Créé en 1995 sur Super Nintendo, la franchise Tales of est bien vite devenue l’un de piliers du RPG japonais. Avec pas loin de 15 épisodes principaux pour presque autant de spin off, elle fut à son époque, une petite révolution. En effet, contrairement à ses homologues de l’époque, les Final Fantasy et autres Dragon Quest, Tales of Phantasia proposait un gameplay basé sur des combats en temps réels, lui octroyant ainsi un dynamisme rare, tout en conservant les mécaniques classiques du RPG. Une recette qui a fait son succès, et qui a peu à peu conquis l’intégralité de la sphère RPG nippone, les RPG au tour par tour étant relativement rares ces dernières années. Alors que le prochain épisode de la série principale, Tales of Berseria s’apprête à débarquer, Bandai Namco Entertainment a décidé de nous proposer un tout nouveau spin off, cette fois-ci sur mobiles. Un titre radicalement différent de ses congénères, puisqu’il adopte la formule du soft RPG popularisée par Puzzle & Dragons. Au programme des réjouissances, un petit RPG axé sur la collection de héros, des combats au tour par tour, et un soupçon de Free to play.
Tales of Link, comme de nombreuses autres adaptations de licences au format soft RPG nous proposent de découvrir une sorte de monde alternatif dans lequel tous les héros de la franchise vont se rencontrer et combattre (souvenez-vous de Dragon Ball Z Dokkan Battle par exemple). Ici, nous découvrons le monde de Liafyse protégé par un sceau qui, une fois rompu, libère le mal et la corruption. Dans la peau d’un élu (histoire d’être très original), nous allons faire la connaissance de Sara, une jeune aventurière, et de Lippy une petite créature envoyée par la déesse Leone pour réparer le sceau. En tant qu’élu, notre capacité consistera à invoquer les âmes de héros pour restaurer la paix et l’harmonie sur Liafyse. L’essentiel des missions de l’histoire nous mènera donc à parcourir le monde et à rencontrer de nombreux personnages issus des grandes heures de la franchise (jeux, mangas ou animés d’ailleurs), et il sera fort sympathique de croiser ces têtes connues à l’occasion de scènes de dialogues un peu pauvres, mais pas inintéressantes. Bien évidemment, on se trouve ici loin de la qualité scénaristique d’un épisode classique, mais cette petite surcouche narrative demeure loin d’être désagréable malgré tout.
Un système de jeu extrêmement solide
Si ce Tales of Link a tout d’un « petit jeu », il n’en demeure pas moins très sympathique à jouer, et ce grâce à un système de jeu loin d’être mauvais. Comme bien souvent dans ce genre de titre, tout commence par la création d’une équipe qui devra compter pas moins de neuf personnages. Tout d’abord, il faudra choisir un leader, et deux acolytes. Le leader permettra au groupe de bénéficier d’une compétence passive (hausse d’attaque, de PV, immunité à un élément, etc.) tandis que les acolytes permettront d’accéder à des compétences actives utilisables au cours des batailles. Le choix de ces trois personnages s’avère primordial, et devra donc être fait avec soin tant il peut changer le cours d’une bataille (en redonnant des PV au groupe, en modifiant certaines tuiles d’attaque...). Pour le reste du groupe, l’important sera de choisir des personnages solides et surtout, en accord avec la mission à jouer. En effet, les personnages possèdent tous différentes caractéristiques avec lesquelles il faudra apprendre à jongler. Outre les statistiques de bases (attaques, vie, récupération et autre), ils bénéficient tous d’un type (lancier, épéiste, mage, etc.), d’un élément (feu, ténèbres, terre, etc.), d’un panel de compétence passives et d’une attaque spéciale qui possède un certain pourcentage de chance de se déclencher lorsqu’il attaque (et qui augmente lorsqu’on l’utilise). Étudier attentivement une fiche de personnage sera bien souvent la clef pour triompher d’un niveau particulièrement ardu, d’autant plus lorsqu'on prête attention aux synergies entre les compétences.
Et là, vous vous dites que gérer tout ça, c’est déjà pas mal, sauf que ce n’est pas encore tout à fait fini, puisqu’il est aussi possible d’ajouter au groupe trois gardiens qui offrent autant de bonus différents, et qu’il est aussi possible d’équiper tout ce beau petit monde. Chaque personnage possède en effet deux emplacements pour y mettre armes et armures (ou deux équipements du même type si on le souhaite). Équipements qu’il est aussi possible d’améliorer et faire évoluer. De quoi nous occuper des heures durant, si on souhaite optimiser son équipe au mieux. En combat, on se retrouve dans une configuration assez classique. Nos personnages avancent automatiquement vers les ennemis sous la forme d’une configuration carrée de trois par trois. Chaque personnage est accolé à un symbole (indépendant de son élément) et pour attaquer, il faudra réaliser une chaîne de symboles similaires. Bien évidemment, plus la chaîne est longue, et plus l’attaque sera puissante. Plus technique encore, la place des héros dans la chaîne compte, car les personnages se trouvant vers la fin de ladite chaîne bénéficient de bonus d’attaque. À vous de trouver la configuration idéale pour placer vos guerriers les plus forts vers la fin. Au final, la multiplicité de ces éléments rend le jeu très intéressant, et assez tactique, contrairement à certains de ses homologues qui se jouent sans réfléchir. Un bon point pour ce Tales of donc.
Bande-annonce de Tales of Link
Un contenu assez conséquent
Au-delà de ça, Tales of Link offre des prestations assez classiques pour un titre du genre. Outre les missions de « l’histoire », il est possible de trouver divers événements limités dans le temps. L’occasion de découvrir de petites histoires familières, et surtout, d’obtenir des personnages, équipements et matériaux difficilement trouvables ailleurs. On pourra aussi découvrir un système de clefs ouvrant, pour un temps limité, des niveaux donnant l’occasion d’accumuler au choix de l’or, des armes ou des consommables, histoire de booster notre équipe plus rapidement. Enfin, on note la présence d’un dernier élément avec les quêtes. Si on ne joue pas véritablement les quêtes, il s’agit cependant d’un système très intéressant, qui propose d’envoyer un héros en mission seul. Après une durée déterminée en fonction d’un niveau (d’une à plusieurs heures), notre personnage revient avec diverses ressources (armes, armures ou héros). L’occasion d’acquérir de très bons équipements sans rien faire, si ce n’est attendre. Néanmoins, pratiquer toutes ces activités à un coût, car Free to play oblige, Tales of Link possède un système d’énergie des plus classiques. Chaque activité en consommera donc un peu, et après épuisement, il faudra attendre que tout cela se recharge.
Néanmoins, et c’est important de le souligner, le côté Free to play de Tales of Link est loin d’être honteux et intrusif. Bien évidemment, il est toujours possible de passer à la caisse pour acheter de la monnaie premium et ainsi obtenir très facilement des personnages, mais l’on ne se retrouve jamais face à de grosses pop-up nous rappelant qu’il est possible de le faire (une pratique courante et relativement énervante dans le milieu). Dans le même ordre d’idée, on notera que la courbe de progression de la difficulté reste assez douce dans l’ensemble, et que seuls quelques évènements s’avèrent assez compliqués à gérer dans la continuité. Avant de conclure, notons enfin que le travail effectué par Bandai Namco Entertainment sur l’interface et les graphismes s’avère très réussi. La navigation dans les menus s’avère réactive, intuitive et assez simple. Les temps de chargements demeurent aussi assez courts, ce qui est un bon point vu la brièveté de certains d’entre eux. En jeu, les décors demeurent assez sympathiques, et les personnages en version chibi sont très propres et bien animés.
- Test réalisé sur un iPhone 6.
Points forts
- Interface et maniabilité sans faille
- Système de jeu complet et profond
- Un aspect Free to play peu intrusif
- La licence Tales of est bel et bien là
- Les quêtes, un système de loot très intéressant
Points faibles
- Personnages les plus puissants difficiles à obtenir
- Courbe de difficulté inégale dans les événements
- Les gardiens, finalement pas si utiles que ça
- L'aspect aléatoire en combat, parfois injuste
Pour peu que vous aimiez le genre de jeu créé par Puzzle & Dragons, ce Tales of Link s'avère plus que satisfaisant dans sa proposition. Si l'on pourra regretter l'habituelle obligation de farming (sous peine de bien vite passer à la caisse) ainsi que la place importante laissée au hasard dans les combats, difficile cependant de critiquer l'intégralité du travail effectué par Bandai Namco Entertainment. Le système de combat à lui seul, avec ses multiples paramètres, ravira les amateurs d'optimisation. L'interface est aussi digne d'éloges. Loin d'être austère, elle s'avère simple, claire et réactive tout en profitant d'un habillage plutôt joli. Un soin que l'on retrouvera lors des combats qui offrent des graphismes mignons, mais très propres, et surtout fluides. Enfin, les amateurs de la saga Tales of sauront aussi y trouver leur compte grâce aux divers événements mettant en avant des personnages connus, qui pourront ensuite intégrer notre équipe. Amateurs de soft RPG et de Tales of, n'hésitez pas, ce Tales of Link saura vous happer dans son monde sans aucun problème.