L’ère 8-bits vit s’affronter 2 machines ne manquant pas d’arguments. Dans un coin du ring, la Nes de Nintendo et ses licences devenues cultes : Mario, Zelda, Megaman, Castlevania… Elle se vendra six fois plus que sa principale concurrente se tenant dans l’autre coin du ring : la Master System de Sega. Un combat perdu d’avance dans les années 80 pour cette dernière, tant l’avalanche de hits estampillés du "Seal of Quality" Nintendo déferlaient régulièrement. Mais sur le tard et au début des années 90, alors que la Mega Drive et la Super Nintendo s’affrontaient déjà dans le coeur des joueurs comme leurs ainées en leur temps, la Master System nous sortira encore quelques pépites dont fait partie Master of Darkness. Passé relativement inaperçu à sa sortie, il avait cependant tout pour plaire aux fans de Castlevania ne possédant pas de console Nintendo. Vous avez dit clone ?
DOCTEUR FOLAMORT
Développé par SIMS, Master of Darkness sort en 1992. L’action se déroule durant l’époque Victorienne à Londres, alors que des meurtres non-élucidés les soirs de pleine lune sont mis sur le dos de Jack l’Éventreur. Vous incarnez un psychologue, spécialiste des sciences occultes. En effet, le docteur Ferdinand Social, qui enquête sur le paranormal a une révélation via sa tablette Oui-ja : Dracula serait derrière tout ça… et c’est à vous que revient la tâche d’enquêter en affrontant les forces du mal.
S'il n'y avait pas de cinématiques à l’époque, des images agrémentées de textes nous introduisent dans ce monde dès l’introduction du jeu, ainsi qu’à la fin de chaque stage. Elles nous expliqueront comment le Prince des ténèbres à manipulé Jack l’Éventreur et d’autres protagonistes dans le seul but de servir sa cause, et ce jusqu’au générique de fin. Bien que peu spectaculaires, ce genre de petites transitions pas toujours présentes à l’époque 8-bits ont au moins le mérite d’exister et de nous accompagner tout au long du jeu, donnant une dimension au scénario et en s’émancipant de la recette Castlevania.
QUOI DE NEUF SOUS LA PLEINE LUNE?
Le jeu est divisé en 5 stages, tous découpés en 3 portions servant de checkpoint en cas de décès. Vos mésaventures commencent le long de la Tamise et vous vous retrouverez à traverser des cimetières, une maison de poupées de cire, un laboratoire, une église… Bref, votre périple n’aura rien d’une croisière au soleil et la faune locale sera là pour vous le rappeler : chauves-souris, chiens errants, zombies, squelettes, fantômes… seront là pour compliquer la tâche de notre cher psychologue. Jusque là, l’univers sent le Castlevania à plein nez et les fans du genre apprécieront.
Côté gameplay, c’est de l’action/plateforme classique comme on l’aime et bien difficile, même si le challenge est plus simple que son modèle. Les années passées depuis la sortie du hit de Konami se font ressentir et le jeu est plus beau, le personnage plus rapide, l’action plus fluide malgré quelques ralentissements inhérents aux jeux de l’époque mais rien de bien méchant. On peut maintenant modifier sa trajectoire en cours de saut et se faire toucher sans mourir alors qu’on monte un escalier. Car se faire toucher dans Castlevania premier du nom impliquait un bond en arrière du héros qui tombait du coup souvent dans le vide. La prise en mains semble donc moins rigide et nos points de vie défilent un peu moins vite que chez la concurrence.
COPIÉ, COLLÉ, MAIS PAS ÉGALÉ
Simon Belmont était connu pour son arme unique : le fouet, ainsi qu’une tripotée d’armes secondaires. Ici, le docteur Social commence l’aventure armé d’un simple couteau mais d’autres armes sont à portée de main, cachées dans les masques qui volent dans les airs à l’instar des bougies de Castlevania. Vous trouverez ainsi une épée, une lance et une hache, chacune ayant une portée plus ou moins longue et infligeant plus ou moins de dommages. Attention donc à ne pas récupérer l’un des nombreux couteaux cachés dans les masques si vous possédez une meilleure arme car vous vous retrouverez vulnérables à la plupart des attaques ennemies… Les armes secondaires ne sont pas en reste et sont en quantité limitées, passant du pistolet aux bombes et des boomerangs aux pieux.
Les masques peuvent également renfermer des globes de points, des potions de vie, des vies supplémentaires et des miroirs faisant disparaitre les ennemis à l’écran. Le fan service est poussé à l’extrême avec des potions de vie souvent cachées dans des murs cassables, référence évidente aux gigots cachés du hit de Konami. Un timer est également présent et on perd toujours une vie si il arrive à zéro avant la fin du stage. Quant aux musiques, elle sont parfaitement en accord avec les stages et ambiances que l’on parcoure, sans atteindre les cimes d’un Castlevania. Et ce sentiment est valable pour tout le jeu qui, s’inspirant de son modèle sur tous les points ne le surpasse jamais. Bien essayé cependant…
Points forts
- Meilleure alternative à Castlevania pour les fans de Sega en 1992
- Action/plateforme solide
- Moins rigide et plus fluide que son homologue sur Nes
- Gameplay plus accessible pour les néophytes
- Bonne copie pour ceux ayant déjà terminé tous les Castlevania
Points faibles
- Très bien inspiré de son modèle mais ne parvient jamais à l’égaler
- Musique loin du niveau du hit de Konami
- Les fans de Castlevania arriveront vite au bout
S’inspirant en tout point du premier Castlevania sur Nes, Master of Darkness est une très bonne alternative sur Master System au hit de Konami. Mais s’attaquer à un grand classique n’est pas sans risque car si il rassemble toutes les qualités pour en faire un bon jeu, il ne souffre au final que de la comparaison avec son illustre modèle. Sans jamais parvenir à l’égaler, il demeure cependant un bon titre d’action/plateforme à l’ancienne et un excellent palliatif pour tous les joueurs en manque de Castlevania.