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Test Dreadout : le survival horror entre deux eaux

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Dreadout : Trailer de la démo

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
7 488 vues
Profil de Shiba_the_Inu,  Jeuxvideo.com
Shiba_the_Inu - Utilisateur jeuxvideo.com

Les Survival Horror ont fait naître des séries très célèbres, et pourtant, cela reste un des genres les moins joués, en particulier quand il n'est pas mélangé à de l'action. Nous allons voir aujourd'hui Dreadout, qui concours donc dans la catégorie des Survival Horror traditionnels. Développé par le jeune studio indonésien Digital Happiness et sorti le 15 mai 2014 après avoir été Greenlighté sur Steam, découvrons ensemble ce que vaut ce jeu indé aux allures de Fatal Frame.

Dreadout : le survival horror entre deux eaux

"Ne couvrez pas de voiles sinistres tout ce qui brille. Scrutez le miroir pour découvrir le fantôme qui s'y cache".

Anne Rice

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
Linda, à noter qu'il y a plusieurs costumes disponibles

Dreadout vous met dans la peau d'une jeune femme du nom de Linda Meilinda. Vous vous réveillez dans une cabanne au milieu d'un village, ou de nulle part, vous ne savez pas vraiment. La seule chose dont vous êtes sûr, c'est qu'une certaine Ira vous laisse un appel très dérangeant sur votre smartphone, et qu'une écolière de votre âge semble vouloir vous guider, tout en gardant ses distances avec vous.

L'Acte 0 peut être vu comme un petit prologue d'initiation, où vous découvrez la façon dont il faut jouer. Cela dit, le gameplay s'avère assez simple, et votre principal outil de découverte et arme de défense sera votre Smartphone. À la manière des Fatal Frame, vos ennemis sont des esprits fantomatiques torturés qu'il faudra prendre en photo. Chacun ayant leur histoire étant inspiré de quelques croyances et mythologies indonésiennes, racines de notre développeur. Toutefois, il ne s'agira pas forcément de juste prendre en photo vos ennemis pour les vaincre, mais nous y reviendront plus tard. Un second point important du gameplay, est la capacité de Linda à ressentir les esprits, ainsi que les éléments pouvant vous être utile dans les alentours. Les bords de l'écran deviendront de plus en plus rouge à la présence d'un esprit ennemi, et bleu pour un objet ou élément utile du décor.

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
Exemple de choses visibles que par votre smartphone

Cette capacité sera primordiale, car certains esprits seront invisibles à l'œil nu, et n'apparaîtront qu'au travers de la caméra de votre smartphone. Il en va de même pour certains éléments du décors, ces derniers contrairement aux ennemis ne seront pas toujours indiqué par votre 6ième sens. Ce dernier peut concerner des zones plutôt qu'une salle en particulier, ainsi que des objets à ramasser autant que des éléments à photographier, ce n'est donc pas toujours évident de comprendre ce qu'on doit chercher, ni où.

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
Inventaire basique, et infos sur les esprits capturés sont de la partie
Vous l'aurez compris, le jeu tournera autour d'énigmes liées à la prise de photos, et de votre écran caméra. Néanmoins, vous ne pourrez pas courir tout en visionnant cette dernière, ce qui ajoutera du stress en tentant de fuir vos ennemis, puisque si vous voulez courir vous ne les verrez plus, certains pouvant même se téléporter. La prise en main se fait donc facilement : on marche, on fuit, on regarde à travers la caméra et on prend des photos. Le tout à la troisième personne, et à la première personne en utilisant le smartphone. Toutefois, si dans l'Acte 0 tout se passe bien, ce ne sera pas le cas des deux suivants.

Du cliché des jeunes dans un lieu perdu et abandonné

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
La fine équipe...

Après avoir fini ce petit prologue, l'aventure démarre réellement ici. Vous vous réveillez cette fois dans une voiture, avec 4 camarades de classes, dont Ira, et votre professeure, Madame Siska. Il semblerait que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve... Jusqu'à ce que vous soyez bloqués devant un pont détruit, face à un village désert n'apparaissant sur aucune de vos cartes, et où vos moyens de communications sont bloqués. Bien évidemment, comme toujours dans ces situations-là, il y a ce compagnon idiot qui décide de partir tout seul et qui se perd. Cette fois-ci ce sera dans les ruines d'une grande école, et vous devez bien évidemment le rechercher. Vous ne comprenez pas trop pourquoi, mais vous vous retrouvez tout à coup seule dans ce grand bâtiment, et cherchez à en sortir.

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
Milady in Red and Me

C'est ici que vous allez vite découvrir les premières grosses difficultés, et notamment des esprits plus vicieux qui seront invincibles. Comme cet espèce d'homme-sanglier qui vous pourchassera de temps à autre à l'étage inférieur, ou ces fantômes qui demanderont une stratégie particulière pour les vaincre. Sur ce point là, Dreadout propose un bestiaire travaillé. Il n'y a pas énormément de fantômes à vaincre durant tout le jeu, mais ils sont intéressants à affronter. Certains ayant un point faible évident, d'autres demandant de résoudre une sorte d'énigme plus complexe.

La difficulté des énigmes et des ennemis est variable, généralement on trouve assez facilement la solution, mais elles sont tout de même bien pensées pour certaines, et liées à la caméra/photo de votre smartphone (voir même plus tard du flash d'un appareil photo classique). Si jamais vous venez à mourir, sachez que ce ne sera pas définitif, vous vous réveillerez simplement dans les Limbes qu'il faudra alors traverser. Celles-ci consistent à vous faire courir 100m de plus à chacune de vos morts. Certains objets peuvent réduire la distance (notons une option dans le menu qui permet de bloquer la distance maximale). Une fois traversées, vous revenez là où vous êtes mort, sans forcément à devoir recommencer à vaincre vos ennemis depuis le début.

Sur le papier c'est un système intéressant, dans les faits, on se retrouve à "re-poper" dans un couloir très étroit face à un fantôme dont le point faible.. est le dos, et qui peut se téléporter à travers les murs, empêchant de le voir même avec la caméra. Ajoutons aussi que la sauvegarde est automatique, et quitter le jeu sauvegardera votre avancée avec votre position.

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
D'une certaine manière, cet oasis de nymphes ne rassure pas.

Toutefois le jeu n'est pas particulièrement difficile, d'autant plus qu'il n'y a pas vraiment de points de vie à soigner. En revanche, vous aurez parfois des difficultés à avancer... par peur. Car oui, le jeu peut faire flipper, que ce soit certains jump scares ou bien l'ambiance de certains lieux avec des fantômes invisibles, même avec votre caméra. Sans oublier notre cochon du premier étage qui fera office de Némésis miniature de la série Resident Evil, vous pourchassant sans relâche.

Qui dit Survival Horror, dit exploration. Et on touche là un des soucis du jeu. Si les développeurs disent vouloir favoriser l'exploration, il faut bien avouer que celle-ci est bien maigre. Il y a beaucoup d’endroits à visiter, mais la majorité d'entre-eux n'ont rien à proposer.

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
C'est sombre, vide et pas très joli...
Dreadout : le survival horror entre deux eaux
Je veux bien que ce ne soit qu'une lune, mais quand même.

Dans ce genre de jeu on peut généralement se consoler en lisant des descriptions sur ce qui nous entoure, mais ici, même ces simples descriptions sont inexistantes. On se retrouve, par exemple, à explorer le village au début du jeu (qui est déjà long à traverser) pour finalement trouver 2-3 bidules qui n'auront servi à rien car vous êtes passé à côté d'un événement très facilement manquable, ce qui est arrivé à nombre de joueurs.

Dans l'école, puis les zones suivantes du jeu, il y aura beaucoup de salles partiellement vides et sans intérêts, proposant uniquement quelques rares secrets ou easter eggs. Notons aussi que c'est à partir de ce moment du jeu que les problèmes de caméra surviendront et agaceront. On se retrouve souvent à avoir la caméra qui fait n'importe quoi lorsque l'on passe l'encadrement d'une porte ou le coin d'un couloir. Par exemple : vous fuyez en passant par une salle, la caméra fait n'importe quoi, et vous vous retrouvez à courrir vers votre poursuivant... Dommage, car en dehors de ces ratés, Linda et la caméra se contrôlent plutôt bien.

La Banshee crie, la caravane passe

Cela n'a pas encore été dit, mais techniquement le jeu est très moyen, voir mauvais. Graphiquement le jeu n'est pas très beau, certaines textures sont mêmes hideuses. Les animations des personnages sont souvent étranges, et pas vraiment naturelles, gâchant parfois l'expérience de jeu. On peut penser à ce moment de course poursuite dans une partie du village un peu trop coloré, l'animation de la course rappelant l'air des consoles 128bits, et cette musique étrange qui n'arrange rien. Linda étant une héroïne muette, ce problème d'animation lui ajoute un aspect particulier, un peu "Sims", ce qui n'est pas vraiment un compliment.

Dreadout : le survival horror entre deux eaux
Vous l'entendrez chanter de loin, et ce ne sera jamais bon signe

Concernant l'aspect sonore, l'OST vendue en DLC comporte à la fois les musiques de fond du jeu et des musiques plus "rock". Elles sont sympathiques sans plus et plutôt discrètes dans le jeu. Les sons, quant à eux, peuvent parfois être stressants, ils font tout à fait le boulot. À noter que le choix de la langue audio uniquement entre l'anglais et l’indonésien. L'écrit se veut plus large et concernera une dizaine de langue... mais à l'heure actuelle, toujours pas de français à l'horizon. Cependant, il n'y a pas énormément de textes, et c'est un anglais relativement simple. Veuillez noter que certaines rares vidéos au cours du jeu ne sont pas sous-titrées en VASTA.

Les Survival-Horrors sont souvent réputés pour leurs scénarios plus profonds, mêlés à des symbolismes, mélanges de religions, croyances etc... Concernant Dreadout, plus on avance, plus le scénario semble nous apparaître. Toutefois, le jeu est relativement court (5 à 7 heures pour une première partie), et nous propose un choix important, pour au final 2 grandes fins différentes, ainsi qu'une variation pour l'une d'entre elles.

Cependant, même si certaines idées sont sympathiques et que le bestiaire ajoute un peu au background, reste que le final nous laisse un peu sur notre faim. On peut faire des théories intéressantes (prendre le dlc contenant manga peut apporter quelques petits détails sur l'histoire, même s'il concerne d'autres personnages), mais certains points restent confus, ou trop peu illustrés pour pouvoir être théorisés. La mise en scène est perfectible, et on sombre parfois dans des clichés ou des longueurs, à l'image de la traversée du village dans l'Acte 1 ou celle des Limbes quelques fois obligatoire.

Dreadout : le survival horror entre deux eaux

L'ambiance est particulière, on sent la volonté de proposer quelque chose mais de ne pas en avoir les moyens ou les capacités. Et c'est dommage, car le titre aurait pu être bien meilleur, quoique son scénario fait un poil classique pour le genre, mais mélanger les références vidéoludiques à la mythologie indonésienne permet d'apporter un peu de frais (et de culture). Certaines scènes restent tout de même captivantes, à l'image des apparitions de la Lady in Red qui intrigue beaucoup avec son chant et sa musique, le fantôme du couloir infini, ou même ce jeu du "jour/nuit" avec la "Third Sister".

Perfectible mais appréciable, le jeu reste finalement un petit moment sympathique de stress et de réflexion, sans aller forcément plus loin. Pour ceux n'ayant jamais joué à des Survival Horror typés "asiatiques", ça peut être un premier pas intéressant à petit prix. Pour les autres, ça sentira légèrement le réchauffé si on se souvient des références. Cela reste tout de même une expérience à tenter, car il s'agit d'un vrai survival horror, puisant dans ses racines les plus anciennes, avant le marriage aux hybrides plus testostéronnés tels que les récents Resident Evil. Un mélange de Silent Hills et Fatal Frame à la sauce indé indonésienne, on appréciera l'effort et la volonté, mais on ne peut malgré tout, pardonner certains gros écarts du jeu, notamment sur le plan technique.

At0mium nous parle de Dreadout

Points forts

  • Un vrai Survival Horror
  • L'ambiance parfois réussie...
  • Scénario intriguant se dévoilant petit à petit...
  • La maniabilité plutôt correct...
  • Bestiaire limité mais travaillé
  • De bonnes idées, des énigmes et ennemis intéressants

Points faibles

  • Techniquement et graphiquement daté
  • ....parfois moins
  • ...mais qui reste encore confus sur certains points
  • ... en dehors de certains passages à l'acte 1
  • L'exploration majoritairement inutile
  • Certains points manquant un peu d'originalité
  • 10 langues disponibles, mais pas le français

DreadOut est donc un jeu qui sent clairement l'indé, on en ressort un peu déçu par l'aspect cheap d'un Survival Horror qui voulait offrir plus, sans en avoir les moyens. Techniquement daté, le titre mise sur une ambiance convaincante par moment, moins par d'autres, et dont le scénario scintille d'une lueur partielle de déjà vu, en plus d'être un peu court. Malgré cela, le jeu offre un ensemble correct pour son prix, via un bestiaire sympathique basé sur des mythes indonésiens, des énigmes et combats bien vus et intéressants. On regrettera toutefois le français non présent parmi les nombreuses langues disponibles....

Note de la rédaction

14
11.7

L'avis des lecteurs (3)

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