Après un premier épisode intéressant, malgré quelques lacunes assez handicapantes, A Crowd of Monsters nous présente le deuxième acte de son polar interactif. Ici, il n'est plus question d'assoir l'ambiance ou de présenter les diverses personnages, maintenant nous passons à l'action...
Par avance, et pour expliquer un tant soit peu en quoi cet épisode est de qualité, nous sommes obligé de faire un petit récapitulatif scénaristique des évènements passés. Pour éviter ceci, veuillez sauter directement au dernier paragraphe qui lui va s'intéresser à des aspects plus basiques du jeu, tel que le gameplay ou même la direction artistique.
La famille Capone
Le premier épisode nous mettait aux commandes d'Eliot Ness parti enquêter sur des enlèvements d'enfants; ce second épisode en prend très logiquement la relève. Mis à part un flashback au tout début nous faisant remonter un petit bout de temps en arrière, cet acte reprend pile là où l'ancien s'est arrêté. Votre but est maintenant de savoir qui a bien pu enlever Sofia Capone, la fille d'Al Capone. Mais bien sûr, rien n'est simple dans la vie, et le seul de moyen de faire progresser votre enquête est de s'infiltrer dans un sous-marin soviétique, tenu d'une main de fer par le méchant Ivankov.
Ce second épisode gagne en conséquence plus de dynamisme puisqu'il rajoute au gameplay une touche d'infiltration, que ce soit sur le terrain ou même dans les dialogues, afin de ne pas se faire débusquer par tout l'équipage. Ce huit-clos permet par ailleurs aux scénaristes de développer un petit peu plus leurs personnages, à l'image d'Eliot, qui au-delà d'être le poncif ambulant du personnage tourmenté, gagne en profondeur. Afin de ne pas spoiler, je ne m'étendrai pas d'avantage, mais il est tout même important de signaler que le jeu conserve la même qualité d'écriture : très bien tournée pour les dialogues, un poil moins pour les situations.
Comme toujours dans les narrations épisodiques, les choix ont leur importance. Déjà reproché à l'épisode 1, les choix de dialogues ont, dans Blues and Bullets, des conséquences ridicules par rapport à ce que l'on pourrait en attendre. Même si le manque de budget empêche de réaliser des ramifications scénaristiques trop complexes, cela donne au jeu une linéarité certaine.
Trop peu de changements
Au-delà de l'évolution narrative, il faut également prendre en compte l'évolution purement ludique. Hélas, de ce côté-ci, ce n'est pas aussi flamboyant. Le jeu nous sert toujours les mêmes phases de tirs molles du genou au possible, les mêmes phases d'enquêtes ultra-dirigistes à la Murdered: Soul Suspect. Bref, l'équipe, sur les presque 8 mois séparant les deux épisodes, n'a nullement revu ses défauts de conception ; or, dans le jeu vidéo, le scénario et l'écriture ne font pas tout. Il en va de même pour le visuel qui profite toujours d'un moteur graphique très en deçà, tout de même rattrapé par le design noir et blanc relevé de rouge. Malheureusement, le sous-marin (principal environnement du jeu) n'est pas vraiment d'un design et d'une variété extraordinaire (des parois d'acier, encore et encore...), d'autant que ce deuxième épisode se révèle également critiquable au niveau de la durée de vie, tout juste deux heures les mains dans les poches.
En conclusion, A Crowd of Monsters affirme son style avec ce deuxième épisode, à la fois pour le meilleur et pour le pire. Mais comme l'épisode 1, Blues and Bullets arrive pourtant à gardé le désir de la découverte intact et c'est non sans impatience qu'est attendu l'épisode 3. L'intrigue commence à trouver un rythme de croisière satisfaisant et il serait bien dommage de le descendre pour quelques défauts surpassables.
Points forts
- Les mêmes qualités que l'épisode précédent
- Une action qui gagne en dynamisme
Points faibles
- Les mêmes défauts que l'épisode précédent
- Une durée de vie en chute libre
Les développeurs de A Crowd of Monsters semblent avoir entendu quelques-unes des suppliques apposées à Blues and Bullets, et cela se ressent in-game. Si certaines choses resteront à jamais inchangées, faute de budget, l'équipe réoriente comme il se doit la production. Nous avons donc droit à une aventure rythmée, bien écrite et plaisante. Ne reste plus qu'à attendre l'épisode 3 pour voir si les évolutions seront encore plus significatives, de quoi augmenter un peu plus la note.