Tout commence lorsque Cobalt et son acolyte reçoivent un signal de détresse. Cela fait quarante-cinq longues années qu'ils gravitent à travers le galaxie et un peu d'aventure ne leur fera pas de mal ! Pour découvrir ce qui s'est tramé au sein du Nexus, le robot va devoir braver mille dangers. Une fois arrivé sur place, le héros se rend compte que les éléments lui sont hostiles : la sécurité est extrêmement élevée et les androïdes présents sur place n'ont aucune intention de le laisser passer. Pour déjouer les pièges, Cobalt peut se déplacer en toute liberté à travers les couloirs du vaisseau, en progressant de zone en zone. Là où le titre de Oxeye se démarque, c'est dans l'utilisation du "bullet time" démocratisé par Max Payne. Dès qu'un ennemi attaque, l'action passe au ralenti et le joueur a alors le loisir de réagir de différentes manières. Il peut éviter les balles, se planquer, contre-attaquer... voire carrément renvoyer le projectile à l'envoyeur. En ce sens, la roulade, qui permet d'accomplir tous ces exploits, est omniprésente. Elle fait partie intégrante de l'ADN du jeu, mais il faut un petit temps d'adaptation pour réussir les mouvements les plus complexes. En effet, bien que les commandes répondent au quart de tour, Cobalt est un titre très étrange dans son déroulement. Au départ, le joueur est livré à lui-même et il doit avancer et souffrir pour apprendre toutes les mécaniques de gameplay. Un tutorial plus poussé n'aurait vraiment pas été de trop...

Dur pour les nerfs

Dans Cobalt, tout est question d'exploration. Au fil de la progression, on s'enfonce dans différents lieux en prenant le temps de récupérer différents items boostant les capacités de l'androïde. Armes, armures, consommables... l'arsenal est vaste et il faut user de malice pour pirater les différents systèmes du vaisseau. Cobalt est un jeu plein de bonnes intentions, qui profite d'un gameplay solide mais qui pourrait, néanmoins, ne pas plaire à tout le monde. Dans l'ensemble, l'ambiance manque de peps - malgré quelques sympathiques musiques - et ce ne sont pas les quelques lignes de dialogue, aussi drôles soient-elles, qui vont changer la donne. Il n'y a pas de doute : pour pleinement l'apprécier, il faut s'accrocher. Le titre est exigeant et difficile et demande une patience et des nerfs d'acier. On ne sait jamais sur quoi on va tomber et les robots que l'on rencontre ne laissent aucun répit. On a beau avoir accès à des combats à main nues, à des armes à longue portée ou à des grenades et autres joyeusetés explosives, ça ne suffit pas. Pirater des portes est un lot quotidien dans Cobalt, tout comme le fait de se déplacer en totale discrétion. Il est toutefois dommage que certains choix soient aussi chaotiques, comme le fait de manipuler les ascenseurs manuellement. Cobalt, s'il distille de bonnes idées (on peut apprivoiser des piafs notamment), est rempli de ces errances qui deviennent vite énervantes dans le feu de l'action.

Bullet men

En plus de son escapade en solo s'étalant sur plusieurs heures, Cobalt offre toute une série de modes multi pour faire durer le plaisir. On peut ainsi faire de la coop' locale ou s'éclater à plusieurs dans un bon vieux deathmatch des familles se déroulant dans des arènes. Plusieurs environnements sont disponibles et les mécaniques de jeu, complexes en mode histoire, deviennent beaucoup plus aisées à maîtriser. À plusieurs, le fun est immédiat et on passe vraiment un très bon moment. C'est d'autant plus vrai que l'arsenal est très vaste et qu'il y a de quoi faire pour mettre la misère à ses camarades. Les amateurs de challenge seront également ravis de s'adonner au mode Arcade et à ses épreuves basées sur le combat et la vitesse. Reste que Cobalt risque de vite lasser les joueurs. Si les joutes en multi sont efficaces (à la différence du solo, un peu bancal), on voit mal comment ce petit jeu peut tenir sur la longueur. En dépit de ses graphismes détaillés, le gameplay et l'ambiance peinent à convaincre. Le tout manque de percussion et le jeu n'affirme pas assez sa personnalité. Cela fait penser à un jeu comme BOB sorti dans les années 90. L'aventure mettait en scène un robot mais n'a jamais laissé de souvenirs impérissables, la faute à une progression dirigiste et à des environnements qui peinaient à se renouveler. Avec Cobalt, c'est un peu le même topo, mais il faut ajouter des objectifs peu clairs et une difficulté mal dosée. Proposé pour une vingtaine d'euros, Cobalt n'est pas un mauvais bougre mais le résultat final n'est sans doute pas à la hauteur d'une gestation de six ans. Brouillon, un peu énervant, il est l'archétype du jeu qui se retrouve le pixel entre deux chaises. Et à l'heure actuelle, tant bien même que le jeu vient de sortir, il faut vraiment batailler pour trouver des parties en ligne. Pas super rassurant pour l'avenir...