Alors qu'un troisième épisode est attendu prochainement dans les salles obscures, Dreamworks ravive au maximum sa licence. C'est donc dans le sillage de cette promotion qu'est né Kung Fu Panda : Le Choc des Légendes, un ersatz de Smash Bros.. Et mine de rien, pour une adaptation de licence, nous avons vu pire...

Comme le laisse à penser le visuel chamaré du jeu, celui-ci est avant tout destiné à un public jeune. N'en attendez clairement pas la finesse d'un vrai Smash Bros., tant ce Choc des Légendes est facile à prendre en main. Pour autant, ce n'est clairement pas un défaut puisque celui-ci est très loin de s'affirmer comme un ponte de l'e-sport : ses ambitions sont sur le papier comme dans les faits certes bien moindres, mais il serait mensonger de dire que ce Kung Fu Panda est un mauvais jeu. Il est dans sa catégorie un titre plutôt correct, à même d'égayer quelques soirées pour les amateurs de baston.

Casting intéressant, mais contenu trop chiche

Fort d'un casting d'une vingtaine de personnages (22 pour être précis), Le Choc des Légendes surprend dès les premières minutes. Même si celui-ci n'emprunte le scénario ni aux deux précèdents films, ni à celui à venir, il conserve quand même l'essence de la série. Vous retrouverez donc pas mal de têtes connues, à l'image de Po, les cinq cyclones ou encore le charismatique antagoniste du premier film, Taï Lung. Mais à ceci vient aussi se greffer de tous nouveaux personnages comme Shu Wu, une petite féline très agile ou encore le Chef l*Loup, un bon gros baguareur. Chose assez appréciable tout de même, c'est que ses nouvelles têtes sont très variés physiquement et ne semblent pas faire doublons avec les persos de bases. Bon, il y a quand même un défaut que l'on peut imputer a ce casting, notamment ses quelques soucis d'équilibrages : l'agilité prime sur la force basique, et certains personnages sont méchamment surdosés, à l'image du pan Shen qui allie vitesse et force de façon implacable.

Le tout est quand même pardonnable du fait que le jeu n'a pas été pensé comme un must-have du combat en arènes, pariant plus sur la simplicité de la prise en main et le fun immédiat. Tant que nous sommes dans le contenu, il est important de signaler que les arènes sont au nombre de 13 : si toutes n'ont pas le même intérêt, certaines impliquent quelques spécificités plutôt sympathiques. Que ce soit un bout du décor qui s'enlève, le fait de devoir gravir une tour... là où le jeu rattrape les "classiques" du jeu à licence à grandes enjambées, c'est sur les modes de jeux faméliques qu'il propose. D'autant que ceux-là ne sont pas tous convaincants : le mode duel, principal interêt du soft et jouable jusqu'à 4, un mode en ligne essayé à deux reprises tant les serveurs pleurent de solitude, et pour finir un mode histoire. Si celui-ci aurait pu être sympathique en vous conviant à un tournoi épique entre les maitres du Kung Fu, il n'en est rien, surtout qu'en jouant à peu près bien, il est plié en 45 minutes.

Mais puisque c'est le principal intérêt du soft, il est grand temps de parler de la baston. Alors comme précisé plus avant, le jeu se destine à de jeunes joueurs, très jeunes mêmes. Les développeurs ont donc fait primer l'accessibilité sur la complexité, ce qui n'est pas une très mauvaise idée puisque le combat en arènes peut-être assez ardu à appréhender pour un néophyte. Dans les faits, leur objectif est globalement atteint puisque celui-ci fait dans le minimum syndical question coups de base : coups forts et faibles, poings et têtes. S'ajoutent tout de même quelques spécificités quand ces dits coups seront chargés, comme Po par exemple, qui à l'aide de son ventre, enverra l'adversaire valdinguer dans les décors. Eh oui, vu que Le Choc des Légendes reprend l'entièreté de la recette Smash Bros., le but est de faire sortir son ennemi hors de l'écran le plus vite possible. Par ailleurs, le jeu prend également de Smash Bros. le système de pourcentage qui indique quand l'adversaire est suffisament faible pour être dégagé de l'écran.

Pour conclure ce tour d'horizon du gameplay, il faut également signaler que chaque personnage possède une attaque spéciale différente qui, je dois l'avouer, a pas mal de gueule. Mais là encore, l'équilibrage en pâtit sacrément puisque cette attaque vire généralement l'adversaire en un coup. Par ailleurs, et contrairement à Smash Bros. pour une fois, le coup spécial se chargera à travers une jauge à part et non par un item présent dans l'arène. Quelques items sont quand même présents sur le terrain, mais ceux-là ont des effets assez minimes, à l'image de ses petites icones qui font intervenir un personnage tiers dans une sorte de private joke à l'effet ridicule. Un dernier petit mot quand même : si les coups partent relativement vite, le jeu souffre quelques fois de latences assez inexpliquables, ainsi que d'animations parfois un peu lentes pour le dynamisme ambiant.

Point technique

Que ce soit sur ancienne ou nouvelle génération, le jeu est assez ambivalent. Les personnages en eux-mêmes ne sont pas trop mal modélisés et les animations sont globalement au niveau. Par contre, les arrières-plans dans les cinématiques sont franchement immondes, et les décors des arènes sont loin de briller par leur finesse. D'autant que le jeu a été testé sur PS4, ce qui est plutôt désolant pour un jeu hypothétiquement calibré sur current-gen. Après, la visibilité est très souvent impeccable, on ne rencontre pas de bugs et l'ensemble est ergonomique et intuitif (la sélection des personnages...). Très clairement, et malgré ses lacunes techniques importantes, Le Choc des Légendes est un jeu plutôt bien fini. Pour un jeu à licence, c'est important de le signaler ! Après, pour le sound-design, il semble que les doubleurs officiels aient repris leurs rôles, notamment Manu Payet dans la peau de Po. C'est un peu pour toutes ces raisons que le jeu est complexe à noter, car, et comme vous le voyez depuis le début de ce test, il a pas mal de défauts à son actif, mais aussi des qualités. Il ne sera clairement pas LE Smash Bros. multi support, mais peut éventuellement valoir le détour pour un jeune public voulant se friter entre amis, et ce sans prises de tête.