On l’a dit et répété des dizaines de fois, Gameloft est un studio qui aime « s’inspirer » de ses petits camarades afin de créer ses propres jeux. Et Zombie Anarchy ne fait absolument pas exception à la règle puisqu’il nous propose de gérer un groupe de survivants coincés en plein milieu d’une invasion de zombies. Histoire de ne pas changer une équipe qui gagne, Gameloft nous livre ici un Free to play dans la plus pure tradition « clashofclanesque » avec récolte de ressources, unités à améliorer et bien évidemment, temps de construction que l’on peut raccourcir à grand renfort de monnaie premium. Une recette qui a fait ses preuves certes, mais qui reste assez pénible si elle n’est pas bien équilibrée. Alors quid de ce Zombie Anarchy ? Réponse dans les paragraphes qui suivent.
Bande-annonce de Zombie Anarchy
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Gameloft n’a pas pêché par excès d’originalité avec ce titre. On commencera par faire la connaissance de Kane, pompier de son état, et premier personnage que l’on pourra recruter. Le bougre se balade dans une cité envahie de zombies dotés d’excroissances cristallines bien mystérieuses. Le but de ce brave Kane ? Parcourir la cité afin de trouver l’endroit idéal pour bâtir un camp fortifié, et ainsi accueillir le maximum de survivants de l’apocalypse en cours. Un problème qui sera résolu très rapidement après une brève phase de tutoriel nous présentant les principales mécaniques du jeu (rien de bien compliqué ni profond hélas). A partir de là, Zombie Anarchy brodera une histoire assez simple, et pas bien entraînante qui nous emmènera secourir une ribambelle de personnages tous plus archétypaux les uns que les autres (l’ado rebelle, le balaise au grand cœur, etc.) qui viendront rejoindre le camp.
Pimp my camp
De manière assez classique, le gameplay de Zombie Anarchy se divise en deux phases distinctes. D’un côté, la gestion du camp, de l’autre, les missions et attaques de camps ennemis. Côté camp, on se retrouve face à du Clash of Clans-like pur jus. Un QG qui donne le niveau global du camp, et limite le nombre et le type de bâtiments que l’on pourra construire (ainsi que le niveau de ses survivants), des extracteurs de ressources, des bâtiments de stockage pour lesdites ressources ainsi que de nombreux bâtiments défensifs à ne pas négliger pour la partie PvP. Chaque bâtiment construit vous demandera donc de dépenser quelques précieuses ressources (nourriture ou débris), et plus important, du temps. Et si au départ les choses vont relativement vite (de quelques secondes à une poignée de minute), les choses se corsent bien vite puisqu’il faudra attendre plusieurs heures bien réelles pour pouvoir améliorer les bâtiments. Pire, les bâtiments clés, comme le QG, demandent aussi des ressources spécifiques que l’on pourra découvrir aléatoirement durant les missions. Autant dire que si l’on joue de malchance, faire grimper les niveaux de son camp peut vite tourner au cauchemar. Heureusement, cette bonne vieille monnaie premium est là pour accélérer les choses contre quelques-uns de vos euros. Il faudra aussi réfléchir à la disposition de son camp, car il est susceptible d’être attaqué par les joueurs adverses bien décidés à s’en prendre à vos ressources.
Améliorer son camp en comptant uniquement sur les ressources générées par celui-ci étant presque impossible, il faudra bien souvent envoyer ses survivants en vadrouille dans le monde extérieur pour récupérer un peu de matériel. Chaque survivant possède ses propres caractéristiques et autres capacités spéciales propres avec lesquelles il faudra jongler pour composer l’équipe la plus efficace possible. Comme dans tout bon jeu de ce type qui se respecte, chaque personnage pourra être amélioré pour peu que l’on ait les ressources adéquates. Là encore, le côté aléatoire du loot peut bien vite porter préjudice si l’on joue de malchance. Une fois l’équipe prête, le temps est venu d’aller piller les camps ennemis, que ce soient ceux d’autres joueurs, ou bien ceux proposés par le jeu directement. Dans tous les cas, les choses se passent à peu près de la même manière. Après avoir repéré le terrain, vous pourrez (ou non) décider d’attaquer. Si vous attaquez, vous devrez alors choisir votre point d’entrée. A partir de là, vos survivants et leurs suiveurs (chaque survivant possède des sbires à sa solde) partiront gaiement à l’assaut du camp. A vous de désigner leurs cibles, et de déclencher leurs capacités au moment opportun. Un système simple donc, mais au final assez peu passionnant qui ne demandera jamais vraiment de stratégie ni de réactivité. Une fois la base annihilée, vous déclencherez une phase bonus permettant de récupérer les fameux loots aléatoires, et devrez éventuellement soigner vos troupes contre du temps et des ressources.
Le problème, c’est qu’il va bien vite falloir passer par d’intenses séances de farming afin de découvrir les ressources nécessaires à la progression du camp. Dès lors, on se retrouvera à faire les mêmes missions à répétition, sans réfléchir, en espérant tomber sur les ressources qui nous manquent. Et s’il existe des « missions de l’histoire », qui permettent de découvrir de nouveaux survivants, ces dernières sont aussi subordonnées à l’évolution du camp. Vous commencez à voir le problème principal de ceZombie Anarchy ? Si l’on ajoute à cela les paywall mis en place par Gameloft, jouer devient vite assez pénible, et peu amusant. Côté technique en revanche, difficile de critiquer le boulot effectué par le studio. Graphiquement, le jeu est très propre avec ses graphismes cartoons plutôt sympathiques à défaut d’être originaux. L’application reste très stable et assez économe en énergie malgré l’obligation de rester connecté en permanence.
- Test réalisé sur un iPhone 6
Points forts
- Graphiquement agréable
- Une réalisation très propre
Points faibles
- Un paywall qui arrive assez rapidement
- Des temps de construction trop longs
- Un gameplay au final assez limité
- Très vite répétitif
On ne va pas se mentir, Zombie Anarchy n’est pas un jeu très passionnant. La gestion du camp, aussi sympathique soit-elle, s’avère très vite limitée par les temps de construction interminables qui ralentissent artificiellement la progression du joueur pour le pousser à dépenser sa monnaie premium durement gagnée. La partie attaque pour sa part ne sauve pas les meubles en n’offrant que peu de possibilités stratégiques, et laissant plus le joueur spectateur qu’autre chose. Si l’on ajoute à cela le rythme en dent de scie imposé par l’histoire, qui se dévoile en fonction des avancées du camp ou des personnages ou les sessions de grind interminables, on se retrouve au final face à un jeu qui non seulement frustre, mais nous laisse aussi sur notre faim. Difficile, au final, de s’attacher à ce titre que l’on a déjà vu mille fois dans des déclinaisons similaires. Et si jamais vous vouliez tout de même jouer à un jeu du genre avec une thématique zombie, allez plutôt lorgner du côté de The Walking Dead: Road to Survival qui, s’il possède aussi de nombreux problèmes, a pour lui des combats un brin plus engageants.