Dès l'écran-titre, le ton est donné. Le thème officiel de la série (vous savez, le bon gros riff de guitare électrique) retentit pendant que l'intro révèle les protagonistes principaux. Point de cinématique en images de synthèse, le tout se résume à des écrans quasi fixes. Au moins, il n'y a pas de tromperie sur la marchandise, Power Rangers : Mega Battle n'a pas d'ambition démesurée. Mais il aurait peut-être fallu qu'il en ait juste un soupçon...

LE CLUB DES CINQ

Après avoir sélectionné votre Ranger favori, vous êtes lancés dans le grand bain. Fidèle à l'œuvre originale, le jeu est construit sous la forme de niveaux faisant référence à différents épisodes de la série, avec certaines séquences directement inspirées du programme télévisé (notamment le combat contre le Ranger vert). Très classique dans son déroulement, ce beat'em up tente d'apporter de la variété avec une bonne dose de combinaisons. Outre les esquives, les combattants - qui ont, tous, des caractéristiques différentes - peuvent donner des coups de pieds, effectuer des attaques aériennes, frapper plusieurs ennemis à la fois, attraper et lancer les adversaires ou encore décocher un bon uppercut. Sans être d'une diversité folle, la liste des mouvements est honorable et se densifie au fil de la progression grâce à des compétences inédites à débloquer. S'il est bien sûr possible de combattre avec son apparence humaine, c'est bien évidemment en mode Power Rangers que la puissance des héros prend tout son sens.

En dépit de collisions parfois douteuses (surtout lors des attaques aériennes) et d'un réel manque de punch, le jeu offre quelques bons moments de stratégie. Les sbires de Rita Repulsa poussent ainsi un cri avant de se jeter sur vous, ce qui vous permet d'esquiver leurs offensives. D'autres individus du bestiaire (qui aurait pu être plus varié au passage) se protègent si efficacement que vos coups sont inoffensifs. Il faut alors patienter et frapper au moment propice quand il ne s'agit tout simplement pas de les attraper pour les balancer. Face à des belligérants plus résistants, le joueur peut aussi user d'un bon vieux tir laser des familles (un seul et il faut ensuite attendre un certain temps avant de pouvoir réutiliser son arme) ou sortir une épée, ou une hache. Les mécaniques de gameplay sont vite assimilables et c'est un bon point.

LES ROBOTS SONT MÉNAGÉS

En dehors de quelques combats contre des boss, Mighty Morphin Power Rangers n'oublie pas les affrontements de fin de niveau. Rita Repulsa apparaît et vient donner le coup de boost nécessaire à son général vaincu. Mais alors qu'on pouvait s'attendre à des rixes dans la veine d'un King of Monsters, ce qui aurait fait sens, on se retrouve avec des phases complètement pétées de shoot en vue subjective et de QTE sans grand intérêt. Il y avait tellement mieux à faire que ces séquences sont une totale déception. Les développeurs ont véritablement manqué de temps ou de moyens pour réaliser de vrais combats de méchas. Il ne reste alors que de petites idées sympatoches à droite et gauche comme du sauvetage d'otages, des chemins minés, une séquence sur une plateforme flottante ou encore de la baston sur un trampoline. L'effort est honorable mais il aurait fallu pour cela que le jeu soit digne des bécanes sur lesquelles il tourne.

Quelques secondes suffisent à se convaincre de la pauvreté graphique du titre. Si la direction artistique n'est pas ignoble et que les couleurs sont chatoyantes, tout le reste est d'une paresse abyssale. Les animations sont hachées (celle pour la chope est une blague façon "deux étapes"), les décors sont plats et sans vie et l'ensemble souffre d'une mollesse surprenante pour un beat'em up. À part quelques effets de fumée et de particules, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Pourtant, il suffit de se remémorer des titres comme Ori and the Blind Forest ou Seasons After Fall pour se rappeler du potentiel de la 2D. Là, sans exagérer, c'est à la limite du jeu flash. Même son homologue sur Mega Drive paraît plus dynamique ! Si le fan service est présent, il ne doit pas aveugler les joueurs. En dehors du mode histoire (qui englobe les deux premières saisons), le contenu peine à surprendre. Et ce ne sont pas les modes (boss mode, survival...) à débloquer qui permettront de poursuivre le plaisir. Certains monstres emblématiques ne sont pas présents et il faut également souligner l'absence de mode en ligne et de traduction avec, en prime, des problèmes sonores. Ça fait un peu beaucoup...