Le monde des pirates fascine et Tropical Wars l’a bien compris. Le jeu, développé par Vertige et Tilting Point, propose de prendre part à des batailles navales dans un univers coloré et bon enfant. Voyons maintenant si le titre, en mêlant humour, stratégie et gestion, parvient à se distinguer des nombreux jeux du même genre, disponibles sur iOS et Android.
Bande-annonce de Tropical Wars
Une île paradisiaque
Tropical Wars place le joueur aux commandes d’une île remplie de koalas, qui ne sont autres que des pirates assoiffés d’or. L’objectif premier est de développer cette île, en améliorant ou en réparant des bâtiments déjà existants. Bien évidemment, ces actions coûtent leur pesant d'or et il faut s’enrichir afin de les réaliser. Pour cela, le jeu nous entraîne en mer à la tête d’une importante flotte afin d’aborder des navires ennemis, de les couler et de récupérer leur butin. Disons-le d’emblée, que ce soit sur terre ou en mer, Tropical Wars n’est pas très réussi graphiquement : les textures sont peu détaillées, voire floues et les effets d’ombre réduits au strict minimum. Si les réglages permettent d’adapter les graphismes à la puissance de l’appareil dont on dispose, les différences ne sont pas flagrantes et le jeu reste peu plaisant visuellement.
Reste que l’île est un lieu vivant dans lequel tout le travail repose sur de courageux ouvriers koalas. En effet, ils sont chargés de récolter de l’or et de la mana dans les mines prévues à cet effet. Pour peu que vous ayez des bâtiments à développer ou des compétences à acquérir, ce sont également eux qui devront s’y atteler. Face à tout ce travail, Tropical Wars propose une fonctionnalité sympathique : chaque ouvrier peut travailler un certain temps avant de s’endormir. Pour le réveiller, il suffit de taper dessus. Cela incite à lancer régulièrement le jeu, ce qui n’est pas plus mal puisque l’on peut alors récolter les ressources en attente et attribuer de nouvelles tâches aux ouvriers. Sans eux, l’île ne se développerait pas et il est malheureusement difficile d’en acquérir de nouveaux. L’opération ne se fait qu’au moyen de diamants, une monnaie rare dans le jeu et disponible via des achats intégrés. De plus, à chaque nouvel ouvrier acheté, le prix augmente. Il faut donc s’armer de patience le temps de récolter suffisamment de diamants et ne pas être trop pressé lorsque l’on souhaite améliorer son île.
Malheureusement, l’île ne peut pas être aménagée à notre goût. Tout d’abord, les bâtiments préexistants ne peuvent être déplacés et il faut se contenter de ceux présents, aucun nouveau n'étant constructible à mesure de la progression. On regrette également l'absence d'éléments de décoration, de manière à l'embellir ou la personnaliser. L'aspect gestion se résume à la possibilité, moyennant quelques pièces d’or, de développer des compétences liées à la vie sur l’île. Il s'agit par exemple de la vitesse de recherche ou de minage des ouvriers, leur temps d’éveil ou encore le respect du chef. En somme, on s'aperçoit rapidement que les interactions sont limitées et que l'essentiel du jeu se déroule loin des côtes, une fois que nos koalas pirates ont pris le large.
À l’abordage !
L’île dispose de deux bâtiments clefs : le chantier naval et le port. Le premier, selon son niveau, permet la fabrication de bateaux plus ou moins évolués. Le second est quant à lui utilisé afin de stocker les navires dont on dispose. Mais il permet surtout d’organiser stratégiquement les batailles à venir. En effet, une grille permet de positionner les bateaux et ainsi de placer les plus résistants à l’avant et les plus puissants légèrement en retraits afin de réduire le risque qu’ils soient coulés. De plus, les améliorations du port permettent de débloquer des « marques » améliorant certaines statistiques d’un bateau qui se trouve dessus. Par exemple, la marque du guerrier octroie 30% d’attaque à un navire, tandis que la marque de la carapace augmente sa résistance. Attention, ces marques infligent également des malus, il ne faut donc pas les utiliser à la légère et les coordonner au mieux avec les performances globales des bateaux. Enfin, plus le port est évolué, plus on dispose de points d’ancrage, ce qui permet d'augmenter la taille de la flotte lors des affrontements.
C’est une fois en mer, à la tête de nombreux navires, que les choses sérieuses commencent avec des missions d’escorte, de défense d’îles alliées ou tout simplement d’attaque de vaisseaux ennemis. Tropical Wars propose de contrôler l’ensemble des bateaux dont on dispose. Il faut alors gérer la position des bateaux en première ligne afin de les faire battre en retraite lorsqu’ils s’apprêtent à être détruits ou orchestrer une attaque de masse sur un unique ennemi. De plus, le bateau du roi dispose de compétences spéciales qui viennent renforcer sa puissance grâce aux médailles obtenues en combat. Elles aident grandement à maintenir les navires à flot, le butin étant alors meilleur à l’issue de la bataille. Si la campagne s’avère assez classique, voire répétitive à cause de missions reposant toujours sur des objectifs similaires, le mode multijoueur apporte un peu plus de diversité. Il permet de choisir quels joueurs affronter, après un rapide examen de leur flotte. Les plus aventureux pourront ainsi se frotter à des adversaires mieux équipés, mais rien n’est impossible si l’on maîtrise parfaitement les subtilités du jeu et les capacités de chaque bateau.
Dans le cas où des navires auraient été coulés par l’ennemi, il est possible de les repêcher à l’aide de bouées dans l’heure qui suit. Or, leur nombre est limité et une fois à court, il faut attendre deux heures pour en obtenir une nouvelle. Sans passer par les achats intégrés, on n'a d’autre choix que de renouveler régulièrement sa flotte avec des navires flambants neufs. C’est un aspect négatif lié au modèle économique Free to play du jeu, mais pas de panique, l’ensemble reste peu restrictif à ce niveau et il est tout à fait possible de profiter pleinement de Tropical Wars sans passer à la caisse.
- Test réalisé sur un iPad Air 2.
Points forts
- La possibilité de contrôler les navires durant les affrontements
- Le mode multijoueur qui permet de choisir le niveau de son adversaire
- Un modèle économique peu contraignant
Points faibles
- Graphiquement très moyen
- Un aspect gestion peu poussé sur l'île
- Des batailles navales vite répétitives
Tropical Wars mise tout sur les batailles navales et notamment la possibilité de contrôler l’ensemble des bateaux. Il s’agit d’un élément de jeu très appréciable, bien que les combats se révèlent vite répétitifs à cause d'objectifs souvent identiques. Le mode multijoueur permet de contrecarrer ce défaut en octroyant au joueur la possibilité de choisir un adversaire bien plus fort que lui, sans que la défaite ne soit garantie. Cela offre un réel challenge pour les joueurs souhaitant mettre à profit toutes les subtilités du titre. De retour sur l’île, les tâches de gestion sont peu nombreuses car elles se résument principalement à l’amélioration de compétences, certes très nombreuses, pour les ouvriers y travaillant ou pour les navires. L'impossibilité de personnaliser son île en y construisant de nouveaux bâtiments n'aide pas non plus, il faut se contenter de développer ceux existants avant notre arrivée.