Remake du titre éponyme datant de 2001, White Day : A Labyrinth Named School n’était pas sorti de ses frontières sud-coréennes. Mais ça, c’était sans compter sur sa parution dans l'Hexagone le 30 août dernier. Le titre est désormais disponible sur PC et PlayStation 4, paré de sa toute nouvelle robe.
En Corée, le White Day est une journée renvoyant au 14 mars, équivalent de notre St-Valentin, où les jeunes filles offrent cadeaux et chocolats à l’élu de leur coeur. Ces derniers se doivent par la suite d’honorer ces offrandes en offrant à leur tour un cadeau de leur choix, selon la réciprocité du sentiment, à la demoiselle qui les leur a données un mois auparavant. En bref, voilà le topo dans lequel se trouve Lee Hui-Min, élève au lycée Yeondu.
Comme un parfum de… frisson ?
C’est donc après une courte introduction où nous comprenons que notre héros, aussi muet que Link mais la classe en moins, s’entiche d’une jeune fille nommée Han So-Young et décide de s’introduire à l’intérieur du lycée la veille de ce fameux White Day. S’il espérait pouvoir lui donner son journal intime ainsi qu’une boîte de bonbons, tout ne se déroulera pas comme il l’aurait souhaité. A commencer par l’école qui sera le lieu d’évènements paranormaux.
En cette matière, White Day remplit son job. Comme tout bon survival horror qui se respecte, on a le droit au minimum vital imposé par le genre. Outre les grincements de portes, de parquets, de bruits plus ou moins obscurs et de fameux jumpscares, le titre s’appuie aussi sur quelques anecdotes croustillantes gribouillées sur des feuilles de papiers. Ainsi on apprend des rumeurs à propos de lycéens s'étant suicidés, d’autres pratiquant l’occultisme et le Ouija ou des histoires de fantômes et d’apparitions qui ont eu lieu au sein de l’établissement. De cette façon, chaque apparition d’esprits ou d’incarnations s’accompagnent d’un habillage sonore spécifique plutôt réussi. Ça, ça pose la base et ce sera bien la seule sur laquelle on pourra se reposer.
Car White Day est un jeu à la première personne, et si l’effet d’immersion aura très vite fait de nous embarquer durant les premières minutes de l’aventure, la tension redescend au fur et mesure du jeu quand ce dernier, beaucoup trop répétitif, nous fait entrevoir ses faiblesses. Ce qui faisait sa force en début d’aventure, deviendra son fardeau. Et on commencera très vite à discerner là où le jeu essaie de nous faire peur. Entre sons distinctifs qui commencent avant la scène (supposée) horrifique et jumpscares prévoyants, on ne saurait qu’être effrayé par tant d’ingéniosité vidéoludique.
1, 2, le gardien te pulvérisera en deux
Heureusement (ou pas) on ne sera pas seul à l’intérieur de ce lycée. De temps à autre, le héros sans intérêt fera la rencontre d’autres élèves s’étant, elles aussi, faufilées à l’intérieur. Ces rencontres vont donner l’occasion de dialoguer à travers différentes possibilités qui influenceront sur le cours de l’histoire. Pour les chasseurs et chasseuses de trophées, il ne faudra pas moins de 14 parties pour venir à bout de l’intégrité de l’histoire. Quoi qu’il en soit, ces jeunes filles mettront Lee en garde contre le gardien de nuit qui est un « brin fêlé » et qui sera clairement votre fardeau durant la partie, ne vous laissant aucun répit. Muni de ses deux meilleures amies, une lampe de torche et une batte de baseball, il n’aura de cesse de nous épier, de nous courser afin de nous faire goûter à sa super batte ayant des aires de Lucille. La seule solution est donc de courir et de l’éviter, puisqu’aucun objet ne sera mis à votre disposition pour l’affronter. Chose paradoxale puisqu’il s’avère à la fois simple à contourner et horriblement insupportable à distancer, malgré sa jambe paralysée. A croire qu’Usain Bolt habiterait son corps…
Et la brume s’installa sur le lycée Yéondu
C’est que White Day A Labyrinth Named School porte bien son nom, puisque l’on passera 90 % du temps à faire des incessants allers et retours entre les différentes salles de classe. Le but étant de fouiller dans les moindres recoins de chaque lieu pour trouver LE document qui fera avancer l’histoire. Car si un objet se trouve clairement, visiblement et nettement devant nos yeux, que l’énigme est résolue, on aura beau essayer toutes les actions du monde, rien ne se fera si un geste en particulier n’a pas été effectué avant. Ce procédé peut vous paraître normal mais se révèle très vite nocif pour le plaisir de jouer étant donné que nous sommes contraints d’exécuter un certain nombre d’actions dans un ordre spécifique pour que la progression puisse se faire. On se retrouve alors coincé pendant des minutes interminables à sonder, comme un chercheur de trésors, les moindres coins et recoins des salles pour tenter d’avancer dans l’aventure. Côté résolution d’énigmes, rien de bien fastidieux puisqu’elles se résument à faire des va-et-vient sans se faire attraper par notre ami le gardien. Elles se pimentent néanmoins quand elles sont soumises à une limite de temps, à l’image des boss qui se terminent par de brefs QTE aussi facile à éviter que non-nécessaires.
Points forts
- Musique d'ambiance adaptée
- Choix des dialogues et d'influence sur l'histoire
- Un gardien qu'on déteste mais qui fait son job
Points faibles
- Horriblement fade
- Personnages ayant le charisme d'un Theon Grejoy castré
- Animations de galériens
- Mécaniques (trop) répétitives
- Jumpscares prévisbles
En soit, on pourra dire que White Day se contente de remplir le minimum vital en matière de frissons et d’épouvante. Quelques jumpscares placés aléatoirement, une musique sinistre, quelques bruits d’outre-tombes provenant de fantômes et quelques notes griffonnées sur un bout de papier maintiendront notre soif de curiosité sur les dessous macabres du lycée Yéondu. Malheureusement pour le titre, c’est bien son seul point positif qui paie le prix d’un graphisme bas-de-gamme malgré les améliorations de rigueur ainsi que des personnages aussi lisses et fades qui font perdre tout intérêt. Le joueur sera transporté d’un endroit à un autre sans qu’aucun changement majeur n’influe sur la suite des mécaniques de jeu, qui finissent par être répétitives. Fans de survival/horror, on ne vous prodiguera qu’un conseil : passez votre chemin.