Grâce à un gameplay éprouvé sur la base de notifications en temps réel, chaque Lifeline développé par 3 Minutes Games rencontre un certain succès. Après un second épisode consacré à une jeune magicienne en quête de vengeance, Lifeline: Enfer Blanc nous met en contact avec un nouveau héros en grande difficulté dans un environnement de glace plus hostile que jamais.
Un héros blanc comme neige
À l’image des épisodes précédents, Lifeline : Enfer Blanc débute par de mystérieux messages brouillés d’un personnage dont on ne sait rien. Une chose est sûre, cet homme est dans une situation critique et recherche désespérément de l’aide. Rapidement, les présentations sont faites et on apprend l’identité de celui qui a décidé de nous confier sa vie : Adams. Car Lifeline est avant tout une histoire interactive qui se déroule en temps réel, comprenez par là que vous recevrez régulièrement des notifications du héros. Ainsi, vous serez tenus informés en permanence de sa situation, du déroulé des évènements, mais aussi des problèmes qu’il pourrait rencontrer. Durant ces quelques jours passés en sa compagnie, les choix à faire sont nombreux et peuvent changer le cours de l’histoire. Ces décisions oscillent entre conseils, ordres ou mêmes simples questions personnelles. Afin d’avancer dans l’aventure, il faut en effet apprendre à connaitre Adams en analysant ce dont il a besoin, mais aussi ses points forts et points faibles, de manière à ne pas le précipiter vers un danger face auquel il n’aurait aucune chance. Si le nouveau titre de 3 Minutes Games reprend ainsi un concept classique et désormais bien connu, il n’en demeure pas moins très efficace.
En effet, Lifeline : Enfer Blanc mise tout sur une histoire prenante dont la narration a, comme toujours, fait l’objet d’un travail particulièrement soigné. De prime abord, le synopsis est classique : Adams se réveille dans une zone enneigée, au beau milieu d’un lac gelé, mais sujet à une amnésie suite à un violent choc. En quête d’explications et selon vos directives, le personnage va progressivement explorer de nouveaux lieux énigmatiques et faire des découvertes sur son passé. Le jeu introduit de nouveaux indices à un rythme effréné, mais en gardant toujours en réserve des révélations encore plus assourdissantes. L’intrigue, parfaitement menée, suscite l’envie d’en savoir plus immédiatement, de quoi nous rendre fou et nous amenant parfois à faire des choix précipités pour la sécurité ou la vie du héros. Seule ombre au tableau, et c’est désormais une habitude de la part de la franchise, la narration a tendance à en faire un peu trop, voire à aller dans l’exagération lorsque Adams nous fait partager sa stupéfaction. Ces dialogues, qui semblent chercher coûte que coûte à attirer l’attention du joueur, peuvent non seulement agacer, mais viennent surtout décrédibiliser la situation délicate dans laquelle il se trouve.
Une narration de choix
La narration est rythmée par un suspense important, suscité par les attentes entre certaines notifications. Après un Lifeline 2 dans lequel les périodes sans nouvelles du héros n’arrivaient pas à tenir suffisamment en haleine le joueur, ce nouvel épisode est parvenu à corriger ces défauts. Ainsi, les communications avec Adams sont coupées aux moments opportuns, souvent lorsque le pauvre homme se retrouve dans des situations critiques ou face à des trajets qui promettent d’être dangereux. On se surprend ainsi à consulter régulièrement notre smartphone ou tablette dans l’espoir d’avoir de ses nouvelles, alors même que Adams vient tout juste de débuter une marche de plus de dix kilomètres, dont il mettra plusieurs heures à en venir à bout. Étrangement, on en vient à être rassuré pour ce personnage virtuel lorsque l’on reçoit l’ultime notification, nous indiquant que tout va bien. L’immersion est également renforcée par la possibilité d’introduire une troisième personne dans le canal de communication. Même si cela est assez rare tout au long de l’histoire, cet élément de gameplay est bien utilisé et contribue à dynamiser la narration, de façon à ce qu’elle ne s’essouffle jamais.
Si les choix à faire modifient la narration de l’aventure, on constate rapidement que le jeu tente parfois de nous gruger, une manière de ne jamais trop s’écarter de la progression menant au dénouement voulu par les développeurs. D’une part, il arrive souvent qu’Adams n’en fasse qu’à sa tête et que le résultat soit le même, peu importe nos décisions. Si cela n’entache en rien la progression dans la première partie de l’histoire, on a tout de même l’impression de ne pas être maître des évènements. Par exemple, alors que le héros nous demande s’il devrait assommer ou tuer une personne, choisir la seconde option ne changera rien au scénario et Adams sera vite rattrapé par sa volonté de ne faire de mal à personne. Ainsi, certains choix sont factices, malgré le potentiel dû à l’énorme quantité de décisions à prendre durant tout le jeu. D’autre part, l’enjeu de ce Lifeline : Enfer Blanc est d’atteindre une certaine fin, en prenant les bonnes décisions de manière à garder le personnage principal en vie. Certes plusieurs chemins sont possibles, mais on retombe, une fois de plus, régulièrement et assez rapidement sur la trame scénaristique principale. Ce n’est qu’à l’approche de la fin de l’aventure que chaque choix entraîne une narration différente sur le plus long terme.
- Test réalisé sur un iPad Air 2.
Points forts
- Une histoire prenante à la narration efficace
- La gestion parfaite des temps d’attente
- Un héros attachant
- Un suspense très bien mené
Points faibles
- Des dialogues parfois dans l’exagération
- L’absence de nouveautés
- De nombreux choix sans réelles conséquences
Lifeline : Enfer Blanc dispose d’une histoire prenante au héros attachant, malgré sa situation délicate. À l’instar du premier épisode, les temps d’attente sont très bien gérés et permettent d’instaurer de véritables moments de suspense nous incitant à consulter régulièrement notre smartphone dans l’espoir d’obtenir des nouvelles d’Adams. Si tout au long de l’aventure les choix à faire se révèlent nombreux, la plupart ne changent les dialogues que le temps de quelques phrases, ce qui limite grandement la rejouabilité du titre. Mais le jeu reste tout de même une histoire interactive efficace, imposant de réfléchir aux conséquences de chaque décision. L’enjeu étant avant tout de garder le héros en vie, ce qui peut rapidement devenir difficile si l’on a tendance à se précipiter. Les habitués de la franchise auront moins de mal à franchir les différents obstacles, certains choix apparaissant comme plus logiques que d’autres pour la sécurité du personnage.