En arrivant sur PS4, Gravity Rush 2 attirera sans aucun doute un nouveau public, novice en ce qui concerne l'univers créé par les studios Project Siren et Sony Japan. D’ailleurs, si vous n’avez pas fait le premier opus, vous risquez d’être un peu décontenancé au début de l’aventure puisque le jeu considère que vous connaissez déjà les personnages. Comme quoi le remaster PS4 n’était pas là par hasard.

Sens dessus-dessous

Après avoir été aspirés par une anomalie gravitationnelle, Kat et Syd se retrouvent loin de Heksevillese, sans le sou, obligés de travailler pour une certaine Lisa et sa bande de mineurs errants. Bien que l’héroïne démarre sans ses pouvoirs de manipulation de la gravité, elles les récupèrent au fur et à mesure de l’aventure, s’offrant un panel plutôt complet d’attaques combos et de virevoltes aériennes. La principale nouveauté à ce niveau vient de deux modes de gravité supplémentaires:

• Le mode Lune est une gravité faible qui permet à Kat d’être plus rapide et agile, notamment dans les airs. Impeccable pour les enchaînements aériens.
• Le mode Jupiter est une gravité lourde, très pratique en combat et pour les attaques de zone en frappant le sol de toutes ses forces.

Avec la gravité normale, similaire à celle du premier opus, cela fait trois modes différents, interchangeables à volonté. Le résultat ? Un gameplay ultra dynamique qui offre au joueur de multiples possibilités pour se défaire d’ennemis ou pour accéder rapidement à une zone éloignée. Les déplacements dans Gravity Rush 2 sont toujours un plaisir et il ne m’est même pas venu à l’idée d’utiliser les fonctions de téléportation dans la ville principale du jeu, et ceci malgré sa taille gigantesque C'est pour dire ! Malgré quelques moments confus dans des périmètres étroits et des bugs de caméra, c’est un vrai petit bonheur. Les combats sont prenants, surtout en combinaison avec notre amie Raven, l'occasion de superbes ballets aériens.

Mais si on aime se mouvoir avec l’agile Kat, c’est aussi parce que le design de Gravity Rush 2 est l’un des plus réussis de ses dernières années. La ville de Jirga Para Lhao tire son inspiration de l’Amérique du Sud et la vision à perte de vues de ses multiples îles aux tôles colorées et aux architectures complexes est un doux délice. Les quartiers y sont séparés de manière verticale et les bas-fonds se situent sous les nuages, ce qui appuie bien évidemment les disparités sociales. Ces dernières ayant d’ailleurs leur part dans le scénario même si on aurait aimé que cette idée soit travaillée jusqu’au bout.

Kat sait s’occuper

Le gigantisme de la ville principale de Gravity Rush 2 est déjà une belle preuve du changement de dimension de la licence, passant d’une belle surprise sur PS Vita à un jeu qualité AAA sur PS4. Mais le contenu n’est pas en reste avec des missions variées, une trame principale prenante et complète et des quêtes annexes copieuses. Les phases de combat s’enchaînent avec des courses, des défis spéciaux, des phases d’infiltration, de protection, de recherche ou encore des missions de minage afin de récupérer des talismans supplémentaires dont la fonction est de booster les compétences de Kat. Hors mission, explorer les zones de minage et la ville permet aussi de trouver des gemmes, qui s’utilisent comme une monnaie afin d'améliorer la reine de la gravité, que ce soit ses attaques, ses mouvements ou sa consommation d’énergie. Soyons clair, il est très difficile de s’ennuyer dans Gravity Rush 2, que ce soit pendant les 25h de la quête principale ou pendant la myriade de contenus annexes, auxquels il faut ajouter la recherche de trésors à l’aide de photos prisent par d’autres joueurs, génial pour ceux qui aiment l’exploration.

Dernière chose, quand je disais que Gravity Rush 2 avait les armes d’un AAA, cela se ressent aussi dans la finition. Alors certes, on est pas à l’abri de quelques bugs de collision ici et là. Mais par finition, je parle surtout de tous les à-côtés qui font la différence entre un jeu qui ne tourne que sur un seul concept et une production fignolée. On retrouve notamment les passages narrés façon bande-dessinées à la française qui ont l’avantage d’être moins chers à produire qu’une cinématique de grande ampleur, sans pour autant être moins efficace quand il s'agît de placer un univers. Gravity Rush 2 est un jeu vivant et son style particulier se ressent dans les nombreux détails qui illuminent la ville. Même lors des missions en extérieur, certains paysages sont vraiment magnifiques et hormis les zones minières qui manquent de diversité, on est sans cesse charmé.