Votre périple démarre en plein milieu d'un océan déchaîné, au milieu duquel se dresse une gigantesque structure métallique, que votre personnage, amnésique de son état, devra explorer de fond en comble, autant pour connaître l'histoire inquiétante des lieux que la raison de sa présence ici. Le scénario, pas nécessairement très original, se laisse toutefois assez agréablement suivre. L'ensemble de l'aventure vous sera contée autant par les interventions du héros, toujours prompt à y aller de sa petite déclaration, mais aussi par des audiobook et des notes laissés par les anciens occupants de la bâtisse, narration qui n'est pas sans rappeler un certain Bioshock.

D'ailleurs, Vaporum ne partage pas que sa narration avec le titre d'Irrational Games, il en adopte également l'atmosphère. Effectivement, ce dungeon crawler ne se déroule pas, une fois n'est pas coutume, dans un éternel donjon de pierre au cœur d'un univers médiéval fantastique, mais dans un univers Steampunk de plutôt bonne facture. Si Vaporum n'offre pas franchement de grande liberté de mouvement au joueur, qui se contentera d'enchaîner couloirs et pièces un peu plus ouvertes tout au long des 12 niveaux de l'aventure, on sent toutefois le travail réalisé par Fatbot Games pour insuffler un minimum de diversité d'un niveau sur l'autre, en passant davantage sur des nuances de couleurs et de jolis jeux de lumières que sur une modification en profondeur de l'architecture des lieux. Alors certes, en fin de parcours, il existe une certaine routine faute à l'absence d'environnements suceptibles de surprendre, mais la traversée des différentes zones se révèle toutefois agréable en raison d'un gameplay plutôt bien ciselé.

Des mécaniques bien rodées

La vocation de Vaporum n'est certainement pas de bouleverser les codes instaurés par Dungeon Master ou l'éternel Eye of the Beholder. Le déplacement s'effectue toujours case par case et les mouvements de rotation paraîtront sans aucun doute d'une lourdeur pénible à ceux qui ne sauraient pas où ils mettent les pieds. Une fois positionné sur une case, il est possible de regarder un peu les environs, mais regarder un peu trop à droite ou à gauche déclenchera une rotation automatique. Finalement la liberté de regard ne sera pas utile et passer par les traditionnelles pressions de touche pour se tourner restera encore la meilleure solution, notamment lors des combats.

A l'inverse de ses illustres prédécesseurs, Vaporum ne vous offre pas la possibilité d'être accompagné par des frères d'armes. Vous serez effectivement seuls face aux différents adversaires qui se présenteront à vous et autant dire que certains combats, en temps réel, ne sont pas une partie de plaisir. Si terrasser un ennemi isolé ne sera pas forcément compliqué, une fois ses différentes attaques assimilées, les assauts combinés de 3 ou 4 adversaires corseront nettement le challenge. Outre le fait qu'il sera indispensable de combiner anticipation et science du positionnement pour éviter de se retrouver encerclé sur une case, il faudra bien étudier les forces en présence, en essayant par exemple de tenir à une bonne distance les ennemis ayant une longue portée d'attaque, tout en tentant d'anticiper le déclenchement des sorts à zone d'effet.

Pour cela, vous disposerez de tout un arsenal que vous pourrez modifier à l'envi. Effectivement, Vaporum vous permet de prédéfinir deux set d'armes avec lesquels il est possible de jongler en plein combat d'une simple pression de touche. Cette fonctionnalité est indispensable puisqu'elle permet par exemple d'alterner en configuration « corps à corps » et « à distance » en fonction de la morphologie du combat. Ne vous attendez pas en tout cas à pouvoir taper les adversaires en boucle, l'utilisation de chaque arme étant soumise à un temps de recharge plus ou moins long en fonction de sa nature. Cette dynamique crée la nécessité d'adopter le bon timing pour frapper, en utilisant autant les cases que votre équipement pour venir à bout des échauffourées les plus retorses. Ajoutez à cela la possibilité d'utiliser des gadgets, dont l'utilisation est soumise à une jauge d'énergie, afin d'obtenir un boost de protection provisoire ou un sort à effet de zone par exemple, et vous aurez entre vos mains toutes les cartes nécessaires à la traversée du titre, qui sait offrir un challenge parfois relevé, mais assez progressif et équilibré, pour peu que vous ne fassiez pas n'importe quoi.

Vaporum propose des combats sympathiques et bien rodés, et fait aussi plutôt bien le boulot du côté des énigmes. Vous aurez effectivement votre lot de leviers à activer, de trappes à presser et d'allers-retours à faire pour percer les mystères du donjon. Si certes, là encore, vous n'y verrez pas grand chose de révolutionnaire, sachez cependant que Vaporum fait preuve d'une certaine générosité sur ce point, en s’efforçant de surprendre le joueur en le soumettant à des énigmes souvent renouvellées qui feront parfois appel à des manipulations et d'autres, à votre dextérité.

En bref, l'expérience est très complète et devrait vous occuper une bonne quinzaine d'heures si vous désirez tout voir et tout explorer. Mais Vaporum n'esquive pas quelques défauts, notamment niveau bestiaire, qui est franchement rachitique et presque pas renouvelé d'un bout à l'autre de la partie. Dommage. La progression du personnage, de son côté, est assez linéaire et l'arbre de talent n'offre pas une grande flexibilité. Autant dire que si vous choisissez une voie (épées plutôt que masses, par exemple), il sera assez compliqué de revenir en arrière et de changer d'orientation. Enfin, il faut bien reconnaître que l'ensemble tire un peu sur la longueur en fin de parcours, mais en tenir rigueur outre mesure à Vaporum pour ces petits écueils serait franchement dommageable.