Figure “rétro” emblématique au même titre que Megaman, Mario ou encore Sonic, Bomberman célèbre son retour sur le devant de la scène dans une 33ème itération (sans compter les spin off) exclusive à la dernière console en date de Nintendo. Née en 1983 de l’imagination fertile du studio Hudson Soft puis rachetée en 2012 par Konami, la franchise a traversé les âges et posé ses bombes sur la majorité des machines ayant fait l’histoire du jeu vidéo. C’est désormais au tour de la Nintendo Switch d’accueillir un nouveau jeu nommé sobrement Super Bomberman R. “R” pour Reborn à en croire les développeurs. Ce nouveau Bomberman sonne-t-il le retour d’une licence parlant avant tout aux joueurs nostalgiques ?
Cinématique d'ouverture de Super Bomberman R
R pour Renaissance ?
Qui ne connaît pas Bomberman ? Au même titre que Tetris, Space Invaders ou encore Metal Slug, Bomberman représente pour nombre de joueurs un passé pixelisé où le gameplay primait sur un enrobage aussi bien narratif que visuel. Et à ce titre, Super Bomberman R ne propose rien de moins qu’une formule ayant fait le succès de la saga depuis 3 décennies. Un héros tout de bombes vêtu nettoie de ses occupants des niveaux structurés en grille à l’aide d’engins explosifs. Simple sur le papier, ce jeu d’arcade mêle habilement réflexion sur le vif et réflexes affûtés pour venir à bout de la campagne solo et d’un mode multijoueur qui fait la sève des Bomberman depuis les premiers pas de la licence.
Détruire des éléments du décor vous barrant la route, éliminer des ennemis aux comportements prédéfinis et remplir les conditions de victoire… voici un résumé concis et on ne peut plus proche de la réalité. Super Bomberman R...ecycle et caresse le nostalgique dans le sens du poil. Bonus actifs (porter/propulser une bombe…) et passifs (portée / puissance des bombes, rapidité du héros) sont également de la partie, Bomberman oblige, et viennent en aide à notre fratrie de héros toujours enclin à déposer une petite surprise aux pieds des ennemis arpentant les niveaux imaginés par Konami. Ce nouvel épisode conviendra avant tout aux fans de la série cherchant à retrouver cette sensation éprouvée jadis tout en profitant des avancées technologiques de ces dernières années.
Développé sous le moteur Unity, Super Bomberman R se démarque de ses aînés par ses graphismes. Les visuels rajeunissent ainsi une série ayant bien trop souvent tendance à regarder par dessus son épaule et à admirer sa gloire passée. Sans jamais flatter la rétine outre mesure, la direction artistique reste agréable tandis que quelques effets visuels s’en donnent à coeur joie. Malgré tout, ce Bomberman ne nous enchante à aucun moment par ses prouesses techniques. Seules les cinématiques 2D rehaussent une réalisation en deçà des attentes que nous étions en droit d’avoir. Et que dire de la caméra ? Cette perspective bâtarde vous fera pester à maintes reprises. Ennemis dissimulés derrière un bloc, zoom et dézoom chaotiques (en coopération)... génèrent une frustration difficilement envisageable dans un Bomberman ; un jeu où vitesse et analyse sont au coeur de l’expérience.
Un solo pour tuto
Une campagne solo dans un Bomberman ! Aussi étrange que cela puisse paraître, ces quelques heures passées en compagnie de Blanc, Noir, Bleu, Rouge & Co furent sympathiques. La “faute” en incombe à cet humour omniprésent si caractéristique de la saga et ces combats de boss qui renouvellent un gameplay redondant à mesure que vous complétez la cinquantaine de niveaux conçus pour l’occasion. L’intelligence artificielle vient cependant gâcher ces instants épiques. Omnisciente et rarement prise à défaut, cette dernière plombe une idée qui, sur le papier, s’annonçait prometteuse.
Diverses planètes et donc environnements assurent un brin de fraîcheur tout au long des 4 heures nécessaires pour clore un scénario tenant sur un post-it. L’empereur Buggler part à la conquête de l’univers (rien que ça) et jette son dévolu sur les 5 planètes du Système solaire du Ciel étoilé. Ni une ni deux, les formes de vie robotiques répondant au doux nom de Bomberman s’élèvent face à cette injustice et partent à la rescousse de Technopolis, Sylvestre, Cyboulonde… Anecdotique, ce récit se savoure pour ce qu’il est… une parenthèse avant d’entrer dans le vif du sujet… le multijoueur.
La campagne Solo en coopération
A plusieurs, c’est toujours meilleur
A tous les détracteurs hurlant à qui veut bien l’entendre que la coopération est morte, ce Super Bomberman R fera battre votre petit coeur de gamer. L’intégralité de la campagne solo est jouable avec un second joueur. Et autant le dire sans attendre… ce tutoriel gagne en intensité et en plaisir une fois la coopération ajoutée à l’équation. Le fun ressenti est immédiat. Les voix fusent et hurlent conseils et mauvaise foi comme aux grandes heures des soirées jeu vidéo sur canapé.
L’intérêt d’un Bomberman réside dans son multijoueur. Aussi bien à 4 qu’à 8, les joutes s’intensifient et deviennent plus amusantes lorsque des êtres humains contrôlent l’ensemble des avatars à l’écran. Avec 8 cartes “Normal” et de nouvelles à débloquer et seulement 4 bonus activables selon votre bon vouloir, le manque de contenu caractérise ce mode Bataille. Chariots vengeurs, Blocs de pression, crânes et capacités spéciales agrémentent les affrontements sans pour autant rendre l'expérience incontournable. Fun à n’en pas douter, le multijoueur reste au final anecdotique.
4 joueurs pour un match à mort
Points forts
- Un gameplay accessible et énergique
- Une campagne solo intégralement jouable à 2
- Des cinématiques 2D de qualité
- Des combats de boss rafraîchissants
- Un multijoueur divertissant et immédiatement fun
Points faibles
- Une réalisation graphique et technique vétuste
- Un multijoueur bien trop pauvre
- Une campagne solo anecdotique
- Une caméra frustrante et inadaptée au genre
Cette 33ème itération de Bomberman ne restera pas dans les mémoires malgré un R synonyme de Reborn à en croire Konami. Avec sa campagne solo anecdotique et son mode multijoueur pauvre en contenu, Super Bomberman R ne concrétise que partiellement les attentes des fans. Et la réalisation datée du titre, aussi bien technique que visuelle, ne peut sauver ce titre qui aura seulement le mérite de raviver cette nostalgie sommeillant en chacun de nous.