De nombreuses licences surfent sur la dynamique initiée par Pokemon depuis de nombreuses années. Capturer des monstres plus ou moins mignons, les faire combattre les uns contre les autres, en collectionner un maximum... Monster Builder ne fait pas exception à la règle. Coller avec une mode peut être une bonne comme une mauvaise chose. Il faut aussi savoir se démarquer de la concurrence en apportant du neuf à un concept un peu vieillot. Alors, Monster Builder réussit-il à sortir du rang ? Voici la réponse.
Bande-annonce de Monster Builder
Des monstres arrivent via un mystérieux portail et détruisent tout sur leur passage. Il va falloir combattre le mal par le mal avec nos propres créatures pour affronter ces envahisseurs plutôt agressifs. C'est le pitch du titre développé par DeNA Seoul. Rien de bien impressionnant au niveau de l'histoire alors passons directement à ce qui fait le coeur du jeu : les combats ! Tout commence avec un petit didacticiel dans le complexe qui nous servira de base durant toute la progression. C'est ici que seront stockées nos créatures. Cependant, il n'est point question de se jeter face aux ennemis sans apprendre les rudiments du combat. Chaque monstre a un type (eau, feu, herbe...) et un genre (colosse, humain, bête, dragon). Chacun possède bien entendu une vulnérabilité comme dans le mètre-étalon Pokemon. Le feu est vulnérable à l'eau, l'eau à l'herbe, l'herbe au feu... Mais aussi par rapport à son genre : l'humain a le dessus sur les dragons, ces derniers sur les colosses, les colosses sur les bêtes et les bêtes sur les humains. A chaque début de combat, il est affiché en haut les créatures que le joueur va rencontrer. Il faut alors adapter son bestiaire en conséquence tout en sachant qu'il est possible d'embarquer six bêtes au maximum ainsi que trois héros qui sont plus puissants et possèdent des pouvoirs pouvant faire basculer une partie en notre faveur.
MONSTRES & COMPAGNIE
Une fois ce choix effectué, le combat est lancé. Il faut alors invoquer nos chers monstres qui apparaissent d'un côté du terrain alors que les adversaires arrivent de l'autre. Le but est le plus souvent de détruire le portail adverse en écrasant toutes les créatures qui nous barrent la route. Pour se faire, il faut appeler le plus de monstres possible tout en faisant attention à la jauge de mana. Cette dernière se recharge automatiquement donc il n'y a pas trop d'inquiétude à se faire. Cependant, il est parfois plus judicieux d'attendre d'avoir beaucoup de mana afin d'invoquer un héros qui pourra alors utiliser des capacités spéciales dévastatrices. Il existe plusieurs objectifs selon les niveaux comme survivre jusqu'à la fin d'un chrono ou détruire un portail dans le temps imparti. Mais le but est toujours le même : rallier un maximum de créatures pour dézinguer le camp d'en face. A chaque victoire dans le mode histoire, le joueur gagne un ou plusieurs ADN. Dans la base, il est possible d'assembler ces éléments d'ADN afin d'obtenir un monstre. Des dizaines de combinaisons sont à découvrir et il n'y a pas meilleur moyen pour se faire un bestiaire digne de ce nom. L'inventaire étant limité en place, il faudra parfois se débarasser de certaines créatures, ce qui permet de gagner un peu d'argent. Au fil des parties, les pièces d'or pleuvent et peuvent donc être utilisées pour améliorer la base pour débloquer un nouvel emplacement de monstre, augmenter la quantité de mana, obtenir un générateur plus puissant et même personnaliser notre charmante assistante.
C'EST DANS LES VIEUX POTS QU'ON FAIT LES MEILLEURES SOUPES
Monster Builder est un titre très classique dans toutes ses mécaniques. Il y a des objectifs quotidiens pour obtenir plus de récompenses, des trophées pour toujours plus de récompenses et des publicités à visionner pour obtenir des "rewards" gratuits. Que de générosité ! Hélas, il faut bien reconnaître que l'ensemble est très rapidement rébarbatif. Enchaîner les combats du mode histoire n'a rien de passionnant bien qu'une arène pour affronter d'autres joueurs se débloque un peu plus tard. Cependant, durant les combats, le joueur reste tout de même très passif et doit se contenter d'invoquer les monstres tout en admirant les affrontements qui ont lieu à l'écran. Très franchement, ce jeu aura bien du mal à tenir en haleine le joueur pendant des jours surtout que le rendu graphique est assez aseptisé. Même si le fait de pouvoir créer ses monstres à partir de l'ADN trouvé et ensuite constituer son équipe selon les adversaires a quelque chose d'agréable avec ce petit aspect stratégique, les combats en eux-mêmes restent ennuyeux. Au final, le véritable intérêt de Monster Builder réside dans la préparation et l'amélioration des éléments de la base. C'est quelque chose qui se fait dans presque tous les jeux mobiles et qui est une fois de plus au premier plan alors que les joutes bestiales devraient être le point d'orgue d'une partie.
Dans l'ensemble, DeNA Seoul ne s'est pas vraiment foulé en piochant des idées à droite à gauche. Le tout fonctionne plutôt bien mais n'apporte rien de vraiment original à la formule. La bande son est totalement anecdotique et le jeu n'est même pas traduit en français, sans oublier la connexion internet obligatoire. Nous avons là deux défauts qui ne permettent pas de profiter pleinement de l'expérience. Surtout que la plupart des monstres se ressemblent tous avec pour seule variation la couleur. Seuls les héros apportent un peu de folie dans le design car certains ont un look plutôt atypique. La collection se veut donc assez terne et impossible de tirer satisfaction de sa ribambelle de petites créatures comme dans un Pokemon par exemple. Pour un jeu qui veut se reposer avant tout sur cet aspect de collecte, c'est tout de même bien dommage. Dans l'ensemble, Monster Builder reste correct mais ne brille jamais par son intérêt ou par ses nouveautés par rapport à un concept déjà utilisé à outrance. On aurait aimé un peu plus d'originalité pour vraiment avoir un titre qui se démarque. Bref, un jeu réservé aux inconditionnels du genre même si le contenu n'a rien de bien réjouissant ou de captivant.
- Test réalisé sur Xperia Z1 Compact
Points forts
- Des monstres à collectionner
- Le système de faiblesse des types et genres
- Facile à prendre en main
Points faibles
- Beaucoup trop classique
- Des objectifs redondants
- Des monstres peu variés
Monster Builder est donc un titre dépourvu d'originalité qui utilise un concept vu et revu de nombreuses fois. Si la progression se fait sans accroc et que la préparation de son équipe de monstres a quelque chose d'agréable, les combats restent beaucoup plus anecdotiques. On aurait apprécié un peu de prise de risques mais il faudra se contenter d'un énième clone qui n'a pas grand chose pour lui afin de véritablement briller au milieu des concurrents. Un titre à réserver pour de courtes sessions.