NieR Automata est un projet d’amoureux du jeu vidéo repris en main par une équipe de rêve. Bien décidée à offrir à la série une suite dépassant toutes les attentes de ses fans, l'expérience se double d'un gameplay solide capable d’attirer l’attention des nouveaux joueurs. Avec le créateur de la série Yoko Taro à sa direction, la vision du producteur Yosuke Saito (Dragon Quest) et le génie musical des compositeurs Keiichi Okabe et Keigo Hoashi, tous de retours dans leur rôle respectif, ce NieR : Automata partait sur de solides bases côté univers. Si l’ovni NieR de 2010 proposait un gameplay multi-facettes quelque peu plombé par des maladresses, cette suite s'offre le savoir-faire du studio PlatinumGames (Bayonetta, Vanquish, Metal Gear Rising : Revengeance, etc.). Ajoutez à la formule un chara-design signé par le coup de crayon de l’artiste Akihiko Yoshida (Final Fantasy) et vous obtenez, sur le papier tout du moins, les ingrédients d’un très grand jeu. Cela se confirme-t-il manette en main ? Réponse sans plus tarder.
Ce test est garanti sans spoilers majeurs du scénario du jeu. Il serait tout de même dommage de vous gâcher le plaisir de la découverte d'un titre dont l'intérêt repose en grande partie sur la mise en place d'une histoire.
La console de Microsoft était jusque-là privée de ce NieR : Automata développé par PlatinumGames. La Xbox 360 avait pourtant profité du premier épisode, et le public de la marque est généralement demandeur de jeux d’action, lui qui a connu avant tout le monde les frissons procurés par Ninja Gaiden. Comme Epyon nous l’avait prophétisé en mai dernier, le titre édité par Square Enix débarque enfin sur la bécane américaine dans une édition sous-titrée “BECOME AS GODS”.
Techniquement parlant, la version Xbox One X délivre du 4K upscalé dans un 60 images par seconde constant. De manière globale, l’image est plus nette que sur PlayStation 4 Pro, même si cette amélioration ne se remarque pas d’emblée une fois le jeu lancé. Certaines textures restent même assez floues, surtout si l'on s'amuse à coller la caméra aux objets qui composent les terrains. Le gain est donc bien là, mais nous aurions espéré plus d’efforts purement graphiques afin d’être au niveau de nos folles attentes sur One X. Il est à noter que le titre ne propose pas de choix entre plusieurs options de visualisation (de type résolution ou fluidité). Sur Xbox One S classique, le résultat est, sans surprise, plus scintillant, particulièrement dans les niveaux où l’on trouve de l’herbe et des arbres.
Du côté du contenu, cette édition contient le DLC “3C3C1D119440927” qui comprend trois arènes, accessibles à un moment donné de l’aventure. Cette édition propose également de nouvelles tenues et de nouveaux items. Pour le reste, ce portage Xbox est strictement identique à la version PlayStation 4 sortie en février 2017. NieR : Automata BECOME AS GODS est proposé à une cinquantaine d’euros sur le Microsoft Store. Le soft est fortement conseillé à ceux qui ne connaitraient pas encore les formidables aventures de 2B, ou à ceux qui voudraient le parcourir dans sa version la plus aboutie sur consoles. Pour rappel, le jeu ne fait actuellement partie ni de la gamme Play Anywhere, ni du Game Pass.
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?
L’action de ce NieR Automata se déroule sur Terre des milliers d’années après les évènements du premier volet. Chassée de la surface par une armée de machines envoyée par une mystérieuse race alien, l’humanité a trouvé refuge sur la Lune. Tous les espoirs de reconquête de la planète sont placés dans l’organisation YoRHa qui, depuis une base orbitale, envoie des bataillons d’androïdes afin de mener le front contre l’envahisseur robotisé. "Gloire à l'Humanité !" scandent-ils en chœur tandis que la violence des combats fait rage à la surface.
Le joueur incarne l’unité YoRHa 2B, androïde de combat envoyé en mission afin de reprendre certaines positions stratégiques aux machines. NieR : Automata débute par la mission proposée en tant que démo en décembre dernier sur PS4, au moment où 2B infiltre les dédales mécaniques d’un immense complexe industriel en compagnie de l’unité de reconnaissance 9S. Dès les premières minutes, 2B apparaît comme forte, assurée et entièrement dédiée à sa tâche. L’allure sexy de son chara-design combiné à la grâce de ses animations et à une tenue qui n'hésite pas à se soulever à la moindre brise créent un contraste très réussi avec la facette implacable et mortelle du personnage. A contrario, l’apparence plus adolescente de 9S s’accorde avec son caractère plus enthousiaste et curieux. Les deux unités forment un duo très attachant et donnent lieu à de nombreux dialogues parfois humoristiques, souvent philosophiques sur la condition même des machines.
Malgré l'épais bandeau noué autour de leurs yeux, ils parviennent à dégager de nombreuses émotions et irradient d’une humanité rare avec laquelle Yoko Taro prend beaucoup de plaisir à jouer. Il est ici question d’identité personnelle, d’attachement sentimental et d’une bonne dose d’autres interrogations métaphysiques que seules les multiples fins du titre (5 au total) pourront satisfaire. Comme son prédécesseur, NieR Automata n’est pas une aventure que l’on range au placard une fois le premier générique de fin affiché à l’écran. Le titre vous propose de relancer différentes parties sous plusieurs perspectives de personnages afin de vous faire vivre son la trame de son histoire dans sa totalité.
Pas de panique si vous n’avez jamais posé les mains sur le premier NieR sorti en 2010 sur PS3 et Xbox 360. Cet épisode Automata se déroule certes dans le même univers, mais dans un futur si lointain et bouleversé qu’il instaure sa propre trame narrative. Les fans de la licence prendront plaisir à remarquer les multiples références glissées en jeu (personnages, armes, lieux, etc.) tandis que les nouveaux venus n’ont pas à s’inquiéter de vivre une expérience tronquée de ses clés de compréhension.
Powered by Androïdes
Sitôt le jeu lancé qu’il nous embarque déjà avec lui dans sa crise identitaire constante. S’il se présente comme un action-RPG, NieR Automata ne se prive pas de devenir un Shoot them Up, un jeu de plateforme ou bien encore un Twin Stick Shooter à de multiples occasions. Ces variations de gameplay s’effectuent grâce à des transitions d’angle de caméra d’un naturel absolu. De la variation des styles de jeu à la chorégraphie des combats, tout est incroyablement fluide dans l’expérience Automata. La majeure partie des combats gravite autour du savoir-faire de PlatinumGames en matière de Beath them all nerveux. Le studio parvient à créer un équilibre entre une prise en main relativement simple et technicité suffisamment plaisante pour tous les amoureux du genre. Deux boutons pour attaquer, de nombreux combos à réaliser en alternant entre les deux armes des personnages, de la gestion du tir à distance grâce à nos pods de soutien, le gameplay du titre est une indéniable réussite sans être pour autant aussi exigeant que celui d'un Bayonetta en mode de difficulté avancé.
La mécanique huilée des affrontements transforme chaque affrontement en une chorégraphie mortelle où votre capacité à esquiver les attaques au bon moment grâce à la touche R3 sera récompensée par une frame d’invulnérabilité et une puissante contre-attaque. Le joueur devra aussi apprendre à utiliser les différentes capacités de ses POD afin de se doter de nouvelles attaques ou de puissants outils de défense. Oubliez donc les combats quelques peu maladroits du volet de 2010, la cure PlatinumGames d’Automata fait un bien fou à la licence et décuple notre plaisir de jeu. Les hordes de robots se démantèlent avec une classe folle tandis que les combats de boss, nombreux et épiques se transforment souvent en chorégraphie mortelle à la mise en scène impeccable au beau milieu d’une pluie massive de projectiles à éviter avec l’agilité d’un chat. Bref, malgré un léger manque de variété côté casting d’ennemis robotiques, des combat comme ça, on en redemande !
Extrait : Les différents visages de NieR : Automata
Le jeu pense aussi à tous ceux que la technicité des affrontements peut effrayer où au public bien plus intéressé par son aspect J-RPG que par son côté Beath them all en proposant un mode facile dans lequel une bonne partie des actions de combat peuvent être automatisées à l’envie (esquives, tir du pod, soins, etc.).
Chip tune
Comme une façon supplémentaire de jouer avec les codes du jeu vidéo afin de briser une fois de plus la fine cloison du quatrième mur avec laquelle Yoko Taro aime tant jouer, NieR Automata propose au joueur de se fabriquer lui-même une interface sur-mesure. En début de partie, vous ne verrez s’afficher ni vos dégâts, ni la santé des ennemis, ni même l’expérience gagnée après un combat. Il faudra pour cela équiper 2B (ou les autres androïdes contrôlés) de différentes puces à récupérer pour personnaliser votre expérience de jeu. Au-delà de cette interface vendue en kit, le système d’amélioration des personnages repose sur une série de puces de combat à empiler afin de créer une grande variété de “builds”. Envie d’une 2B offensive et rapide ou d’un personnage beaucoup plus résistant aux attaques ? D’une parade plutôt que d’une esquive, ? D’ondes de choc lors des coups portés ? Plus vous progresserez dans l’aventure et débloquerez d’emplacements pour les puces, plus la personnalisation des styles de jeu sera au rendez-vous.
Comme un rappel appuyé aux productions From Software, la mort de votre personnage marque le transfert de sa “conscience robotique” vers un autre corps en tout point identique au précédent. Il faudra toutefois aller récupérer vos puces sur votre propre automate inanimé ou bien transformer sa carcasse vide en allié capable de se battre à vos côtés durant un court moment. Si vous jouez en ligne, il sera d’ailleurs possible de tomber sur le cadavre d’autres joueurs afin de réaliser les mêmes actions que celles disponibles pour votre dépouille mécanique. Notez au passage que la référence Soulienne ne s’arrête pas là puisqu’une interface permet au joueur d’accompagner son cadavre d’un message articulé autour de différents groupes de mots prédéfinis.
2B or not 2B
Son examen remporté haut la main côté action, NieR Automata s’attaque maintenant à sa partie RPG. Car si les premières images du jeu insistaient lourdement sur de l’action très appuyée, le titre propose aussi d’explorer un monde ouvert rempli de PNJ, de quêtes, de marchands et de secrets à dénicher sous les décombres d’une humanité chassée de sa planète. Le chapitre introductif terminé, en route vers un petit campement de la résistance planqué entre deux bâtiments en ruine au milieu d’une cité envahie par les robots et la nature. C’est ici qui 2B et 9S récupèrent leurs premières missions et reviennent assez régulièrement pour faire le plein de consommables ou encore améliorer leurs armes avec les différents matériaux récoltés à travers le monde (et laissez-moi vous dire qu’il y aura beaucoup de choses à ramasser !). Tout réapparaît lors des transitions de zone dans Nier Automata : ennemis, loot, matériaux ; il est donc plutôt aisé de se laisser prendre au petit jeu du farm en vue d'améliorer l'une de ses armes ou capacité.
Ne comptez toutefois pas fouler du pied un univers aussi vaste que ceux d’un Horizon : Zero Dawn ou d’un The Legend of Zelda : Breath of the Wild pour ne citer que les deux ténors de l’open world de ce mois de mars 2017. Le monde de NieR Automata est composé d’une poignée de zones ouvertes articulées autour d’une ville en ruine peuplée de robots et de beaucoup de vide. Très tôt d’ailleurs, le joueur débloque la capacité de transfert d’un point à l’autre de la carte, accentuant d’autant plus la sensation d’évoluer dans un univers découpé en atmosphères à la manière d’un parc à thème géant. Chacun des environnements dispose effectivement d’un charme tout particulier : désert dans lequel surfer sur les pentes des dunes à la Journey, vaste forêt à l’atmosphère tout droit sortie d’une production de la Team Ico, parc d’attraction abandonné, usine rongée par la rouille, tout n’est que ruines sur cette Terre post-apocalyptique à la palette de couleurs volontairement terne et délavée. Les zones résèrvent tout de même bon nombre de passages secrets ou de raccourcis à débloquer afin de fluidifier la progression et proposer des challenges supplémentaires.
Variations mécaniques
Il suffit pourtant de quelques quêtes principales ou secondaires pour faire se craqueler le vernis de cette apparente désolation. Le monde de NieR Automata est rempli de trames narratives d’une rare intelligence, de rencontres cocasses et de réflexions philosophiques sur la nature de la condition des machines. Préparez-vous à rire, à pleurer aussi, et à remettre sans cesse en question ce que vous considérez comme des acquis. Si les choses sont finalement assez variées du côté des missions secondaires, on retrouve tout de même quelques bonnes vieilles quêtes Fedex de récolte pas forcément des plus intéressantes à jouer. En revanche, la production brille bien plus lors d'activités plus originales comme des courses urbaine ou encore des petits jeux de casse-tête aptes à créer des variations dans son rythme de jeu.
Yoko Taro et ses équipes livrent une véritable réflexion sur la conscience mécanique avec ses figures robotiques capable d’émotion, de peur, et même d’amour. Il ne faudra pas se contenter d’une seule et unique partie pour répondre aux nombreuses interrogations soulevées par le scénario. Une fois la première boucle narrative terminée en 10 à 15 heures, le titre invite le joueur à relancer la partie sous la perspective d’un autre de ses protagonistes. Il en va ainsi durant cinq actes au cours desquels nous irons de surprises en surprises et nous frotterons à de nouvelles variations de gameplay au sein d’un titre qui prend un plaisir fou à se déconstruire lui-même. Toutes les facettes du scénario ne sont néanmoins pas au même niveau et une certaine redondance pourra s'installer notamment lors de la partie consacrée au personnage de 9S. Néanmoins, rarement un jeu d’action nous aura autant fait réfléchir, rarement un titre aura su jouer avec ses propres codes pour sans cesse nous étonner.
Extrait : Nier : Automata, un combat de boss épique et brutal
Pas vraiment beau, on ne va pas le NieR...
Les éloges terminés, il est maintenant temps de pointer du doigt certaines des lacunes du titre à commencer par son volet technique daté. C’est un fait, PlatinumGames et Square Enix ont fait le choix de sacrifier de nombreux effets, shaders et autres résolutions détaillées de textures sur l’autel de la fluidité d’affichage. Pour faire simple, le jeu tourne à 60 images par seconde à la fois sur PlayStation 4 classique où il s'affiche en 900p et sur PS4 Pro où il parvient à atteindre du 1080p avec quelques rares effets supplémentaires. Il n'empêche que la production semble régulièrement tout droit venue de l’époque PS3 / Xbox 360. Modélisation assez pauvre des décors urbains, végétation au rabais, pop-in de certains décors lointains, si le titre n’est pas à son avantage côté technique pure, il parvient à compenser cette faiblesse grâce à une direction artistique pleine de charme et d’originalité accentuant le fort sentiment de nostalgie de ce monde certes désolé, mais aussi nimbé de mystère et de mélancolie.
On notera aussi quelques micro-saccades rencontrées lors des sprints à haute vitesse de 2B. Fort heureusement, les combats ne sont pas impactés par ces légers hoquets de stabilité d’affichage. Pensez à régulièrement enregistrer votre progression à proximité des balises éparpillées un peu partout sur la carte, car le jeu ne dispose pas de sauvegarde automatique. Si cette absence va de pair avec la technicité revendiquée du titre, elle se révèle parfois frustrante lorsqu’il s'agit de recommencer une séquence entière de plus de 20 minutes de jeu. D’autant qu’à deux ou trois reprises, certains scripts de PNJ ont refusé de se lancer durant notre session de test, nous obligeant à relancer la partie pour remédier au problème. Comme pour constamment maintenir un équilibre délicat entre ses lacunes et ses qualités, NieR Automata s’offre d’excellentes animations. Les robots au design industriel et à la gestuelle volontairement grotesque évoluent aux côtés d'androïdes de combat aux mouvements gracieux dont les animations d'attaques parviennent tout de même à transmettre l'impact des coups. La version PC du jeu, confirmée pour le 17 mars prochain, pourrait affiner certains angles techniques sans pour autant pouvoir se classer au rang des références du genre.
Le titre est doublé en japonais, en anglais et dispose d’une traduction textuelle française complète et de qualité. Si les puristes se lanceront probablement dans l’aventure en version originale japonaise, les voix anglaises sont assez réussies et ne sombrent pas dans l’exagération souvent propre aux doublages américains des J-RPG.
Et comment conclure ce test sans évoquer le frisson de plaisir ressenti à l’écoute de la bande-son de NieR Automata. Déjà à l’œuvre derrière la magie des thèmes du premier NieR et de Drakengard 3, les compositeurs Keiichi Okabe et Keigo Aoshi signent ici un habillage musical de très haute volée à classer sans aucun mal au panthéon des plus belles compositions du jeu vidéo moderne. Emprunt de musique classique, d’envolées lyriques planantes soutenues par le doux timbre de la voix de la chanteuse Emi Evans, la musique participe grandement à façonner l’univers du jeu. Tantôt apaisantes comme le thème du campement de la résistance, tantôt mécaniques et brutales, les pistes s’enchaînent en multipliant les références (Ghost in the Shell, productions de la Team Ico, NieR premier du nom, etc). Bref, foncez écouter ce petit bijou auditif même si vous ne prévoyez-pas de jouer à NieR Automata !
Points forts
- Une histoire captivante à découvrir sous plusieurs angles
- La construction globale du jeu est d’une rare intelligence
- Des combats intenses, techniques, tout simplement beaux à regarder et agréables à prendre en main
- Une personnalisation de la difficulté à la carte grâce au système de puces
- Des androïdes et des robots finalement très humains, animés avec talent
- Parvient à régulièremet se réinventer
- Une atmosphère souvent envoûtante
- Fluidité au poil à 60 fps
- Et quelle bande-son ! Vos oreilles vous diront merci.
Points faibles
- De grosses lacunes techniques côté décors
- Un monde ouvert plutôt vide et pauvre en détails
- Pas de sauvegarde automatique
- Quelques rares bugs de collision et de déclenchement de scripts
- Léger manque de variété lors de certains scénarios additionnels
Plus qu’une suite réussie, NieR Automata est un petit bijou multifacette à l’intensité rare. Si certains feront sans doute l’erreur d’arrêter leur jugement à sa simple enveloppe technique datée, ils passeront à côté d’une expérience pleine de rebondissements et d’intelligence. Doté d'un scénario captivant soulevant bon nombre de réflexions sur la condition des machines, le projet troque, pour notre plus grand plaisir, le gameplay quelque peu bancal du premier volet de 2010 pour une prise en main doté de tout le savoir-faire du studio PlatinumGames. Original sur bien des aspects, surprenant par beaucoup d’autres, fascinant à vivre et à écouter, NieR : Automata possède tous les atouts d’un jeu mémorable.