Pour son premier contenu additionnel, Dark Souls 3 s’offre une petite virée aux sports d’hiver avec Ashes To Ashes. Plaines enneigées, guerriers nordiques dopés aux hormones, meutes de loups enragés, ajoutez à ces nouveautés un duo de boss plutôt réussi, un lot d'équipements inédits et un système de matchmaking très attendu par les fans de PvP et vous obtenez un DLC honnête, quoi qu’un peu court.
Paint crush
From Software se décide enfin à rendre l’accès à un DLC moins cryptique que par le passé. Nul besoin ici de crapahuter dans tout Lordran pour dénicher une porte d'entrée puisqu’il suffit de se rendre dans la Cathédrale des Profondeurs pour entamer le dialogue avec un mystérieux PNJ agenouillé devant un autel. À la manière du monde peint d’Ariamis de Dark Souls 1, ce contenu additionnel se déroule à l’intérieur d’un tableau. Ariandel, Ariamis, les deux contenus se font mutuellement écho et de multiples indices laissent entrevoir un lien direct entre ces mondes. Les amateurs de lore pourront donc se lancer dans l'étude des éléments historiques distillés par les rares PNJ croisés et les descriptions d'objets.
Ambiance immaculée et plaines enneigées attendent le joueur dès ses premiers pas au sein de ces terres désolées à la beauté froide. Une nouvelle fois, le studio japonais parvient à capter notre attention avec des environnements réussis au level design toujours aussi bien pensé. Mais ne vous fiez pas à l’apparente quiétude des lieux, comme dans tout Souls qui se respecte, le monde peint d’Ariandel est en proie à une corruption qui le dévore lui et ses habitants, les transformant en adversaire aussi hargneux que mortels. Il est d'ailleurs conseillé d’aborder ce contenu assez tard dans le jeu, idéalement après avoir terrassé le boss de fin de Dark Souls 3. À tous ceux déplorant la simplification de la saga des Souls au fil des épisodes, les équipes d’Hidetaka Miyazaki répondent avec une formule similaire à celle de The Old Hunters, le DLC de Bloodborne. Les premiers affrontements de Ashes of Ariandel donnent le ton : les ennemis sont nombreux, plutôt résistants et ne se font pas prier pour vous coller de sévères mandales.
Blanche Neige et les sept pains
Du simple cracheur de feu au soldat souhaitant vous épingler contre le mur avec ses lances, le joueur croisera la route d’un bestiaire renouvelé dont il devra rapidement apprendre le comportement pour espérer progresser sans cramer plusieurs fioles d’Estus après chaque ennemi. Si les soldats nordiques de base représentent déjà une sérieuse menace, From Software y adjoint plusieurs adversaires encore plus mortels. On pensera notamment aux imposants guerriers Vikings capables de vous écraser sous les coups de leur lourde masse de pierre ou à ces créatures vicieuces et rapides à l’allure de sinistres corvidés. Comptez aussi sur quelques meutes de loups pour vous bondir dessus au moment où vous vous y attendez le moins.
Qui dit nouvelle extension, dit naturellement nouveaux boss à affronter. On en compte ici deux, ce qui est relativement faible pour un contenu proposé à une quinzaine d’euros tout de même. Cette petite déception quantitative est toutefois contrebalancée par une grande réussite qualitative du côté de leur combat respectif. Si le premier boss du jeu (hommage direct à un ennemi bien connu de Dark Souls 1) ne devrait pas vous poser trop de problèmes, le second adversaire offrira un challenge de taille couplé à l’un des affrontements les plus épiques de Dark Souls 3 !
Court, mais intense ?
Le monde peint d’Ariandel peut lui aussi se révéler vicieux dans sa construction avec de nombreuses falaises à pic ou encore des pans entiers de sol enneigé se dérobant sous nos pieds pour nous faire tomber en plein dans des traquenards bien retors. La zone du DLC se décompose en plusieurs ambiances distinctes à l’esthétique réussie. On passera d’une forêt recouverte d’un épais manteau de neige où même les arbres semblent vouloir notre mort à une ambiance plus sombre et malsaine dans les catacombes d’une vieille église abandonnée. Comptez entre trois et six heures en fonction de vos performances pour venir à bout de ce contenu additionnel, une durée de vie plutôt maigre si seule la partie PvE de Dark Souls 3 vous fait de l’œil. On déplorera en ce sens la surabondance de feux de camp disponibles dans le monde d’Ariandel. En plus d’amoindrir la difficulté globale de l’ensemble, ils participent à accélérer notre progression en ces terres gelées.
Ashes of Ariandel ne se fait en revanche pas prier pour remplir notre inventaire avec une quinzaine de nouvelles armes, plusieurs sets d’armures et une poignée de nouveaux sorts. La plupart des adversaires coriaces du DLC vous donneront un avant-goût de leur maniement avant que vous ne les récupériez vous-même quelques affrontements plus tard. Ces armes bénéficient d’effets supplémentaires et de weapon arts inédits. Rapière accompagnée d’un éventail de couteaux en main gauche, lourde hache capable de déclencher des tremblements de terre ou encore espadon nimbé de la puissance des ombres, ce renouvellement de l’arsenal fera le plus grand bien aux joueurs souhaitant se lancer dans un nouveau périple en mode New Game +.
Du matchmaking... enfin !
L’autre versant de ce DLC et probablement l’un de ses plus gros arguments de vente concerne la partie PvP du jeu. Ashes of Ariandel s’accompagne de nouvelles arènes associées à un vrai système de matchmaking accessible depuis le sanctuaire de Lige Feu. Le joueur dispose de différents paramètres pour personnaliser au mieux son expérience JcJ pour affronter d’autres combattants en mode 1v1 jusqu’en 3v3. L'architecture de ces espaces de combat se montre équilibrée entre les zones de couverture et les espaces plus ouverts forçant le combat plus direct. On notera aussi la capacité d’activer ou non les objets de soin ou encore la présence de mots de passe pour faciliter les matchs entre amis. Bref, c’est un ajout de longue date que From Software offre ici aux joueurs, l’un de ce capable de relancer l’intérêt du jeu pour les férus de joutes entre Morteflammes.
Trailer de Dark Souls 3 : Ashes of Ariandel
Points forts
- Le monde d’Ariandel, son ambiance, son level design
- Plus de challenge que dans le jeu de base
- L’un des combats de boss les plus mémorable de ce troisième volet des Souls
- Les nouvelles armes
- Système de matchmaking PvP très fonctionnel
Points faibles
- Trop court dans sa partie PvE
- Deux combats de boss, c'est peu
- Des feux de camps trop nombreux
Quoi qu’un peu courte, l’extension Ashes of Ariandel présente un double intérêt pour tous ceux souhaitant prolonger l’expérience Dark Souls 3. Si l’on aura vite fait le tour de la nouvelle zone immaculée, le monde peint d’Ariandel offre l’un des combats de boss les plus réussis de ce troisième volet, conclusion idéale d’un DLC à la difficulté plus corsée que le jeu de base. Entre les nouvelles armes et armures à récupérer sur leur route, les amateurs de PvP accueilleront à bras ouvert l’arrivée d’un véritable système de matchmaking en arène. Fonctionnel et bien pensé, il représente l’atout majeur de ce premier DLC dont le périple enneigé, bien que rythmé, s’achève trop rapidement à notre goût.