La voilà, elle est enfin là : la quatrième et dernière compilation Kingdom Hearts ! Après un 2.8 HD qui brillait davantage par son contenu exclusif que par le remaster de son jeu 3DS, Dream Drop Distance, Square Enix sort enfin l’artillerie lourde et dégaine sa compilation presque ultime. 6 contenus de la saga, 4 jeux complets affichant chacun 30H à 60H de jeu et 2 « films » réalisés avec le moteur de Kingdom Hearts 2. De quoi préparer les joueurs à l’arrivée fantasmée de Kingdom Hearts 3, mais est-ce suffisant ?
Présentation vidéo de la compilation
C’est donc dans l’optique de rendre toute la saga compatible PS4 que le studio nippon a décidé de réunir les compilations 1.5 et 2.5, sorties séparément sur PS3, sur une seule galette. Côté contenu, vous aurez largement de quoi faire. Jugez plutôt : Kingdom hearts Final Mix, Chain of Memories, 358/2 Days, Kingdom Hearts 2 Final Mix, Birth By Sleep Final Mix et Re:coded. Pour les nostalgiques, c’est l’occasion de se refaire ces différents monuments de la saga. Pour les novices curieux, la 1.5 + 2.5 apparait comme la parfaite porte d’entrée pour découvrir dans de bonnes conditions cette licence qui mélange habilement l’intensité de la saga Final Fantasy aux intrigues et thématiques des mondes de Disney. Inutile de vous faire ici le test de chacun des titres, c’est pourquoi nous allons privilégier une rapide introduction aux différents contenus avant de vous dresser le tableau technique de la compilation.
Kingdom Hearts 101
Vous n’avez jamais osé aborder Kingdom Hearts mais l’histoire (très touffue soit dit en passant) vous intéresse et vous intrigue ? Alors cette section de notre test peut vous intéresser. Kingdom Hearts, c’est avant tout un cas pratique de courage et d’amitié. On y suit Sora, jeune adolescent vivant sur la paisible et paradisiaque Destiny Island. Il passe ses journées à s’amuser et à jouer avec ses amis, notamment l’adorable Kairi, qui tient une place spéciale dans son cœur, mais aussi avec son ami et rival de toujours, Riku. L’envie d’explorer les mers et le monde extérieur les taraude de plus en plus, et nos trois compères mettent au point une excursion imminente en radeau, quitte à abandonner parents et proches pour connaître enfin l’aventure et le mystère. Manque de bol, leur monde se « connecte » lors d’une nuit particulièrement agitée et des créatures de l’ombre envahissent Destiny Island, engloutissant Riku qui, dominé par l’envie de changer de vie, se laisse succomber à l’appel de l’obscurité nouvelle.
Kairi disparait, et notre bon Sora se voit projeté dans l’inconnu et hérite d’une arme atypique : la keyblade, une épée en forme de clé. Sa quête pour sauver ses amis va l’amener à travers de nombreux mondes de Disney, dans lesquels il aura la lourde tâche de venir en aide aux innocents, attaqués par la corruption des ténèbres. Sauver Kairi et les autres « princesses » de chaque monde sera pour Sora aussi important que sauver Riku, devenu chevalier de Maléfique et nouvellement doté de pouvoirs surhumains. Au fil des heures, on découvre un gameplay action-RPG élaboré pour l’époque (avec ses invocations, ses nombreuses capacités et combos spectaculaires à apprendre), mais qui aujourd’hui trahit son origine PS2, à cause notamment d’une caméra poussive, mais nous y reviendrons plus tard...
4 épisodes majeurs
Kingdom Hearts : Chain of Memories, le second opus présent sur la compilation, nous dépeint les aventures de Sora et de ses compagnons Donald et Dingo juste après la fin du premier opus, alors que ces derniers se retrouvent pris au piège du Manoir Oblivion dans lequel les souvenirs se matérialisent. On y explorera les différents mondes du premier opus, et pourrons également contrôler l’emblématique Riku, lequel sera aidé par Mickey et Diz, un mystérieux personnage encapuchonné. Ce charadesign nous rappellera forcément la première heure de Kingdom Hearts, dans laquelle on nous présente une mystérieuse caste de passeurs de mondes. Le curieux accoutrement de ces personnages dévoile donc une partie de ses secrets dans Chain of Memories à travers l’Organisation XIII, un groupement de personnages hauts en couleurs, qui dominent ici le Manoir Oblivion et incarneront vos principaux antagonistes durant toute la saga.
Côté gameplay, cet opus designé pour la Game Boy Advance fait état d’un système de jeu basé sur des cartes à dégainer, à combiner, ou à stocker. Un changement bienvenu pour la version portable qui, sur le remake PS2, s’adapte très bien et offre un concept nouveau pour la série, lequel ne sera plus vu jusqu’à l’arrivée de Kingdom Hearts Unchained, sur navigateur et mobile. Doucement mais sûrement, Chain of Memories prépare les joueurs à Kingdom Hearts 2, épisode sorti en 2006 sur PS2 et qui nous revient donc dans cette compilation, dans sa forme Final Mix (incluant toutes les retouches faites depuis), portée successivement sur PS3 puis remasterisée pour la PS4.
Kingdom Hearts 2 démarre donc peu après Chain of Memories et place Sora et son équipe face à l’Organisation XIII et aux Simili, littéralement « ce qui reste » des êtres transformés en sans-cœur par les ténèbres. Dans un cadre d’une envergure bien supérieure à celui du premier Kingdom Hearts, ce second opus nous propose des mondes plus atypiques, mieux travaillés et plus immersifs pour illustrer un scénario qui devient dès lors très complexe. Le gameplay s’enrichit considérablement de son côté et gagne en dynamisme, allant jusqu’à autoriser le port de 2 keyblades durant certaines phases, une feature très demandée depuis la vidéo Deep Dive, sorte de sneak peak de Kingdom hearts 2 diffusé en tant que fin secrète du premier opus. Car oui, Kingdom Hearts c’est aussi une histoire qui ne cesse d’avancer, de s’intensifier, et qui n’hésite pas à teaser ses prochains opus grâce à des cinématiques bluffantes de beauté. La fin secrète de KH2 introduit quant à elle la « Guerre des Keyblades », un événement que l’on va pouvoir vivre dans Birth By Sleep, opus PSP remasterisé sur PS3, puis sur PS4.
Birth By Sleep nous fait oublier un temps Sora, Riku et Kairi, pour se focaliser sur le trio de porteurs de Keyblade que l’on peut voir dans la sublime fin secrète de Kingdom Hearts 2 Final Mix, aux prises avec Maître Xehanort et son apprenti. Ventus, Aqua et Terra sont donc nos trois héros de Birth By Sleep, considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs épisodes de la saga. Côté gameplay, le titre intègre un système de combat dynamique et assez atypique, misant sur le combotage d'attaques variées, physiques et magiques. Comme d’habitude, le courage, l’amitié, et l’amour seront au cœur des thématiques abordées et nous zonerons de mondes en mondes pour y découvrir toujours plus d’épopées Disney retravaillées avec en trame de fond l’affrontement entre le bien et le mal, entre l’obscurité et la lumière. Dernière pierre angulaire majeure de la saga, Birth By Sleep s’offre aussi une suite le temps d’un épilogue développé exclusivement pour la PS4 dans la compilation 2.8 HD, sortie mi-janvier en France, laquelle réunissait Dream Drop Distance (titre 3DS remasterisé pour PS4), le film X Back Cover, mais surtout « A Fragmentary Passage », autrement dit l’après Birth By Sleep.
Lire le test de Kingdom Hearts HD 2.8 Final Chapter Prologue
En complément de ces 4 titres massifs qui vous octroieront plusieurs centaines d’heures de jeu, on retrouve 2 « films », où plutôt 2 « successions de cut-scenes » qui résument les titres Re:Coded et 358/2 Days, tous deux sortis sur DS et remasterisés sur PS3 sous forme de cinématiques utilisant le moteur de Kingdom Hearts 2. Les titres vous dureront chacun 3 heures environ et s’attarderont tantôt sur l’arrivée de Roxas, l’un des héros de Kingdom Hearts 2, tantôt sur l’après Kingdom Hearts 2. De quoi passer un moment pour parfaire votre connaissance de la saga. Mais cette véritable odyssée n’a-t-elle pas trop vieilli pour être appréciée ?
Quelques extraits de gameplay de la compilation
Trois points faibles qui peuvent rebuter
Comme à chaque fois lors des tests de remasters, c’est la qualité du portage qui nous intéresse le plus, l’œuvre demeurant la même. Et sur ce point-là, la 1.5 + 2.5 fait un boulot « honnête » comme ce fut le cas sur la 2.8 pour Dream Drop Distance. Cette version rend donc les séquences de jeu plus fluides et plus nettes que sur les deux compilations PS3 qu’il réunit. Le 1080p 60FPS fait bien son travail mais dénote clairement avec les cut-scenes, restées en 30 FPS, qui prennent donc un sacré coup de vieux et hachent la narration. Dans le même genre, on pourra citer les deux « films » présents sur la compilation, qui n’ont pas subi nativement de traitement Full HD et affichent donc une résolution 720p upscalée en 1080p. On y constatera donc un très sérieux aliasing et une compression vidéo pas toujours au poil. Toutefois, cela ne gêne en rien la qualité de l’aventure, mais l’on aurait apprécié plus d’efforts pour rendre le tout homogène.
L’affront le plus notable, en revanche, est effectué au niveau du doublage, bloqué en anglais alors que les versions originales des 2 opus chiffrés furent doublées dans la langue de Molière (à la différence des Final Mix). Exit donc l’émotion de retrouver son jeu d’antan, en français, avec certaines voix d’origine héritées des doublages francophones des Disney. On aurait préféré ici un choix de langue, au vu des capacités du support, ne serait-ce qu’en téléchargement gratuit. Enfin, inutile de préciser que ces titres ont tous pris 10 ans à 15 ans dans la face, techniquement parlant, et sont issus de générations antérieures à la 8ème, sur laquelle se joue le jeu. Il sera donc nécessaire d’accepter le fait de jouer à des jeux pensés et développés pour l’ère PS2, après avoir déboursé vos deniers pour un titre PS4. Oui, vous êtes sans doute déjà au courant, mais on préfère préciser… Fort heureusement, l’histoire, le cadre, l’intensité des affrontements, les dizaines de mondes exploités et l’aura de la série suffiront sans aucun doute à séduire les curieux et les nostalgiques n’ayant pas retouché ces œuvres depuis des lustres. La compilation quasi ultime (complétée par la 2.8) pour attendre Kingdom Hearts 3 dans de bonnes conditions…
Points forts
- Plus de 200 heures de jeu au programme
- Revivre la quasi-intégralité de la saga sur un seul disque
- 1080p et 60 FPS sur les 4 titres "jouables"
- Idéal pour les nostalgiques comme pour les retardataires qui découvrent la série
Points faibles
- Portage un peu fainéant (framerate en cut-scenes, aliasing parfois très présent, VF absente, 720p upscalé pour 2 titres).
- Attention : jeux PS2 portés, puis remasterisés. Réalisation et gameplay vieillots.
Kingdom Hearts HD 1.5 + 2.5 ReMIX correspond à ce à quoi les gens pouvaient s’attendre après le 2.8 Final Chapter Prologue, notamment en matière de qualité de portage. Les titres proposés sont fins, fluides… et c’est tout. On notera donc quelques défauts techniques, notamment sur la qualité graphique très limitée de 358/2 Days et Re:Coded). Dans sa globalité, cette compilation est un must-have si vous souhaitez revivre vos épopées d’antan sans ressortir vos vieilles consoles, et un incontournable si vous êtes curieux à l'égard de l’univers Kingdom Hearts et souhaitez vous faire l’intégrale pour vous préparer au troisième épisode. Complet, proposant plus de 200 heures de jeu et de cut-scenes, doté d’une des histoires les plus riches et les plus complexes du milieu vidéoludique, Kingdom hearts s’offre avec cette 1.5 + 2.5 ReMIX une toute dernière compilation qu’on ne peut que vous conseiller de faire, si tant est que vous soyez réceptif au genre et aux thèmes.