En garde, guerriers du Nord ! Que vous veniez du Midgard ou de Jötunheim, vous avez tous entendu parler du Nídhögg, ce terrible serpent issu de la mythologie nordique. Il fallait d'ailleurs déjà s'attirer ses faveurs en 2014 en défiant les plus grands escrimeurs du territoire. Et bien sachez que le monstre revient cette année, car Nidhogg 2 sort des bas-fonds de l'Yggdrasil.
Trailer de lancement de Nidhogg 2
Odin serait fier. Après le succès critique de Nidhogg, Messhof remet le couvert, ou plutôt les couteaux trois ans plus tard. Le studio indé avait profité d'un concept fun en multi et porté l'estocade pour toucher la presse en plein cœur. Sachant que la suite ressort sur les mêmes plateformes, le tout est d'aiguiser un peu plus la lame pour conserver l'intéret du genre sur PC et PlayStation 4.
Nid d'ogres
Et pour trancher avec son petit frère, Nidhogg 2 tranche. En effet, quand le premier utilisait un style graphique minimaliste au possible, le second est beaucoup plus riche dans les décors fantasy et plus coloré. Les backgrounds sont bien plus vivants, fourmillent de détails sans pour autant perdre le petit effet rétro propre au statut indé de Messhof. Mais le plus important, c'est que le côté cartonnesque colle parfaitement à l'esprit du jeu, et c'est un très bon point. Le risque ? Que le parti pris prononcé en terme de patte artistique ne plaise pas à tout le monde, des graphismes en passant par la bande-son, toujours aussi décalée.
Mais le principe général ne bouge pas d'un iota, et c'est tant mieux. Deux joueurs s'affrontent en face à face, arme au poing. Le but étant de progresser vers la droite pour le joueur de gauche, et inversement. Pour se faire, il faut massacrer son adversaire pour activer le scrolling et pouvoir avancer. Une fois arrivé au dernier écran, le Nidhogg célèbre le vainqueur par une coutume bien de chez lui. Une formule réussie au départ et à l'arrivée, puisque cette année encore, la prise en main est quasi-immédiate tout comme le fun ressenti. En outre, il est possible avant chaque partie de personnaliser son personnage. Une évolution en terme de customisation qui illustre parfaitement le décalage avec Nidhogg premier du nom, les combattants étant de simples silhouettes pixellisées à l'époque.
A chaudes lames
La DA exubérante n'est pas seule au rayon des nouveautés. La rapière n'est ainsi plus la seule arme additionée aux poings. La dague, l'épée lourde et même l'arc font leur apparition, ne réduisant plus Nidhogg au simple rang de jeu d'escrime. Un ajout loin d'être anodin tellement il appronfondit le gameplay, et c'est tant mieux. Chaque arme a sa spécificité, et les différents mashups rendent les combats bien plus tactiques qu'ils n'y paraissent. Les flèches de l'arc peuvent être renvoyées, l'épée lourde désarme l'adversaire de la rapière, la dague est plus rapide au lancer... Des détails à exploiter pour renverser la vapeur, même si les duels s'avèrent parfois désequilibrés en terme d'armement.
Et pour bien apprivoiser les différentes façons de combattre, le mode Arcade arrive à point nommé. Le mode solo du titre trouve ici son meilleur usage, car l'on y affronte niveaux après niveaux l'IA, avec un arsenal qui s'étoffe à chaque combat. Un bon moyen de s'échauffer et de découvrir les décors, qui ont là aussi leurs particularités et leurs obstacles. C'est d'ailleurs la seule vraie utilité du mode solo, qui est au final assez illusoire. La faute à une IA assez faible, des problèmes de spawnkill quand cette dernière possède l'arc et une durée très courte (comptez une demi-heure pour boucler le mode).
Deux potes et des épées
Mais l'on passera rapidement ce côté du jeu, clairement mineur par rapport aux vraies racines de l'Yggdrasil : le mode Multi. Bancal en ligne pour le premier opus, Nidhogg 2 rectifie le tir avec un online sympathique, qui vous met aux prises avec les barbares les plus féroces de ce bas monde, avec même un mode classé dans la besace. Les combats injouables dûs au lag sont par ailleurs bien moins envahissants que pour le jeu original. Un plaisir en accompagne donc un autre, puisque le multi local est la grande réussite du titre. Les parties s'enchaînent et la joie d'embrocher ou d'écrabouiller le visage de son ami reste la même. Pour les groupes, le mode Tournoi est toujours de la partie pour couronner le meilleur pourfendeur de la bande, dans le sang et la bonne humeur.
Un mode qui ne veut clairement pas tourner en rond en proposant de nombreuses options pour personnaliser l'expérience. A l'instar de jeux de baston comme Smash Bros, on peut alors supprimer un type d'arme, activer le mode Boomerang lorsque l'on lance une épée, changer la gravité... Un moyen d'intégrer de nouvelles façons de se battre, de se déplacer, bref, de se montrer stratège pour dompter le Nidhogg avec un seul mot d'ordre : s'amuser.
Points forts
- Une direction artistique audacieuse....
- La prise en main facile et rapide
- Résolument fun à plusieurs
- L'arsenal étoffé et intéressant
- Plusieurs choix d'options de combat
Points faibles
- ... qui ne plaira pas à tout le monde
- Un mode arcade assez faiblard
- Les mashups parfois déséquilibrés
En reprenant le fond de sa fameuse recette, Nidhogg 2 chamboule sa forme avec une DA qui tranche clairement avec le premier opus. Si tout le monde ne se retrouvera pas dans ce changement radical, les aficionados se régaleront avec la formule toujours aussi fun proposée par les Californiens de Messhof, à savoir des duels fratricides en multi local. Le mode solo en arcade, bien qu'illusoire, permet à chacun de faire ses armes pour combattre avec maestria contre ses potes. En parlant d'armes, l'arsenal ne comporte plus seulement une simple épée pour être donc à l'image du titre. Nidhogg 2 s'étoffe par rapport à son prédecesseur, et ça n'est pas pour nous déplaire.