dépit de son aspect un peu cheap et de son concept minimaliste, on s'amuse beaucoup à tenter de gérer au mieux les hordes affamées et il existe un agréable sentiment de satisfaction lorsque notre cuisine tourne au poil. Cependant, Dead Hungry ne parviendra pas à vous tenir en haleine de nombreuses heures, faute à un décor qui est systématiquement le même, à un concept qui trouve vite ses limites et à un bestiaire trop peu varié. Ajoutez à cela des commandes parfois un peu imprécises et nous ne sommes pas loin du rendez-vous manqué. C'est un jeu qu'on prend plaisir à sortir occasionnellement, mais pas beaucoup plus. Et si nous pouvons nous permettre un dernier conseil, nous recommandons chaudement de couper la musique du jeu, qui n'est en fait qu'un seul et même morceau de metal basique qui tourne en boucle.
Dead Hungry ouvre ses portes
Points forts
- Fun assez immédiat
- Moins évident qu'il en a l'air
- S'avère parfois gratifiant
- Les malus qui obligent à repenser l'optimisation
Points faibles
- Vite répétitif
- Un seul décor
- Musique insupportable
- Bestiaire pas assez varié
- Pas toujours très précis
Même s'il repose sur un concept un peu éculé et en dépit de son aspect rudimentaire, Dead Hungry apporte une bonne dose de fun et de sueur en exploitant à bon escient la réalité virtuelle et le sentiment d'urgence. Il faudra faire preuve de rigueur et d'une organisation sans faille pour passer les 30 niveaux qui composent le titre de Q-Games. Toutefois, Dead Hungry s'essouffle assez vite en raison de son cruel manque de variété qui le relègue au rang d'expérience vraiment fun, mais éphémère.