Tout droit inspiré des univers de Wakfu et Dofus, Krosmaster Arena est un jeu de plateau au tour par tour mettant en scène les personnages des deux licences fétiches d’Ankama. En plaçant les joueurs en terrain connu, il ne reste plus qu'à déterminer si ce Free to play dispose d'un potentiel lui permettant de se faire une place au milieu des jeux de Stratégie.
L’art de prendre son temps
Disons le d’emblée, Krosmaster Arena assure ses arrières avec un gameplay bien huilé qui ne manque pas d’offrir des parties prenantes. Car tout l’intérêt de ce jeu au tour par tour réside dans la stratégie à adopter pour parvenir à ses fins. En effet, l’objectif est de déplacer de petits personnages appelés Krosmaster afin qu’ils soient correctement placés pour exécuter leurs attaques et anéantir les ennemis. Si à première vue le principe est simple, les choses se compliquent rapidement par une multitude de paramètres. D’abord, des obstacles sont présents sur le plateau et peuvent, selon leur hauteur ou leur nature, bloquer une attaque contre un adversaire qui se situerait derrière. Ensuite, le joueur doit placer les Krosmasters différemment selon leurs attaques : certains, orientés sur le corps à corps, demanderont sans surprise d’être situés au plus proche de l’adversaire, tandis que d’autres imposeront un minimum de cases entre eux et l’ennemi.
Les attaques des Krosmasters se répartissent selon quatre éléments on ne peut plus classiques : la terre, l’eau, le feu et le vent. Pour autant, leur importance ne doit pas être dénigrée car leur usage déterminera souvent l’issue d’une partie. En effet, certains adversaires disposent d’une capacité réduisant d'un point les attaques liées à ces éléments. Lorsque les personnages présents sur le plateau ne disposent que de compétences capables d’en infliger un seul, le problème est vite cerné. C’est là que Krosmaster Arena propose un système de jeu très bien ficelé, articulé autour des bonus ou des récompenses démoniaques. Concernant les bonus, il faut en choisir deux au début de chaque tour et les attribuer aux petits guerriers de son choix. Parmi les quatre types disponibles, l’un permet d’augmenter les chances d’infliger un point de dégât supplémentaire. Les récompenses démoniaques doivent quant à elles être achetées après avoir récolté des pièces sur le terrain de jeu. Tout comme les bonus, certaines octroient un avantage de puissance au Krosmaster qui en est équipé. Vous l’aurez compris, le jeu impose de prendre son temps afin d’analyser la situation et de n’intervenir que lorsque l’on est certain d’être en mesure de porter des coups critiques aux ennemis.
Il faut également savoir que tous les Krosmasters disposent de points d’action et que chaque attaque en coûte un certain nombre. Ainsi, selon le personnage et la capacité que l’on souhaite utiliser, il faudra parfois se limiter à une seule charge, alors que d’autres pourront s’y reprendre à plusieurs fois. Autour de cette règle de base, intervient le tacle, véritable point clef du jeu capable de bouleverser une partie. Ainsi, chaque personnage situé dans une position adjacente à un autre risque de se faire tacler, ce qui entrainera la perte d’un point d’action. La conséquence peut être de taille, notamment lorsqu’il s’agit d’un Krosmaster disposant d’autant de points d’action que le nombre requis par son attaque principale : le guerrier devient inutilisable jusqu’au prochain tour. L’enjeu est alors de se rapprocher suffisamment de l’ennemi afin de lui infliger un coup, tout en conservant la possibilité de se déplacer de quelques cases afin de s’en éloigner. Cela n’a rien d’évident, notamment lorsque l’on se retrouve encerclé par des ennemis.
L’ensemble de ces éléments de gameplay, introduits avec cohérence, obligent le joueur à peaufiner minutieusement sa stratégie à chaque tour et contribue à rendre la bataille haletante au point que rien n’est jamais joué d’avance. Le jeu s’avère toutefois un peu complexe à prendre en main lors des premières parties, ce qui peut être frustrant. Mais une fois les bases maitrisées on ne peut qu’apprécier et on se laisse facilement prendre par l’envie de progresser toujours plus.
Combattre sans relâche
Si le mode histoire propose de choisir parmi une sélection de Krosmasters, ce qui incite à en essayer une bonne partie, le principe est tout autre dans l’arène multijoueur. Environ 140 monstres sont en effet disponibles, de quoi permettre à chaque joueur de se forger sa propre stratégie avec une équipe qui tend à être unique. Mais avant cela, il faut débloquer tout ce beau monde et la tâche ne sera pas aisée, car Krosmaster Arena est un free to play bien décidé à ne pas vous faire de cadeaux. Il faudra passer par pas mal de parties avant de pouvoir acheter une boite contenant un guerrier sélectionné au hasard dans la boutique. S’il est également possible d’obtenir celui de son choix à l’aide de fragments, le problème reste globalement le même. En somme, il est difficile de constituer une collection convenable sans passer par quelques achats intégrés. Cela se ressent sur l'équipe à constituer, il devient compliqué de faire des miracles avec des héros qui sont trop différents entre eux pour être efficaces. Les possesseurs de figurines pourront tout de même entrer un code leur permettant de débloquer le personnage en question dans le jeu.
Pour autant, ne posséder que quelques Krosmasters n’empêche en rien de participer à de nombreux combats dans l’arène. Celle-ci propose plusieurs modes, entre le simple entraînement contre une IA ou les matchs classés qui sont, sans aucun doute, les plus intéressants. L’objectif est simple : éliminer tous les personnages possédés par l’adversaire. Lors de ces parties, le plateau est très vaste et offre la possibilité d’élaborer un grand nombre de tactiques et de surprendre l’ennemi. Avec des combats pouvant aller jusqu'à 6 contre 6, inutile de préciser que les parties peuvent parfois paraître un peu longues, notamment lorsque l’on doit courir après un ennemi qui ne fait que fuir. Heureusement, on ne rencontre que très rarement ce genre de situation et la majorité des combats sont passionnants : chaque joueur prend le temps de la réflexion, chaque coup pouvant être déterminant pour la victoire. Lorsque vient le tour de l’adversaire, on n’hésite pas à patienter en tournant le plateau de jeu dans tous les sens afin de rechercher le meilleur angle d’attaque.
Bande-Annonce de Krosmaster Arena sur smartphones et tablettes
- Test réalisé sur un iPad Air 2.
Points forts
- L'aspect tactique des combats
- Des objectifs variés dans les niveaux du mode Histoire
- Les nombreux modes de jeu dans l'arène
- Les plateaux de jeu aux décors très réussis
- La possibilité de monter une équipe presque unique en multi
Points faibles
- Le temps nécessaire pour acquérir de nouveaux Krosmasters gratuitement
- Le prix élevé des achats intégrés
- Le jeu qui plante trop fréquemment
Il ne fait aucun doute que les amateurs de jeu de plateau seront conquis. Le gameplay ne souffre pas de défauts particuliers, d'autant que l'ensemble des éléments du jeu sont très bien articulés entre eux. Avec Krosmasters Arena, il ne faut pas céder à la tentation de boucler le niveau le plus vite possible, l'échec serait cuisant. Il faut prendre son temps afin d'analyser le plateau de jeu dans sa globalité pour anticiper les déplacements de l'adversaire et évaluer ses faiblesses. L'élaboration d'une tactique est primordiale et le hasard n'a pas sa place dans ce titre. L'aventure solo reste le meilleur moyen pour progresser, d'autant que les objectifs sont variés et qu'il ne faut pas se contenter d'éliminer bêtement les ennemis présents sur le terrain de jeu. Quant à l'arène, si plusieurs modes de jeu sont présents et promettent de nombreuses heures de jeu, on a tendance à se diriger constamment vers les matchs classés qui promettent des parties prenantes face à d'autres joueurs. On regrettera simplement la difficulté à obtenir de nouveaux Krosmasters, du moins pour ceux souhaitant profiter du jeu sans se ruiner. Pour cela, il faut jouer sans relâche et accumuler les maigres récompenses offertes à l'issue des parties afin de pouvoir débloquer, de temps à autre, un nouveau personnage.