Considéré comme le père du genre, Peter Molyneux a donné naissance à Populous qui posa les bases du God Game. Comme son nom l’indique, le principe de ce titre et de tous ses héritiers est d’incarner le petit Dieu d’un univers fantaisiste qu’il faudra aider à prospérer. Black & White, Dungeon Keeper, Creatures, Doshin the Giant, Spore, Viva Piñata, de nombreux titres ont ainsi repris ce principe et c’est aujourd’hui au tour d’Arc System Works de livrer sa version avec Birthdays the Beginning. Ce studio Japonais connu pour son travail sur Blazblue ou Guilty Gear a ainsi délaissé les jeux de combat, accompagné par le papa d’Harvest Moon, Yasuhiro Wada – pari réussi ?
Un schéma bien simpliste
À travers une cinématique composée d’images fixes, notre héros et son histoire nous sont présentés. C’est en lisant un livre qu’il va trouver comment rejoindre un petit monde vierge dans lequel il sera chargé de faire prospérer la vie. Votre assistant, Navi (aucun lien, il est fils unique), vous expliquera ainsi comment procéder après une longue présentation de l’ensemble des outils mis à votre disposition. Le mode scénarisé sera ainsi divisé en épisodes, comprenant chacun un petit lot d’objectifs et de découvertes.
Birthdays the Beginning reprend le fameux concept du terrain Voxel, c’est-à-dire composé de blocs donnant une apparence cubique au jeu. À l’origine, votre petit monde est donc un gros cube de pierre renfermant un cœur de lave qu’il faudra commencer par terraformer. Vous ferez ainsi apparaître de l’eau, berceau de la vie, avant de voir débarquer vos premiers planctons. Par la suite, notre bon Navi vous expliquera comment attirer une bonne partie des 200 créatures présentes dans l’encyclopédie du jeu. Voici donc le schéma sur lequel repose notre aventure principale.
Même si le tout s’avère parfait pour aider les débutants à faire leurs premiers pas dans les God Games, on s’exaspère vite face aux trop nombreuses interventions de Navi. Notre petit guide parle beaucoup, beaucoup trop et risque rapidement d’énerver les joueurs souhaitant un minimum de liberté. Si c’est votre cas, alors il vaut mieux vous rendre sur le mode Libre pour expérimenter vous-même un jeu qui s’avère de toute façon assez simple.
Scannez-les tous
Entrons plus en détails dans les mécaniques de Birthdays the Beginning. Finalement plus proche de Viva Piñata que des autres simulations du genre, le bébé de Yasuhiro Wada n’arrive malheureusement pas au même niveau de complexité que le titre de Rare. Comme dans ce dernier, il faut adapter votre environnement pour faire apparaître de nouvelles espèces, mais cela se fait de manière plus simpliste. Réduire ou augmenter la température, adapter le taux d’humidité et la hauteur du terrain, c’est à peu près les seuls paramètres avec lesquels il faudra jongler. Un manque de profondeur qui réduit drastiquement la durée de vie.
Nous jonglons ainsi entre les modes micro et macro, l’un permettant de modeler le terrain, mais également de contempler nos petites bêbêtes et l’autre offrant une vue d’ensemble et un récapitulatif des populations. N’oublions pas non plus un mode de vue à la première personne plus vomitif qu’utile, mais parfois sympathique pour observer de plus près la faune et la flore.
Pour compenser un peu la faible durée de vie, les développeurs sont allés piocher du côté de Pokémon pour titiller la collectionnite aiguë de certains joueurs. Lorsque de nouvelles créatures font leur apparition dans votre monde, vous avez la possibilité de les scanner pour les ajouter à votre archive. Cette sorte de Pokédex vous permet ainsi d’obtenir plus d’informations sur les différentes races : conditions d’apparitions, rareté, adaptabilité, etc… Evidemment, certaines bestioles sont plus difficiles à dénicher que d’autres et il faudra donc vous armer de patience pour scanner l’ensemble des 200 créatures. Malgré leur design sympathique, il faut malheureusement noter qu’une bonne partie d’entre elles sont déclinées en plusieurs versions alternatives qui ne se différencient que par leurs couleurs.
Jolie direction artistique pour moteur à la traîne
Mais l’autre intérêt de Birthdays the Beginning est son système de terrain Voxel permettant de façonner de jolis paysages. Les outils ne sont pas nombreux, mais on parvient pourtant à créer de magnifiques petits univers bien mis en valeur par une direction artistique toute mignonne. Les dinosaures qui se retrouvent au cœur de ce bestiaire jouissent de formes rondelettes et rigolotes.
Finissons justement avec le moteur graphique qui s’avère finalement bien juste et étonnamment gourmand. Peut-être est-ce le Voxel, mais une chose est sûre, la PlayStation 4 utilisée lors de ce test essuyait des horions dignes des plus grands jeux AAA. Heureusement que les développeurs sont parvenus à accoucher d’une esthétique capable de cacher un peu la misère.
Points forts
- 200 créatures différentes...
- Possibilité de créer de jolis mondes
- Une direction artistique sympathique
Points faibles
- ... dont une bonne partie de versions alternatives
- Les conditions d'apparition des créatures trop simples
- La PlayStation 4 en position latérale de sécurité
- La vue à la première personne vomitive
- Les créatures manquent de vie et n'offrent aucune interactivité
Birthdays the Beginning est typiquement le genre de petit jeu que l’on aurait bien vu débarquer sur mobiles. Le concept est simple, bien trop simple pour réussir à séduire les amateurs de God Sim et c’est dommage puisque l’esthétique colorée était plutôt réussie. Malheureusement, on tourne vite en rond et face à un prix aussi élevé (40 €) on ne pourra que vous conseiller de retourner jouer les dieux sur Black & White.