Nouvel entrant dans la catégorie des shooters en réalité virtuelle pour Oculus Rift et HTC Vive, VR Invaders marque la première tentative des russes de chez My.com dans le monde impitoyable des jeux pour casques. Autant le dire tout de suite : tout n’est pas rose, malgré quelques bonnes idées...
Trailer de lancement de VR Invaders
Arrête de copier sur ton voisin !
Commençons donc par l’enrobage graphique de cette épopée très inspirée par Tron. Dans VR Invaders, nous pénétrons un monde digitalisé, en 2046, dans lequel une IA tente d’imposer sa force face aux humains qui la combattent. Du film de Disney, VR Invaders récupère donc le scénario, qu’il distille via des dialogues enregistrés et disponibles en intermission. Le soft de My.com s'offre aussi l'esthétique « neon » de ce film, simpliste et économe soit l’idéal pour un jeu VR construit par une petite équipe.
Sans trop de surprise, le jeu ne dispose pas d’un contenu faramineux et propose une succession de 8 niveaux aux allures assez similaires (malgré quelques variantes, notamment de nuit), lesquels sont jouables en mode Story et en mode Arcade. Chaque niveau se terminera par un boss aux paterns pas bien compliqués. Toutefois, il nous est arrivé plusieurs fois de sécher sur un de ces ennemis et il en résulte alors le retour à la case départ du niveau, ce qui est extrêmement frustrant car en plus d'être répétitif dans l'approche de ses niveaux, VR Invaders l'est tout autant dans les missions en elle-même : on y affronter des « lignes » d’ennemis qui, s’ils ne sont pas éradiqués à temps, commenceront à vous tirer dessus. La seule vraie difficulté nous est donc généralement imposée qu'au bout de plusieurs longues minutes de tir peu inspirées. Voilà, vous avez grosso modo le concept du titre qui, grâce à la VR, dispose tout de même de certains avantages.
Côté gameplay, on est là en pleine copie de Space Pirate Trainer, un titre disponible depuis le mois d'avril 2016 sur les casques de réalité virtuelle. En effet, vous allez devoir évoluer physiquement sur une toute petite zone, dans laquelle vous aurez la possibilité d’effectuer quelques pas de côté pour esquiver les tirs de vos ennemis : une manœuvre efficace mais bien moins pratique que dans SPT pour la simple et bonne raison que le temps ne se ralentira pas à l’approche des tirs. C’est à vous de déclencher ce slow-motion, lorsque les tirs ennemis sont mentionnés à l'écran. Grâce à vos manettes, vous disposerez d’un fusil (aux tirs améliorables durant quelques secondes) et d’un boucler pour encaisser les attaques et utiliser cette fonction qui fige le temps pendant une certaine période. C’est donc à quelques mots prêt le gameplay de Space Pirate Trainer, vendu quelques euros moins cher et bien plus nerveux et plaisant en matière de sensations.
Et le plaisir dans tout ça ?
Soit, passons outre ces dérangeantes similitudes en matière d’esthétique, de scénario, ou encore de gameplay et posons-nous les vraies questions : VR Invaders est-il fun à jouer ? La réponse à cette question dépendra de votre expérience en VR. Si vous n'en avez aucune, ça sera probablement "oui", au moins pendant une à deux heures. Concrètement, les sensations de tir ne sont pas des plus convaincantes lorsque l'on a déjà touché à d'autres jeux de tir et les créatures mécaniques mises face à nous disposent d’une IA et de routines qui laisseront de toute façon les joueurs de marbre au bout de quelques parties.
Néanmoins, il faut bien reconnaitre que le mode slow-motion, disponible en tir secondaire du bouclier, dispose de quelques avantages en matière d’immersion et s'avère pratique, stratégique, tout en permettant de rendre le jeu "visuellement plaisant" l'espace de quelques instants. On ajuste ses tirs, on observe les projectiles adverses qui arrivent vers nous et l'on prend vite nos décisions : tirer contre eux pour les stopper ou de placer notre boucler à leur niveau pour les encaisser. Ce temps de réflexion est également très pratique lorsque l'on profite des upgrades d'arme pour, par exemple, dézinguer au laser une dizaine de robots et faire monter notre score.
A ce propos, sachez qu'on retrouve dans le jeu une demi-douzaine d’upgrades éphémères pour le fusil, qui aura donc droit à des tirs « shotgun », à des tirs rapide, tirs lasers ou encore tirs de plasma, bref, les classiques du genre. Notez par ailleurs que des bonus d’invincibilité vous permettent d’avoir pendant quelques temps deux fusils, lesquels pourront endosser les modifications d’arme et libérer ainsi une sympathique puissance de feu, idéale pour descendre rapidement un boss en slow-motion. Les vagues s’enchainent donc jusqu’à l'ennemi final, lequel bénéficie parfois de quelques paterns sympathique (téléportation, tirs en salves, apparitions d'ennemis en tant que sbires) mais finira toujours par vous livrer ses secrets après quelques secondes d'observation. Globalement, on aurait aimé plus de variété, plus de sensations, et plus d’authenticité dans ce titre à mi-chemin entre le shooter statique VR sur mobile (fièrement représenté par le très bon EVE : Gunjack), et le shooter VR de salon, sur lequel Space Pirate Trainer a mis la barre bien haut, et ce, dès le début de l’ère VR, avant d'être remplacé, en tant que cador des sensations, par des softs comme le très bon Arizona Sunshine. VR Invaders ne sait donc pas vraiment où tirer ses atouts dans un genre où la nervosité et le fun doivent être de mise, ce qu'il ne propose qu'à moitié...
Points forts
- Le mode slow-motion, convaincant
- Certains boss au patern intéressant
- Peut être une bonne expérience en tant que "premier jeu VR"
Points faibles
- Design simpliste et sound design sans saveur
- Sensations de tir faiblardes
- Durée de vie limitée et absence de variété dans les séquences
- Quelques bugs (fin de mission qui ne se déclenche pas)
- S'inspire clairement de beaucoup de choses sans vraiment chercher à faire mieux
VR Invaders n’est pas un mauvais jeu, c’est un titre correct pour les néophytes de la réalité virtuelle. Soyons clairs, si vous avez déjà essayé un bon shooter VR mobile ou un bon shooter VR de salon, vous allez difficilement trouver votre bonheur sur le titre de My.com. Ce dernier s'inspire fortement de ce qui a été fait sur les deux supports susmentionnés sans jamais apporter de fonctionnalité ultime ou de sensation méconnue qui viendraient faire du titre une œuvre authentique et savoureuse. Il se contente de faire "moins bien que tout le monde" à tous les niveaux, du design au son en passant par le feeling du gameplay, sans jamais réussir à se renouveler au cours des 3 à 4 heures nécessaires pour en venir à bout. Tout cela fait que l’on sort de l’expérience sans avoir vraiment pris son pied et sans avoir été impressionné par ce qu’avait à proposer le titre.