Une lame dans la nuit, un meurtrier masqué et une bande de fêtards. Si le scénario peut paraitre familier, ce n’est pourtant pas celui d’un slasher movie des années 80… mais celui de Party Hard. Le jeu, développé par le studio indépendant Pinokl Games et édité par tinyBuild Games est sorti pour la première fois en 2015 sur ordinateur. Surfant sur la vague rétro qui sévit depuis maintenant quelques années, Party Hard se noie-t-il dans la masse de clones nostalgiques ou arrive-t-il à se démarquer ?
MEURTRES SUR LE DANCEFLOOR
Automne 2000. Il est 3h du matin, vous êtes à bout, fatigué par vos voisins qui enchaînent les soirées et vous empêchent de dormir. Excédé, vous décidez de ne pas passer par la police et de vous faire justice vous-même. Comment ? En tuant un par un tous les fauteurs de trouble. Pourquoi s’arrêter là ? Pourquoi ne pas entamer une tournée meurtrière ?
Ces quelques lignes résument efficacement la trame de Party Hard, qui vous amène à réduire au silence les adeptes du tapage nocturne à travers les USA. Dans ce jeu d'infiltration et de meurtre, vous incarnez Darius, un homme fatigué, ou l’un des autres personnages jouables à débloquer (dont un avec le DLC). Avec votre arme de prédilection, il est temps d'occire tous les fêtards, le tout sans se faire arrêter par la police.
Chaque niveau représente une étape du périple meurtrier du héros fatigué, avec à chaque fois une ville et un Etat différent. On passe ainsi d’une simple soirée étudiante à une soirée sur le toit d’un immeuble, au milieu d’un camp d’été ou encore sur un Yacht luxueux. Les décors sont variés et l’ambiance générale de chaque niveau l’est aussi, qu’il s’agisse de la musique comme du gameplay. Bref, tout pour anéantir les fêtards dans la joie et la bonne humeur.
MURDER SIMULATOR
Déplacez-vous sur la carte, tuez tout le monde. Le concept est simpliste mais la réalisation reste intelligente. Les niveaux sont générés de manière semi-procédurale, avec des éléments du décors, des objets et bonus qui changent de place. À propos des bonus, il en existe plusieurs types. Ils vont du déguisement afin de ne plus être poursuivi par la police, à la bombe qui permet d’exploser les fêtards. Leur utilisation a parfois des effets secondaires. La bombe, par exemple, fait débarquer le FBI qui se met alors à neutraliser tous les potentiels suspects, vous y compris.
Les lieux en eux-mêmes contiennent des pièges mortels. Poussez vos ennemis dans un feu de camp, faites exploser une enceinte ou enlevez le frein à main d’une voiture, autant d’éléments qui vous permettent de tuer dans la plus grande discrétion. Les téléphones disposés dans chaque niveau permettent quant à eux d’appeler des renforts temporaires. Une autre forme de renfort, c’est la possibilité de jouer à plusieurs en mode local, et inviter ainsi des amis à participer à ce joyeux massacre de masse.
Et si cela ne vous suffit pas, et que vous souhaitez pousser le jeu dans ses retranchements, il est possible de créer vos propres niveaux et les partager dans le Workshop sur Steam. Jouez, partagez et essayer les niveaux de la communauté, autant de moyens de faire l'expérience du jeu dans tout ce qu'il a à offrir.
TUER OU SE FAIRE TUER
La voie du meurtre de masse est semée d’embuches et vous allez être amené à mourir… plus d’une fois. La majorité du temps de jeu est causée par la mort de votre personnage. Si la partie slasher est importante, l'aspect Die & Retry l'est tout autant. Le chemin sur lequel vous vous êtes lancé n’est pas celui de la facilité.
Vos victimes sont en danger, mais vous l'êtes aussi. Si vous tuez ou tentez de tuer des fêtards, certains d’entre eux peuvent se rebeller et vous rouer de coups. Victimes, mais pas trop donc. À cela s'ajoutent les gardes du corps parfois présents aux soirées. Approchez-vous trop d’eux et ils vous neutraliseront. Les policiers vous traqueront si vous êtes repéré, mais arrêteront de vous poursuivre si vous réussissez à leur échapper assez longtemps, ainsi que le FBI qui jouera sensiblement le même rôle.
L’environnement en lui-même est hostile. Bien sûr les pièges servent à tuer les fêtards, mais vous pouvez également en être victime. Restez à côté d’une enceinte trafiquée et votre personnage subira le même sort que les fêtards malheureux. Empruntez trop de fois certains raccourcis et un PNJ décidera alors de bloquer l’accès, rendant la partie plus difficile. Autant de nuances qui sont gages de qualité.
UN SLASHER RÉTRO TYPÉ ANNÉES 80
Le slasher est un sous-genre du film d’horreur. Dans ce genre de film on retrouve toujours un meurtrier masqué, qui cherche à tuer un groupe de personnes. Autant de points communs que l’on retrouve entre ce genre et le Party Hard. Le niveau dans le camp de vacances fait écho au Friday the 13th de 1980, de même que le masque qui peut renvoyer à Freddy, Jason ou Michael Myers. Pour l’inspiration du côté des jeux vidéo, il est impossible de ne pas penser à Hotline Miami. Sorti à la même période, les deux titres ont des thèmes et une ambiance similaire.
Si les événements de Party Hard se déroulent au début des années 2000, l’ambiance fait directement écho aux années 80. La gamme des couleurs tire principalement sur le rose et le bleu, que l’on utilise systématiquement lorsque l’on veut évoquer cette époque. Le choix du style pixélisé ne peut que faire penser aux jeux de l’époque, de même que les lieux qui sont tous marqués également par l’influence vintage. Lorsque le personnage réussit le niveau, il esquisse quelques pas de disco au milieu du dancefloor et des rayons lumineux s’échappent de lui. Qu'est-ce qui évoque plus les années 80 que ça ? On vous le demande.
L’action du jeu est fragmentée en niveaux représentant différentes soirées. Chacune de ces étapes possède un thème spécifique et une musique signature. En plus d’un voyage géographique au travers des Etats-Unis, on voyage également grâce aux sonorités que l’on est amené à découvrir. Du funk, du disco, de la musique électronique, autant d'éléments qui nous transportent dans un passé toujours plus remis au goût du jour. Seul bémol, les morceaux sont assez courts et sont parfois répétitifs, un point négatif quand on sait à quel point on est amené à recommencer les niveaux au cours d’une partie.
Le trailer de lancement de Party Hard
Points forts
- La bande-son ...
- La direction artistique pixellisée et assumée
- Le plot twist final
- Des niveaux semi-procéduraux, pour varier les plaisirs
- L'éditeur de niveaux
Points faibles
- ...même si elle peut être répétitive
- Peut être frustrant sur certains niveaux
- Un scénario un peu court
En conclusion, si vous cherchez un petit jeu sans prise de tête et que vous aimez massacrer du pixel, n’hésitez pas. Bien sûr ce n’est pas ici que vous trouverez un gameplay révolutionnaire, mais Party Hard fait son job. Tuer, éviter d’être tué, recommencer. Avec une bande son sympathique (mais limitée), une direction artistique qui sent bon le dancefloor et la boule à facettes des années 80, les afficionados du rétro y trouveront leur compte.